Après deux heures d'éveil passées, les bras croisés derrière la tête, à fixer d'un œil torve le plafond, Vitali repoussa de toutes ses forces les draps de son lit. Tournant la tête à droite puis à gauche, le jeune homme soupira d'exaspération face aux figures béatement endormies de ses camarades de dortoir. Pourquoi lui ? Pourquoi l'insomnie jetait-elle toujours son dévolu sur lui ? Agacé et bien réveillé, Vitali attrapa sur sa table de chevet le livre de poche qu'il lisait de temps en temps le soir, dans l'espoir qu'il l'aide à trouver le sommeil. Passant un gilet par dessus son t-shirt, il se rendit jusqu'à la salle commune, et se dégota le fauteuil le plus près de la cheminée. Peut-être que la chaleur aiderait le sommeil à le gagner ? Enlevant son marque page, le blond reprit sa lecture. L'histoire était sombre et inquiétante, tout ce qui lui plaisait. Au bout de quelques pages, et en pleine intrigue, il entendit néanmoins du bruit. Feutré, d'abord, qui semblait venir du dortoir des filles. Tendant l'oreille, il entendit même des bruits de pas se rapprocher. Il tourna alors la tête vers le bout du couloir pour voir venir qui arrivait.

"Reality is never as bad as a nightmare"

Dans son lit, Lyleïa remuait, le visage crispé. Elle faisait un cauchemar. La petite fille lisait tranquillement dans le salon quand une femme apparut. - Alors ma princesse on fait des crêpes pour le goûter ? demanda t-elle d'une voix infiniment douce à sa petite fille en s'approchant d'elle. La petite blondinette eu un grand sourire et délaissa rapidement son livre pour sauter sur ses pieds. -Oh ouiiiii !! s'exclama t-elle en courant vers sa mère. Iryn Romansky se mit à rire, d'un rire musical et chaleureux, et prit sa fille dans ses bras avant de retourner dans la cuisine. C'était toujours la même chose. Depuis douze ans, la version ne changeait jamais. Et malgré tout, Lyleïa ne pouvait l'empêcher de se dérouler comme dans un film. Elle se revit faire des crêpes avec sa mère. Elle se mettait de la farine partout et sa mère riait aux éclats. Soudain Iryn s'arrêta net et son sourire disparu. Son regard se perdit au loin. - Mama ? demanda la petite fille un peu perdue. Soudain tout se mit en place à une vitesse impressionnante. Iryn se mit à courir vers la grande armoire du salon en raflant au passage un biberon d'eau et les doudous de sa fille puis ouvrit la porte et l'y déposa. Ca y 'est ça recommençait. Le cauchemar débutait une nouvelle fois. Dans son lit, endormie, la jeune fille serra les poings, des gouttes de sueur apparaissant peu à peu sur son front. - Quoiqu'il se passe, quoiqu'il arrive n'oublie jamais à quel point je t'aime Lyleïa. Tu as été la plus belle aventure de ma vie, tu es mon trésor et je t'aime mon amour. Je t'aime plus que ma propre vie ... quand tu seras grande tu comprendras ... murmura la maman en laissant quelques larmes lui échapper. Elle se releva sorti sa baguette et lança un sort de protection et de silence sur sa fille. La petite, se mit à pleurer en tendant les bras vers sa mère. - Mama ... mamaaaaa Iryn lui fit un sourire rassurant. - N'oublie pas mon amour ...chuuut .... et puis elle ferma la porte la laissant entrebâillée pour ne pas que sa fille manque d'air. Et soudain le monde vacilla. Des années plus tard, Lyleïa revoyait toujours la même chose. La porte qui explosait, la grandeur de sa mère qui se dressait face aux trois hommes en noir qui s'approchaient, menaçants. Et puis le duel. Iryn en avait assommé un et viré un deuxième quand le troisième se dressa devant elle. Lyleïa revit la brève hésitation de sa mère sans la comprendre une énième fois. Et puis elle revit le moment. Un éclair vert jailli de la baguette de l'homme et frappa Iryn en plein milieu de la poitrine. Elle s'écroula sans vie sur le sol. Lyleïa aurait voulu hurler, appeler sa maman mais elle se souvint de sa promesse. Elle du pourtant laisser échapper un bruit parce que l'homme tourna la tête vers elle et s'approcha. Et il était grand, si grand, immense même. Un géant. Un géant noir qui venait de faire du mal à sa maman. Un homme sans visage. L'homme tendit la main vers la poignée de l'armoire.

Lyleïa se réveilla alors et se redressa dans son lit. Elle était trempée de sueur, le visage dévasté par les larmes et le corps tremblant de fièvre et de peur. Remontant ses genoux contre sa poitrine, elle les entoura de ses bras, y cala son visage et pleura en silence. Puis, de peur de réveiller ses camarades elle se leva. Elle ne savait pas où aller. Elle avait peur. Peur de devenir cinglée avec ce cauchemar qui la hantait nuit après nuit. Pendant ses premières années à Poudlard, il l'avait laissé en paix et elle avait crut que ce serait terminé. Mais depuis le début de l'année il était revenu et ne lui laissait pas une nuit de répit. La jeune fille hésita, puis instinctivement, elle remonta dans la salle commune, en prévision de se réfugier dans le dortoir des garçons, dans les bras rassurants de Vitali, son cousin. Lui il comprendrait. Il savait. Il la rassurerait. Le visage encore ravagé par les larmes, la septième année arriva dans la salle commune et allait se diriger vers le dortoir de son cousin quand elle aperçut une ombre sur l'un des canapés. Y regardant de plus près elle le reconnut : Vitali. Le seul qu'elle voulait voir. Presque en courant, la jeune fille se dirigea vers lui et alla se réfugier dans ses bras en pleurant. Comme une petite fille brisée elle recherchait la chaleur et la présence rassurante de la personne qui pourrait l'aider. Et Lyl' savait que Vita' serait toujours là pour elle. - Vita' ... Vita' je vais devenir folle ... pleura la jeune fille dans un murmure. Elle n'arrivait pas à se calmer, elle tremblait de tout son corps fin et s'accrochait désespérément à son cousin comme une noyée s'accroche à la bouée de secours.

Spoiler:

Autant dire que la personne qu'il s'attendait à voir n'était pas sa cousine Lyleïa. Encore moins complètement en pleurs. Fronçant les sourcils, le front barré d'une ride d'inquiétude, Vitali ouvrit la bouche mais n'eut pas le temps de dire quoique ce soit, coupé dans son élan par la jeune fille qui vint se réfugier dans ses bras. Surpris un moment - il n'était pas un habitué des effusions de tendresse, encore moins le genre de miss ice queen herself -, il ne mis pas bien longtemps à entourer de bras protecteurs sa cousine. Il n'avait pas l'habitude de la voir pleurer, tant elle cachait ses émotions derrière ce masque de froideur et de distance qui lui collait à la peau chaque jour. Mais la voir ainsi, brisée, fragile, toute petite, elle lui rappela sa propre sœur, Ielena. Elle lui rappela toutes les pertes et les peines que leur famille avait connu jusqu'à présent. Ielena n'avait même pas un an quand leur mère était morte. Un sentiment de peine et d'injustice l'envahit. Dégageant quelques mèches blondes collées sur le front de la jeune fille, Vitali la berça doucement, pendant un moment. Quel étrange tableau offraient-ils là ! Les deux sepentards sans doute les plus sauvages et glacials de toute l'école, étroitement imbriqués dans un mélange de larmes et de sanglots étouffés ? C'était une chose qui ne se voyait que lorsque les deux cousins étaient absolument certains d'être seuls et à l'abri des regards. D'une main douce, Vitali caressait les cheveux de Lyleïa, toujours tremblotante dans ses bras. Mais qu'avait-il bien pu se passer pour que la jeune fille se mette dans cet état ? Bien sûr, il avait remarqué que depuis quelques jours, elle semblait encore plus distante et fuyante que d'habitude, et ce n'était pas peu dire. A quoi jouait-elle ? Que se passait-il dans cette jolie petite tête tourmentée ?
- Vita' ... Vita' je vais devenir folle ... pleurait-elle à moitié, la tête nichée dans le creux de son cou, mouillant le bord de son t-shirt de ses larmes,
« — Shhh, shhh ... Ça va aller, calme-toi ... la rassurait-il en caressant toujours ses cheveux. Qu'est-ce qui ne va pas ? Que s'est-il passé ? Tu devrais dormir à cette heure là ... »

"Reality is never as bad as a nightmare"

La belle russe n'était pas fille à montrer ses sentiments. Alors oui, c'est vrai, quand elle enlevait sa carapace avec les siens, elle pouvait se montrer souriante, chaleureuse et tendre mais elle avait toujours eu du mal avec les effusions. Et elle se demandait si ce n'était pas à cause de l'absence d'un amour maternelle. Chez elle tout était froid, son père était froid, le manoir était froid - bien qu'elle l'avait un peu redécoré pour donner de la chaleur - son oncle était froid, il n'y avait pas de chaleur chez elle et la jeune fille en manquait cruellement. Elle même était appelée la Reine des Glaces par tout Poudlard et elle n'en démordait pas. Vitali était comme elle. Tout aussi froid. Tout aussi farouche. Ils avaient été élevés de la même manière. Mais là, ce soir, cette nuit, la jeune fille de dix-sept ans qu'elle était redevenait cette enfant de cinq ans que la mort brutale de sa mère avait détruite. La vie n'avait pas été tendre avec les Vassiliev-Romansky et cela se ressentait sur la dernière génération.

Ce cauchemar, il poursuivait la Serpentard depuis des années. Il lui avait laissé un peu de répit pendant quelques temps mais il finissait toujours par revenir. Au début, la verte & argent s'en était acclimaté. C'était un cauchemar avec lequel elle devrait vivre pendant toute sa vie elle le savait. Mais depuis quelques temps c'était devenu plus violent, plus constant. Elle ne dormait plus la nuit, elle se réveillait à chaque fois en pleurs et traumatisée, incapable de se rendormir. Elle était épuisée, a bout de nerfs. Elle allait finir par devenir cinglée si ça ne se finissait pas. Et la russe savait que ce cauchemar revenait sans cesse parce qu'elle ne savait pas qui était véritablement l'assassin de sa mère et que ce manque la poursuivait. Elle avait l'impression de savoir, de connaître cet homme mais elle ne savait pas pourquoi. Son cerveau avait bloqué cette information la jugeant trop cruelle. Ou bien était-ce elle qui avait fermé les yeux à ce moment là pour ne pas voir ? Elle l'ignorait mais elle avait besoin de savoir.

- Shhh, shhh ... Ça va aller, calme-toi .. Qu'est-ce qui ne va pas ? Que s'est-il passé ? Tu devrais dormir à cette heure là ... La voix grave et douce de Vitali l'apaisa. La jeune fille se raccrocha à lui, à sa chaleur, à sa main qui caressait tendrement ses cheveux, à sa présence qui la rassurait. Doucement, ses pleurs se calmèrent, ses larmes se tarirent, son souffle s'apaisa. Un peu. - C'est ce cauchemar ... ce souvenir ... celui de la mort de maman ... je l'ai encore fait ...murmura t-elle d'une voix rauque. La jolie blonde se mordit la lèvre inférieure. Elle n'avait pas dit à Vitali qu'elle refaisait ce cauchemar, elle ne lui avait pas non plus dit qu'il revenait chaque nuit et que ça faisait des mois qu'elle dormait à peine quelques heures. Elle n'avait rien dit à personne. Pas même à Edel' ou à Jaurel. - Je revois encore l'homme en noir Vita' ... et je sais pas qui c'est ... ça va me rendre folle ... cette impression de savoir sans pouvoir remettre la main dessus ... continua t-elle en fixant les flammes dans l'âtre de la cheminée, blottie contre son cousin, sa tête sur son torse. Là elle était bien. Elle savait que Vita' serait toujours là. Il allait l'aider lui. Elle avait confiance en lui ...

Spoiler:

Petit à petit, à force de douceur et de mots réconfortants, la jeune fille se calma. Les torrents de larmes se tarirent, bien que ses yeux restaient encore humides, prêts à déverser une nouvelle salve, et son souffle redevint presque à la normale, quoiqu'il la sentait encore frissonnante.
- C'est ce cauchemar ... ce souvenir ... celui de la mort de maman ... je l'ai encore fait .. murmura Lyleïa d'une si petite voix que Vitali du se pencher pour l'entendre chuchoter à son oreille.
« — Mais... Je croyais que ça faisait longtemps que tu ne le faisais plus ? Que c'était passager, et que ça avait fini par te ficher la paix ? » s'étonna-t-il, soudain suspicieux.
Ne voulant pas se fâcher contre elle alors qu'elle avait avant tout besoin de réconfort, le jeune homme continua à masser le dos de sa cousine, et la laissa continuer.
- Je revois encore l'homme en noir Vita' ... et je sais pas qui c'est ... ça va me rendre folle ... cette impression de savoir sans pouvoir remettre la main dessus ... ajouta-t-elle, soudain bien calme, comme à mille lieux de tout. Un moment, ils restèrent là, silencieux, devant l'âtre et la chaleur bienfaitrice du feu de cheminée. La salle commune des serpentards n'était pas la plus chaleureuse de tout le château, mais il y avait quelque chose de confortable dans ces couleurs sombres qui pendaient aux murs et aux rideaux, et la lumière tamisée.
« — Tu ne vas pas finir folle. Tout sauf ça. Tu es la fille la plus forte et la plus raisonnable que je connaisse, déclara-t-il, essayant de lui redonner du baume au cœur. Est-ce que... Est-ce que tu en as parlé à quelqu'un ? Est-ce que tu en as parlé à oncle Andreï ? » ajouta-t-il d'une voix un peu incertaine.

"Reality is never as bad as a nightmare"

Lyleïa savait qu'elle avait bien fait de venir voir son cousin et de lui confier ça. Elle savait aussi qu'elle aurait du le faire il y a un bon moment mais elle n'avait pas osé. Ce n'était pas pour rien qu'on l'appelait la Reine des Glaces. Même par rapport à elle même elle était froide, elle était ambitieuse et elle se permettait rarement la moindre faiblesse. Pour elle, ne pas réussir à se souvenir et à vaincre ce cauchemar c'était un échec. Un véritable échec et elle avait du mal à l'admettre personnellement. Alors le dire à quelqu'un d'autre ça relevait du rêve ! Mais elle venait de le faire et ne le regrettait pas même si elle savait que plus tard, son cousin allait l'engueuler sévèrement pour avoir tout dissimulé. Mais l'heure n'était pas aux disputes. - Mais... Je croyais que ça faisait longtemps que tu ne le faisais plus ? Que c'était passager, et que ça avait fini par te ficher la paix ? s'étonna Vitali alors que sa cousine se redressait sur le canapé. Lyleïa grimaça d'un air coupable et baissa les yeux penaude face aux reproches sous entendus de son cousin. - J'ai menti ... avoua t-elle à demi-mot. Puis elle soupira. Enfin à demi ... je ne le faisais vraiment plus que rarement jusqu'au début de l'année ... mais depuis quelques mois je le fais chaque nuit ... confessa t-elle en évitant le regard clair du jeune Serpentard. Olala elle allait prendre pour son grade elle le savait. Et Vitali était le seul à pouvoir l'engueuler sans qu'elle ne se rebelle ou reste froide la tête levée. Il était le seul à pouvoir lui faire ressentir du remord. - M'engueule pas j'pensais vraiment que ça allait passer ... Vita' ... j'vais devenir cinglée ... supplia la belle en le regardant, de nouveau les larmes aux yeux, comme une petite fille égarée ou une poupée de porcelaine sur le point de se briser.

- Tu ne vas pas finir folle. Tout sauf ça. Tu es la fille la plus forte et la plus raisonnable que je connaisse, fit son cousin sûrement pour la consoler mais il ne tira qu'un faible sourire de la jeune fille. Est-ce que... Est-ce que tu en as parlé à quelqu'un ? Est-ce que tu en as parlé à oncle Andreï ? demanda Vitali. Lyleïa grimaça franchement cette fois et ne le dissimula pas au jeune homme. Puis elle secoua doucement la tête et ses boucles blondes voletèrent autour de son visage trop pâle. - Non. Il n'est jamais à la maison même quand je rentre de Poudlard et quand il est là il s'enferme dans son bureau, il ne mange plus avec moi, m'adresse à peine la parole ... on dirait qu'il ne supporte plus ma présence ... comme si je lui rappelais un trop mauvais souvenir ... déclara la belle d'une voix douloureuse, le visage triste. Lyleïa souffrait beaucoup de ce gouffre creusé entre son père et elle. Quand elle était petite ils étaient si proches ... aujourd'hui ils n'étaient l'un pour l'autre que des étrangers vivant sous le même toits quelques mois par an ... Une nouvelle fois la jeune fille baissa la tête et releva ses genoux contre sa poitrine comme pour se protéger de quelque chose. - J'ai peur Vita' ... peur de ce que ce souvenir renferme comme terrible secret pour que mon cerveau l'ai bloqué et en même temps j'ai tellement besoin de le découvrir ... il faut que tu m'aide ... Vita' ...

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- J'ai menti ... avoua Lyleïa d'une toute petite voix, et Vitali porta une main à son visage, pinçant entre son pouce et son index l'arrête de son nez en poussant un soupir. Enfin à demi ... je ne le faisais vraiment plus que rarement jusqu'au début de l'année ... mais depuis quelques mois je le fais chaque nuit ...
« — Tu aurais du venir m'en parler beaucoup plus tôt, je t'aurais aidé d'une quelconque manière, Lyl... » soupira-t-il.
- M'engueule pas j'pensais vraiment que ça allait passer ... Vita' ... j'vais devenir cinglée ... le supplia-t-elle avec ses grands yeux de biches embués de larmes qui ne demandaient qu'à couler à nouveau. Elle avait l'air si désemparée, si fragile.
« — Je me fais juste du souci pour toi, j'étais loin d'imaginer que ça prenait de telles proportions », lui répondit-il, en se détachant un peu d'elle, un mince sourire sur les lèvres. L'évocation du nom de son oncle fit grimacer sa cousine, encore plus qu'auparavant. Bien sûr, le jeune homme savait que les relations père/fille chez les Romansky étaient tendues, mais la voir soudain mal à l'aise lui mit la puce à l'oreille.
- Non. Il n'est jamais à la maison même quand je rentre de Poudlard et quand il est là il s'enferme dans son bureau, il ne mange plus avec moi, m'adresse à peine la parole ... on dirait qu'il ne supporte plus ma présence ... comme si je lui rappelais un trop mauvais souvenir ... répondit-elle d'une petite voix douloureuse.
« — Ou bien au contraire, un trop bon... » lui répondit-il, faisant référence à l'amour incommensurable qu'Andreï Romansky portait à sa défunte épouse.
- J'ai peur Vita' ... peur de ce que ce souvenir renferme comme terrible secret pour que mon cerveau l'ai bloqué et en même temps j'ai tellement besoin de le découvrir ... il faut que tu m'aide ... Vita' ... déclara Lyleïa complètement dépitée, baissant la tête. Elle ne pouvait décemment pas rester comme ça, pas dans cet état. Ça ne ressemblait pas à la jeune fille, d'être ainsi prostrée, elle qui était d'ordinaire si sûre d'elle, si forte mentalement. Ça le toucha en plein coeur, et profondément, il souffrait de voir sa cousine dans cet état.
« — Bien sûr que je vais t'aider. Tout ce que tu voudras. Demande-moi n'importe quoi et je le ferai... lui répondit-il en plaçant sa main sous le menton de la jeune fille et en remontant doucement son visage, pour qu'elle le regarde dans les yeux. Mais avant ça, il te faut une bonne potion de sommeil. Tu devrais en trouver chez l'Apothicaire, sur le Chemin de Traverse... »

"Reality is never as bad as a nightmare"

- Tu aurais du venir m'en parler beaucoup plus tôt, je t'aurais aidé d'une quelconque manière, Lyl... murmura Vitali d'un air réprobateur en se pinçant l'arrête du nez. Lyleïa grimaça et baissa de nouveau la tête. Vitali était le seul qui pouvait la faire ne serais-ce qu'avoir une once de regret, la seule à pouvoir la faire se sentir coupable. La belle russe regarda son cousin avec ses grands yeux bleu-gris emplis de larmes qui ne demandaient qu'à couler encore et encore en continu. Lyleïa ne se montrait jamais aussi fragile, aussi vulnérable même pas à Vitali en temps normal mais cette nuit elle révélait une autre de ses personnalités, une de ses personnalités qu'elle cachait si souvent, qu'elle enfouissait si profondément en elle qu'il était difficile de la connaître : au plus profond d'elle même, Lyleïa était une petite fille terrorisée, fragile et vulnérable que l'assassinat de sa mère avait complètement détruite malgré tout ce qu'elle pouvait montrer comme force. - Je me fais juste du souci pour toi, j'étais loin d'imaginer que ça prenait de telles proportions avoua le jeune Serpentard en regardant sa cousine. Lyl' détourna le regard. - Tu sais que je n'aime pas me montrer faible ... je pensais vraiment que ça allait passer, maugréa t-elle sans trop de conviction toutefois.

Vitali lui demanda si elle l'avait dit à son père. Lyleïa grimaça et lui avoua que les relations entre Andreï Romansky et sa fille étaient encore pires qu'il ne le pensait. Trop bon ? La jeune russe secoua la tête doucement et remit une mèche de cheveux blonds derrière son oreille. - Non je ne pense pas. Ce n'est pas un regard triste ou nostalgique qu'il pose sur moi Vita' ... c'est un regard hostile, dur presque ... haineux ... comme si c'était de ma faute que maman était morte ... ou comme si elle lui avait fait quelque chose et qu'il le reportait sur moi sous prétexte que je lui ressemble ... il pense que je ne le vois pas mais je ne suis pas stupide ... malgré l'amour qu'ils se portaient, il s'est passé un truc entre maman et lui ... une rancoeur qui a prit le dessus sur la douleur au fil des années ... avoua la jeune fille du bout des lèvres. Elle ne l'avait jamais dit à personne, persuadée que ses parents s'étaient toujours aimés mais elle devait cesser de se mettre des oeillères, cesser de penser que son monde était doré ou rose, tout beau tout doux. Ce n'était pas le cas ...

- Bien sûr que je vais t'aider. Tout ce que tu voudras. Demande-moi n'importe quoi et je le ferai... fit alors son cousin d'une voix douce. Lyleïa lui sourit tendrement et déposa un doux baiser sur la joue de Vitali. - Tu es le meilleur, murmura t-elle en se blottissant contre lui, recherchant la chaleur familière et rassurante de sa présence. Vita passa un doigt sous le menton de Lyl' pour la forcer doucement à le regarder. - Mais avant ça, il te faut une bonne potion de sommeil. Tu devrais en trouver chez l'Apothicaire, sur le Chemin de Traverse... Lyl' sourit. - Ce n'est pas à quatre heures du matin que je vais trouver ça et encore moins à Londres alors qu'on est au château ... mais je crois qu'Edel' en a dans sa valise je peux peut-être lui en emprunter une je la lui rendrait plus tard ... fit la septième année d'une voix douce. Une potion de sommeil . Oui ce n'était pas une mauvaise idée. C'était une bonne potion ... Puis soudain ça fit tilt dans sa tête. Une potion !! Elle se redressa brusquement. - Une potion ! ou un sort ! on devrait trouver ça à la bibliothèque ! pour la mémoire ! je crois que j'ai lu ça quelque part ... réfléchit la jeune fille. Mais apaisée grâce à son cousin, le sommeil qui lui manquait revint au galop et elle se sentait tellement épuisée, tellement lourde ... doucement elle soupira et bailla. Elle avait sommeil. Mais elle avait peur de retourner dormir.

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- Non je ne pense pas. Ce n'est pas un regard triste ou nostalgique qu'il pose sur moi Vita' ... c'est un regard hostile, dur presque ... haineux ... comme si c'était de ma faute que maman était morte ... ou comme si elle lui avait fait quelque chose et qu'il le reportait sur moi sous prétexte que je lui ressemble ... il pense que je ne le vois pas mais je ne suis pas stupide ... malgré l'amour qu'ils se portaient, il s'est passé un truc entre maman et lui ... une rancœur qui a prit le dessus sur la douleur au fil des années ... déclara tristement la jeune fille, et qu'il avait-il à répondre à cela ? La détresse de Lyleïa le frappa de plein fouet, et face au regard si désabusé de sa cousine, se fut à Vitali de baisser la tête, et d'attraper la main de la blonde pour la serrer fort dans la sienne.
« — Ton père t'aime, Lyl'... » lui dit-il d'un ton qui semblait pourtant tout sauf convaincu. Bien sûr qu'il l'aimait, c'était certain, mais d'une façon pour le moins étrange, bien qu'assez similaire à la façon dont Dragomir Vassiliev aimait Vitali et Ielena. Bon sang, mais qu'est-ce qui clochait dans leur famille ? Pourquoi tout ces non-dits ? Pourquoi tout ces secrets ? Ces mystères ?
- Tu es le meilleur, murmura Lyleïa en se blottissant contre lui, et le jeune homme passa ses bras autour du petit corps frêle de sa cousine et la serra fort contre son torse. Au moins, dans cette affaire, ils étaient deux, et savaient pertinemment qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre. C'était d'une façon très rassurant, mais très triste aussi ; comment en étaient-ils arrivés là ? Alors que leur famille avait essuyé tant de pertes, pourquoi devait-elle encore un peu plus se fracturer et opposer les aînés à la nouvelle génération ? Lyleïa semblait reprendre des couleurs et plaisanter un peu, jusqu'à ce qu'un éclair de génie ne la frappe ;
- Une potion ! ou un sort ! on devrait trouver ça à la bibliothèque ! pour la mémoire ! je crois que j'ai lu ça quelque part ... s'écria-t-elle en se redressant d'un coup. Alors les pièces du puzzle s'assemblèrent dans la tête de Vitali.
« — Tu n'aurais pas lu ça... Dans la réserve, par hasard ? répondit-il, la mine à la fois malicieuse et contrariée. Chaparder dans la réserve n'était pas autorisé par le règlement et s'ils se faisaient pincer cela revenait à risquer d'entraîner quelques points en moins au sablier de leur maison, mais ... Dans un genre de situation d'urgence comme celle-là, les priorités changeaient d'ordre non ? Il faudra qu'on aille y faire un tour... Mais pour l'instant, tu devrais retourner te coucher Lyl' », répondit-il, surprenant la blonde en train de bailler allègrement.

"Reality is never as bad as a nightmare"

Après avoir si longtemps gardé le silence, Lyleïa finit par parler des relations si tendues avec son père, à son cousin qui l'écouta avec attention. Mais Lyl' le voyait bien, le visage de Vita' se décomposait au fur et à mesure, il avait légèrement pâli et semblait surpris. Il ne s'attendait pas à ce que ça aille si mal chez les Romansky. Il fallait dire que tant le père que la fille étaient spécialisés sur le fait de donner le change avec les apparences. Ils ne laissaient rien paraître pas même la froideur qui s'était installée entre eux et qui ne les quittaient plus. Il ne restait rien aujourd'hui de la relation si fusionnelle qu'il existait auparavant. - Ton père t'aime, Lyl'... murmura Vitali mais sa cousine senti à quel point il n'y croyait pas lui même. Elle lui fit un pauvre sourire, si triste, pâle reflet que celui qu'elle pouvait avoir parfois. - Ouai je suis persuadée qu'un jour il m'a aimé ... répondit-elle avec une légère nuance.

Mais ils ne s'attardèrent pas sur ce sujet et Vitali promit à sa cousine de l'aider autant qu'il le pourrait. La belle russe l'en remercia et lui signala qu'il était le meilleur. Lyl' adorait son cousin. Ses deux cousins même si elle était moins proche de Thaumas que de Vitali. Ils étaient la famille qui lui manquait tant depuis la mort de sa mère et l'éloignement de son père. Mais de toute manière ils étaient sa famille point final. Vitali serra sa cousine contre lui et elle se blotti avec plaisir contre ce torse musclé et chaud qui lui rappelait tant les nuits où ils se blottissaient l'un contre l'autre pour s'endormir après un cauchemar. Ou quand ils s'allongeait en été dans le jardin des Romansky et qu'ils regardaient les étoiles dans le ciel. Ils étaient vraiment tout jeunes, mais ils le font encore parfois, quand l'été est là et qu'ils ont envie de s'évader. Allongée contre son cousin, Lyleïa réfléchissait. Qu'est ce qui se passait dans cette famille ? Sa mère ? Assassinée. Celle de Vitali ? Disparue sans laisser de trace. Celle de Thaumas ? Pendue pour folie. Toutes les femmes de la famille finissaient par mourir. Est-ce que ça allait être son cas à elle aussi ? Passé un certain âge, allait-elle mourir à son tour ? Et Ielena, sa petite cousine, allait-elle y passer aussi ? Tant de mensonges, de non-dits, de secrets enfouis qui les détruisaient tous au fur et à mesure ... Lyl' aurait aimé inventer un sort ou une potion qui pourrait tout réparer, revenir en arrière, cesser les morts ...

Et puis soudain, l'illumination. Une potion ! Il devait y avoir une potion pour lui faire recouvrer la mémoire ! Elle avait lu ça quelque part ... - Tu n'aurais pas lu ça... Dans la réserve, par hasard ? demanda Vitali moitié amusé et moitié agacée. Lyl' arqua un sourcil et réfléchit. - Pas la moindre idée .. peut-être ... réfléchit-elle à voix haute. Elle ne se rappelait pas à vrai dire, ça devait faire un moment qu'elle avait lu ça sinon elle aurait fait cette potion depuis un bon moment. Mais la jeune russe avait toujours été passionnée par les potions, elle avait lu tous les livres sur le sujet, et était l'une des meilleures de sa promotion dans cette matière. - A vrai dire je me souviens plus ... peut-être pas ... et puis avec une autorisation on peut y aller dans la Réserve ... sourit la jeune fille en essayant de faire passer la contrariété de son cousin. Un bâillement profond la prit juste après. Elle était crevée. - Il faudra qu'on aille y faire un tour... Mais pour l'instant, tu devrais retourner te coucher Lyl' ... lui signala son cousin. Lyl' hésita, elle avait peur de refaire son cauchemar. Mais elle finit par hocher la tête. - D'accord. Je vais aller prendre une potion à Edelweiss je lui rendrais demain ... on se rejoint ici à neuf heures ? demanda la jeune fille avant de se lever et d'embrasser son cousin.

Elle monta ensuite dans son dortoir, piqua une potion à sa meilleure amie et l'avala. Il ne lui fallut par longtemps avant de sombrer dans un sommeil sans rêve. Lorsque son réveil sonna le lendemain la jolie blonde eu beaucoup de mal à émerger. Elle avait dormi comme une masse, rattrapant légèrement ses heures perdues. Elle finit de se réveiller sous la douche mais ne se pressa pas. On n'était que dimanche et son cousin comprendrait son léger retard. Finalement elle passa de son uniforme sa jupe et sa chemise blanche mais passa un pull vers émeraude par dessus et des bottes noires à talons. Elle releva ses longs cheveux blonds et bouclés avec une pince et descendit dans la salle commune. Vitali l'y attendait. La septième année déposa un baiser sur sa joue en guise de bonjour mais elle avait déjà ré-endossé son rôle de Reine des Glaces et son visage était impassible. Rien ne montrait qu'elle avait passé une nuit cauchemardesque. - On va déjeuner avant ? demanda la russe à son cousin.

Spoiler:

Après lui avoir assuré qu'elle emprunterait une potion de sommeil à sa meilleure amie, Lyleïa se leva, l'embrassa et parti se coucher. Une fois la jeune fille hors de vue, le regard de Vitali revint sur son livre. A l'instar du début de soirée, il ôta son marque-page, et reprit sa lecture. Mais impossible de se concentrer sur les lignes. Sa conversation avec sa cousine l'avait trop chamboulé et, ressentant lui aussi le manque de sommeil, le blond décida de partir pour son propre dortoir.

le lendemain, 9h
salle commune des serpentards

Sans doute aussi frais que sa cousine, Vitali avait eu énormément de mal à émerger de son sommeil, surtout lorsque le réveil sonna, qu'il l'envoya valdinguer au sol d'un revers de la main, et qu'il se reçu un oreiller en pleine poire de la part d'un de ses camarades de dortoir, fâché d'être réveillé un dimanche à une heure aussi matinale. Lyl avait vraiment besoin de lui, il lui avait promis qu'il serait là pour l'aider, il n'avait pas envie d'arriver en retard. Après un passage express sous la douche, et avoir enfilé un jean usé jusqu'à la corde, une paire de baskets et son éternel sweat gris, le jeune homme se rua hors du dortoir les yeux encore à moitié fermés, les cheveux savamment ébouriffés.
Lyl ne pointa le bout de son nez qu'un paquet de minutes plus tard et, appuyé contre le fauteuil de la vieille, Vitali avait même pu terminer sa nuit en l'attendant. Massant sa nuque endolorie à cause de sa mauvaise position, il accueilli sa cousine et son baiser matinal par un grognement.
« — Neuf heures, hein ? » railla-t-il d'un air goguenard, pas fâché pour deux sous. La blonde lui adressa un sourire, et lui répondit ;
- On va déjeuner avant ? Elle avait, de toute évidence, recouvert toute sa superbe et revêtait son sempiternel masque d'impassibilité. Queen of ice, the come back. Vitali était soulagé.
« — Ça marche. Je vois que ça va mieux ce matin, je me trompe ? »

"Reality is never as bad as a nightmare"

La douche brûlante fit le plus grand bien à Lyleïa. Alors que le jet massait son dos douloureux elle se mit à réfléchir. A beaucoup de choses. Mais surtout à ce qui pourrait l'aider dans sa quête aux souvenirs oubliés comme elle décida de l'appeler. Elle pensa à Jaurel, qui l'aiderait sûrement. Sans même hésiter elle en était sûre. Et peut-être que Edelweiss lui filerait un coup de main sans trop poser de question si elle le lui demandait. Sa meilleure amie était plutôt cool sur ça. Et puis même, elle pouvait lui raconter, elles se connaissaient depuis tellement longtemps maintenant que ça ne posait plus grand problème. Par contre elle décida de ne pas y mêler Regulus et Dylhan. Elle adorait ses petits frères de coeur mais ils poseraient trop de questions, et puis ils étaient un peu jeunes pour faire cette potion. Du moins Reg', Dyl' n'ayant qu'un an de moins. Lyl's réfléchit ... non elle ne voulait pas le mêler à ça. Pas plus qu'Alshaïn avec qui elle s'éloignait de plus en plus au fil des mois. Aly' était devenue une vraie pro/future mangemorte et la septième année n'approuvait pas du tout son comportement tout comme elle ne suivait pas la même voie. Elle le savait même si Aly' ne s'en était pas encore vraiment rendu compte. Ca finirait bien par arriver ... Et Lyl' se demanda si lorsque le temps serait venu, elle sera capable de combattre ceux qui avaient été ses amis, ses frères, ses soeurs, ses complices de toujours.

En soupirant, la jeune fille sorti de la douche, se sécha les cheveux et s'habilla. Puis elle sorti discrètement de la chambre. Quelques unes de ses camarades dormaient encore. En même temps on était dimanche. Et Lyl' aurait bien aimé dormir un peu plus mais il fallait s'y prendre tôt pour des recherches comme ça. - Neuf heures, hein ? railla son cousin alors qu'elle l'embrassait. Lyleïa lui offrit un mince sourire moitié penaud moitié amusé et lui proposa d'aller petit déjeuner. De la crise d'angoisse de cette nuit, il n'en restait pas le moindre vestige sur ce magnifique visage d'une impassibilité à toute épreuve et au regard distant. - Ça marche. Je vois que ça va mieux ce matin, je me trompe ? fit Vitali en se levant du canapé. Sa cousine lui jeta un bref regard en coin avant de se mettre à marcher vers la sortie, accompagnée du Serpentard. - Je suis toujours aussi bonne comédienne si même toi j'arrive à te tromper ...[/color] murmura t-elle d'une voix presque éteinte. Oui. Par ce masque de glace, par ce statut qu'elle s'était forgé au fil des années, Lyleïa réussissait à donner le change sans trop de problème apparemment. Elle offrit un bref sourire à son cousin puis se dirigea vers la Grande Salle. En cours de route ils croisèrent Severus a qui elle adressa un bref signe de tête en guise de bonjour. Comme à son habitude quand elle entrait dans la Grande Salle, Lyleïa jeta un oeil à la table des Gryffondor. Les Maraudeurs étaient en train d'y déjeuner. Elle croisa le regard de Rémus vers qui elle inclina très brièvement la tête et son regard se porta sur Sirius. Il bavardait joyeusement avec Potter tandis que Pettigrow piquait du nez dans son bol de céréales. Une moue un peu dégoûtée passa sur le visage de Lyleïa tandis qu'elle reportait de nouveau son regard sur celui qui avait été son meilleur ami et son complice quand ils étaient gosses. Sirius accepterait peut-être .. ou peut-être pas ... non sûrement pas ...

Poussant un léger soupir, la septième année alla s'asseoir avec son cousin. Ils déjeunèrent rapidement avant de se rendre à la Bibliothèque. Il n'y avait presque personne. Normal. Et parfait pour eux. Lyleïa se tourna vers Vitali. - On devrait se diviser le travail ... j'attaque les livres de potions et toi les sorts ça te va ? Choisis toi les plus avancés on trouvera plus vite ... fit-elle doucement pour ne pas que la bibliothécaire hurle. Elle déposa un léger baiser sur la joue de son cousin pour le remercier et se mit au boulot. C'était long et fastidieux et elle sentit vite la fatigue prendre le dessus. Elle avait si peu dormi ces derniers temps qu'une nuit seule ne pouvait tout rattraper. Surtout une nuit incomplète. Sentant la tête lui tourner légèrement, Lyl' s'assit à même le sol dans les rayons, se fichant bien du reste du monde. Elle était épuisée. A bout de nerfs. Il fallait vraiment qu'elle trouve cette fichue solution !

Spoiler:

- Je suis toujours aussi bonne comédienne si même toi j'arrive à te tromper ... murmura-t-elle, et Vitali entoura brièvement de son bras le cou de la jeune fille. Il savait très bien que Lyleïa n'était pas fan des démonstrations d'affection en public, mais il savait aussi que le poids qu'elle portait sur ses épaules était lourd.
« — Moi, tu ne me trompe jamais, je te connais trop bien pour ça », lui répondit-il à l'oreille, avant de se détacher et de marcher à ses côtés, mains dans les poches.
Les deux cousins se dirigèrent vers la grande salle pour un bon petit déjeuner, et s'assirent l'un face à l'autre en bout de table pour collationner rapidement, avant de s'éclipser pour la bibliothèque.

L'heure matinale leur rendait service en laissant la bibliothèque quasiment vide. Vit' et sa cousine pourraient ainsi faire leurs petites affaires sans se soucier d'être surpris ou interrompus dans leurs recherches. Maintenant, restait le plus dur ; savoir par où commencer, et se répartir la charge du travail. Lyl', comme bien souvent, prit les devants de manière très pragmatique.
- On devrait se diviser le travail ... j'attaque les livres de potions et toi les sorts ça te va ? Choisis toi les plus avancés on trouvera plus vite ... annonça-t-elle doucement d'un air fatigué, avant de déposer un baiser sur la joue de son cousin, et de partir en direction du rayon des potions.
« — Ça me va, on se retrouve dans une demie heure pour faire le point sur ce qu'on a trouvé », eut-il tout juste le temps de répondre. Inquiet pour la jeune fille, mais ne voulant perdre aucun temps en vue de sa détermination, Vitali se leva à son tour et parti en quête des manuels avancés de sorts.