A Sky Full of Stars ft. Julius C. YAXLEY

Juin 1979, Londres, Angleterre.

Un soleil de fin d'après-midi baignait le jardin d'une lumière dorée. Une table et deux chaises en fer forgé avaient été sortis pour l'occasion, car plutôt que de rester confinée dans la maison, j'avais décidé de travailler à l'air frais. Mon elfe Fidel m'apportait régulièrement des rafraîchissements et quelques petites sucreries à grignoter. Il fallait bien avouer que c'était plutôt agréable comme méthode de travail, et depuis une bonne demie heure maintenant le fond de l'air se rafraîchissait au fur et à mesure que le soleil déclinait, jetant ses derniers rayons d'or. Depuis quelques temps j'étais de retour à la maison, celle où mère et moi avions habité pendant plus d'une décennies. Plusieurs raisons m'avaient poussé à me retirer du manoir Avery. Je m'étais vite rendue compte que je n'étais pas aussi prête à faire des concessions que je le pensais, je tenais trop à mon indépendance et ne pas pouvoir me livrer à mes petites expériences habituelles me causaient trop de frustration. Pour mon bien, et celui des autres occupants du manoir Avery j'avais pris la seule solution qui s'imposait. Et je ne regrettai rien.

J'étais donc dans mon jardin en cette fin d'après-midi radieuse, simplement vêtue d'une courte petite robe d'été moldue d'un vert émeraude qui flattait mon teint de rousse, jambes croisées, mes pieds nus chatouillés par l'herbe qui méritait d'être coupée à réfléchir au meilleur moyen de racheter les parts d'oncle Alphard. Notre entrevue me restait toujours en travers de la gorge. Je savais oncle Alphard vénal et avide de pouvoir, mais être reçue avec tant d'hostilité et de froideur n'avait fait qu'accroître mon ressentiment envers lui. Il se savait en position de force, se croyait à même de me résister, mais aucun Moon ne soupçonnait les pouvoirs que j'avais acquis depuis ma sortie de Poudlard. Pour eux je n'étais qu'une innocente petite chose pour qui jouer à la poupée dans la boutique de maman constituait un agréable passe-temps avant le mariage. Mes mains étaient tâchées d'encre, mes longs cheveux roux à peine retenus par une baguette, de longues mèches s'échappant de tous les côtés, et toute la table était couverte de parchemins, de livres, d'encrier et de plumes. C'était à se demander comment le tout ne s'était pas encore effondré! J'en étais à songer à demander conseil à Dorian, car après tout il connaissait bien son père, lorsque mon elfe Fidel me tira de mes pensées en m'annonçant la présence de Julius.

- Mais qu'est-ce qu'il fait là ?
- Mr Yaxley avait dit qu'il passerait aujourd'hui Miss.
- Non d'une goule mais c'est vrai! Je l'ai complètement oublié! Prépares des rafraîchissements Fidel et amènes le ici.

Il était trop tard pour ranger quoi que ce soit et encore moins changer de tenue. Tant pis, Julius Yaxley me verrait dans cet état, les cheveux en bataille à force de jouer avec mes mèches rousses, les mains tâchées d'encre et vêtue comme une moldue. Et pieds nus de surcroît! J'arrangeai ma robe, même s'il n'y avait pas grand chose à faire, pour ne pas paraître plus négligée que je l'étais et me dépêchai de ranger les papiers, même si c'était comme remplir le tonneau des danaïdes!

Spoiler:

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Cette année se déroulait à une vitesse impressionnante aux yeux du mangemort. En effet, l’avocat ne l’avait pas vu venir et maintenant l’été pointait déjà le début de son nez. Un été qui ne s’annonçait pas de tout repos pour les partisans du Lord qui avaient été mobilisé pour le détournement du Poudlard Express mais aussi pour l’institut. Comme tout bon mangemort qui se respecte, le Yaxley avait décidé de passer une partie de ses vacances d’été à l’institut afin d’éduquer les petits sang-purs et les impurs mais aujourd’hui, il avait réussi à libérer sa journée pour quelque chose de complètement différent, rencontrer Minerva. La Moon était une cliente régulière de son cabinet mais elle avait également été sa partenaire de danse lors du mariage de Melody Moon avec Avery. Depuis l’année dernière, ils entretenaient une relation plutôt étrange aux yeux du monde mais Julius savait qu’il se rapprochait du but et avec un peu de chance, Minerva serait dans ses bras à la fin de l’été.

Un sourire se dessina sur les lèvres du Yaxley à cette pensée, si cette histoire se concluait il aurait gagné, une nouvelle fois. Pour l’heure mieux valait chasser cette pensée de son esprit, il avait du travail. Observant une dernière fois, son apparence dans le miroir Julius sourit puis il transplana devant la demeure des Moon, le lieu de rendez-vous. Si ce lieu l’avait surpris, Julius n’en avait rien laissé paraitre. En vérité, l’avocat appréciait la confiance que lui témoignait la Moon, en l’autorisant à venir chez elle, preuve indéniable de leur rapprochement.

Ce fut l’elfe de maison qui accueillit Julius, après lui avoir expliqué pourquoi il était là, ce dernier disparu pour revenir quelques instants plus tard, l’invitant à rentrer. Le Yaxley le suivit sans discuter, il se laissa conduire jusque dans le jardin de la jeune femme. Cette dernière semblait d’ailleurs avoir oublié sa venue, elle était habillée de façon beaucoup plus décontractée que d’habitude, sa chevelure rousse volant au gré du vent. Cette tenue n’était pas pour déplaire à Julius mais ce dernier préféra garder cette réflexion pour lui, plutôt que d’encourir la colère de la rousse.

- « Bonjour Minerva, je suis venu comme je te l’avais indiqué par hibou. J’espère que je ne te dérange pas. »

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Juin 1979, Londres, Angleterre.

J’étais assez embêtée par la situation, et à vrai dire plutôt mécontente de moi-même. Depuis quelques mois déjà j’avais bien compris que Yaxley attendait plus qu’une relation professionnelle banale, et si jusqu’à présent je m’étais efforcée de repousser ses avances, c’était plus par agacement vis-à-vis de sa réputation. Et pour ma part je n’avais pas la plus petite envie de figurer à son tableau de chasse, un nom parmi tant d’autres. Je valais mieux que ça, une conquête de plus, et ce qui m’irritait, au point d’atteindre son paroxysme lorsque j’avais découvert que Fluvia le renseignait sur mon emploi du temps et ma vie privée, entre autres, était désormais devenu une habitude. Me voir frapper à sa porte furibonde, la chevelure emmêlée et le visage griffé avait eu au moins le mérite de mettre un terme à cette sale habitude de mener une enquête sur moi. Depuis je faisais en sorte de ne laisser aucun espoir à Julius. Enfin… Jusqu’à ce lamentable oubli de ma part.

- Bonjour Julius, il n’y avait ni froideur dans mon ton ni colère, mais on ne pouvait pas non plus dire que c’était un accueil très amical. J’avais bien vu cette petite lueur au fond de ses yeux lorsque mon vieux Fidel l’avait introduit dans le jardin et je me maudis d’avoir craqué pour cette robe. Elle m’allait bien, même très bien certes, mais je n’avais jamais eu l’intention de la réserver pour Julius, encore moins dans un cadre aussi informel.
- Non pas du tout, m’empressai-je d’ajouter pour qu’il ne pense pas que j’ai pu l’oublier, et lui désignant la chaise je l’invitai à s’asseoir en essayant de ranger de mon mieux les papiers, Désolée ce n’est pas très rangé, mais j’avais une montagne de choses à faire, et comme il fait beau j’en ai profité. Merci d’être venu aussi vite.

J’avais entendu dire que Yaxley se faisait rare ces temps-ci sans pour autant chercher à en savoir plus. Fluvia avait bien essayé de taquiner mon intérêt, mais c’était peine perdue. Julius pouvait bien faire ce qu’il voulait, tant qu’il valait l’or payé sa vie privée ne me regardait pas. Mais je devais bien avouer que je n’étais pas aussi insensible que je me le figurai. Non pas que ça me fasse franchement plaisir de le voir, mais sa présence devenait de plus en plus familière, et en dehors de l’aspect purement professionnel il m’arrivait parfois de discuter de tout et de rien avec mon avocat. Comme en cette fin d’après-midi où je pressentais que les heures fileraient sans être entièrement vouées à son métier.

- Fidel apportes nous des rafraîchissements, l’elfe s’éclipsa pour revenir avec un plateau de limonade maison fraîche, quelques biscuits et le précieux carburant de mon organisme, des chocogrenouilles et des patacitrouilles fraîchement achetées le matin même chez Honeydukes. Le vieil elfe nous laissa seuls en s’inclinant, et sans me soucier plus longtemps du décorum, car après tout j’étais chez moi, je me servis un verre de limonade avant d’ajouter à l’intention du mangemort, Je peux aussi te proposer quelque chose de plus fort si ça ne te convient pas.

Spoiler:

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