Le regard que l'ancienne Serdaigle lui gratifia semblait dénué de tristesse, d'agacement : il paraissait juste empreint de surprise. Bien sur, elle ne s'attendait certainement pas à ce qu'ils parlent de ce sujet ! Cependant, Fabian désirait en apprendre plus sur les sentiments d'Ethan et de sa belle. Elle prenait l'air si triste, mais si admiratif quand elle parlait de lui ! Il se cala sur le canapé, attentif au récit qui allait prendre place ensuite. Fabian s'imaginait sans mal le beau brun à l'air rebelle face auquel les filles ne résistaient en aucun cas : l'un de ses meilleurs amis, Sirius, était l'un de ces cas. Enfin, dans le domaine de la séduction, l'ancien Gryffondor plaisait beaucoup également ; mais il attirait plus par son sourire pétillant, son regard taquin, ses prunelles caramélisées... Bref, par son naturel plus "brillant" que celui, sombre qui caractérisait tant d'autres. L'admiration qui transparaissait dans son ton fit frémir le rouquin, qui crispa légèrement la machoire, mais ne dit rien. Il la laissa continuer, sans l'interrompre, s'imprégnant du moindre détail insignifiant. Le fait qu'il s'agissait d'un tombeur, qu'il était attirant, séducteur, et qu'il plaisait tellement à Tara. Pourtant, au fur et à mesure que le temps s'écoulait, sous son apparence insouciante, les épaules de la jeune femme se crispaient de tristesse. Et Fabian, jamais, ne s'était senti aussi impuissant. La douleur que lui arracha l'histoire le fit tressaillir encore, mais il ne sut pas s'il s'agissait de l'inquiétude que lui inspirait le mal de Taryn, ou son égoïsme à l'entente de sa dernière phrase : Aucun homme ne pouvait rivaliser avec la relation que j'avais avec Ethan. Avec ce qu'il représentait pour moi. Il suffoquait presque. Les rappels de son premier baiser, de toutes celles qui étaient sorties en sa compagnie à Poudlard lui sautèrent à la mémoire. Luzia et sa bouche douce, sous le perron de sa maison, la première année, une soirée d'été. Marlène McKinnon, une quasi-sœur de cœur pour lui, dont leur histoire n'avait duré que quinze jours. Rolanda, et sa passion du Quidditch. Nora, avec qui il avait entretenu une relation durable, avant qu'elle ne se rende compte qu'elle lui préférait ensuite Tybalt... Et ainsi de suite. Ils pensait éprouver pour elles de l'amour à l'époque, mais en considérant ce qu'il ressentait pour Tara aujourd'hui, cela n'était que de l'attirance. Rien de plus. Rien n'égalait la passion dévorante qui l'habitait dès qu'il voyait la belle blonde. Il ouvrit la bouche pour répondre, mais fut interrompu par Tara, qui se blottissait tout contre lui et reprenait la parole. Il était son rayon de soleil. Son gout de la vie. Elle était sa lueur d'espoir et sa vision du monde. Le rouquin passa un bras sous sa taille étroite et étreignit l'avocate contre lui, très fort.
- Je t'aime.
Il était incapable de trouver les mots suffisants pour décrire ça. Il posa son menton dans la chevelure dorée de la jeune femme, et la berça tout doucement :
- Tu ne me perdras pas, mon amour. Quoiqu'il arrive, je serais toujours avec toi, à tes cotés. Juste là... il effleura son front du bout des doigts. Et là.
Cette fois ci, il posa complètement sa main sur le cœur battant de la jeune femme.
- C'est la place que je choisirai sans hésiter à ma mort. Et je suis sur qu'Ethan l'occupe aussi... à sa manière. Il t'aime, Tara. Personne ne pourra jamais enlever ça, ni son amour, ni le tien.
Ces mots lui coutaient, mais il savait que c'était la vérité. Ethan aimait Taryn, et il aurait fallu être idiot pour le nier. Il lui adressa un faible sourire et dit, tentant de cacher la mélancolie que faisait naitre la pensée d'Ethan et de sa belle ensemble :
- Tu es tout pour moi, mon amour.
Il fit glisser ses doigts le longs de son cou, puis lui redressèrent légèrement le menton et l'embrassa passionnément, ignorant la crépitement des flammes proches et le grognement de protestation du chat auquel on enlevait la main porteuse de caresses.