L'école avait repris et les élèves avaient retrouvé Poudlard encore enneigé et brillant de la magie de Noël. Cependant, les professeurs avaient accéléré le rythme des cours et, dès la première semaine, Luzia croulait sous les devoirs à rendre et les ouvrages à compulser. La jeune fille se désolait de voir que le prochain week-end à Pré-au-Lard était si loin.
Et s'il n'y avait que cela... Depuis la rentrée, l'Espagnole avait le sentiment que Dowey, son petit-ami l'évitait. En tout cas, il semblait moins enthousiaste en sa présence et, si d'abord elle avait pensé qu'il avait passé une Saint-Sylvestre des plus fêtardes et qu'il avait du mal à récupérer, elle compris ensuite qu'il avait manifestement un problème avec elle... Cela lui était douloureux de penser que Dowey avait quelque chose à lui reprocher. Était-ce parce qu'ils ne s'étaient pas vus pendant les vacances de Noël ?

Luzia n'arrivait pas à lire son manuel de sortilèges. Les mots défilaient sous ses yeux, mais elle n'imprimait pas leur sens. En plus, elle savait Dowey à l'autre bout de la salle commune à bavarder avec Nicholas. Impossible de se concentrer. Il fallait qu'elle sache pourquoi son copain avait une telle attitude envers elle. Son estomac, à cette pensée, ne forma qu'une boule bien compacte. Mais, trop tard, elle s'était décidée et avait reposé son livre sur le fauteuil. Elle défroissa sa jupe d'uniforme et avança vers les deux Poufsouffle qui riaient aux éclats.

▬ Excuse-moi, Nicholas, c'est possible que je t'emprunte Dowey ?

La garçon hocha la tête et Luzia s'éloigna en compagnie de Dowey.
▬ Tu vas bien ? demanda-t-elle en rougissant.
Puis, sachant qu'il était inutile de tourner autour du pot, Luzia décida de cracher le morceau :
▬ J'ai l'impression que tu m'évites, depuis la rentrée...
C'est seulement alors qu'elle s'autorisa à s'asseoir sur une des chaises qui faisaient face à une table de travail.

Spoiler:

Devoir mettre les choses au clair avec son petit-ami était intimidant. Même quand le petit-ami en question n'était autre que Dowey Spencer, garçon pour le moins agréable, drôle et prévenant. En tout cas, Luzia, qui était une fille facilement timide, se sentait très mal à l'aise. Ses mains s'entortillaient l'une avec l'autre - impossible qu'elles restent tranquilles. D'ailleurs l'Espagnole était secouée par des tremblements de la tête aux pieds. Elle devait offrir à Dowey un bien étrange spectacle.
Devant elle, l'adolescent paraissait plus décontracté. Mais quiconque le connaissait bien savait qu'il n'était pas non plus particulièrement à l'aise. Il était désinvolte, mais sa voix manquait d'entrain, par rapport à d'habitude. Cette attitude montrait bien à Luzia qu'il y avait caillou sous le chaudron et qu'elle avait bien raison de s'inquiéter. La réponse de son copain ne la rassura pas du tout.

▬ Qu'est-ce qui te fait croire ça ?
C'était maintenant à elle de répondre, mais sa gorge était plus sèche que le Sahara. Elle ouvrit d'abord la bouche mais aucun son ne franchit ses lèvres.
▬ Et bien, fit-elle après un effort, on se voit moins qu'avant. Nous traînons moins ensemble qu'avant.

Elle y avait réfléchi et en était arrivée à la conclusion qu'elle et Dowey, à leur âge, formaient peut-être un vieux couple. Sachant qu'ils sortaient ensemble depuis l'été... Ils avait un peu plus de cinq mois à leur actif, et Luzia ne se souvenait pas d'avoir une copine qui fût restée aussi longtemps avec quelqu'un à quatorze ans...
▬ Du coup, je voulais savoir s'il y avait quelque chose qui n'allait pas, souffla-t-elle en baissant les yeux, les fixant sur le bois de la table.

Spoiler:

Luzia trouve qu'on passe moins de temps qu'avant, je ne peux pas lui donner tort, c'est vrai que ces dernières semaines je ne l'ai pas vue beaucoup. On a beau être dans la même Maison, partager la même salle commune, nous n'avons pas exactement les mêmes amis, et il peut se passer parfois une journée entière sans que je passe plus de cinq minutes avec elle. Pourtant, je me souviens que lors de nos premières semaines comme couple, on trouvait toujours le temps l'un pour l'autre, on se libérait, voire on s'envoyait même des hiboux en cours pour tromper l'absence de l'autre ! Maintenant... eh bien, les jours où on a entraînement de Quidditch, et que du coup je sais que je vais la voir là-bas, eh ben je ne fais même plus l'effort de lui réserver un moment. Ceci étant dit, elle non plus, alors forcément...
▬ Tu sais, les BUSES approchent... je marmonne en levant la première fois les yeux vers elle, en haussant les sourcils, comme pour mieux lui faire sentir que c'était évident que je sois moins présent qu'avant. Et puis, toi aussi, tu sembles très occupée ces derniers jours, j'ajoute d'une voix plus basse, je ne te vois pratiquement jamais seule... Ce matin encore, je suis tombé sur elle en train de rigoler avec un Serdaigle que je ne connais pas, mais qui a rejoint l'équipe de Quidditch de sa maison... McLloyd !

Dowey ne répondit pas de suite, et, quand il le fit, ce fut en levant les yeux au ciel, ce que l'Espagnole interpréta comme un signe d'agacement. Il prétexta les BUSEs et Luzia fit semblant de le croire.
▬ C'est vrai, je comprends, lâcha-t-elle mollement.

Et pourtant, bien que Dowey ait toujours eu des résultats acceptables, ce n'était pas une bête de travail. Les examens, qui se déroulaient en fin d'année, n'avaient pas de quoi changer radicalement le mode de vie de Dowey. Ils n'étaient, d'ailleurs, qu'à la fin du mois de Janvier. Un peu tôt pour paniquer.
▬ Tu sais, ça va aller, le rassura-t-elle, il n'y a que ceux qui ont des Trolls toute l'année qui ratent les BUSEs.
Certes, c'était facile pour elle de dire ça, puisqu'elle n'était qu'en quatrième année et que les BUSEs lui semblaient à des années lumière de sa réalité à elle...

▬ Je ne te vois pratiquement jamais seule...
Cela sonnait comme un reproche. La Poufsouffle fronça légèrement les sourcils, piquée au vif. Ce n'était pas comme si elle tenait des perches à son petit ami, en traînant devant les salles de classe pour attendre qu'il lui proposât de venir manger avec lui, ou bien qu'elle lisait seule le soir près des fenêtres artificielles de la salle commune en espérant qu'il passât la voir pour lui voler un baiser. Mais non. Dowey restait désespérément avec Nicholas et sa guitare... Et puis, ce n'était pas comme si elle n'allait pas le voir, lui, pour lui demander une balade dans le parc enneigé avant les entraînements de quidditch, ou bien lui demander de lui apprendre un riff de guitare. Mais non. Cela n'entrait pas en compte pour Dowey.
▬ Et pourtant, dit-elle, agacée, crois-moi, je te fais une grande place dans mon emploi du temps. C'est à dire que c'est toi que je trouve distant. Et je ne comprends pas pourquoi. Je n'ai pas l'impression que ce soit les BUSEs qui te font agir comme ça. J'aimerais vraiment savoir si quelque chose ne va pas. Tu peux être sincère.

Elle avait dit tout cela très rapidement, en ne respirant qu'à peine, et maintenant, elle rosissait à faire pâlir d'envie une écharpe de Gryffondor. Elle triturait une de ses mèches de cheveux châtains qui s'était échappée de la tresse qu'elle avait nouée en début journée, attendant sans oser le regarder qu'il lui répondît.

Luzia fait semblant de me croire, en tous cas, c'est l'impression qu'elle donne tu vois, enfin je veux dire je sais pas trop depuis quand je suis devenu aussi observateur, mais j'ai vraiment l'intuition qu'elle va dans mon sens juste pour faire genre, ou pour être gentille et ne pas me cracher à la figure qu'elle sait bien que je lui mens, mais qu'au fond elle sait bien que je la baratine parce que bon... Moi, les révisions...
▬ Oui enfin bon, j'ai pas envie de vérifier si ta théorie est la bonne, si je pouvais les avoir du premier coup ça m'arrangerait bien, je marmonne en pensant à mon frère Marcus, qui s'était pas mal démerdé aux siennes, et qui du coup me fichait un peu la pression parce que ma mère maintenant attend que je fasse au moins aussi bien.
Luzia accueille mon reproche (ouais, c'est un reproche, on va pas se mentir, même si c'est vachement hypocrite de ma part) avec un froncement de sourcils, j'aime bien quand Luzia fronce les sourcils, ça rend ses yeux encore plus noirs, mais sans la rendre méchante pour autant, c'est marrant. Enfin là, ça l'est pas vraiment, marrant, plus ça va, et plus je réalise que cette entrevue en fait, ça risque de mal se terminer, surtout si on s'aventure sur ce terrain.
▬ Et pourtant, crois-moi, je te fais une grande place dans mon emploi du temps. C'est à dire que c'est toi que je trouve distant. Et je ne comprends pas pourquoi. Je n'ai pas l'impression que ce soit les BUSEs qui te font agir comme ça. J'aimerais vraiment savoir si quelque chose ne va pas. Tu peux être sincère.
Je suis vachement surpris de sentir un peu de colère dans sa voix, et je reste un instant à la fixer, bouche bée, ce qui la fait un peu rougir, comme si elle-même réalisait ce qu'elle venait de faire, et était subitement surprise de s'être emportée comme ça. Tu peux être sincère... Sa permission sonne un peu comme un ordre, comme si Luzia m'imposait ses exigences. Vous me direz, ça se trouve c'est normal venant d'une petite amie que d'exiger la vérité de la part de son copain, mais je sais pas pourquoi, je sais pas, mais ça m'a mis en rogne. A mon tour, je sens mes sourcils qui se froncent, mon visage qui se ferme, et je me redresse sur ma chaise.
▬ Tu ne comprends pas pourquoi, hein, je marmonne avec mauvaise humeur en jetant un regard circulaire dans la salle commune pour vérifier que personne ne nous écoutait, mais toi aussi, tu peux être sincère, si tu préfères passer du temps avec lui plutôt qu'avec moi, tu peux me le dire, hein, et on arrête là, c'est tout. J'ai même pas envie de dire son nom, à ce fichu Serdaigle, je crois que si je dis son nom, je vais me mettre à crier.

Citation :

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Dowey aussi était étonné de la franchise avec laquelle Luzia avait débité ses sentiments. Il resta quelques secondes la bouche entrouverte, le regard fixe. L'Espagnole, malgré sa gêne, ne regrettait pas ses mots. Cela lui faisait même du bien, bien que, à en juger par l'air dur que prenait peu à peu le Poufsouffle, ce n'était pas forcément réciproque.

Devant elle, Dowey se raidit, et regarda Luzia de ses sombres prunelles marrons, avant d'observer les alentours.
▬ Toi aussi, bougonna le cinquième année, tu peux être sincère, si tu préfères passer du temps avec lui plutôt qu'avec moi, tu peux me le dire, hein, et on arrête là, c'est tout.

Ce ton cinglant... Luzia resta focalisée sur la fin de la phrase. "On arrête là et c'est tout". Cela lui faisait l'effet d'un couperet. Le dire, c'était presque le rendre effectif. Elle se sentit soudainement triste et ne sut pas quoi répondre. Elle sentait juste que des larmes lui montaient aux yeux et que son nez lui piquait soudain atrocement. Alors elle se concentra sur les premiers mots de Dowey et ses larmes disparurent pour laisser place à une très grande interrogation.

▬ ¿Qué ? Tu parles de qui ? demanda-t-elle, intriguée.

Elle songea alors à Maximus, le Capitaine de l'équipe, qui l’excédait souvent, tout comme il la faisait beaucoup rire. Luzia avait appris au cours de l'année à prendre beaucoup de recul par rapport aux vacheries qu'il disait sur les autres ainsi que ses sarcasmes machistes. Mais de là à ce que Dowey en fût jaloux...

J'essaye de rester de marbre, même lorsque je vois les yeux de Luzia qui se mettent à briller... Merlin, des larmes ! Pas de larmes, je me ramollis comme un Boursoufflet quand je vois une fille pleurer, c'est pas possible, c'est pour ça que je déteste tant les disputes, et que je voulais pas en parler, maintenant Luzia va se mettre à pleurer devant tous nos copains, et rien n'aura changé, et on restera coincé à la même place ! J'suis sur le point de lui proposer d'aller ailleurs, ou alors qu'elle ravale ses larmes, lorsque ma copine change d'expression et que je vois avec soulagement ses yeux redevenir à peu près secs. J'ai pas le temps d'être soulagé très longtemps, seulement, parce qu'elle me demande de qui je parle, et ça, vous n'avez pas idée comme ça m'énerve, ça m'énerve qu'elle me prenne pour un imbécile comme ça.
▬ Ah tu ne vois pas de qui je parle ? Dois-je comprendre qu'en plus, il y en a plusieurs ? je persifle en la fusillant du regard, trop furieux, perso j'en ai remarqué qu'un, mais si tu ne vois pas de qui je parle, je crois qu'on a vraiment un problème tous les deux. Je sens quelques regards qui se tournent vers nous, un peu surpris de m'entendre m'énerver comme ça. Faut dire que ça n'arrive pas souvent, j'suis réputé pour être assez paisible comme gars. Mais pas ce soir, ce soir je suis pas paisible du tout.

Même si la question de Luzia venait d'une incompréhension sincère, Dowey se fâcha vraiment, donnant l'effet d'une explosion. C'était tellement étrange de le voir réagir ainsi - jamais, songeait la quatrième année, elle n'avait vu le jeune Spencer se mettre dans un tel état. C'était perturbant, d'autant plus que Luzia était persuadée que son énervement ne reposait que sur un malentendu. Une fois ce dernier dissipé, Dowey retrouverait son calme habituel, n'est-ce pas ? Il ne tarderait pas à comprendre que la stupéfaction de Luzia n'était pas feinte.

En réalité, cela eut pour effet d'attiser le courroux du jeune homme.
▬ Dois-je comprendre qu'en plus, il y en a plusieurs ?

Luzia se pétrifia littéralement sur sa chaise. Mais de qui parlait-il ? Avait-elle fait une chose qui laissait croire à Dowey qu'elle avait des vues sur quelqu'un d'autre ? Comme si Luzia pouvait faire une telle chose ! De toute façon, quand bien même, jamais elle n'aurait pu avoir cette possibilité.
Les regards d'autres Poufsouffle convergeaient vers eux. Super, songeait l'Espagnole, ne manquerait plus que toute la Salle Commune assiste à la dispute entre les deux batteurs de l'équipe. Elle choisit de se taire - parce que jusqu'à présent, les paroles qu'elle avait eues n'avaient fait qu'énerver chaque fois plus Dowey, et parce que si ce dernier avait des soupçons, c'était qu'elle lui avait donné de quoi alimenter son moulin. Aussi resta-t-elle en silence pour réfléchir. Qui étaient les garçons qu'elle voyait le plus souvent ? Maximus, le Captain de l'équipe, William, mais qui avait plus le don de l'exaspérer qu'autre chose... Tiens, comme la fois où il s'était évanoui en botanique.

Botanique.

Et la lumière fut dans son esprit. Luzia passait énormément de temps avec Sean. Elle l'aidait en botanique et, depuis, quelques temps, Sean devenait vraiment son ami. Il s'entendait aussi très bien avec Maya, la meilleure amie de Luzia, donc, forcément, il n'était jamais très loin. La quatrième année se mordit la lèvre et rougit fortement. Comment avait-elle pu être aussi stupide ! Évidemment qu'elle avait donné à Dowey des raisons d'être jaloux.

▬ Lo siento, souffla-t-elle alors, mais je te jure sur tout ce que tu veux qu'il n'y a rien entre Sean et moi. Sean est juste un ami - un amigo, insista-t-elle pour éviter toute ambiguïté.
Elle voulait d'avoir fait autant de peine à Dowey, même si c'était involontaire.
▬ C'est pour ça que tu m'évites ? Ça aurait pu durer longtemps, ce malentendu...

Je la vois qui se creuse les méninges devant moi, ou qui fait semblant, peut-être qu'elle fait l'innocente pour essayer de m'embobiner, je sais pas bien, je sais plus. Y'a quelques semaines, penser à Luzia comme à une manipulatrice aurait été inconcevable pour moi, et maintenant je sais plus du tout, j'ai tellement l'impression d'avoir été pris pour un gnome de jardin que je me demande si sous ses airs d'ange espagnol, Luzia n'est pas une sacrée menteuse. Parce que si jamais elle ne voit pas de qui je parle, c'est qu'elle fait semblant, et si elle fait semblant... Ben c'est une super-actrice !
▬ Lo siento, qu'elle souffle soudain en espagnol de celle qui a tout compris, mais je te jure sur tout ce que tu veux qu'il n'y a rien entre Sean et moi. Sean est juste un ami - un amigo.
▬ Ouais ben je trouve pas, moi, je marmonne en lui jetant un regard noir.
▬ C'est pour ça que tu m'évites ? Ça aurait pu durer longtemps, ce malentendu...
▬ Quel malentendu, ma copine qui passe plus de temps avec un garçon qu'elle connait à peine : vraiment, un ami ? Tu le connais depuis deux semaines, tu deviens pas l'amie de quelqu'un en deux semaines ! Ne me prends pas pour un idiot, il te plaît, c'est évident ! Qu'est-ce que tu crois, qu'il veut être ton ami et c'est tout ? Je ponctue ma remarque un peu méchante d'un ricanement encore plus méchant, parce que je suis tellement en colère contre elle, et contre lui, et aussi un peu contre moi.

Il n'y avait rien pour calmer Dowey. Ni la stupéfaction de Luzia ni ses excuses et encore moins ses explications n'arrangeaient quoique ce soit. La jeune fille découvrait une nouvelle facette de Dowey. Il ne démordrait pas. Pire, lorsqu'il remit en doute la relation amicale de Sean et de Luzia, il eut un rire méchant.

C'en était trop pour l'Espagnole. Deux semaines ? Et elle qui n'avait cessé de dire à Maya et à Hazel que Dowey était d'autant plus merveilleux qu'il n'était pas jaloux du tout, qu'elle lui était grée de la confiance qu'il lui accordait... Foutaises ! Si Dowey n'avait jusque là émis aucun commentaire sur les fréquentations masculines de Luzia, voilà qu'il déballait tout maintenant, comme une rancœur trop longtemps contenue.

▬ Tonterías, s'exclama-t-elle en secouant la tête. Deux semaines ? Pfff... Je connais Sean depuis bien plus longtemps. Qu'est-ce que tu vas t'imaginer ? Il est mon binôme en botanique depuis l'année dernière ! Il galérait un peu et je lui ai juste filé un coup de main pour ses examens, c'est tout.
Et puis, n'était-ce pas Dowey qu'elle avait embrassé un soir d'été sur une île grecque au décor paradisiaque ? Dowey était le premier garçon avec qui elle était sortie. Il était important pour elle. Pourquoi ne le voyait-il pas ?
▬ De toute façon, tu ne veux rien entendre, ajouta-t-elle en haussant les épaules. Ça t'arrange peut-être de me mettre tous les tords sur le dos dans cette affaires. Tu sais quoi, si tu te sens mis en danger par Sean, c'est ton problème.

Elle en avait assez que les autres camarades de Maison les regardassent ainsi, elle se leva, ravala péniblement les sanglots et repoussa avec force la chaise sous la table.
▬ Et si tu ne me crois pas, il vaut mieux qu'on en reste-là, termina-t-elle en s'éloignant vers ses dortoirs.

Ce qu'elle voulait dire par "en rester-là", elle laissait à Dowey le soin d'en démêler le sens. Luzia se sentit soudainement fatiguée et savait que, une fois la porte de sa chambre refermée, elle éclaterait en larmes.

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