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Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA

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MessageSujet: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Jeu 13 Juin 2019 - 22:37

Mildred sortait peu de chez elle. A dire vrai, elle avait peu de raisons de sortir. Ses amis se comptaient souvent sur les doigts d'une main comme ils faisaient forcément partis du même statut social. Elle n'était guère autorisée à avoir des relations avec des traîtres, ou des impurs. Mais le coeur en chamallow de l'héritière Nott s'en voulait toujours de repousser des gens qui n'avaient rien fais pour mériter cela. Hélas, son tempérament soumis ne lui laissait pas le choix. Il n'y avait bien que pour sa meilleure amie Andromeda qu'elle faisait des efforts, et quels efforts ! Elle aurait pu avoir énormément de problèmes en la rejoignant au Tsarduck's un peu plus tôt dans le mois. Walden MacNair, d'ailleurs, avait déjà utilisé cette faiblesse pour ses mauvais desseins. La nuit commençait à tomber à Leeds et les parents de la jeune femme - chez qui elle habitait toujours comme elle n'était pas encore mariée - étaient de sortie, comme souvent. Et comme souvent, ils ne prenaient pas la peine d'emmener leur fille. Pour plusieurs raisons. Les malaises à répétition de la minuscule sorcière les embarrassaient considérablement. Son effondrement à la soirée du Ministère après le meurtre de la Londubat leur restait en travers de la gorge comme il avait rajouté du drame, au drame. Et le plus dramatique avait été l'apparition surprise du frère de Mildred, Wolfgang. C'en était trop pour les Nott qui avaient décidé, d'une certaine manière, de congédier leur fille dans leur manoir. De ce fait, sa seule occupation ces derniers temps avait été de soigner ses plantes et de s'en occuper comme si elles étaient ses enfants. La jeune femme, que personne ne voulait prendre pour épouse jusqu'à il y a peu, n'était bien évidemment pas mère et elle craignait de ne jamais l'être. Son caractère profondément bon et maternel pourtant ressentait le besoin d'avoir une progéniture. Son corps, hélas, n'était peut-être pas prêt à la suivre. Mais elle n'avait pas peur. Ou plutôt, elle n'avait plus peur. Plus depuis que Rabastan et elle étaient promis à nouveau l'un à l'autre. Les sentiments de la sorcière pour le cadet Lestrange dépassait l'entendement. Des années qu'elle était amoureuse de lui à se morfondre de la rupture de leurs premières fiançailles. Mais maintenant, c'était presque fait ! Une jolie bague trônait à son doigt et jamais Mildred n'avait été plus heureuse. Elle remplissait enfin son devoir. Et enfin elle allait cesser d'humilier sa famille par sa fragilité ridicule. Mais jusqu'à ce qu'elle soit unie par les liens sacrés du mariage à Rabastan, la minuscule héritière restait cantonnée chez elle. Et elle s'ennuyait profondément. Alors ce soir, elle décidait de sortir. A Londres !

Comme toujours habillée avec soin et des tissus d'excellente qualité, la jeune femme quitta la demeure familiale en autorisant son elfe de maison, Pok à aller se coucher. Elle lui promit de rentrer tôt... Mais elle espérait tout de même croiser son fiancé ce soir. Elle ne lui avait pas donné rendez-vous car Mildred était une romantique passionnée qui croyait en ce que le commun des mortels appelait le "hasard". La jeune femme manqua d'oublier sa baguette et s'en saisit au dernier moment avant de transplaner pour le Chemin de Traverse. Il y avait du monde. Les ténèbres semblaient dévorer les rues malgré la présence d'une population qui n'était pas forcément celle que l'on croisait tous les jours dans la rue sorcière. Elle essaya tant bien que mal de se frayer un passage, mais se prit plusieurs coups de coudes dans les côtes qui la firent grimacer de douleur. Pour une personne si chétive et fébrile, ce n'était jamais agréable d'être bringuebalée en tous sens. La galerie d'art avait récemment ouvert ses portes sur le Chemin de Traverse, sans que l'héritière ne puisse y aller jusqu'à présent. Ses parents avaient été les plus durs à convaincre de lui laisser une soirée à elle, où elle ferait ce qu'elle voudrait, jusqu'à l'heure qu'elle voulait... Mildred n'avait rien contre les diktat et les ordres, son éducation et son caractère faisaient qu'elle les suivait à la lettre et qu'elle ne s'offusquait de rien. Mais sa passion pour la culture, pour la beauté des choses prenait souvent le dessus sur elle, et elle espérait trouver à  The Vermentino Art Gallery, un souffle nouveau. Non pas de l'inspiration car la pauvre créature n'était pas créative. Mais elle espérait voir quelque chose qui sortait de l'ordinaire, elle voulait assister à quelque chose de nouveau. Quelle ne fut pas sa surprise, sinon son horreur, dans un premier temps de voir qu'il s'agissait-là d'une galerie d'art... Moldue. Ou presque entièrement moldue. La jeune femme avait buté à l'entrée de la galerie et bloquait stupidement le passage, elle se faisait remarquer et quelqu'un l'insulta. Le mot vulgaire traversa ses tympans chastes et elle sembla s'éveiller de sa stupéfaction pour se décaler en se confondant en excuses, le regard rivé au sol, fautive. Tout ce qu'elle faisait devait-il la mener à la faute ? Monsieur et Madame Nott allaient la réprimander s'ils apprenaient qu'elle se permettait une promenade dans une galerie proposant ce type d'ouvrages.  Sans doute que l'immunité qu'elle avait à son doigt, et qui faisait d'elle désormais autant une propriété de Lestrange que de Nott, la poussa à prendre une décision par elle-même et à s'avancer timidement entre les allées.

Les yeux noisettes de la sorcière se posaient à peine sur certaines œuvres dont elle peinait à comprendre la portée. Elle s'arrêta finalement devant un tableau, comme pour reprendre son souffle après tant d'effort pour lutter contre tout ce qu'on lui avait inculqué. Mildred n'était pas absolutiste, certainement pas. Ce n'était pas dans sa nature de rejeter inutilement des individus. Mais participer si activement aux activités de ces gens, n'était-ce pas dangereux ? Même et surtout, pour sa future union avec Rabastan ? Des visiteurs finirent par se mettre devant elle pour l'éjecter de sa contemplation et elle commença à errer un peu partout, le regard hagard, perdue, vaincue. Il n'y avait absolument aucune chance pour qu'elle croise son fiancé par ici. Son cœur sembla se briser comme lorsque leurs premières fiançailles avaient été annulées. Finalement, elle s'approcha d'une femme à qui certaines personnes parlaient avec passion et attendit son tour, uniquement pour demander : « Excusez moi... Pourriez-vous m'indiquer la sortie, s'il-vous-plaît ? ». La voix faible, et timide de l'héritière ne semblait pas vraiment avoir franchit ses lèvres alors que ses yeux parcouraient et analysaient le visage de la femme blonde à qui elle venait de s'adresser. Elle finit par baisser timidement son regard vers ses chaussures lustrées. Sans doute était-elle une femme sympathique. Mais en tout cas, elle ne faisait pas partie de son monde, sinon elle l'aurait reconnu immédiatement. Qui donc pouvait bien faire parti de son monde, ici bas ? Personne. Il n'y avait là que des gens qui n'avaient pas d'obligations familiales, des gens qui venaient même en famille pour admirer les toiles. La solitude de la petite sorcière lui paru plus virulente encore lorsqu'elle vit, à quelques pas d'elle, un couple se tenir la main tendrement en admirant une œuvre splendide.


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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Sam 29 Juin 2019 - 17:56

Claudia était une femme occupée. Ses journées étaient rythmées par un quotidien qui la retenait prisonnière dans une monotonie infernale et épuisante, une spirale du travail où elle devait jongler habilement entre les efforts que lui demandaient sa galerie et l’ennui des démarches administratives. Mais elle souffrait d’une bonne fatigue. Claudia aimait ce qu’elle faisait ainsi que sa nouvelle vie à Londres. Il y avait tellement de choses à faire, mais elle attendait d’être bien installée et d’avoir pris ses marques pour assouvir ses pulsions. Sa première destination serait la National Gallery ; depuis qu’elle était arrivée dans la capitale anglaise, elle rêvait de s’y aventurer.

Ce soir-là était un soir comme tous les autres. The Vermentino Art Gallery avait été ouverte toute la journée et les lumières de la galerie allaient encore rester allumées jusque tard dans la soirée. Claudia errait entre les visiteurs, une mine satisfaite sur le visage. Elle se plaisait à observer ses éventuels clients en train d’admirer les œuvres qu’elle exposait. L’italienne vivait pour les expressions émerveillées qu’elle arrivait à capter sur certains visages. Un couple de personnes âgées vint à sa rencontre, l’arrêtait net dans son petit tour. Claudia porta sur eux un regard bienveillant. S’ils étaient là, c’est parce qu’ils étaient sensibles à l’art … et qu’ils avaient un sacré portefeuille. Alors l’italienne s’arma de son plus franc sourire, prête à répondre aux attentes de ces gens-là.

Alors qu’elle redirigea les deux curieux vers une reproduction du Caravage, l’attention de l’italienne se porta sur le minois d’une jeune femme. L’air désemparé de cette dernière arrache une grimace perplexe à l’italienne. « La sortie ? » fit-elle avec un fort accent italien. Elle fronça les sourcils, ne semblant pas comprendre. « Elle est par la porte d’entrée ... Mais pourquoi vous vouloir partir ? ». Le regard de Claudia scruta avec attention les traits du visage de l’anglaise, semblant y percevoir quelque chose qu’elle ne parvenait à décrire. « Vous être sûre que ça va ? » demanda-t-elle finalement.

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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Sam 6 Juil 2019 - 20:40

Mildred avait l'impression d'être rentrée tout droit dans un enfer duquel elle ne pouvait trouver la sortie. Comme un labyrinthe profondément angoissant et dévorant, la petite sorcière avait beau s'avancer dans les allées, il lui était impossible de trouver une porte qui caractériserait la sortie. A chaque fois qu'elle pensait la trouver, la petite héritière se trouvait surprise de voir la porte fermée. Était-ce seulement possible de s'en aller ? La jeune femme commençait à en douter. Elle n'avait jamais été capable de se débrouiller par elle-même, en réalité. Elle échouait toujours à faire les choses seule, et devait toujours demander de l'aide. C'était la faute à son enfance surprotégée d'héritière unique d'une fortune considérable et d'un nom pompeux et reconnu par tous. Hélas pour Monsieur et Madame Nott, Mildred peinait à redorer le blason familial. Ses évanouissements à répétition leur faisaient honte, et personne ne voulait se marier à elle. La poupée qu'elle était s'était cassée et il n'y avait rien à faire pour y remédier. Elle l'avait bien comprit et acceptée elle-même. Au final, qu'on la surprenne ici, dans une galerie avec des œuvres moldues, serait très très mal-vu. Comment espérer trouver un parti convenable si elle salissait encore une fois son nom ? La sortie, elle décida de la demander. Personne ne pourrait la lui refuser, n'est-ce pas ? La jeune femme n'avait pas l'habitude qu'on lui refuse quoique ce soit. Aussi la réponse de la femme à qui elle espérait soutirer cette information capitale, la laissa pantoise. Pourquoi vouloir partir ? Pourquoi le lui demander, surtout ?
Si une toute autre personne issue de sa communauté de sang-purs traditionalistes aurait été vexée et se serait mise en colère, Mildred n'y parvenait jamais. Elle se contentait de fixer la blonde d'un air peut-être stupide ou hébété et elle se mit à bégayer : « Heu, eh bien... » fut-une bien piètre tentative, encore soulignée par son deuxième essai : « c'est à dire que... ». Comment expliquer le problème sans paraître... Snob ? Le regard fuyant de l'héritière accrocha la porte d'entrée - et donc de sortie ! - que la femme venait de lui indiquer sans oser la laisser en plan, elle qui avait eu la bonté de lui répondre. « J-j-je ne m'attendais pas vraiment à ce type euh... d'exposition, voilà ! » livra-t-elle son explication bancale, en essayant de sourire avec confiance. Ce fut un piètre succès, et Mildred fut tout à fait consciente qu'elle affichait surtout une grimace et non pas un sourire engageant. « Je ne savais pas que cette galerie affichait de l'art moldu » fit-elle avec plus de confiance, mais sans médisance. Elle ne l'avait jamais été envers les classes inférieures, fort heureusement. Elle comptait parmi ses amis des traîtres, beaucoup plus qu'elle ne devrait en avoir. Mais qu'y pouvait-elle ? La jeune femme n'avait jamais eu le cœur ni le courage de couper les ponts avec eux alors qu'ils avaient toujours été les seuls à la soutenir envers et contre tout.
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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Lun 8 Juil 2019 - 22:08

Une âme égarée s’était aventurée dans sa galerie d’art. Si elle fut d’abord perplexe à son égard, l’italienne ne put retenir une moue désolée en comprenant de quel mal souffrait la sang-pur. Elle dut tout de même se retenir de ne pas froncer les sourcils ou de serrer la mâchoire lorsque ses premières intuitions se révélèrent fondées. Des personnes comme ça, l’italienne en avait croisé un certain nombre dans son pays natal. Si certaines semblaient honnêtes et réellement perdues, d’autres s’amusaient à feindre la surprise et le dégout dans sa gallérie pour le simple loisir de rabaisser l’art moldu. Claudia, sur ses gardes, s’arma d’un sourire pour seule défense. « Et quel être le mal à la peinture babbano ici ? » répondit-elle sur un ton faussement innocent et presque candide. La sorcière jeta alors un coup d’œil à droite, puis à gauche afin de s’assurer que ses paroles n’allaient pas tomber dans de mauvaises oreilles … encore un réflexe d’Italie dont la directrice ne parvenait pas à se défaire. « Le art n’a pas avoir de race … » . Dans sa bouche, le mot race filait telle une insulte, telle une palabre trop souvent rabâchée, criée et jetée à la face de ceux qui ne méritaient rien. « Être un … » , l’italienne marqua un court instant, perdue dans ses pensées et à la recherche d’un certain mot de vocabulaire. « Le art être un sentiment de un peintre sur son monde … et limiter le art à la race de le artiste, être … » . Un nouveau bref silence s’immisça dans l’argumentaire de la jeune femme qui leva les yeux au ciel face à son ignorance. « Être rendre petit il talento de le artiste. » ajouta-t-elle en mimant quelque chose qui rapetisse avec ses mains.

« Vous pouvoir être surpris de voir le talent des peintures ici » continua Claudia en accompagnant ses propos d’un élégant signe de la main. Ce geste indiqua une direction, mais pas celle qu’attendait la Nott. L’italienne désignait le reste de la galerie, et en particulier la partie de l’endroit regroupant des tableaux classiques de la Renaissance Italienne. A son invitation, Claudia se mit simplement à sourire franchement.
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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Sam 13 Juil 2019 - 10:59

Mildred aurait pu demander à n'importe qui son chemin. Mais Mildred ne serait pas Mildred si elle n'avait pas demandé la sortie à la propriétaire des lieux. La jeune femme n'en vînt cependant pas de suite à cette conclusion. En réalité, elle observa la blonde d'un oeil stupéfait, non pas moins curieux, lorsqu'elle entendit son accent et sa manière de parler. Elle ne devait pas être anglaise, mais pour elle qui n'avait étudié aucune langue étrangère, elle se trouvait bien incapable d'identifier son accent. Ses parents avaient toujours estimé qu'apprendre à leur fille une autre langue serait une perte de temps. Car sans le dire, ils la pensaient stupide, alors qu'elle n'était que naïve. « Bab...Bano ? » bredouilla la jeune femme avant que la lumière ne se fasse à tous les étages, « moldu, vous dîtes ? ». L'héritière se dandinait sur ses jambes, elle ne désirait que la sortie, pas un débat endiablé sur l'art moldu ou sorcier. Néanmoins, elle comprit à la phrase suivante son impair, et réalisa combien elle avait dû paraître médisante là où elle ne désirait pas l'être. Les grands yeux bruns de la jeune femme s'écarquillèrent un peu plus lorsqu'elle comprit que la femme à qui elle venait de s'adresser devait être vexée. « Non non, ce n'est pas... » essaya-t-elle de lutter contre son impolitesse, catastrophée. Mais l'italienne continuait, lancée sur une pente que Mildred avait créée elle-même, sans le vouloir. « Ce n'est pas ça... », maintenant la voilà qui se justifiait vainement, « je ne cons... ». Elle fut de nouveau coupée. La jeune femme n'avait jamais réussi à s'imposer. Aussi soupira-t-elle devant sa propre impuissance alors qu'elle peinait déjà à comprendre les phrases en mauvais anglais de la blonde. L'héritière se mit à se triturer les doigts, timide, ne sachant pas si elle avait le droit de parler. Le pouvait-elle ? Comment expliquer la réalité sans paraître mauvaise ? N'importe qui qui poserait ses yeux sur elle n'y verrait qu'une jeune femme chétive, et quiconque lui parlerait n'entendraient qu'une gamine perdue et gentille. Mildred n'était pas médisante mais elle n'était pas non plus vexée qu'elle la pense comme cela. En réalité, elle était triste. Triste qu'on l'associe si facilement à une communauté dont elle faisait partie par sa naissance, mais non pas par choix. Elle était heureuse de porter le nom des Nott tout comme elle était heureuse d'être bien née. Mais cela ne signifiait pas qu'elle partageait leurs pensées. Mildred craignait juste que tous ses plus beaux efforts pour enfin s'unir à Rabastan soient réduits à néant parce qu'elle avait été vue dans une galerie d'art presque entièrement moldu. Car l'héritier Lestrange, pour elle, était plus important que toute toile, que toute galerie et que tout idéologie. « Je ne dis pas qu'ils ne sont pas talentueux... » corrigea timidement la jeune femme, ses yeux bruns focalisés sur ses chaussures, « ce n'est juste pas ce que je recherche ». Elle ne mentait pas par ces mots. Elle cherchait de l'art sorcier, pas de l'art moldu. Aussi talentueux fussent-ils. « Qui êtes-vous ? ».


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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Dim 28 Juil 2019 - 16:05

D’abord bienveillant, professoral et jouer, le regard de l’Italienne se métamorphosa alors qu’elle venait d’engager la conversation avec l’anglaise. Il devint désolé et résigné. Elle se mit à regretter les orientations de son interlocutrice lorsqu’elle comprit – avec un peu de retard – ce qu’elle voulait dire. Naïvement, certains diront « les gouts et les couleurs », un vieil argument que Claudia ne supportait pas. Apprécier une œuvre ne se résumait pas à un simple « j’aime » ou « je n’aime pas ». Dans le cas de Miss Notts, elle pourrait y apercevoir une réticence naturelle liée à l’inconnu, ou à une éducation trop orientée vers l’art sorcier. Mais l’italienne n’était pas psychomage, et elle se gardait bien de tenter d’analyser des inconnues.

Elle esquissa alors un fin sourire. « Je suis Claudia Visconti » commença la jeune femme en plaçant une main sur son buste, « Je suis la conservatrice de The Vermentino Art Gallery » . Ses paroles étaient fluides. A force de devoir toujours répéter les mêmes choses, l’Italienne avait jugé bon d’apprendre certaines phrases par cœur. Seul son accent laissait alors à désirer. Les iris noisettes de Claudia se mirent à détailler le visage de la jeune anglaise. Lorsqu’elle y lut le désarroi de la sang-pur, une moue se dessina sur son minois.  Avec le même geste de la main qu’elle utilisa plus tôt pour lui indiquer le chemin des toiles, elle désigna alors la sortie. « Vous devoir prendre l’air, rafraichir l’esprit quelques minutes » . Claudia la laissa filer. Elle la regarda s’aventurer sur le trottoir de sa galerie avant de revenir à ses autres clients, ceux qui étaient venus en connaissance de cause.

Après plusieurs minutes, alors que la galerie se vidait quelque peu de ses clients, l’italienne rejoignit l’anglaise sur le trottoir, deux verres de vin blanc dans les mains. « Vous allez mieux ? » demanda-t-elle avec un sourire, tendant par la suite une coupe à Mildred. « Vin italien, Marsala fine » ajouta la jeune femme avec son plus bel accent, « idéal pour changer les idées » . Le breuvage, moelleux et liquoreux, laissait en bouche un léger et délicat goût fruité.
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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Lun 5 Aoû 2019 - 23:15

Mildred ne savait jamais vraiment ce qu'elle voulait dans la vie, à part pour deux choses bien précises. Si elle était toujours incertaine pour une montagne de faits, si elle craignait toujours de faire un choix, elle savait ce qu'elle voulait concernant deux choses particulières. La première, simple et évidente, étant qu'elle désirait simplement se marier à Rabastan Lestrange, tel que cela aurait dû être le cas des années auparavant, lorsqu'elle lui était promise en étant encore à Poudlard. Elle en avait passé des soirées à admirer sa bague de fiançailles, avec un sourire niais sur le visage. Et maintenant que de nouveau, elle avait une bague, promesse de leur union, au doigt, Mildred ne pouvait qu'être heureuse. Cela donc, était la première chose qu'elle désirait sincèrement, parce qu'elle aimait profondément le Lestrange d'un amour d'enfant et réel, si terriblement profond et ravageur qu'il l'avait rendu plus fragile encore. La deuxième chose que la petite héritière désirait, à cet instant précis, c'était sortir d'ici. Pour la simple et bonne raison que cela influençait son premier désir. Il serait mal vu qu'elle soit aperçue au beau milieu d'une galerie d'art presque entièrement moldu. Et cela pourrait influencer sur la promesse de mariage. Car la jeune femme ne voulait pas décevoir son fiancé. Surtout pas. Voir sur elle son regard mécontent la plongerait dans une peine profonde qu'elle ne saurait supporter. Les humeurs légères et les nerfs fragiles de Mildred allaient lâcher brusquement, elle le sentait. Mais Claudia l'invita à sortir prendre l'air, et la jeune héritière soupira de soulagement en voyant la sortie. "Merci..." souffla-elle d'une voix minuscule, et presque honteuse à la Conservatrice.
Cependant, une fois dehors, la Nott se trouva face à deux choix. Celui de filer définitivement - et en étant très impolie - ou celui de rester et voir si Claudia revenait. Elle ne pensait pas qu'elle allait revenir. Dans la rue froide du Chemin  de Traverse où se trouvaient des visiteurs, et des badauds étranges, Mildred se sentie en danger comme une proie fragile face à un lion dominateur. Elle se mit dans un coin, proche de la porte de la galerie, et croisa les bras en inspirant profondément pour reprendre ses esprits. Elle riva ses yeux pensifs sur la bague à son doigt et elle l'a fit tourner avec son pouce, tout aussi pensive. La jeune femme, prise dans ses craintes liées à son union et dans ses rêves tout autant liés à elle, sursauta brusquement lorsque la conservatrice revînt, avec du vin. Les joues de l'héritière s'empourprèrent brusquement en prenant timidement la coupe, le regard maintenant rivé sur le sol pour ne pas soutenir les yeux perçants de l'italienne qui l'avait tôt percée à jour. "Merci" répéta-t-elle encore, polie, timide, "je ne sais pas. Sans doute pas". Autant être honnête. Mildred ne pensait pas pouvoir se sentir à l'aise ici et apprécier simplement la nature des oeuvres qui étaient exposées. "Vous avez de belles toiles" tenta-t-elle de manière pathétique de faire la conversation, "vous avez du goût". Supposait-elle. Elle n'y connaissait rien en art moldu. De toute manière, elle n'était pas vraiment cultivée en la matière. L'héritière ne jouait pas de musique, ne s'intéressait pas franchement à l'art, étudiait surtout les plantes, une activité qu'elle trouvait noble mais que son père trouvait réducteur pour une femme de son rang. Mildred prit une gorgée, puis une deuxième, siffla finalement la moitié de la coupe. Ses joues s'empourprèrent encore. "C'est... Etouffant, dedans. Non ?" commenta-t-elle en levant ses grands yeux noisettes vers l'italienne, largement plus grande qu'elle.

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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Sam 10 Aoû 2019 - 22:20

L’italienne s’appuya contre la baie vitrée de sa galerie, recouvrant de sa silhouette élancée la vitrauphanie à l’effigie du bâtiment. Elle rapport contre elle-même la main qui ne tenait pas la coupe de vin, comme si cela allait pouvoir la protéger contre le léger vent frais estival qui soufflait dans les allées du Chemin de Traverse. Les pans de sa robe, élégante et soignée pour l’occasion voletèrent doucement sous l’impulsion du vent, au même titre que quelques mèches de sa chevelure d’or. La jeune femme apporta la coupe à ses lèvres afin de profiter des arômes du vin. Elle soupira simplement, appréciant l’instant. Elle se contenta d’hocher la tête aux compliments de la jeune anglaise, loin d’être atteinte par de simples politesses. Elle profita d’une nouvelle gorgée avant d’ajouter, « Merci » . « Ces toiles sont d’une grande valeur » . L’italienne marqua un court instant, « mais pas argent » . Une valeur sentimentale, humaine, artistique, quelque chose que l’argent pouvait quantifier sans pour autant en atteindre la réelle valeur. Claudia était particulièrement fière de ce qu’elle avait réussi à construire à Londres. Bien sûr, elle venait à peine d’arriver et elle était encore loin du train de vie qu’elle menait à Rome, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être fière et contente de sa galerie londonienne.

« C’est … Étouffant, dedans. Non ? ». L’italienne tourna la tête vers son interlocutrice et fronça machinalement les sourcils. Claudia était naturelle et spontanée. Et elle avait du mal à garder ses émotions pour elle. N’importe qui pouvait lire sur son visage les expressions qui étaient les siennes. Elle pensa d’abord que l’anglaise disait du mal des œuvres que l’Italienne exposait, avant de se raviser en prenant un léger recul, se focalisant davantage sur les états d’âme de Miss Nott. « Oh. Mh » . La jeune femme sourit bêtement, prête à penser qu’un rictus pourrait excuser sa précédente mauvaise interprétation. « Non … je ne pense pas » . Elle adressa alors un coup d’œil en coin vers l’intérieur de sa galerie, pensive. « C’être le contraire pour moi.  J’avoir l’impression d’être à chez moi ici » dit-elle en amenant la paume de sa main vers son buste. Les iris de la blonde fièrent à travers la baie vitrée de sa galerie, se posant sur les différents éléments qui constituaient l’endroit. C’était peut-être des détails pour certains, mais pour Claudia cela voulait dire beaucoup ; qu’elle était libre, heureuse d’être là malgré tout. « Je ne pas peindu les peintures que j’expose … mais j’ai quand même la impression qu’elles me appartiendre » . La jeune femme fit un geste vague de la main. « Ca pouvoir être bizarre, mais … je sais pas » conclua-t-elle alors en souriant franchement. D’un habile – et habituel – mouvement de coude, Claudia termina sa coupe, laissant le vin rejoindre les autres jus de raisin qu’elle avait bu ce soir-là. « Vous pouvoir être surpris de la … euhm … puissance des peintures » répéta l’italienne.

Un groupe de personne quitta la galerie en saluant les deux jeunes femmes. Après leur avoir retourné une certaine forme de politesse, Claudia reporta son attention sur la personne à ses côtés. « Mais vous … que vous faire dans la vie ? » .

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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Mar 20 Aoû 2019 - 23:13

Le stress que ressentait Mildred semblait être à son apogée. Cette minuscule créature sensible et délicate se sentait aujourd'hui mise à nu sous le regard perçant de l'italienne qui ne semblait pas la comprendre. Comment l'aurait-elle pu ? Différentes, d'un monde à part, la petite héritière n'avait rien à voir avec l'artiste italienne. L'art, elle n'y comprenait rien et se contentait de jeter un regard vague aux peintures sorcières tout en ignorant celles moldues. Non pas par désintérêt, car elle avait déjà vu de très belles toiles peintes par des non-mages, mais davantage par obligation. Pieds et poings liés, Mildred n'avait jamais eu son mot à dire et bien qu'elle soit majeure depuis longtemps, elle restait profondément sous la tutelle de ses parents. Son incapacité à accomplir quelque chose seule la mettait à part, pauvre chose attendant simplement un mariage. Là, sous les yeux de Claudia, la jeune femme avait l'impression que l'on exposait au monde tout ce fracas de maux qu'elle essayait tant bien que mal de cacher sous une faible assurance. La petite héritière afficha une mine surprise à la réponse de l'artiste sur la valeur des toiles. Elle ne comprit pas très bien comment ces toiles pouvaient avoir une autre valeur que celle pécuniaire, pour la simple et bonne raison que dans la famille Nott, tout pouvait être calculé avec de l'argent. Mildred, elle-même, avait été évaluée. Après tout, c'était ce qu'on faisait dès qu'il fallait marier une fille, non ? Pour cacher son malaise - car elle se disait qu'elle-même était évaluable en argent et non pas ces toiles ! - elle se plongea silencieusement dans son verre.

Malheureusement, cela fut une bien piètre tentative pour stopper ses bouffées de chaleur intempestives. Claudia parlait difficilement la langue de Shakespeare et pour Mildred qui n'avait jamais réellement été en contact avec des étrangers, ce fut une expérience particulière de l'entendre parler. De ce fait, ses sourcils se froncèrent et son regard devînt vague en écoutant l'italienne enchaîner les erreurs à la pelle. Pourtant, pourtant, il y avait quelque chose de fascinant dans les paroles de la conservatrice, quelque chose de passionnant qui intriguait l'héritière qui n'y connaissait rien. Bêtement, elle répondit de ce fait : "Vous ressentez tout cela devant des peintures ?". Elle était estomaquée. Comment ressentir ce trop plein d'émotions qu'elle ne ressentira jamais, juste devant des coups de pinceaux qui même, parfois, ne bougeaient pas ? Elle ne se figurait pas très bien la chose dans sa tête et elle ajouta : "Comment en êtes-vous arrivée à vous passionner pour cela ?". Mildred, qui vouait davantage son temps libre à ses serres, ne voyait pas bien comment on pouvait ressentir une passion similaire à la sienne pour des choses qui n'évoluaient pas. Elle, elle voyait ses plantes fleurir, grandir, se reproduire. Cette biodiversité qui s'étalait sous ses yeux semblait être mêlée d'une poésie qu'elle trouvait splendide, mais des peintures, vraiment ? Perdue dans ses pensées comparatives, elle releva ses yeux bruns pour les poser sur l'italienne lorsque celle-ci lui demanda ce qu'elle faisait dans la vie. Sans savoir pourquoi, ses joues rougirent comme une tomate bien mûre : "Euh je... j-je... Rien, en fait. Je vis chez mes parents, je m'occupe des plantes..." baragouina-t-elle en se sentant bien ridicule devant une femme qui avait le luxe de pouvoir dire qu'elle avait ouvert une galerie dans Londres - "j'aime beaucoup les plantes, voilà...".
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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Ven 6 Sep 2019 - 23:35

« Sí, je ressens ça devant une la peinture » . Les paroles de Claudia étaient calmes et sereines. Parler d’elle et de peinture était quelque chose qu’elle appréciait. Non pas par vanité, parce qu’il s’agissait là d’un défaut bien loin de ce qu’était la jeune femme, mais parce que c’était plus simple. L’art et la peinture rythmaient sa vie. Peut-être en faisait-elle trop, mais elle avait la chance de vivre en faisant ce qu’elle aimait. L’italienne ne s’était pourtant jamais intéressée à écrire avec précision le roman de ses émotions face à une œuvre. Elle se contentait de parler avec son cœur, de tenter de faire siennes les impressions et sentiments qui se dégageaient d’un tableau. « Mais chaque peinture à la impression de différente » . Ses mots, de par leur abstraction - due à la pauvre maîtrise de l’anglais de Claudia - semblèrent se perdre en chemin. L’italienne jugea rapidement son erreur et tenta alors de reprendre. « Chaque peinture être unique et hum donner » ajouta l’étrangère en imageant son propos d’un geste de la main, la mine presque désolée de ne pas maîtriser le vocabulaire adéquat. Elle laissa néanmoins quelques secondes afin d’être sûre que son interlocutrice parvienne à la déchiffrer « donner un sentiment de différente et d’être unique » . D’un rapide coup d’œil, elle lorgna sur son verre, vide. Pourquoi fallait-il que ce verre soit vide, surtout maintenant qu’elle semblait se perdre dans les méandres de la langue anglaise. « Et, hum, être plus pas facile de donner la émotion quand peinture n’être pas animée. Mouvement aider beaucoup ... » dit-elle ensuite pour tenter de se justifier une ultime fois sur ses goûts en peinture moldu.

Une nouvelle question fit doucement sourire Claudia. Elle haussa un peu les épaules, ne sachant pas trop quoi répondre. « Je ne sais pas. C’est comme ça. J’aimer la art, c’est tout » . L’italienne tordit alors les lèvres, légèrement consciente que sa réponse n’était sûrement pas celle que l’anglaise attendait. « Mais la art est toute ma vie » conclua Claudia en appuyant son crâne contre la vitrine de son établissement. Poliment, elle amena une main devant sa bouche pour bailler. La conversation ne l’ennuyait pas, bien au contraire. Mais Claudia enchaînait des journées avec un rythme soutenu et le poids de tout ceci commençait à la travailler.

Mais une légère brise sembla la réveiller. Après un court frisson, l’italienne tira vers elle les pans de sa propre tenue, comme si cela pouvait la préserver du froid. « Ah les plantes ! »  dit-elle après un temps, lorsqu’elle comprit enfin de quoi parlait son interlocutrice. « Vous vendre les plantes ? Ma galerie être encore vide … et, hum, plantes pouvoir faire jolie ! » .
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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Sam 21 Sep 2019 - 23:10

Mildred était une créature dont la sensibilité avait toujours été profondément exacerbée. Elle ressentait les émotions multipliées par mille, elle ressentait les craintes multipliées par cent. Elle pleurait pour une contrariété, s'inquiétait de la moindre déception. Ses sentiments semblaient n'avoir aucune limite et la sorcière se laissait facilement dépasser par ce qu'elle voyait, entendait, et ressentait. Et dans la galerie de Madame Visconti, elle se sentait mal-à-l'aise. Les peintures moldues qui ne bougeaient pas lui faisaient peur par les regards qu'elles lui jetaient, immobiles dans leurs cadres et figées pour l'éternité. C'était là, la seule émotion qu'elle ressentait. De l'angoisse, de la mélancolie peut-être ? Non, un sentiment rampant, viscéral et incontrôlable qui l'avait poussé à sortir immédiatement. Maintenant dehors, l'héritière se sentait mieux. Mais elle serait parfaite chez elle. La coupe qu'elle tenait entre ses doigts, néanmoins, lui permettait de reporter ses angoisses physiques sur un objet et non pas sur sa cape qu'elle avait envie de triturer. Les explications de la jeune femme, ses tentatives pour la convaincre de la suprématie de l'art moldu firent un véritable flop pour cette sorcière de sang-pur qui avait été élevée comme telle. Comment préférer une chose qui ne bougeait pas à quelque chose qui donnait plus d'émotions ? Les peintures moldues lui semblaient fades, si fades... Mais Mildred, couarde comme la maison dans laquelle elle avait été envoyée, ne le formula pas. Elle se contenta d'étirer ses lèvres dans ce qu'elle voulait être un sourire, mais qui était en fait d'une grimace.

Pour elle, les plantes étaient des êtres innocents qu'il fallait aider à grandir et protéger. Pour elle qui, même fiancée, restait intimement persuadée qu'elle ne serait jamais mère - elle avait, pour ainsi dire un sentiment très prémonitoire - arrivait à assouvir un violent instinct maternel dans ses serres. L'héritière aimait voir grandir ses plantes, les voir fleurir, et se reproduire. Ça la rendait heureuse de voir leur vie se développer alors que la sienne stagnait misérablement. Mildred écouta la sorcière, qui comme elle finalement, avait une passion. Mais une passion que l'esprit hélas mal-éduqué de la jeune femme jugeait inutile, voire dangereuse. Et elle continua à lui faire peur en suggérant naturellement qu'elle vendait des plantes. Elle. L'ironie de la situation tira de grands yeux à la jeune femme. Elle donnait l'impression d'avoir deux tomates à la place des joues et deux vivets dorés à la place des yeux. « Vendre ! » s'écria-t-elle, catastrophée qu'on la prenne pour quelqu'un qui travaillait -une femme ne travaille pas, enfin ! - « mais non non je... j-... Oh ! Je dois partir, je dois partir ! ». Elle fourra la coupe de vin vide entre les mains de Claudia et chercha frénétiquement sa baguette dans sa poche : « Je vous remercie beaucoup pour le vin, et pour m'avoir tenu compagnie » - comme si elle était un elfe ! - « mais je dois partir... Adieu ! ».
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MessageSujet: Re: Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA Bienvenue dans l'enfer du mal | CLAUDIA 129196351Dim 22 Sep 2019 - 14:01

Avait-elle dit quelque chose de mal ? En voyant sur le visage de Mrs Nott l’expression qu’avait provoqué sa question, Claudia plissa les yeux. Intérieurement, elle se refit le film de la conversation. Ses souvenirs tentèrent de ressurgir au fur et à mesure que sa mémoire se voulait précise, mais en vain. Elle ne comprenait rien. Alors elle esquissa un sourire désolé, sincèrement désolé. L’italienne – bien qu’elle ne comprenait pas les tenants et aboutissants d’une telle réaction – semblait s’en vouloir. Ses joues se gonflèrent de remord. Elle avait dit quelque chose de mal, elle en était persuadée.

« Euh, je … au revoir » dit-elle péniblement en regardant l’anglaise s’éloigner. Claudia resta quelques secondes comme ça, sans bouger. Toujours retournée par le dénouement de cette conversation, elle porta son regard sur les deux verres qu’elle avait dans la main. Elle n’avait même pas vu quand son interlocutrice lui avait remis le sien ; tout était allé si vite. Les événements s’étaient enchaînés rapidement et Claudia était restée spectatrice. Quand Mildred disparu de son champ de vision, Claudia retourna dans sa galerie, déserte. Les clients avaient naturellement quitté l’endroit depuis plusieurs minutes. Seule au milieu de ses tableaux, elle regarda l’état de sa galerie. Il lui restait encore à tout ranger. Elle soupira ; on verra ça demain.
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