Faire de vous des combattants ▒ Gideon & Elber [CLOS]

MANGEMORT

Gideon avait reçu un étrange cadeau de Noël un peu en retard. C'était un bref mot signé de Jeremiah Orwell, membre de l'Ordre, et qui l'invitait à un entraînement au combat sorcier dans le manoir de celui-ci. Gid ne s'y attendait pas mais y avait répondu favorablement, il avait même hâte d'y être même si ce ne serait surement pas une véritable partie de plaisir... Mais c'était nécessaire. Si Gideon était un bon duelliste à Poudlard et s'était entraîné longuement avec son petit frère, ce n'était plus la même chose maintenant qu'il avait passé ses ASPICS. Ce n'était plus le même niveau et là, sa vie était en danger. Ce n'était plus un jeu.

Pour les vacances, Gideon était rentré chez ses parents et avait retrouvé son petit frère, rentré lui aussi pour les fêtes.
« Allez, Gid, je suis sûr que si tu m'emmènes, il ne dira rien... »
« Maman ! Fabian supplie encore ! »
« C'est même pas vrai ! » Fabian a dit assez fort pour que sa mère l'entende avant de rajouter plus bas, pour son frère « T'es qu'un égoïste ! »
Fabian lui a lancé un regard noir et Gideon a levé les yeux au ciel en quittant la pièce pour se diriger vers la cheminée. Dès que Gid avait reçu la lettre, Fab avait insisté pour venir mais il avait refusé parce que l'invitation n'était adressée qu'à lui. Il lui avait promis de lui raconter tout ce qu'ils feraient et de lui montrer tout ce qu'ils apprendraient mais ça ne l'avait pas vraiment convaincu. L'ancien Gryffondor prit une pincée de Poudre de Cheminette et la lança dans l'âtre de la cheminée. Les flammes devinrent vertes et il avança d'un pas.
« Manoir Orwell ! »

Un petit elfe de maison se pencha devant lui jusqu'à ce que son nez touche le sol, donnant presque le vertige à Gideon. Il l'a emmené jusqu'à des escaliers et l'a précédé, annonçant à son maître l'arrivée de son premier invité. L'elfe prénommé Cissy a disparu et Orwell s'est approché et lui a tendu une main que Gid a serré, sérieux comme jamais. Il devait dire ses autres prénoms lui aussi ? Parce Felix Milow, ça avait vachement moins la classe que Nelson...

« Gideon Prewett. Enchanté également. »

Alix attrapa son manteau et, tout en le passant, tenta de se remémorer le manoir Orwell. Elle n'y était allée qu'une fois et la raison particulière lui échappait totalement. Tout ce dont elle se souvenait, c'était qu'elle n'aimait pas cet endroit. En même temps, vu son propriétaire... Alix leva les yeux au ciel en pensant à Jeremiah. Rien qu'à penser à l'héritier Orwell, elle était énervée. Mais elle devait absolument se rendre chez lui. Il fallait bien que quelqu'un soit en mesure de s'occuper des potentielles blessures occasionnées par le cours de Jeremiah. Enfin, le cours... Jeremiah n'avait rien d'un professeur. C'était plus, aux yeux d'Alix, un moyen de se mettre en valeur et de se renforcer dans l'idée qu'il était indispensable à l'Ordre. Foutaises.

Alix embrassa son fils, son frère et transplana. Elle resserra le col de son pardessus et avança jusqu'à la porte d'entrée. Une elfe de maison lui ouvrit. Ah oui, c'était vraiment un autre monde. Chez elle, même si sa famille avait beaucoup d'argent, jamais on n'aurait imaginé un elfe de maison pour faire tout le travail domestique. Bref. Elle lui tendit son manteau et suivit l'elfe dans les étages. Jeremiah s'y trouvait, en compagnie de NON D'UNE GOULE. Gideon, quel plaisir de te revoir, dit-elle tout sourire, en allant lui faire la bise. Orwell, dit-elle d'une voix soudainement plus froide. Elle alla lui serrer la main. Elle lui devait bien une explication pour sa présence. Te connaissant, il valait mieux la présence d'un médicomage. Mais ne t'occupe pas de moi. Et évite de tuer tes élèves, ça m'arrangerait. J'apprécierai moyennement de devoir annoncer à ma nièce que son meilleur ami est mort, ajouta-t-elle en entrant dans la salle d'arme, le bruit de talon de ses bottines emplissant le silence.

MANGEMORT

Alix est arrivée et apparemment, ce n'était pas prévu par Jeremiah Nelson, héritier Orwell – il fallait que Gid retienne la façon dont il s'était présenté pour refaire la scène précise à son petit frère... avec le ton, bien entendu – qui a fait une tête assez exaspérée en la voyant arriver. L'ancien Gyrffondor était plutôt content de voir la marraine et tante de sa meilleure amie. Il lui fit la bise avec un sourire, bien loin du sérieux qu'il avait pris pour saluer son professeur du jour. Elber est arrivée et il lui a adressé un sourire pour la saluer. En imaginant qu'ils auraient pu n'être qu'à trois, Gideon était bien content que la médicomage soit là. Il s'en sentait beaucoup plus détendu. Orwell a commencé par leur expliquer la raison de leur présence ici. « Mon objectif aujourd'hui est de voir où vous en êtes, et mettre en place un programme d'entraînement. » a-t-il dit. En bref, faire d'eux des combattants. Gideon reprit un peu de son air sérieux parce que la situation et les paroles d'Orwell le demandaient et parce qu'Elber était d'une neutralité olympienne. Sauf que lorsqu'il demanda s'ils avaient des questions, Gid ne put s'empêcher de jeter un bref coup d'œil à Alix derrière Jeremiah. Il avait voulu demander s'il y avait vraiment un risque qu'ils meurent mais formulée comme ça, sa question était vraiment stupide. Mais sérieusement, si Gideon était motivé et un peu formé à l'art du duel – comme n'importe quel élève de Poudlard – il espérait quand même que leur entraineur ne serait pas trop exigent dès le départ...

« Aucune question pour moi... »

Le membre 'Elber Warnen' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'le dé ' : 2, 5, 2

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Jeremiah se mettait à l'aise, invitant ses deux élèves à faire de même. Tandis qu'il se débarrassait de son écharpe et de sa veste pour rester en t-shirt bleu foncé, Elber se débarrassait de ses chaussures, de ses chaussettes... et de son pantalon ! Quand il s'est tourné vers elle pour tomber sur ses jambes nues, il a fait de gros yeux, a lancé un regard vers Jeremiah à la fois pour voir sa réaction et pour voir si c'était bien légal ça... Elber voulait combattre en petite culotte. Soit ! Il a haussé les épaules et a enlevé ses chaussures lui aussi, mais pas du tout désireux de faire un combat en boxer, il en est resté là et a gardé son pantalon et ses belles chaussettes noires.
Il est monté sur l'estrade et une fois face à Elber, ses yeux, en traites qu'ils étaient, n'ont pu s'empêcher de descendre sur les belles gambettes de la demoiselle. Quand leur entraîneur leur a donné un premier conseil, Gideon a essayé de faire abstraction du détail perturbant d'une Elber en petite culotte et s'est concentré pour tenir sa baguette correctement, les yeux fixés sur le visage de Bebeur et nul part ailleurs.
Les filles d'abord, Elber lança ses trois sorts, n'en réussit qu'un, le premier bloqué par un Protego de Gideon, le troisième surement loupé par malchance puisque le jeune homme venait de perdre sa baguette juste avant. Quand ce fut son tour, il descendit pour récupérer sa baguette tombée au pied de l'estrade et remonta aussitôt dessus. Pour son troisième sort, il avait faillit choisir l'Incarcerem lui aussi mais avait finalement porté son choix sur un autre sortilège quand il avait entendu l'incantation d'Elber.

STUPEFIX ! 1-3-5 réussi. 2-4-6 raté.
EXPELLIARMUS ! 1-2-5 réussi. 3-4-6 raté.
PETRIFICUS TOTALUS ! 4-5-6 réussi. 1-2-3 raté.

Le membre 'Gideon Prewett' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'le dé ' : 4, 6, 5

Le membre 'Elber Warnen' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'le dé ' : 2, 2

MANGEMORT

Un sortilège réussi sur trois, Gideon était assez déçu et surtout craignait que leur professeur duelliste trouve ce résultat si pitoyable qu'il en fasse justement la remarque. Mais au contraire, Orwell préféra insister sur les réussites, ce qui rassura quelque peu l'ancien Gryffondor. D'ailleurs, le parfait anglais semblait devenir plus « abordable » alors qu'il faisait preuve d'émotions (ce qui semblait tout à fait impossible quand on rencontrait Jeremiah-je-suis-de-marbre pour la première fois). Elber l'avait aussi remarqué puisqu'elle lui lança un regard perplexe auquel il répondit par un minuscule haussement d'épaules.
Ne leur laissant pas de répit un seul instant, Jeremiah leur expliqua brièvement le prochain exercice avant d'aussitôt le mettre en pratique. L'apprenti auror savait qu'il pouvait faire mieux qu'à l'exercice précédent, il devait réussir celui-ci ! Orwell s'attaqua directement à Gideon qui réagit rapidement pour tenter de contrer le sortilège, rapidement suivi par un second.

« Protego. »
1, 2, 5, 6 : Gideon dévie l’expelliarmus.
3, 4 : Gideon ne réagit pas assez vite et perd sa baguette.

« Protego ! »
3, 4, 5, 6 : Gideon dévie le stupéfix (ou, si échec précédent, évite le jet en s'écartant brusquement sur la droite).
1, 2 : Gideon se retrouve figé.

4/6 en sortilège défensif.

Le membre 'Gideon Prewett' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'le dé ' : 3, 4

MANGEMORT

Gideon avait perdu sa baguette au premier sortilège et n'avait pas eu le choix d'essayer d'éviter le second. Au moins, il n'était pas stupéfixé. Il en était de même pour Elber et sa petite culotte. Sa baguette ayant volée à quelques mètres de là, il partit la chercher. Quand Jeremiah leur annonça que le cours était fini pour aujourd'hui, Gideon comprenait très bien par là que le massacre était suffisant pour leur professeur. Il leur fit apparaître une table et des sièges, et Gideon, après avoir récupéré ses chaussures qu'il remit et son écharpe qu'il garda sur les genoux, s'y installa un peu gêné. Il jeta un œil à Alix qui n'avait pas été conviée au petit goûter Orwell et retourna à Jeremiah.
Que pensait-il de sa prestation ? Il espérait qu'Elber réponde en premier et attrapa une belle pomme dans la coupe de fruits sans croquer dedans. Mais face au mutisme d'Elber, il se décida à prendre la parole.

« Et bien... Elle est loin d'être fameuse. » Il échangea un regard avec Elber et se corrigea. « Elles sont loin d'être fameuses. »

Au moins, ils avaient prouvé qu'ils avaient environ le même niveau... Et il avait bien peur que Jeremiah les prenne pour deux nuls loin de mériter leur place dans l'Ordre. Ce petit cours était loin devant les séances d'entraînements que Fabian et Gideon faisaient ensemble.

« On a besoin d'un professeur, monsieur Orwell. On a besoin de s'améliorer pour l'Ordre, on n'est pour l'instant pas à la hauteur mais on peut le devenir et on est motivés, n'est-ce pas Elber ? Alors n'abandonnez pas et entraînez-nous, s'il vous plait. »

Gideon avait conscience de pratiquement le supplier mais il craignait que Jeremiah pense avoir à faire à des causes perdues et décide de ne plus les entraîner... Voire qu'il prévienne l'Ordre du Phoenix en disant qu'ils vaudraient mieux qu'ils n'en fassent pas partie.

Déjà fini… Sans un mot, la jeune fille enfila son pantalon. Puis elle alla poser son derrière sur un des sièges, entre Gideon et leur professeur. La mine sombre, elle attrapa un verre d’eau qu’elle entreprit de vider le plus lentement possible, pour ne pas avoir à répondre à Orwell. Que dire de leur prestation… Minable. Pitoyable. Lamentable. Et elle pouvait faire une liste d’adjectifs longue de plusieurs kilomètres… Elber croisa le regard de son camarade. Gideon s’était lancé. Et la jeune fille écoutait ses paroles sans broncher, le nez plongé dans son verre. Jeremiah les prenait sûrement pour des incapables, cela ne faisait aucun doute ; c’était d’ailleurs pour cela qu’il avait écourté la leçon. Et il n’y avait rien de plus horripilant que de passer pour des incompétents aux yeux de leur professeur. Elber fronça les sourcils au-dessus de son verre d’eau lorsque son camarade ex griffon lui demanda de confirmer ses dires. Si Gideon voulait se jeter aux genoux de Mister Orwell, et bien qu’il le fasse. Car jamais, elle, ne se roulerait à ses pieds pour une place dans l’Ordre. Même s’ils ne s’étaient pas montrés sous leur meilleur jour, Elber restait pourtant persuadée qu’ils étaient tous deux aptes à se battre auprès des membres de l’Ordre. Il fallait avoir de la crotte de mouette dans les yeux pour ne pas voir ça.

La jeune fille reposa bruyamment son verre sur la table. Puis se leva de son siège. « Nan mais franchement. Vous vous attendiez à quoi en nous faisant venir ici ? Les mains sur les hanches, Elber fusillait du regard Jeremiah Orwell. Qu’on vous supplie de nous entraîner au combat ? Ok, aujourd’hui, on a été nuls. Tous les deux. Mais on est capables de faire mieux. Beaucoup mieux. La main se resserrant sur sa baguette, elle avança d’un pas en direction du maitre des lieux. Sa voix baissa d’un ton mais son regard se fit plus dur. Nous ne sommes plus des enfants, Monsieur Jeremiah Orwell. Et nous sommes capables de bien des choses, que sous vos grands airs vous ne pouvez imaginer. Nous avons besoin de vos conseils, nous sommes venus pour ça. Nous entraîner, sans relâche. Nous ne sommes pas ici pour prendre le gouter. Elber laissa planer quelques secondes de silence pesant, puis retourna s’assoir, lançant à la cantonade. Donc, à quand fixe-t-on la prochaine séance ? »

Jeremiah écouta sans broncher le jeune Prewett reconnaître que leur prestation avait été plutôt médiocre - il n'aurait ainsi pas à le leur apprendre lui-même, ce qui lui épargnerait la palme du grand méchant de l'histoire. Son jeune élève, à l'entendre, paraissait conscient que prétendre vouloir se battre contre des Mangemorts alors qu'on est incapable de stupefixer un ennemi en terrain propice avait quelque chose de plutôt inquiétant, mais lui exprimait de nouveau sa motivation, et son désir de progresser.

Tu as au moins raison sur un point, lui répondit-il d'une voix légère, vous n'étiez pas à la hauteur. Vous en étiez même bien loin.

Son but n'était pas spécialement de passer pour le salaud d'Orwell qu'il était, mais plutôt d'envoyer un électrochoc supplémentaire en direction du jeune Prewett, afin de le piquer au vif. Il savait les Gryffondors sanguins - il en avait mené plusieurs à leur perte de cette manière, lors de matchs de Quidditch particulièrement épiques -, mais dans le cas présent il tenait à les vexer tous deux pour les encourager à faire mieux : Maugrey avait procédé ainsi pour lui, et le jeune homme adoptait à présent les méthodes de son maître. C'était pas la plus douce, mais certainement la plus efficace. Ces jeunes gens avaient été habitués à être encouragés, suivis, mais ils n'étaient plus à Poudlard, et Jeremiah comptait bien leur faire comprendre que tout cela n'était pas qu'un jeu : leurs vies en dépendaient.

Nan mais franchement. Vous vous attendiez à quoi en nous faisant venir ici ? gronda à cet instant la jeune Warnen, qui se tenait non loin de son collègue, la mine furieuse. Jeremiah esquissa un sourire quelque peu amusé, tandis que la lionne déversait sa colère sur lui et entreprenait de lui dicter ses quatre vérités, la baguette brandie dans sa direction. Le jeune professeur la laissa terminer son laïus, et se leva tandis que son élève s'affalait sur un siège en demandant à quand serait la prochaine séance.

Joli speech, ironisa-t-il en posant sur elle un regard plus appréciateur. Sans doute auriez-vous pu utiliser cette colère sur l'estrade, le résultat aurait été plus intéressant. Je crois que je préfère la politesse de Prewett, toutefois, ajouta-t-il avec malice en se relevant. Demain, même heure, même endroit.

Et sans rien ajouter, le dandy leur dédia un élégant hochement de tête et les planta là, au milieu de la salle d'entraînement. La séance était levée.

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