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La cave aux poètes w/Corban

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Gemini Deshpande

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COTÉ DU BIEN
On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.

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MessageSujet: La cave aux poètes w/Corban La cave aux poètes w/Corban 129196351Mar 24 Nov 2020 - 13:15

Enfin, le week-end. Oh, la semaine, c’était sympa aussi, les cours tout ça, Gemini s’y plaisait. Arpenter Poudlard des années après, ça avait quelque chose de nostalgique et sympathique. Mais le week-end, c’était bien aussi. Retrouver des adultes et la vie de Londres, sa vie à lui, l’effervescence des esprits de ses amis. Autour de lui, ça riait, fort. Les jeunes âmes torturées, compliquées, débattaient de sujets futiles en sirotant des alcools trop colorés. Gem avait l’impression de tout manquer en s’étant exilé en Ecosse, mais rattrapait avec joie pendant ces moments-là. Comme toujours, du moins en début de soirée, il écoutait. Millie, une amie auteure, avait calé sur la tête un Borsalino qui n’allait pas tellement avec le reste de sa tenue, mais qui s’en souciait dans pareil endroit ? La cave était en émoi, les discussions résonnaient contre les murs en briques et un groupe hétéroclite jouait un espèce de rock foutraque mélangé à du jazz, ça n’avait pas de sens. Mais rien ici n’en avait, et c’était bien pour ça que c’était le lieu préféré de Gem.

Ca papotait, ça fusait et Gem se délectait de tout. Les mots, les rires, les lapsus bizarres, les comparaisons foireuses, les monologues sans structure aucune. Pendue à son cou, une belle créature au teint pâle et au genre indéterminé s’était assise sur ses genoux, et lui tendait un pétard sur lequel il tira sans réfléchir. Les drogues seraient toujours moins enivrantes que ce moment. « Gemini, tu ne parles pas. » Ah, elle connaissait son nom. Aurait-il dê lui aussi ? Son nom à elle, ou lui ? Gem était nul avec les noms, vraiment. Il ne répondit avec rien d’autre que son énigmatique sourire. Écouter, c’était bien aussi. Mais la beauté évanescente était têtue, elle était si légère qu’il ne sentait presque pas son poids sur lui. « Raconte-nous une histoire ! » Sa voix toute fluette avait comme envoûté les gens autour de la table, qui s’arrêtèrent de parler et braquèrent leurs yeux aux pupilles parfois très, très dilatées, vers lui. Avec son chapeau, cet être sur les genoux et son sourcil levé, il ressemblait à un tombeur du dimanche. Mais tous les jourss étaient bons pour ça, pas vrai ? Et puis il ne savait pas faire tomber les autres. La preuve, devant la supplique silencieuse de la tablée, il décala doucement les fesses qui squattaient ses cuisses pour être libre de ses mouvements.

Un éclaircissement de gorge plus tard, ce furent les mots de Thésée qui sortirent de sa bouche, vestige d’une pièce de Shakespeare qu’il avait jouée il y avait de ça des années. « Les amants et les fous ont des cerveaux bouillants, une imagination féconde en fantômes, et qui conçoit au delà de ce que la froide raison peut jamais comprendre. Le fou, l’amoureux et le poète sont tout imagination. » Comme souvent, Gemini captivait son auditoire qui se réduisait certes à 8 ou 9 pauvres âmes pas tout à fait nettes, mais quand même. Enivré par son ancien amour, Gemini se leva et ses yeux regardait un horizon imaginaire. « L’un voit plus de démons que l’enfer ne peut en contenir ; c’est le fou ; l’amoureux, non moins extravagant, voit la beauté d’Hélène sur un front égyptien. » Ailleurs, Gem grimpa sur sa chaise comme si c’était là la plus parfaite des estrades. « L’œil du poète, roulant dans un beau délire, lance son regard du ciel à la terre, et de la terre aux cieux ; et comme l’imagination donne un corps aux objets inconnus, la plume du poète leur imprime de même des formes, et assigne à un fantôme aérien une demeure et un nom particulier ; tels sont les jeux d’une imagination puissante ; si elle conçoit un sentiment de joie, elle crée aussitôt un être, messager de cette joie : ou si, dans la nuit, elle se forge quelque terreur, avec quelle facilité un buisson devient un ours ! » Il y eut un silence, du moins dans leur cercle à eux. « Putain… » lâcha une bouche pantoise, qui allait sans doute encore lui servir que blabla il n’aurait jamais du arrêter d’être acteur. Pas grave. Il avait l’habitude.

Mais avant d’être assailli par son public envoûté, Gemini sauta de sa chaise comme un gosse et planta le Borsalino sur la tête de son - ou peut-être sa - fan numéro un qui le regardait avec les yeux de l’amour. Direction le bar finalement, où il y avait un peu de monde, Du coin de l’oeil, des cheveux blonds couleur neige - marrant ça - attirèrent un peu son attention, et il patienta tranquillement en soufflant à voix basse la suite de la pièce, la réplique d’Hippolyte. « Mais toute l’histoire qu’ils ont racontée de ce qui s’est passé cette nuit, leurs idées ainsi transformées, tout cela annonce plus que les illusions de l’imagination… » Quelle étrange mémoire il avait. Galérer sur un prénom, mais connaître par coeur l’entièreté du Songe d’une Nuit d’Été. Du Gemini tout craché !


Dernière édition par Professeur Deshpande le Mer 25 Nov 2020 - 18:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La cave aux poètes w/Corban La cave aux poètes w/Corban 129196351Mer 25 Nov 2020 - 12:40

La fin de semaine.
Moment intense où Corban Yaxley peut enfin souffler de sa semaine au Ministère de la Magie. Celle, où il n’a pas eu vraiment de temps pour lui, occupé à seconder Morfin Carrow dans ses démarches de campagne pour accéder au saint poste. N’évoluant que dans cette sphère de travail consciencieux où il s’adonne à ce qu’il fait le mieux, il se permet néanmoins quelques « sorties » pour le moins pittoresques. Mais, alors qu’il est aux côtés de Morfin Carrow en tant qu’Assistant personnel et Directeur de sa campagne, les nuits en deviennent courtes. C’est ainsi, qu’il ne dort plus beaucoup, cantonné à rester de longues heures supplémentaires dans le Département présidé par son employeur. Les traits sont tirés sous le regard olive, lorsqu’il parvient à s’extraire du lit, une tasse de thé apportée rapidement par Twinkle, l’Elfe du jeune frère d’Addison Yaxley. Encore dans un état basculant entre le rêve et la réalité, Corban s’extirpe de ses draps, encore décidé à effectuer son labeur pour le Ministère de la Magie.

- Vous inquiétez Twinkle, Maître. Vous allez vous tuer à la tâche.
- Ton avis, n’a pas vraiment d’importance, Twinkle. Tu le sais. Mais, merci de ta sollicitude. Petit sourire en coin du jeune frère Yaxley, qui une tasse dans une main et un parchemin dans l’autre, s’y attelle déjà.

Replaçant sa mèche blonde sur son crâne, afin qu’elle ne le gêne nullement durant son écrit, le jeune descendant des Yaxley ne voit pas vraiment le temps passer. N’ayant laissé que quelques heures infimes entre la sortie du Ministère de la Magie et sa présence en sa demeure. Se passant l’une de ses mains sur le visage, il en vient à fermer ses iris olivâtres quelques secondes. Le temps d’inspirer et d’expirer longuement avant de reposer sa plume dans son encrier et d’attendre que le dernier parchemin annoté sèche. Mal au crâne et pensées toujours plus chronophages liées aux travaux qu’on lui a imposé, il se dit qu’il est temps. De s’aérer et de faire travailler cette autre partie de son encéphale. La plus créative et la plus poétesse. Celle qui délaisse les responsabilités et qui en accueille d’autres. Bien moins intrusives.

Après la nourriture physique à proprement parler, il faut nourrir celle de l’esprit. Celle qui est selon Corban Yaxley la plus importante. Celle qui prévaut sur tout. Tandis qu’il boit une dernière tasse de thé, le plus noir possible, il en repose cette dernière sur la soucoupe assortie. Et se décide, à se rendre dans ce lieu qui ne lui est pourtant pas inconnu mais coutumier. Un endroit aux relents de littérature et d’opiacés. Où les sommités artistiques ont trouvé refuge et où Corban Yaxley prend plaisir à se rendre. Enfilant son long manteau noir, cachant sa silhouette longiligne, il décide de transplaner. Dans une rue adjacente, afin de ne pas attirer l’attention sur lui, il marche silencieusement enveloppé par une nuit sombre. L’heure étant déjà avancée, vu le regard qu’il lance à sa montre à gousset.

Lorsqu’il pénètre dans l’antre réservé aux poètes maudits, il se rend compte qu’il y a déjà un léger public. Des discussions lui parviennent, diffuses, empreintes d’une certaine emphase, ce qui le fait sourire. De la musique, au ton plus qu’étrange résonne dans la cave emmurée de briques rouges. C’est dans un silence quasi-religieux que Corban Yaxley prend place sur un siège libre, ouvrant légèrement son long manteau afin d’être un tant soit peu à l’aise. Les iris olivâtres rivés sur l’estrade où le groupe s’emploie à faire résonner une singulière musique. Sans que le moment ne lui soit prédisposé, Corban voit du coin de l’œil, un homme se faire haranguer par une foule, présente à ses côtés. Se tournant légèrement pour lui faire face, cette fois-ci, le jeune frère d’Addison Yaxley est intrigué. Le grand homme se place alors en orateur, sur une chaise et déclame quelque prose qui résonne en Corban Yaxley. Il la connaît et l’a déjà lue. Il en est certain, malgré les remontrances. Subjugué, le jeune descendant des Yaxley trouve en face de lui, un acteur, qui déclame son art sur et dans un théâtre imaginaire. Alors, qu’il s’apprête à manifester son contentement par quelques applaudissements bien sentis, il s’aperçoit que le grand homme au précédent chapeau  disparait vers le bar.

S’attendant à ce qu’on l’acclame à peine son arrivée au bar et qu’il soit harponné par un groupe de poètes en émoi, Corban se rend compte que c’est tout l’inverse. Et, que le grand orateur est seul. Naturellement, il se décide à marcher jusqu’au bar, réajustant son long manteau noir qui dévore presque sa silhouette longiligne et s’approche de l’homme. S’il vient de reconnaitre les mots énoncés par un grand auteur britannique, il en cherche alors dans sa mémoire, afin de saluer l’homme. Usant du même langage.

- Dès que nous naissons, nous pleurons d’être venus sur ce grand théâtre de fous … Commence-t-il avec un petit sourire, citant le Roi Lear lui-même. J’ai aimé comment vous vous êtes substitué à un orateur attique, l’espace d’un instant.

Un compliment, assorti d’un sourire tandis qu’il réfléchit encore à ce qu’il peut boire dans ce sanctuaire dédié à l’éloquence et aux drogues les plus pures.
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MessageSujet: Re: La cave aux poètes w/Corban La cave aux poètes w/Corban 129196351Mer 25 Nov 2020 - 21:04

Gemini avait toujours été un électron libre. Ce sentiment de n’être à sa place nulle part, il vivait avec maintenant. Il savait que ça serait toujours un peu comme ça, en fait. Ça expliquait ses choix de vie sans queue ni tête, devenir prof sans avoir la vocation ni la pédagogie par exemple. Se marier pour avoir la paix, s’inventer une vie pour ne pas à avoir à expliquer l’étrangeté de la sienne. Souvent, les gens suivaient un chemin bien tracé. Gemini, lui, ça faisait des zig-zag, non, pire que ça. Le chemin était sinueux, demi-tour, prends à gauche et coupe par le sentier. Dur à suivre, personne ne s’y risquait d’ailleurs. Est-ce qu’il en avait vraiment envie ?

Même ici, où il avait sa place parmi les esprits alambiqués, Gemini dénotait. Ne serait-ce que par son style, le seul de l’assemblée à se foutre littéralement de ce qu’il portait. Tous ses comparses faisaient minutieusement attention, des artistes qui prônaient la beauté de l’âme mais se donnaient en spectacle à chaque minute ; Gem trouvait ça fascinant mais lui, à part quand on lui filait une tenue de scène qu’il enfilait sans broncher, il se moquait bien de l’image qu’il renvoyait. Là, il avait une chemise en jean, rafistolée à la manche avec du fil rose - Tiri aimait bien se montrer créative parfois - et puis un pantalon qui devait avoir un nom, mais il n’aurait su dire autre chose que noir pour le décrire. Sûrement qu’alentours, ça cogitait et ça disait que cette désinvolture était sans doute l’expression profonde d’une rébellion contre le système qui… Ouais, non. Il avait littéralement pris deux vêtements, les avait associés, enfilé des chaussures et transplané, merci.

Donc oui, Gemini dénotait sévère, et en même temps était à sa place. Le monde des paradoxes. Le monde de Gemini. Et tandis qu’il attendait docilement son tour pour commander un verre d’il ne savait bien quoi, il se récitait mentalement la suite des tirades, pas à l’oral parce qu’il était bizarre, mais quand même. Et puis, quelqu’un vint l’interrompre dans son cheminement, et il posa ses grands yeux noisette sur le nouveau venu. Le garçon aux cheveux neige. Qui citait du Shakespeare. C’était rare qu’on vienne lui parler comme ça, spontanément. Non pas que c’était déplaisant, juste… Pas comme d’habitude. En même temps, il était monté sur une chaise, donc bon. Il devait y avoir un truc fort dans ce pétard. D’habitude, il déclamait assis.

Gem adressa un sourire gentil à l’inconnu qui avait interrompu le fil de ses pensées shakespeariennes. Lui souriait aussi, et avec un compliment en plus. Vraiment pas commun comme situation. « Oh, je ne suis qu’un modeste acteur raté vous savez. » dit-il en riant. Raté, uniquement parce qu’il avait arrêté cela dit. Gem était un grand menteur, un excellent mythomane et quels plus grands menteurs que les acteurs, pas vrai ? Le tout était de se persuader soi-même qu’on croyait à ce qu’on racontait, et voilà. Le buisson devenait un ours ! « Je crois qu’ils auraient aimé quelque chose de plus contemporain. » continua-t-il en haussant les épaules. Tous plus jeunes que lui, tous étant de furieux adorateurs des esprits torturés plus proches d’eux. Comme ce bon vieux Oscar Wilde qu’ils citaient tous jusqu’à devenir eux-même des espèces de parodies. Marrant. Ils rêvaient tous d’être des Wilde, alors que ce type avait tout de même eu une vie difficile, qui s’était terminée tristement en plus. De Profundis, ça leur parlait ? Oh non, ça non, ils préféraient philosopher sur Dorian Gray. C’était intéressant, cela dit. « Mais vous avez l’air de connaître vos classiques. Ce pauvre Roi Lear…. J’ai joué son Fou, il fut un temps. » C’était l’une de ses premières pièces, un choix contesté car il était à l’époque jeune pour jouer cette figure. Mais Gemini possédait à la fois la sagesse sous-jacente du rôle et la malice nécessaire pour déclamer le texte. On l’avait pas mal hué, juste pour son âge. Jamais à sa place, on disait.

Gem était tout perdu dans ses pensées quand ce fut leur tour de commander. Oups, il n’avait pas tellement réfléchi à ce qu’il allait prendre. Ici, on tournait soit au scotch - quelle horreur - soit aux cocktails ultra originaux et improbables. « Hum… Je vais prendre un cocktail couleur neige, s’il vous plait. » demanda-t-il poliment à la barmaid avec une imprécision extrême. Les cheveux du jeune homme lui avaient tapé dans l’oeil, c’était le moins qu’on puisse dire. On lui servit un verre au contenu liquoreux, dans lequel flottaient les sortes de flocons, c’était tout bonnement prodigieux. Une boule à neige alcoolisée. Ses yeux étaient émerveillés, et ça se voyait un peu à la façon qu'il avait de fixer son verre et d'ignorer totalement ce que son interlocuteur avait commandé.
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MessageSujet: Re: La cave aux poètes w/Corban La cave aux poètes w/Corban 129196351Ven 27 Nov 2020 - 12:44

Un orateur attique.
C’est ce que cet homme a été l’espace d’un instant, figeant le temps dans une tirade récitée par cœur. Corban Yaxley s’est vu être subjugué par un tel talent, une telle aisance sur une scène pourtant improvisée. Mais l’inconnu a trouvé son public étant dans une non-maîtrise totale de son être. Alors que pour le jeune homme travaillant au Ministère de la Magie, l’essence de sa personnalité est tout autre. Le jeune frère d’Addison Yaxley est dans un contrôle étouffant et ne souffrant d’aucune mise à jour. S’il y a ne serait-ce qu’un léger grain de sable, démontant les rouages de son être, le jeune descendant des Yaxley doit œuvrer pour le chasser. Rapidement. Ici, les règles changent. Totalement.

En toute connaissance de cause, il s’est rendu dans ce temple de poètes aux aspirations artistiques. L’opprobre créatrice dans toute sa splendeur, surenchérie par l’atmosphère ténue et intimiste de ce lieu, qui n’appartient qu’à ceux ou celles qui en apprennent les codes. A côté du grand homme, Corban ne se prive pas de le dévisager de ses iris olivâtres. Comme coupé de la réalité qu’il est en train de vivre, le jeune frère d’Addison remarque l’association désastreuse des vêtements nullement assortis. Mais, à croire que l’homme au teint caramel n’en a cure. Corban lui, n’a souffert d’aucune faute de goût, s’étant drapé dans des vêtements sombres, ne dénotant alors nullement de tout ce public venu écouter et se satisfaire de toute engeance créatrice. Seuls, les cheveux blonds dénotent de toutes ces ténèbres.

- Il n’y a pas de mauvais acteur. Commence-t-il en souriant. Juste un mauvais public. Termine-t-il prudemment, avant de poursuivre néanmoins. Votre prestation n’avait d’égale que votre grandeur.

Ce n’est pas de la flagornerie qui peut être perçue comme telle sur l’instant, mais plutôt une forme de sincérité accrue. Alors que l’homme continue de se déprécier en prétextant que l’assistance aurait préféré quelque chose de bien plus « contemporain », plus actuel. Guindé dans un classicisme qui peut prétendre à l’étouffer quelquefois, Corban Yaxley n’est nullement de cet avis. Il aime cette approche des grands auteurs classiques et en entendre les proses, a été bien plus réjouissant que tout ce qu’il a pu entendre en ce jour.

- Soyez certain, Monsieur l’Orateur que j’ai aimé votre approche. Malgré qu’elle n’en soit nullement contemporaine. Petit sourire en coin, se rendant compte que son approche du Roi Lear est saluée par son interlocuteur.

Interlocuteur envers qui, il se permet même une révérence avant d’émettre un léger rire, constatant que ce dernier est vraiment un être singulier et réellement à part. Contrastant parfaitement avec Corban Yaxley et s’accordant à merveille dans cet antre. La preuve étant, lorsqu’il choisit son cocktail dont la couleur fait irrémédiablement penser à la chevelure du jeune descendant des Yaxley, lui-même. Même si cela, s’avère être d’une fausseté sans égale, il n’en reste pas moins fier. Car, la coïncidence est extrême, néanmoins. Les iris olivâtres se perdent sur la carte de boissons derrière la barmaid, déjà affairée à préparer la commande de son vis-à-vis. Le terme imprécision étant inconnu du vocabulaire du jeune Sang-Pur. Bien que là, il doive l’avouer, il n’en a aucune idée.

- Mettez-moi la même chose alors. Niveau découverte, on repassera. Et niveau prise de risque, c’est pareil. Je vais tenter.

C’est plus une prière énoncée pour lui-même qu’un réel mantra dit explicitement. Alors que le verre nuageux et nébuleux rejoint son comparse, le jeune frère d’Addison les fait s’entrechoquer doucement. Captant ainsi, -il l’espère-, l’attention du grand homme à la teinte basanée.

- Combien de temps fait-il, que vous déclamiez ainsi, du prodigieux Shakespeare ? Le questionna-t-il tout en buvant une gorgée de ce cocktail étrange.

A l’image de cette soirée.
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MessageSujet: Re: La cave aux poètes w/Corban La cave aux poètes w/Corban 129196351Lun 21 Déc 2020 - 4:29

Le truc avec Gemini, c’était qu’il ne jugeait personne. Jamais. Non vraiment, n’essayez pas de chercher, vous ne trouveriez pas d’exception à cette règle. C’était pourtant une activité à laquelle s’adonnait tout le monde, juger parce qu’on était soi-même jugé, la boucle était bouclée. Mais Gemini lui s’en foutait, et prenait les gens comme ils venaient. Son interlocuteur, par exemple, qui avait un port de tête altier un langage fort soutenu, comme si c’était là des répliques savamment écrites, beaucoup auraient été étonnés mais pas lui. Tout le monde pouvait être intéressant, si tant est qu’on leur accordait une chance. « 1m91, pour être précis ! » dit-il dans un rire pour détourner le compliment, parce qu’il ne savait pas très bien les recevoir. La vision du théâtre du jeune homme était intéressante, mais il ne voyait pas ce qu’il y avait de grand à savoir déclamer un texte. Il était sûrement plus doué que les autres, on lui disait souvent, mais l’humilité l’étouffait sans doute un peu trop.

Gemini capta vite qu’il avait en face de lui une vieille âme coincée dans un corps trop jeune. Cette façon de parler, digne des siècles passés, un peu trop guindée… Ca n’était pas très contemporain, tout ça. Pas étonnant que l’enfant neige ait apprécié son choix. C’était rafraîchissant, cet amour des vieux textes. « Il y a de si jolies vieilles choses. Même si les mots ne vieillissent pas, en soi, et puis finalement, depuis la nuit des temps, on ne fait que raconter les mêmes histoires, encore et toujours. » L’amour. La haine. Les drames familiaux qui finissaient mal. Rien ne se perdait, tout se transformait. On assemblait juste le puzzle différemment, voilà tout.

Après l’épisode de la commande, le professeur qui ressemblait à tout, sauf à son métier, fut tiré de ses pensées par un claquement de verre qui vibra dans sa propre main. Oh, oui, c’est vrai, il y avait des codes sociaux comme ça à respecter. Focalisant son attention sur la neige d’en face plutôt que sur celle factice de son verre, il l’écouta avec toujours ce gentil sourire doux, qu’on aurait pu attribuer à la drogue mais en fait, non. C’était juste l’air normal de Gemini. Le garçon lui posait une question, une question à laquelle il avait la réponse sans même avoir à réfléchir d’ailleurs. « Ma première scène remonte à 16 ans. Mais j’ai délaissé les planches depuis longtemps. » Ça lui manquait, de temps en temps. Peut-être qu’un jour, il y reviendrait, mais il fallait bien payer le loyer, et remplir le frigo. En plus, en ce moment, les gens délaissaient les théâtres alors qu’ils en auraient pourtant eu bien besoin. L’ambiance était morose à Londres, à Poudlard ça n’était pas tellement mieux en fait, malgré le côté cocon isolé. « Mais tout est encore stocké là. » s’amusa-t’il en désignant sa tempe, avant de boire une gorgée du cocktail ouaté et fortement sucré, qui lui déclencha une petite grimace de surprise. « Je ne savais pas que la neige avait ce goût là ! » s’exclama-t’il comme l’aurait fait un grand gosse. « Oh, vous avez pris la même chose ! » remarqua-t’il enfin maintenant qu’il était sorti de sa bulle. « Vous feriez un très bon Lysandre. » enchaîna-t’il sans aucune transition. La couleur artificielle de sa chevelure lui évoquait le romantisme certain du personnage. Il aurait aussi fait un très beau Lysandre, mais ça, il ne le dit pas. « Il ne suffit pas de parler, il faut parler juste. » cita-t’il dans la foulée, jugeant que cette phrase lui seyait parfaitement. Il manipulait les mots avec soin et ça, Gemini aimait bien.
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MessageSujet: Re: La cave aux poètes w/Corban La cave aux poètes w/Corban 129196351Lun 21 Déc 2020 - 16:46

Un étrange personnage.
Totalement atypique.
Qui a l’air de vivre sans réellement vivre pourtant.
Du moins, pas dans ce monde.

C’est ce que ressent Corban Yaxley quand il contemple cet homme de ses iris olivâtres, trouvant en son interlocuteur, une aura somme toute singulière et étrange. Unique. Il n’est pas conventionnel. Pas comme les autres. Pas comme la société veut qu’il soit. Et ça, ça a le mérite de plaire au jeune frère d’Addison Yaxley, qui salue cette particularité et cette envie de différence. Peut-être que son vis-à-vis ne le fait pas exprès et qu’il est ainsi, au demeurant. Mais, toujours est-il que ça a l’air de lui plaire et qu’il aime à avoir de ce genre de conversation nimbée de mystère mais assortie d’une certaine sincérité. Ou de spontanéité. C’est d’ailleurs comme cela, qu’il qualifie la réponse de son acolyte d’un soir. A laquelle, il hausse un sourcil interrogateur mais dont il ne peut s’empêcher de sourire, ni même de rire ensuite. Comme si, le Poète n’arrive pas à apprécier les compliments qu’on lui fait. Et qu’il s’en détourne. Par une figure de style, bien trouvée.

- Je vois et c’est bien ce que je dis ! S’exclame le jeune homme blond en riant. Vous êtes vraiment plaisant.

C’est un réel compliment qui a été déclamé avec toute la politesse vieillissante dont peut faire preuve le jeune descendant des Yaxley, au demeurant. L’autre, l’être instinctif comme le pense Corban Yaxley, n’en finit pas de lui plaire. L’ensorcelant presque avec ses palabres et sa verve empruntée. Il est littéralement sous le charme d’un parfait inconnu qui manie les mots comme un véritable amant des Muses. Sans contrainte. Et, c’est ça qui est le plus magnifique.

- Ne pensez-vous pas qu’on raconte les mêmes histoires mais sous un regard nouveau, justement ? Comme un nouveau prisme de lecture ? Un nouvel enchantement ? Questionne le jeune frère d’Addison Yaxley doucement, tout en espérant avoir des réponses. Face à cet Oracle, d’un autre genre. Et d’un autre temps.

Son sourire est touchant. Et l’ancien Serpentard lui en adresse un en retour. Comme une petite offrande, comme lorsque les verres se sont entrechoqués et que cela a tiré l’homme de ses propres rêves pour le ramener dans une réalité dont il n’est vraisemblablement pas coutumier. L’écoutant attentivement Corban Yaxley, comprend qu’il a affaire à un ancien acteur. Une ancienne âme montée sur les planches de la scène. Ce qui explique son aisance face à un public. Celui dont il a été présent, durant un instant. Subjugué par de tels propos, il hoche la tête. Silencieux. Essayant d’imaginer son interlocuteur à l’âge de seize ans et récitant un texte qui lui sied parfaitement.

- Pourquoi un tel choix ? Alors que vous me paraissez si doué ! Se rendant compte de ses propos trop intrusifs, il réajuste rapidement une barrière. Car cela est peut-être douloureux pour l’homme d’en parler. Surtout à un parfait inconnu. Vous n’êtes pas obligé de vous confier. Pardon.

Mais, l’homme est décidément rempli de surprises et lui désigne sa tempe. Là, où tout semble n’avoir jamais bougé. Tout est resté bien en place, apparemment. Corban Yaxley hoche la tête en signe d’assentiment et de compréhension totale, avant d’avoir un petit rire. Désignant son cocktail de neige comme un souvenir sucré. Il est vrai que chargé de sucre, la saveur n’en est que caressante. Elle se fait désireuse sur le palais et amplement tentatrice. Le jeune frère d’Addison Yaxley en prend quelques gorgées tout en regardant l’homme de ses iris olivâtres. Un sourcil levé. Lui ? Un bon Lysandre ? Pourquoi ce tel choix de personnage ? Et surtout, pourquoi une telle association ? Sans se départir de son large sourire, le jeune homme brun devenu blond, s’adresse précautionneusement à son homonyme poète. Du moins, le temps que dure cette soirée.

- Le fameux Lysandre du Songe d’une nuit d’été ? Vous me voyez romantique et doux ? Ou bien épris par un sortilège qui fait que je suis tombé amoureux ?

Une petite pause dans ses questionnements.

- Expliquez-moi, j’aimerais savoir. Demande-t-il avec un large sourire. Ça m’intéresse.
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MessageSujet: Re: La cave aux poètes w/Corban La cave aux poètes w/Corban 129196351Mer 30 Déc 2020 - 17:25

Plaisant. Ça, c’était un mot qu’on n’employait peu pour parler de Gemini. Oh, bien sûr, c’était l’une des personnes les plus douces qui soient, pas un mot plus haut que l’autre, poli et compagnie. Mais ses bizarreries faisaient qu’en général, les gens ne le comprenaient pas. Et quand on ne comprenait pas quelque chose - ou quelqu’un, ça marchait aussi - eh bien souvent, on en avait peur, et la peur faisait faire ou dire des choses bêtes. Donc oui, le commun des mortels ne trouvaient pas Gemini plaisant. Ça expliquait un peu qu’il vienne dans des endroits comme ça, inconsciemment ou pas, pour se retrouver avec des personnes qui le prenaient tel qu’il était. Ici, sa folie douce pouvait s’exprimer sans qu’on le juge. Mieux même - ou pire, c’était selon - on l’encourageait à la révéler à travers des conversations  et quand il y avait le coeur, il se prêtait au jeu. Ignorant donc le compliment - parce que qu’est-ce qu’on répondait à ça ? - il s’engouffra plutôt dans la brèche théâtrale que le jeune homme avait ouverte, et ça lui plaisait bien. Son interlocuteur avait l’air fasciné par lui, mais il ne le remarquait même pas. « Oh si, c’est bien la forme qui change. Mais le fond reste le même. Parce que depuis des millénaires, nous sommes toujours soumis aux mêmes émotions, comme les bêtes primaires que nous sommes. » C’était intéressant, comme discussion. Lui-même, lorsqu’il s’était plongé corps et âme dans le théâtre, avait beaucoup lu sur le sujet. Des thèses, tout ça, ça lui plaisait. De comprendre les rouages, bien que son coeur se laissait porter par les histoires. La catharsis, l’empathie, autant de notions qui expliquaient l’engouement de son public, et c’était rassurant pour lui de savoir.

Alors pourquoi avoir arrêté, hein ? La curiosité du garçon neige lui arracha un petit rire, sa semi-gêne aussi. Il ne fallait pas hein, tout le monde lui demandait ça. Enfin, parmi le petit peuple de cette cave. Les êtres de la nuit. « Le talent ne paye pas le loyer. » dit-il avec un pragmatisme qui dénotait franchement du lyrisme avec lequel il venait de parler d’art quelques minutes plus tôt. « Et puis jouer un autre, des autres, c’est intéressant. Mais il était peut-être temps que je joue un peu mon propre rôle. » Voilà qui était un peu plus joliment dit, et pourtant c’était vrai. Bien que mentant à sa famille, Gemini avait du assumer son rôle d’homme adulte, et la famille qui était la sienne désormais avec Tiri. Quitter les bancs de l’université pour trouver un vrai métier. Un métier où, paradoxalement, il avait aussi eu un public. Même si celui-ci ne le savait pas, puisque le but était d’être acteur invisible aux yeux des moldus de ce monde. Dramaturge même, souvent. « Mais j’ai fini par créer mes propres histoires. Les gens ne savaient juste pas qu’ils les écoutaient. » Pas une seule seconde il ne lui vint à l’esprit que le jeune homme qui lui faisait face pourrait ne rien comprendre à son charabia, puisqu’il n’avait même pas expliqué ce qui avait été sa vie pendant de bien longues années, à peu près huit.

Sautant du phoenix au sombral, Gemini attribua donc un rôle à son interlocuteur, dont le sourire plein de sincérité irradiait un bout de la pièce. C’était quand même un peu la première fois de toute la conversation que Gemini s’intéressait à lui, fait notable parce que ça ne lui venait pas naturellement de retourner les questions par exemple. Peut-être parce qu’il s’en moquait, des choses de la vie, comme le métier de l’autre, tout ça. Là, ils parlaient théâtre, et le garçon neige était tout indiqué pour incarner Lysandre, et il voulait savoir pourquoi. Sa curiosité lui plut. Gem aimait bien les gens curieux, qui aimaient comprendre. Ça le faisait se sentir moins seul, plus comme les autres. « Il ne faut pas croire que vous seriez un bon Lysandre. » dit-il en appuyant sur le verbe. « On ne se glisse dans leur peau que quelques heures, après tout. On ne fait que leur prêter notre voix, notre corps, pour qu’ils s’expriment. » Quand on parlait théâtre, il ne fallait pas tout confondre. Beaucoup d’acteurs faisaient des transferts, se cantonnant à un rôle et un seul, enfermés à jamais dans quelque chose de trop proche d'eux-même. Gemini lui, n’était jamais tombé dans pareil piège. Il fallait composer, pas vivre trop intensément son personnage. Sinon, bonjour les dégâts ! « Et il y a quelque chose en vous qui résonne bien avec Lysandre. La douceur de votre voix, la mélodie de vos mots, une assurance certaine et puis, vos cheveux… » Clairement, cette couleur de fausse neige le fascinait depuis le début. « Ce serait audacieux, mais un très joli choix je trouve, pour un homme qu’on soupçonne d’utiliser quelques artifices… » Sans réfléchir, ses yeux perdus dans la forêt blanche, il prit une mèche qui s’était écarté des autres entre ses doigts et les fit glisser tout le long. Effectivement, cette drogue était forte, bien qu’il n’avait pas l’impression d’en ressentir les effets. Il lui fallut bien 2 secondes, le temps que sa main retrouve sa place normale, à savoir autour du verre, pour s’en rendre compte. « Pardon. Mon euphorie artificielle déborde un peu. » dit-il dans un léger sourire timide, qu’il plongea dans son verre en délaissant la paille, son regard désormais planté dans les grands iris verts qui s’accordaient à merveille avec le polaire capillaire. Sacré Gemini...
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MessageSujet: Re: La cave aux poètes w/Corban La cave aux poètes w/Corban 129196351Jeu 28 Jan 2021 - 14:19

Plus que plaisant.
L’homme présent en face de Corban Yaxley répond à ce qualificatif que peu de personnes ont, au vu du regard olivâtre toujours farouche et aiguisé. Dans cette cave aux poètes, le descendant des Yaxley semble se mêler adroitement aux personnes sensiblement singulières qui paraissent avoir pris place. Naturellement, le jeune blond s’est dirigé vers ce grand homme qui s’est vu endosser un rôle d’orateur antique. Quelque chose d’artistique a fait écho dans l’âme mais surtout dans le cœur du jeune frère d’Addison Yaxley, qui, touché s’est vite empressé d’aller lui parler. Converser avec un homme touchant les astres, vu sa grandeur, a l’air d’être ardu. L’Inconnu bien que présent physiquement n’a pas l’air de l’être mentalement. Comme absorbé par son propre monde. Décidément cet homme est bien trop plaisant pour que Corban Yaxley disparaisse de sa vue, aussi vite qu’il en est apparu.

L’Orateur à la peau caramel lui livre une observation bien appréciable. En effet, chaque être qui foule cette terre est pétri par des besoins primaires qui lui sont attribués. C’est quelque chose qui est acquis depuis des décennies, voire des millénaires, comme cet homme le prétend. Hochant sa tête blonde platine, le jeune frère d’Addison Yaxley lui montre par ce biais, qu’il en est totalement conscient et qu’il en vient même à conforter cette idée. Mais, ce qui intéresse le Sang-Pur, c’est pourquoi avoir étouffé cette si splendide carrière, pourquoi ne pas l’avoir mise en priorité. Alors que le grand homme a l’air si doué dans l’interprétation de divers personnages de ce monde. Ce qui choque quelque peu, l’ancien Serpentard, c’est ce ton fataliste qui découle des propos de son vis-à-vis. Il y perçoit quelque chose de « triste » et ne peut s’empêcher de poser son regard olivâtre sur sa si haute silhouette. Avec une douceur non feinte.

- Je vois. Commence-t-il précautionneusement, tout en buvant une gorgée de son cocktail. Cela est d’un triste. Mais n’est-ce pas si difficile de jouer son propre rôle finalement ? N’est-il pas plus facile d’endosser un autre costume ? Celui le plus éloigné de notre personne et de ce fait de notre personnalité ?

Décidément cet homme est sensiblement rempli de surprises. Toutes plus intéressantes, les unes que les autres. Restant dans son interprétation de la vie, comme il se doit. Continuant de se confondre en explications intenses et si plausibles. En effet, certaines personnes ne sont pas au courant des histoires qu’elles peuvent entendre ou même qui se déroulent sous leurs regards. Là encore, un petit sourire entendu apparait sur les lèvres fines du jeune brun devenu d’un blond presque blanc. Au fur et à mesure de ce fil de discussion, il ne regrette en rien d’être venu. Jamais, il n’aurait pu rencontrer pareil personnage. Jamais. Cela paraît être un songe, tout comme cet homme le qualifiant de Lysandre. Personnage d’une pièce de ce talentueux William Shakespeare.

- Je ne serais qu’un passager, pour vous ? Un Lysandre, l’espace d’un court instant ? Le questionne-t-il, doucement, tout en sentant une certaine promiscuité qui tend à le figer. L’homme comme fasciné, approche ses doigts fins de sa chevelure de neige.

Troublant.
Très troublant pour le jeune Yaxley qui ne se laisse pas approcher si facilement d’ordinaire. Oubliant de répondre à la diatribe de cet homme si singulier lui faisant face, lui-même étant reparti dans ses songes et s’excusant précipitamment. Néanmoins, il faut quelques secondes pour que le jeune frère d’Addison Yaxley puisse se reprendre et continuer à converser. Autour de ce cocktail qui décidément est plus qu’étrange. Buvant une longue gorgée de la boisson plus que sucrée pour se redonner contenance, le regard olivâtre rivé dans les prunelles couleur de chocolat pur. Le jeune blond inspire et expire légèrement, toujours troublé par ce simple geste. D’une douceur extrême, à l’image de celui qui vient de le produire.

- Il faudrait que j’essaye. D’être une sorte de Lysandre. Tel que vous, vous le pensez. Il a un petit rire doux, avant de poser le verre vide sur le comptoir et de faire signe au barman d’en reproduire un autre. Vous êtes pardonné, Monsieur dont j’ignore encore l’identité.

Une légère pause, tout en attendant de nouveau un verre qui va être le bienvenu.

- Comment vous prénommez-vous ? Demande-t-il posément de sa voix égale, toujours intéressé.
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MessageSujet: Re: La cave aux poètes w/Corban La cave aux poètes w/Corban 129196351Mer 24 Fév 2021 - 22:45

C’était un sacré personnage, Gemini. Un personnage oui, aussi bien à jeun que défoncé - alors imaginez, oui, quand il était défoncé. C’était donc amusant de parler de parler de rôle pour sa propre vie, son propre lui. Est-ce que quelqu’un aurait seulement su inventer un type pareil, et ses bizarreries, sans se perdre dans les fils des propres pensées de cette drôle de créature ? Laissez-moi vous dire que l’exercice est un chouia difficile, je vous assure. En tout cas, voilà qui faisait se questionner le jeune homme. Marrant, quand même, qu’on lui pose tant de questions. D’habitude, c’était l’inverse. Même que ça mettait ces gens mal à l’aise, il paraissait. C’était ce que sa mère lui disait tout le temps à l’époque, même encore maintenant. La curiosité est ton vilain défaut Gemini. Tais-toi… Ah, la censure ! « Triste ? Oh non ! La vie n’est-elle pas la plus belle des comédies, finalement ? » Tout n’était pas drôle tout le temps, c’était bien vrai mais Gemini ne se formalisait jamais trop des drames. C’était qu’il n’en avait pas  beaucoup vécu en fait, enfin, rien de terrible en soi. Des parents conservateurs, des brimades à l’école, bon, on s’en remettait. Mieux valait en rire qu’en pleurer, après tout, non ? Gemini pensait que si. Ou du moins, faire comme si de rien n’était. C’était bien ça. Déni et compagnie. Oh tiens, voilà qui ferait un super nom de troupe de théâtre !

Parlant théâtre, Lysandre s’était invité dans la conversation, s’était superposé à son interlocuteur. Il avait le droit après tout, Gemini l’avait convié. Invoqué. Convoqué. Quel mot irait le mieux ? En tout cas oui, il ferait un bien beau Lysandre, surtout avec son sourire de gentil fantôme triste. Oui, le garçon neige avait l’air triste, mais il n’aurait pas trop su dire pourquoi. Après tout, qu’est-ce qu’il en savait, hein ? En tout cas, sa formule lui plut bien, enfin il l’entendit de loin, tout affairé qu’il était à être captivé par ses cheveux. « Hmm, hmm… » On aurait presque dit qu’il était, quoi, hypnotisé ? C’était possible ça, sans magie ? En tout cas, c’était bizarre, d’un point de vue extérieur parce que Gemini lui, tout ce qu’il faisait lui paraissait normal, mais dans sa norme à lui forcément. Mais il se rendit quand même compte que ça n’était pas trop un truc qui se faisait, surtout que de base, il n’était pas l’animal le plus tactile qui soit, alors… alors il s’était excusé. Sans doute avait-il un peu remarqué le trouble en face, ou alors pas du tout, allez savoir ?

Mais ouf, l’inconnu avait remis dix noises dans la machine, et la conversation était repartie. Elle aurait pu s’arrêter là cela dit, après tout, il fallait bien une fin à tout. Gemini avait l’habitude de passer d’un sujet à un autre dans sa tête, dans les conversations aussi, donc de couper court parfois sans trop bien faire exprès. « Vous l’êtes sans doute un peu… » répondit-il, énigmatique, jouant désormais du bout de ses lèvres avec la paille comme le grand gosse qu’il était. Le garçon neige en tout cas avait une plus belle descente que lui. Enfin, Gemini, il fallait savoir décrypter les signaux, pauvre âme ! Et puis, soudain, la curiosité d’en face déborda, et ils en vinrent aux présentations, ce qui en soi était bizarre quand on avait déjà parlé autant. Mais pourquoi pas. « Oh, c’est Gemini. Avec 2 i. Et un peu de drogue dans le sang aussi. » Fallait-il seulement qu’il le précise, ou ses pupilles dilatées étaient un bon signe ? Oh, et ce qui allait suivre aussi. « Il fait chaud vous ne trouvez pas ? Oh, et puis, après tout, vous êtes un garçon neige alors, vous avez sans doute naturellement froid. » Il aurait pu poser sa main sur sa joue pour se refroidir, si seulement il avait tiré une latte ou deux de plus. Garçon neige, mince alors, ça n’était pas resté que dans ses pensées alors ? Oh, et puis après tout. Est-ce que tout ça avait seulement un sens ? « Franchement, si j’avais fini ce joint, je me serais sans doute demandé si vous existiez vraiment. » Ça faisait ça, la drogue. Flouter la réalité avec le reste. Mais non, un garçon comme ça… « Mais je ne pense pas que j’aurais su vous inventer. »
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