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L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus

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MessageSujet: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Dim 23 Aoû 2020 - 12:09

Ne jamais baisser sa garde.

Combien de fois lui avait-on répété ce conseil ?

Ne jamais faire confiance trop facilement.

C'était dans les récits de son grand-père sur l'Ancienne Guerre, tous les moments où la camaraderie et l'entraide n'avaient pas empêché les trahisons ou les mauvaises surprises. C'était dans les anecdotes de travail de son père, sur ces salariés et ces citoyens sorciers auxquels on ne pouvait jamais totalement faire confiance, et qui pouvaient vous cacher des choses ou vous cracher dans le dos. C'était dans toutes les histoires ordinaires que l'adolescent lisait dans la Gazette, tous ces hommes et ces femmes trop crédules à qui il arrivait malheur.

Il n'avait pas bu grand chose, pourtant. Juste un hydromel en attendant Amelia.

Mais ça avait suffi, à n'en pas douter.

La boisson avait eu un goût légèrement plus épicé que d'ordinaire, comme s'il s'était agi d'une cuvée spéciale, chargée des feux de l'été, gorgée de soleil et de gingembre. Il ne s'était pas posé plus de questions que ça. Il était fatigué après sa journée de travail en tant que petite main chez Ollivanders, à porter des cartons et des matières premières ici et là, trier et aider au nettoyage d'une boutique où chaque centimètre carré semblait attirer la poussière. Il avait soif, avait besoin de détendre la tension dans les muscles de ses épaules. Et Amelia finissait son service d'ici une heure.

Il avait commencé à avoir la tête légère une fois le verre fini.

Il lui avait semblé que la température dans la pièce avait augmenté drastiquement, mais un coup d'oeil à la cheminée monumentale lui avait assuré qu'aucun feu n'y crépitait. Les murs du Chaudron Baveur lui avaient soudain semblé se refermer sur lui, l'écraser, là où ils avaient paru accueillants jusque là. Il avait besoin d'air.

Il avait bousculé quelqu'un en se levant, n'avait pas identifié de qui il s'agissait, avait à peine compris qu'on lui conseillait de moins forcer la dose sur l'alcool, que c'était malheureux de voir un jeune dans cet état.

Il avait atteint une porte, avait titubé à l'extérieur. L'air frais avait aidé, mais le soleil lui avait brûlé les yeux. Il avait réalisé que sa peau était couverte d'une couche de sueur, que son cœur battait trop vite. Il aurait pu appeler à l'aide mais aucun mot ne réussit à s'échapper de sa gorge. C'était comme si un adversaire invisible lui écrasait la trachée.

Il fit encore quelques mètres, en s'appuyant sur les murs de pierre d'une allée sombre. Il s'adossa à la surface fraîche, et ça lui fit du bien, au moins quelques instants.

Il haletait, cherchait chaque centimètre cube d'air, luttait pour ne pas perdre connaissance. Tout autour de lui était mobile et inconstant, comme plongé dans du coton, comme s'il était distant du monde, à la fois ici et absent.

Gauwain Robards se laissa glisser à terre en fermant les yeux.
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L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Mar 25 Aoû 2020 - 17:45

Flint écrivait quelque chose sur un parchemin lorsqu'un bruit contre la porte se fit entendre. Il leva les yeux au ciel et invita l'importun à entrer dans la pièce. Un de ses employés entra en compagne d'un de ses clients... qui lui avait acheté un poison la semaine précédente. Il le fixa d'un regard inquisiteur, un de ces regards qui exigeait une explication et peut-être même une excuse. Puis finalement l'employé finit par prendre la parole. “Il dit qu'il n'est pas content du poison.” Gustaf, de son petit nom, n'avait jamais été très friand des mots. Il se contentait de l'essentiel. Perseus posa sa plume sur le meuble devant lui et but une gorgée de son cognac. “Des remords ?” Demanda-t-il pour l'encourager à s'exprimer. Il n’allait sûrement pas le rembourser pour une telle raison. “J’ai empoisonné le mauvais gars. ” Une première insulte fusa dans sa tête, puis une seconde, et enfin une troisième. Décidément, il devrait faire plus attention avec qui il se mettait en affaire. Qui était assez stupide pour se tromper à ce point ? Qu’il maudissait le jour où ses collègues mangemorts avaient compris son don dans la confection de poisons et potions à défaut d’être un duelliste hors pair. “Eh bien ? Si vous en voulez un autre, il vous faudra payer à nouveau.” L’erreur avait été fait après la transaction. Il considérait la moitié des personnes qu’il connaissait comme des vrais trolls. Mais alors, celui-ci détenait le pompon. “Non, je veux le sauver. ” Ah. Il fut presque choqué. La plupart de ses clients n’avait pas plus de morale que lui. Peut-être que celui-ci n’était pas à jeter alors. “Veux pas la mort d’un innocent sur la conscience. ” Comme s’il avait des innocents sur cette planète. Tout le monde était coupable de quelque chose. Toujours. “Ca vous coûtera la double. ” Si les médicomages étaient payés pour sauver des vies, il en méritait tout autant. L’homme sortit une bourse de gallions et la posa sur la table. Il vérifia l’intérieur et fut une nouvelle fois surpris de voir que c’était bel et bien des pièces, des véritables pièces. “Bien montrez-moi où est votre innocent. ”Et sur ce, l’homme hocha la tête et choisit de le guider.

Il avait fallu chercher l’innocent, et autant vous dire que cette quête mangea une partie de sa patience. Mais il se tint tranquille jusqu’à trouver un gars… Par Morgane, c’était un gosse, bien différent de la cible de son client en plus. Non mais quel crétin, je vous jure ! Il s’accroupit devant le gamin.  “Il est en vie. ” Annonça-t-il d’un ton grave. Il était peut-être encore à Poudlard si ça se trouvait. “Emmenez le dans mon bureau. ” Cela signifiait bien entendu la petite maison que son oncle lui avait refilé par testament à l’angle du chemin de traverse et l’allée des embrumes. Perseus ne s’en servait pas beaucoup. Mais ça lui paraissait le lieu idéal pour soigner cet enfant – il avait bien quinze ans de moins que lui. Il fallut transplaner. Impossible de poster ce grand machin sur plusieurs mètres. Même pour un homme baraqué comme Gustaf. Il demanda à son client de ne pas venir avec eux. Gustaf le déposa sur un des canapés en cuir qu’il avait récupéré de son oncle – à vrai dire depuis sa mort, pratiquement rien n’avait bougé. Il lui fallut au moins cinq bonnes minutes pour trouver le remède en question et demanda à son employé de lui faire boire. Et après cela, il fallut attendre plusieurs heures pour que le soin fasse effet. Gustaf partit au bout d’une heure.

Perseus prenait un livre dans la bibliothèque que son oncle lui avait légué, cigare au bec, quand le gosse commença à faire des mouvements. Il prit une minute avant de se diriger vers le garçon et s’installer dans un des fauteuils en face de lui. “Du calme, gamin. ” Dit-il en posant son livre sur la table basse et approchant le cendrier de lui. Il posa son cigare dedans. “Les dernières heures ont été rudes pour toi, mon gars. Heureusement, l’un de mes employés t’a trouvé. T’as bien failli rencontrer la faucheuse. Mais t’en fais pas, tu iras bien maintenant. ” Il se rendit compte que ça commençait à sentir le tabac, peut-être beaucoup trop fort pour un non habitué. Il se décida à ouvrir la fenêtre la plus près. “Tu devais rester assis. Tu veux quelque chose ? Qu’est-ce ça boit un gaillard comme toi ? De l’eau ? Jus de citrouille ?  ” Demanda-t-il tout en regardant dans la ruelle. Il n’y avait pas beaucoup de mouvement à l’extérieur. Un passant ici et là. Il remerciait son oncle de ne pas avoir vécu dans l’allée des embrumes. Même si le casino y était situé, il n’aimait pas ces lieux. Loin de là.
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Mar 25 Aoû 2020 - 20:23

Il ne savait trop comment il avait réussi à rentrer, mais il était de retour. Ni à Saint Davids, ni à Poudlard, une porte qui n'était ni encore familière, ni tout à fait étrangère. Faite de bois noir, un peu usée, simple et solide. Un endroit rien qu'à lui. Rien qu'à eux...

La poignée était souple et légère dans sa main. La porte s'ouvrit comme dans un rêve. Et Amelia était là, souriante, lui tendant la main, tandis qu'une voix d'enfant lui parvenait de l'arrière de l'appartement, l'appelant dans un rire.

Il allait se baisser pour l'attraper au vol, le faire tournoyer haut dans ses bras, quand les flammes le rattrapèrent, dévorant d'abord les murs, puis les meubles qu'ils avaient choisi ensemble. Il n'eut pas le temps de crier ; comme un feudeymon, elles se jetèrent voraces sur la petite silhouette, et avant qu'il n'ait réagi, elles lui arrachèrent Amelia, cruelles, sans lui laisser une dernière étreinte. Alors, seulement, elles se mirent à dévorer sa peau et ses yeux et sa chair, jusqu'à ses poumons, les emplissant d'un air brûlant qui était la fin de toute chose.

Il hurla.

Il mit un instant à comprendre que les flammes avaient disparu, que son corps était intact, qu'il ne se trouvait pas au milieu de ruines et des cendres de ce qui fut chéri.

Il était... Il regarda frénétiquement autour de lui, sans reconnaître ni les lieux, ni l'homme assis en face de lui, calme et serein. Haletant, Gauwain le dévisagea en essayant de comprendre ce que le type lui racontait. Rencontrer la faucheuse... ? Qu'est-ce que- Il avait failli mourir ?

Il voulut prendre une inspiration, mais il lui sembla respirer de la fumée pure. Il partit dans une quinte qui lui déchira les entrailles, et dut attendre que son corps se calme avant de bouger.

L'homme sembla comprendre le problème, et tranquillement, lui apporta un peu d'air frais. Cernunos bénisse l'air et le vent et tout ce qui apporte de près ou de loin de la fraîcheur. A moitié conscient, il ne chercha pas à discuter les instructions de l'homme mais tenta tout de même de s'asseoir, au moins ça. Cette action toute simple lui demanda un effort non négligeable ; il grimaça en se redressant, chaque crispation dans ses muscles semblant réveiller des points de chaleur insupportable, comme si son sang venait seulement d'arrêter de bouillir, et que le moindre mouvement ne faisait que réactiver le brasier. Qu'est-ce qu'il faisait ici ? L'endroit était poussiéreux mais cossu ; il était certain de n'être jamais venu ici auparavant. Et d'abord... Ici, c'était où ?

Il se rappelait... Il se rappelait avoir été au Chaudron Baveur, s'être senti mal après avoir bu un verre et... Le reste était flou, comme un rêve. Il avait été dans une demi-conscience mais on ne l'avait pas laissé sur le pavé, n'est-ce pas ? Il avait l'impression de se souvenir d'avoir été transporté, même si chaque contact était une agonie...

Il voulut lui demander plus de détails, mais sa gorge le brûla quand il voulut parler. Il ne réussit qu'à croasser un maigre « de l'eau... ». On verrait pour la politesse quand il n'aurait pas l'impression qu'on lui raclait la trachée au papier de verre.

En attendant l'apaisement d'un liquide frais, il se força à articuler les autres points les plus pressants.

« ...vous êtes qui... ? Je suis... où ? Qu'est-ce qu'il- »

Il eut une grimace de douleur et se décida à arrêter de vocaliser pour l'instant. De toute façon, d'après ce que pouvait en juger Gauwain, l'inconnu n'était pas une menace. Il était bienveillant, même. Et si le jeune homme comprenait correctement... il lui était venu en aide, n'est-ce pas ?

Une pensée lui vint soudain, et il porta vivement la main à sa poche arrière, vérifiant si sa baguette s'y trouvait toujours, ou si on l'avait désarmé.
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Jeu 27 Aoû 2020 - 22:33

La mort n'était pas quelque chose qu'il craignait, mais pour un jeune homme, ce devait être effrayant. Un petit jeune tout juste sorti des jupons de sa mère, qui essayait de trouver sa voie. Toujours à la fenêtre, Flint observait les passants des deux rues qui se croisaient. Quelle horrible vue ! Son appartement en étage donnait sur un parc. Bien mieux à son humble avis. Cette maison de ville avait au moins le mérite de le rapprocher du casino de son père à défaut de lui servir réellement. La petite voix du garçon le ramena à la réalité, à cette fin de journée compliquée, à Gustaf et évidemment à son idiot de client. Il alla chercher un vert et une cruche d'eau métallisée afin de déposer l'ensemble sur la table basse. Son oncle lui avait bien évidemment légué un service en crystal qu'il n'utilisait guère. Il trouvait cela absolument ridicule. Premièrement, cela pouvait se casser facilement. Deuxième, Perseus n'aimait pas étendre de trop sa richesse, probablement parce qu'il était radin... Bref, après cette interlude et quelques secondes de réflexion, il servit au garçon de l'eau, mais ne lui mit pas non plus le verre dans les mains. Faire du babysitting trop peu pour lui. Il prit son cigare, le livre et le cendrier et se dirigea vers le bureau non loin de là pour fumer en paix sans emmerder son invité - un invité forcé évidemment.

Tu ne connais pas mon nom ? ” Demanda-t-il en haussant les sourcils. Il aurait pu être vexé si le gamin n'avait pas traversé des heures aussi douloureuses. Il avait son égo quand-même. “Je m'appelle Perseus, mais je préfère Flint. ” Il n'y aurait eu aucun intérêt à mentir de toute façon. Il avait vu son visage, et il lui suffisait de tomber sur un de ses livres pour associer un nom à son visage. Puis, il l'avait sauvé. Sans lui, il serait mort... Bon, on pouvait débattre sur le fait qu'il s'était retrouvé dans cette situation en partie à cause de lui. Mais la culpabilité et Perseus Flint, ça faisait deux. “Nous sommes quelque part sur le chemin de traverse. On voit la banque de Gringotts d'ici. Tu pourras facilement t'y retrouver en partant. ” Il ne lui arrivait pas souvent de sauver des gens, au contraire, il les laisser bien volontiers mourir si cela pouvait sauver sa peau. Mais ce gosse ne lui semblait pas entièrement stupide... Ou du moins, on pouvait faire quelque chose de lui. Il l'espérait. Il posait des questions pertinentes... déjà. “Et toi ? Il faut que je t'appelle comment ? Je peux rester sur gamin si tu préfères cela dit. Mais t'as quoi... 17 ans ? A cet âge là, je n'aimais pas être pris pour un gosse. Donc, je doute que ça te convienne.  ” M'enfin Perseus n'avait jamais été doué pour déterminer l'âge des gens. Surtout les adolescents. Ça changeait si vite. Tout d'un coup, ils prenaient 10 centimètre, leur voix muait et des boutons leur poussaient sur le visage. Bref une horreur. Si ça se trouvait ce pauvre garçon, il avait 25 ans et Flint s'en rendait même pas compte.
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Ven 28 Aoû 2020 - 15:33

Dire que de certains dépensaient des fortunes pour du vin ! Alors que de l’eau, quel miracle ! Il aurait pu boire directement à la cruche, mais son sauveur lui avait servi un verre… Gauwain le porta à ses lèvres en tentant de ne pas le renverser, malgré sa vision qui se troublait par moment. Dès la première gorgée, il lui sembla revivre. Toussant lorsqu’il voulut boire avec trop d’empressement, il se versa verre après verre, d’une main qui tremblait un peu trop, et chaque gorgée lui donna l’impression d’apaiser le brasier, de le reconnecter au monde, jusqu’à ce que la cruche soit vide, et qu’il retombe en arrière, contre la banquette.

Ouais, bon… c’était pas sa meilleure journée.

Son hôte ne paraissait pas troublé, engageant la conversation tout en continuant à fumer ; les volutes du cigare emplissaient la pièce, malgré la fenêtre ouverte, d’un parfum plus lourd et plus terreux que celui du tabac que Gauwain avait déjà respiré. Le jeune homme s’efforça de calmer sa respiration, pour ne pas se griller les poumons à nouveau.

« Perseus Flint… ? »

Le nom lui évoqua quelque chose, mais ça paraissait incongru, improbable. Et pourtant… Il releva les yeux vers l’autre sorcier, détaillant son visage avec plus d’attention – Merlin, oui, effectivement, il connaissait ce visage, pour l’avoir aperçu chaque fois qu’il avait posé son livre de chevet de l’été dernier. …Est-ce que tout ça était réel, ou est-ce que Gauwain était encore complètement dans les vapes, son cerveau brodant autour d’informations glanées ici et là dans ses souvenirs ou ses espoirs ?

Mais il parvenait à lire les titres de couvertures, autour de lui : il avait appris en cours de Divination, lui semblait-il, qu’il était extrêmement rare de pouvoir lire dans un rêve. Et puis… la sensation de l’eau avait paru réelle, comme celle du cuir du canapé. Ou sa baguette, sagement coincée dans sa poche arrière.

« ….celui d’Alexan Peverell ? »

Tout ça paraissait surréaliste. Il écouta les explications de l’homme en ayant l’impression d’être en dehors du monde, entendant les mots sans vraiment comprendre, du moins jusqu’aux questions de l’écrivain. Gauwain sentit son visage s’échauffer, pour des raisons totalement différentes cette fois-ci.

Avec une grimace, il se força à se redresser à nouveau, et à paraître aussi en contrôle de lui-même que possible, malgré son cœur qui se remettait à battre plus vite et les tâches sombres apparaissant dans son champ de vision, malgré le vertige et la nausée qui le prirent soudain. Les merveilles dont on se rend capable, par fierté mal placée…

« Je- Je m’appelle Gauwain. Robards. J’ai- j’ai lu votre livre et huh… J’ai dix-h- …je vais sur mes dix-neuf ans. »

Il tenta de donner du sens à toute la situation, sans y parvenir. Il se trouvait chez un auteur dont il avait dévoré les enquêtes, l’été dernier. Sur le chemin de traverse. L’auteur en question l’avait recueilli. Sauvé ? Et il avait failli mourir. Comme ça. Sans avertissement.

Il releva les yeux vers l’auteur, incertain.

« …Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui m’est arrivé ? »

Si c’était un rêve enfiévré, l’homme se changerait en pitiponk et lui dirait que Gauwain avait été mordu par une licorne magique. Et alors, il saurait qu’il lui fallait se réveiller. Parce que pour le coup, il était sans doute toujours quelque part, en train de crever.
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Ven 28 Aoû 2020 - 20:21

Fumer le cigare et la cigarette n'avait pas toujours été une habitude de Perseus Flint, tout comme vendre des poisons. Avant de devenir un mangemort, il avait été un journaliste compétent, qui essayait de démarrer une carrière en tant qu'auteur, sans réel problème, vivant sa vie. Désormais, quatre ans plus, il se retrouvait à rendre des services pour une petite fortune, mais cela le mettait toutefois en danger. Il était certes un écrivain à succès maintenant, mais il se retrouvait avec des actions qu'il n'avait jamais désiré dans le casino de son père. Ce jour-là, c'était vraiment la cerise sur le gâteau, il avait dû soigner un gosse à cause d'une erreur d'un client... Même pas sa faute. Enfin en théorie. Finalement, il écrasa le reste de son cigare dans le cendrier et entendit la voix du gosse répéter son nom... Quelques instants plus tard, il énonça le nom d'un de ses personnages fictifs. “Tu as lu mes nouvelles policières ? Ce ne sont pas mes meilleures histoires, mais je suis content de voir que tu sais quelque chose de moi. ” Même si c'était un personnage fictif aussi ennuyeux d'Alexan Peverell. Il l'avait appelé ainsi en homme du conte des trois frères. Comme tout amoureux des mythes et légendes, les rumeurs sur les reliques de la mort ne lui avaient pas échappé. Evidemment, il avait rapidement su pour les trois frères... Une lignée de sorciers désormais disparue. Il avait trouvé cela idéal pour ses nouvelles. Cependant, Alexan était juste le diminutif d'Alexander. Rien de bien palpitant.

Il arqua un sourcil quand le jeune homme lui révéla son nom... Gauwain Robards. Décidément, ils étaient fait pour se rencontrer. Entre Persée le héros grec mythologique et Gawain le chevalier de la table ronde, neveu du roi Arthur, leurs parents avaient eu la même imagination... c'est-à-dire zéro, aux yeux de Flint. Il scruta son interlocuteur qui s'efforçait de se redresser... fierté masculine. Fierté de gryffondor peut-être ? Ou de serpentard. Les deux maisons se valaient à ses yeux. Ni l'une ni l'autre des maisons ne semblait particulièrement attrayante à ses yeux. “Dix-neuf ans ? Vraiment ? Eh bien... ” Pour un auteur et ancien journaliste qui maniait bien les mots, il ne trouvait pas quoi dire. Il eut juste le besoin de l'observer de plus près. Il se leva à nouveau pour se mettre face à lui, dans un des fauteuils en cuir. Ah oui peut-être. Il avait les joues un peu moins rondes d'un enfant de 17 ans. “Tu vas à l'école supérieure de magie ? On peut y étudier pas mal de choses intéressantes selon nos goûts et préférences, pas comme à Poudlard. J'y ai suivi les options de potions et d'histoire de la magie avant de faire du journalisme. ” Il jeta un coup d’œil à la cruche d'eau qui commençait à se vider petit à petit. Cela lui rappela qu'il devait encore se préparer quelque chose à manger. Avec toute cette histoire, il n'avait même pas dîné.

Il ne savait pas comment expliquer la situation. Il allait devoir déguiser la vérité. “Mon employé Gustaf t'a trouvé non loin du chaudron baveur. Il a cru au début que tu étais ivre, mais il n'en était pas certain. Alors il a paniqué et il s'est avéré qu'il est venu me voir. ” Ça c'était une belle manière de dire ce qui s'était passé. Tous les éléments y étaient : chaudron baveur, Gustaf, panique. “Il se trouve que j'étais excellent en potions, alors il a directement pensé à moi. Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé pour toi, à toi de me le dire. Tu as dû avaler quelque chose qu'il ne fallait pas. Par chance, j'ai trouvé le remède à temps.” Il n'y avait rien de vraiment très rassurant. M'enfin, il était vivant, le plus important n'était-il pas ? Perseus considérait cela comme une sorte de victoire. “Certains te diraient de célébrer ça, mais il vaut mieux que tu te reposes, on arrive bientôt en septembre. La rentrée tout ça, c'est important.” Pour un petit jeune comme lui, avec de l'avenir devant lui. Enfin lui semblait-il.
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Sam 29 Aoû 2020 - 10:51

Gauwain hocha la tête, et le regard qu'il portait sur l'écrivain changea, se teintant sans qu'il le réalise de curiosité et de respect. Il ferma les yeux juste un instant, et se revit l'été dernier, tournant les pages du livre. A la différence d'Amelia, Gauwain lisait peu pour le plaisir ; ses choix d'ouvrages répondaient systématiquement à une utilité, visaient à augmenter ses connaissances en vue des examens. Et il fallait reconnaître que sa bibliothèque était beaucoup moins fournie que celle de se petite amie.
Les aventures d'Alexan Peverell avaient été à la frontière : il avait trouvé ces péripéties intéressantes, avait aimé le héros et s'était facilement imaginé à sa place. Et puis...

« C'est un bon entraînement, de lire ce genre d'enquêtes. »

Il rouvrit les yeux, sans détailler plus et sans réaliser que certains avaient eu des problèmes pour des aveux moindres que celui-là. Lui qui s'était montré prudent à Poudlard, qui avait eu l'occasion cet été de constater par lui-même à quel point le monde extérieur était devenu plus dangereux, plus mortel... Mais l'homme était un auteur dont il avait apprécié les mots ; quand on avait passé des heures avec les êtres de papier créés par un artiste, comment se dire qu'il ne fallait peut-être pas lui accorder d'emblée sa confiance ?

Il ne prêta pas assez attention aux risques, d'autant que le sujet des études le ramena en terrain délicat, et pas pour les bonnes raisons. S'il répondait qu'il se préparait à intégrer le cursus préparatoire aux fonctions d'Auror, ne trahissait-il pas qu'il ne pouvait pas avoir 19 ans ? L'auteur allait forcément remarquer son petit arrangement avec la vérité.

Aussi, il opta pour un hochement de tête et un très neutre :

« Cursus d'Auror. ….vous vouliez être journaliste ? Pourquoi vous avez pas suivi cette voie ? »


Il récupérait petit à petit ses neurones, notant distraitement que potions, histoire de la magie et journalisme, représentaient des choix très éclectiques. Mais aussi des choix à même d'intéresser des personnes de son entourage...

Et en parlant de son entourage...

Il écouta le récit de l'homme, sourcils froncés. Il supposa qu'il devait remercier le fameux Gustaf ; il imaginait facilement quelle avait dû être la panique de l'homme, pour avoir vécu un moment comparable. On prenait des choix particuliers, lorsqu'on devait s'en remettre à ses réflexes et à son instinct ; …après tout, Gauwain avait amené la femme agressée à Sainte Mangouste, sans son enfant. Une partie de son esprit buta là-dessus.

« Il a pas voulu m'emmener à Sainte-Mangouste ? »

Enfin il devait déjà s'estimer heureux, sans doute, que quelqu'un se soit préoccupé de son sort, et qu'on l'aie amené à quelqu'un en mesure de le sauver. Il grimaça intérieurement en se rendant compte que sa question pouvait paraître cavalière, et adressa un sourire de reconnaissance à l'homme. Malgré ses traits pâles et fatigués, il était en vie.

« Je suis désolé des embêtements que je vous ai causés.... J'ai eu beaucoup de chance que vous puissiez m'aider, j'ai l'impression. Je- J'ai une dette envers vous que je vais avoir beaucoup de mal à rembourser. »

On appelait ça une dette de vie, non? Quand un sorcier en sauve un autre... Il n'avait pas imaginé devoir un jour son existence à quelqu'un d'autre, et cela lui donna le tournis. Comment on s'acquittait d'une dette pareille, au juste?

Il fouilla dans ses souvenirs directs, pour essayer d'apporter ses propres informations au récit de l'auteur.

« J'étais au Chaudron Baveur, je suis sûr de ça... …Je buvais un hydromel, en attendant quelqu'un. »

Avant même qu'il puisse se rappeler que la boisson avait eu un goût trop épicé, ses yeux s'arrondirent et son cœur manqua un battement. Oh Sainte Mère de Toutes les Vélanes.

Il attendait quelqu'un.

Amelia.

« …je suis resté inconscient combien de temps ? Il est quelle heure ?? »
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Lun 31 Aoû 2020 - 1:53

Ecrire des enquêtes n'avait décidément pas été son expérience favorite. Il s'était renseigné auprès d'un auror et inspiré de ses propres aventures en tant que mangemort à rédiger tout son blabla. Il comprenait l'esprit d'un tueur... Il en fréquentait énormément. Et même s'il ne l'admettrait jamais - au grand jamais - il en était un lui-même. Il roula des yeux à la remarque du garçon. Un bon entrainement ? Il se gratta un sourcil pris d'incompréhension. Il y avait deux solutions : soit il prenait trop au sérieux ses livres - et là c'était inquiétant - soit il voulait être auror. Et là, Flint n'était pas certain de se réjouir de l'avoir sauvé.“Il existe des auteurs bien meilleurs que moi dans ce domaine. ” Il ne saurait pas en citer.. sur le moment, notamment parce que ce n'était pas réellement son genre de prédilection, même à lire. Il enrichissait son esprit d'aventures mythologiques, histoiriques et chevaleresques. Il trouvait dans sa propre vie des muses, des exemples qu'il réutilisait dans ses histoires. Il observa la table basse et le jeune homme installé sur son canapé en cuir. Quelle situation impromptue. Même pour lui, il n'aurait jamais anticipé un tel moment, une telle discussion. Pourtant, il demeurait de marbre et se faisait sympathique. Il essayait d'endormir ses doutes et craintes, et surtout sa méfiance. Cela semblait fonctionner, il fallait dire. Gauwain lui révélait tout un tas de choses sur lui, sa personnalité, sa vie en général. De son côté, Perseus mentait sans vergogne et ne disait que des choses qu'il trouverait bien facilement sur ses livres - une petite biographie - ou d'autres écrits qu'on avait pu faire sur lui. “Auror ? Tu suis le chemin de ton homonyme, je vois. ” Un chevalier dans toute sa splendeur : courtois, courageux, vaillant, mesuré et fort... Au point d'être un exemple pour toute la cour du roi Arthur. Un chevalier qui lui donnait la gerbe. La dame du Lac, Morgane et Mordred avaient toujours été ses personnages préférés de la légende Arthurienne. “Je l'ai été. Pendant plusieurs années. ” Une décennie presque.

Discuter de son passé, de sa carrière n'était pas vraiment un problème à ses yeux, mais il laissait à Gauwain l'occasion de mener la conversation. Et les différents sujets lui semblaient cohérents. Il arqua toutefois un sourcil à la question sur Saint Mangouste. Ah... voilà une question à laquelle il n'avait pas pensé. Il ne lui restait plus qu'à tisser un petit mensonge crédible. “Il ne parle pas très bien l'anglais. J'imagine qu'il a préféré s'adresser à quelqu'un qu'il était certain comprendrait. C'est difficile d'avoir le réflexe de se diriger aux autorités quand on ne connait pas bien la langue. ” Oh en vérité, Gustaf parlait très bien l'anglais. Il était juste pas très causant, voilà pourquoi certains semblaient pensé qu'il ne comprenait pas tout ce qu'on lui disait. Mais voyez-vous son employé - son bras droit en vérité - pigeait tout et se rappelait de tout. Un véritable éléphant. “Une dette ?” Répéta-t-il surpris. Mais de quoi il parlait là ? Même Perseus ne parvenait plus à le suivre. Et pourtant, il était suffisamment intelligent pour cela. Puis il ne voyait pas vraiment comment un gamin de 19 ans - c'était ce qu'il disait ! - pourrait l'aider. Quel service ce gosse pouvait bien lui donner en échange de sa vie ? Oh son père ne manquerait pas d'imagination. Il n'était pas très malin, mais lorsqu'il s'agissait d'être diabolique, il ne manquait pas d’ingéniosité. “Tu ne me dois rien. Contente toi de vivre ta vie, veux-tu ?” Il avait déjà trois employés et un elfe de maison à sa charge, dépendant de lui. Il ne voulait pas se retrouver avec une autre responsabilité sur le dos. Que Morgane la sauve de cela.

Il écouta le récit - le très bref récit - de Gauwain. Il avait attendu quelqu'un. “Ah ? Une copine ?” Evidemment, c'était cela. Quel garçon de cet âge n'en profiterait pas pour courir les jupons ? C'était l'évidence même dans son esprit. A cet âge, il se démenait dans des études de journalisme et gérait sa petite sœur de 11 ans. Une cracmol que son père avait décidé de rejeter et dont Perseus avait choisi de prendre soin malgré son jeune âge. “Quelques heures. Il doit être 22 heures maintenant. Tu veux envoyer un hibou à cette personne peut-être ?” Sans attendre de réponse, il se leva pour farfouiller dans le bureau de son oncle. Il lui avait semblé voir du papier à lettre et une plume la semaine passée. Il ouvrit un tiroir, puis un autre jusqu'à dénicher ce qui l'intéressait. Et après, il ramena à Gauwain le nécessaire à lettres.  “Tiens vas-y.” Dit-il comme pour l'encourager. C'était un exercice assez simple pour Perseus. Il serait capable d'écrire de longs courriers.
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Lun 31 Aoû 2020 - 13:55

Le jeune homme ne perçut malheureusement pas le changement dans le regard de l’autre homme, la façon subtile dont son éclat changea ; la façon prudente dont il conduisait cette danse.

Du point de vue de Gauwain, tout cela paraissait encore un peu surréaliste, même s’il reprenait petit à petit pied dans le réel. Il n’était pas un lecteur assez acharné pour se lancer dans des recommandations à l’égard d’un auteur confirmé, aussi se contenta-t-il de protester spontanément :

« Vos histoires étaient bien construites et- J’ai bien aimé votre héros. Il est attentif aux détails. Il est futé… »

Et en cet instant, c’était une qualité qu’il lui enviait. Ses pensées étaient encore un peu embrumées, aussi il comprit avec un temps de retard l’allusion à la Table Ronde. Finalement, prenant ce commentaire pour une forme d’approbation, il sourit, hochant la tête :

« C’est une sorte de… de tradition familiale du côté de mon père, j’ai jamais trop su pourquoi. »

Le nombre de questions auxquelles on n’obtenait jamais de réponses, dans la vie… Comme l’origine de cette tradition, que lui-même respecterait sans doute. Ou les raisons ayant poussé l’écrivain à troquer la carte de journaliste contre le costume d’auteur à succès… Sans doute avait-il bien fait, considérant le succès qu’il avait rencontré ? Sans avoir lu toute sa bibliographie, Gauwain avait vu plusieurs fois son nom en devanture de Fleury & Botts, il en était à peu près certain.

D’autres interrogations en suspens trouvèrent en revanche une certaine forme d’explication. Il lui sembla confusément que quelque chose dans tout cela était étrange ; il fronça les sourcils mais hocha la tête néanmoins. Il écouta les conseils de l'homme, qui refusait de reconnaître toute forme d'obligation à son égard. Vivre sa vie...? Oui, Gauwain pouvait faire cela, bien sûr. Il hocha la tête, pour tranquilliser l'écrivain. Il allait utiliser cette seconde chance, bien sûr ; faire quelque chose de sa vie ; ne pas renoncer avant d'avoir accompli quelque chose en tant qu'Auror.

Accessoirement, même si Perseus Flint était trop désintéressé ou trop noble d'âme pour accepter que Gauwain le remercie, il n'en serait peut-être pas de même du dénommé Gustaf... Cependant, à présent, il y avait plus pressé.

Il hocha la tête distraitement à la question de l’autre homme, concernant l'identité de la personne avec qui il avait rendez-vous, tandis que son esprit lui fournissait quantité d’images concernant Amelia, attablée au Chaudron Baveur, passant du calme à l’agacement. Et ensuite… ? S’était-elle inquiétée ou énervée ? Il grimaça un peu plus en apprenant l’heure ; le hibou était indispensable, même s’il ne suffirait pas.

« Oui, merci… Elle a dû se demander ce qui se passait. Soit le Ministère entier est à ma recherche à l’heure actuelle, soit… je suis présentement célibataire. »

Il accompagna cette plaisanterie d’un rire qui sonna faux à ses propres oreilles, lui écorchant la trachée au passage et le convainquant de s’en tenir à plus de sérieux. L’auteur lui tendit un nécessaire à courrier, qu’il accepta en essayant de rassembler ses pensées. Gauwain avait tendance à être efficace dans ses correspondances, à s’en tenir au nécessaire. La plume chargée d’encre planait au-dessus du papier, sans l’égratigner. Le jeune homme lança un regard à l’écrivain, comme s’il avait besoin d’un second avis, ou d’une inspiration.

« ‘Je ne t’ai pas posé un lapin, j’étais à moitié mort’… Quelles sont les chances qu’elle me croie sur parole ? »


Est-ce que c’était une situation courante dans le monde sorcier, et dont personne ne lui avait jamais fait part ? Il n’avait pas souvenir de son père arrivant en retard pour un dîner en famille pour cause de mort frôlée, pour des motifs flous.

Il reposa la plume.

« …il vaudrait mieux que je lui explique en personne. »


Il tenta de se relever et vacilla. Etait-il en état de transplaner ? Il se sentait… à moitié en état. Est-ce qu’il risquait d’être désartibulé ? Est-ce qu’il pouvait transplaner jusqu’à Amelia puis à Sainte Mangouste ?
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Mer 2 Sep 2020 - 14:49

Perseus aimait parler de ses livres. Il pourrait le faire durant toute une heure et bien davantage... enfin cela dépendait évidemment des questions. Il en avait entendu des embarrassantes, des ennuyeuses “Etes vous féministe ? ” demandaient certains avec d'autres variantes. Au gré de ses livres, on lui associait tellement de qualificatifs, dont certains étaient complètement à côté de la plaque. Le commentaire de Gauwain le fit doucement sourire, et peut-être même rire. “J'ai rencontré un auror à l'époque. Il est parti à la retraite depuis, mais il m'a raconté des anecdotes qui m'ont bien servi.” Pour une fois, il racontait la vérité à ce brave garçon. Flint n'aimait pas mentir. Pour ainsi dire, il détestait cela. Pour autant, avec l'écriture de fiction, ceci était devenu non pas une obligation, mais une seconde nature. Qualité fort pratique dans ses affaires illégales. Il savait bluffer comme tout auteur ou mangemort. Certains écrivains essayaient de transmettre du réalisme dans leurs histoires et disaient mettre beaucoup d'eux-même dedans. Et si quelque part, il leur donnait volontiers raison, il savait qu'il ne lui était pas difficile de jouer la comédie devant les fans et journalistes. Une société de faux semblants voilà ce qu'il avait trouvé. Quand était-il lui-même ? Là était toute la question. Avec son elfe de maison peut-être. Il fallait faire avec. Il eut un sourire un coin à la deuxième informatiion. Voilà une autre chose qu'il ne comprenait pas : les traditions familiales. Il s'était opposé à toutes ou presque : prendre la relève du casino, épouse une fille de sang pur, travailler au ministère et bien d'autres choses encore. Seule ombre au tableau ? Le fait d'être un mangemort. Une décision qui le hanterait sans doute toute sa vie. Il observa son invité avec attention. Ce dernier semblait lui faire confiance. Et pourtant, il ne devrait pas... “Si c'est ce que tu veux vraiment faire, je te souhaite de réussir.” Vraiment ? Flint aurait presque voulu le secouer en vérité. Mais c'était qu'un gosse. S'il voulait faire plaisir à papa et maman...

Il fut ravi de voir que Gauwain ne le questionna pas sur cette dette dont il avait parlé précédemment... Gustaf s'en ficherait bien aussi. Il n'avait fait que le porter. Mais Perseus supposait qu'il accepterait avec un hochement de tête. Oh ça ne leur arrivait pas souvent de sauver des vies, leur business avait plutôt le but contraire. Mais quand l'occasion se présentait de faire bien voir, il la saisissait au grand vol. Comme c'était le cas ici. “J'imagine...” Avait-il eu seulement une petite amie qui ferait cela ? S'inquiéter au point de contacter le ministère ? Sans doute pas ou alors il s'y aurait accroché longtemps. Mais voyez-vous, il ne croyait pas en l'amour, n'y avait jamais cru et ce n'était pas en discutant avec un jeune homme tout juste sorti de l’œuf, qu'il y croirait. “Ça dépend de la manière dont tu le formules. Il existe bien des manières pour convaincre les gens, encore faut-il bien les maîtriser. ” Il ignorait si c'était le cas de ce garçon. Mais cela ne semblait pas être le cas. “Ce sont celles que j'utilise à l'écrit.” Lui proposait-il son aide ? Lui-même ne le savait pas. Et il ne voulait pas répondre à cette question. Il supposait en effet que le dire à l'oral serait plus simple... pour n'importe quel individu qui ne maîtrisait pas les mots aussi bien que lui. Il roula des yeux. “Je ne connais pas ta copine... mais je n'ai jamais rencontré de fille qui soit ravie de voir son petit ami dans un état comme le tiens débarquer chez elle.” Evidemment. Bon dans tout ça, Perseus reprendrait bien un cigare. Mais vu comment Gauwain avait réagi la dernière fois, il devrait se faire violence. “Il vaut mieux que tu restes assis. Tu veux à nouveau de l'eau ?” Sans doute, s'il avait été un meilleur hôte, un hôte moins radin, il aurait pu lui proposer de manger aussi. Cela viendrait peut-être plus tard, si le gosse lui révélait avoir faim.
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Jeu 3 Sep 2020 - 22:23

Comment accrocher l'attention de Gauwain Robards, leçon numéro 28.

Tête embrumée ou non corps à demi en était ou pas, il y avait de ces mots qui mettaient dans les yeux du jeune homme un éclat digne de celui des étoiles. Le premier de la liste était LE mot de 5 lettres, en A : « Qui est indispensable au fonctionnement de la société sorcière ».

Non, pas celui-là. L'autre.

« Un Auror ? Lequel ? Scamender ? Crickerly ? Non, Forsters, peut-être ? »

A un Soirée Quizz sur la thématique du Département de la Justice Magique, dans n'importe quel pub, Gauwain aurait aisément emporté la mise. D'autres devenaient des puits de science sur les joueurs de Quidditch.

« Alors les enquêtes de votre livre, elles étaient inspirées de faits réels ? Ils s'y sont pris comme Alexan Peverell, à l'époque ? »

Ces histoires lui avaient donné l'impression d'avoir un pied dans la place. Ce qu'il aurait donné, pour apprendre d'un Auror retraité ! Mais les amis de son grand-père n'avaient pas fait partie des corps officiels. Qu'à cela ne tienne. Il allait gagner sa légitimité et intégrer cette élite.

….s'il ne décédait pas d'ici là, bien sûr.

Il adressa un sourire de reconnaissance à l'auteur, pour ses vœux de réussite, et se sentit fier comme un hippogriffe d'avoir reçu telle bénédiction. Qui sait, peut-être un jour serait-ce Gauwain, qui donnerait à Perseus Flint des anecdotes à même d'inspirer un livre... ?

Encore fallait-il qu'il règle ses problèmes actuelles. A commencer par un check-up de son état physique... ….et rétablir le contact avec sa petite amie. Il grimaça, tapotant le parchemin du bout de sa plume. Perseus Flint, il fallait s'y attendre pour un écrivain, délivrait des conseils plutôt sages. Mais la sagesse ne remplaçait pas la connaissance pratique :

« Vous savez... j'ai déjà débarqué chez elle et ses parents, plus ou moins cohérent, avec.... du sang plein mes fringues... Les Bones sont- Ils sont plutôt bienveillants. »

Personne ne lui avait claqué la porte au nez, alors. Quelque part, même si Amelia était furieuse, il n'avait aucun mal à imaginer Mr et Mrs Bones lui ouvrir leur porte à nouveau. La question de l'état de Gauwain était plus préoccupante, néanmoins ; il se sentait alternativement mieux puis plus nauséeux, conscient puis fébrile. Aussi, il n'insista pas, hochant la tête quand l'autre homme lui proposa de l'eau à nouveau. Il se cala dans le canapé, et laissa son esprit dériver légèrement.

Il n'avait pas le sentiment d'être en danger. Pourtant, il lui semblait que malgré les soins de son sauveur, aller voir un Médicomage pour un avis et un suivi complémentaires étaient indispensables.

« Est-ce que vous pourriez m'aider à écrire ce mot ? Et.. et m'amener à Sainte Mangouste ? »

Le jeune homme leva les yeux vers l'écrivain.

« Vous lui diriez quoi ? »
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Lun 14 Sep 2020 - 11:09

Pour un jeune homme qui venait de survivre à un empoisonnement, Flint le trouva bien énergique. A croire qu'en lui parlant d'aurors, il venait de mettre 10 gallions dans la machine et réveiller son intérêt. L'attention ne le dérangeait pas, et il n'était pas mal à l'aise à l'idée de répondre à toutes les questions. Cependant, il ne put s'empêcher de hausser les sourcils. Certains se fascinaient de magie noire ou de musique. D'autres, manifestement, s'intéressaient de très près aux aurors... des sorciers qui passaient de moins en moins pour des héros à croire les sondages. Mais Perseus ne fut ni vraiment surpris ni vraiment choqué. Certains de ses fans lui avaient avoué collectionner des rappeltouts. “Crickerly.” Dit-il dans un hochement de tête. Il avait rencontré ce bonhomme parce que son père avait pesté une fois contre lui. Et l'esprit de contradiction avait fait le reste. Il se souvenait que trop bien de la tête que son paternel avait tiré en apprenant cela. “Oui et non. Il m'a surtout donné des astuces, des gestes et habitudes qu'en tant qu'auror il fait ou a. Mon personnage fait ou dit des choses que Crickerly ferait. C'est ce qui rend réaliste toutes les histoires.” Il était sûr de cela. Dans l'écriture de fiction, il fallait toujours apporter des éléments auxquels les lecteurs pouvaient se raccrocher. Une manière de parler, des tocs, des manies etc. Une façon de procéder. Il avait passé tout au crible avec Alexan. Mais rédiger des enquêtes n'avait pas été simple à chaque fois. Il fallait des intrigues logiques, simples mais complexes. Cela n'avait pas vraiment été son truc. Il n'en récrirait pas d'autres avant bien longtemps... Il s'en était fait le serment.

Tout juste sorti de Poudlard, Flint n'avait pas été certain ce qu'il voulait faire. Il s'était tourné vers des cours en potions et en histoire de la magie avant de se tourner définitivement vers le journalisme une année plus tard. M'enfin, si Gauwain était certain de son choix, tant mieux pour lui. L'auteur s'en fichait bien. Le gamin lui donnait des informations toutes plus nombreuses que les autres. Un autre s'en servirait sans doute. Pour lui, elles entraient par une oreille et ressortaient par l'autre. Qu'est-ce qu'il pouvait faire de ça ?  “Je ne les connais pas. Mais l'un d'eux est auror, il me semble.” Le fils... le père ou le grand père, il ne savait pas trop. Mais cela ne l'intéressait pas réellement. Il se releva doucement pour aller chercher une autre cruche d'eau. Combien y en avait-il dans cette fichue maison ? Lui-même l'ignorait. Il n'avait pas réellement pris la peine de faire l'inventaire. Même loin, il l'entendit poser ses questions... Il voulait aller à Saint Mangouste. Il devrait trouver une solution pour cela également. Il pouvait certainement le déposer à l'hôpital et discuter avec les infirmières vite fait pour montrer patte blanche.. ou inventer une histoire pour berner le médicomage également. Le voilà en difficulté, mais il n'allait pas paniquer pour si peu. Il trouvait toujours un moyen de s'en sortir. Ce ne serait pas la première fois.

Quand il revint, Gauwain lui demanda ce qu'il dirait à sa place. Il déposa la cruche sur la table basse et s'installa dans le canapé en face de lui. “Eh bien cela peut paraître simpliste, mais je lui dirais la vérité. ” Il s'en fichait un peu si elle le quittait. L'amour, il n'y croyait pas une seconde... ce genre d'amour en tout cas. Ça n'avait aucun sens. “Elle doit bien savoir quand tu lui mens. Autant être le plus authentique possible tout en faisant appel à ce qu'elle sait de toi.” C'était tout à fait possible d'allier mensonge et authenticité. Mais ce n'était manifestement pas ce qu'il lui demandait. “Les sentiments sont tout aussi importants que la vérité. Puis si tu ne lui as jamais posé un lapin auparavant, ce devrait jouer en ta faveur.” Pour un homme qui ne croyait pas en les relations amoureuses, Perseus, il donnait des conseils logiques. Mais voyez-vous, quand on passait son temps à écrire toutes sortes d'histoires, on finissait par saisir les sentiments humains... ou tout du moins la plupart.
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Mer 16 Sep 2020 - 16:05

Crickerly ! Il l’aurait parié ! Le vieil Auror paraissait moins sauvage que d’autres (ou les sorts de confusion reçus lors de la dernière attaque à laquelle il avait participé avaient fait plus de dégâts qu’il n’y paraissait). Gauwain retomba contre le canapé, avec l’air de celui qui vient de se faire un bon shoot de sort d’allégresse : ainsi, il ne s’était pas trompé ! Sa lecture estivale avait bien été, au-delà qu’un divertissement, une forme d’entraînement, digne d’un manuel ! Il en souriait encore, lorsqu’il s’entendit commenter, d’une voix distante :

« Vous devriez écrire un deuxième tome… et demander à ce qu’il soit mis au cursus de l’EMS… »


Il avait peut-être frôlé la mort et il n’était sans doute pas au maximum de ses capacités, mais il réussissait tout de même à avoir de bonnes idées. Des idées formidables. Est-ce que ça n’était pas une idée formidable ? Ca boosterait les ventes de l’écrivain, à n’en pas douter, et ce serait une lecture obligatoire aussi utile que plaisante. Lui en tout cas allait relire au minima le premier volume des aventures d’Alexan Peverell. En prenant des notes. Ca vaudrait bien un cours en amphi, s’il-

Il rouvrit les yeux à la remarque de l’écrivain sur les Bones, ne réalisant qu’à cet instant qu’il les avait fermés, qu’il s’était laissé aller un instant à s’imaginer ailleurs, dans sa chambre, en train de lire, ou dans un amphithéâtre mystérieux et empli de silhouettes sombres. Il mit quelques secondes de trop à localiser l'écrivain dans la pièce, comme si son cerveau était parasité par des joncheruines.

« …son grand frère. Je ne l’ai pas rencontré, encore, mais… elle l’admire beaucoup. »


C’était la version polie-et-la-moins-amère-possible pour dire que sa petite amie ne s’en remettait pas à lui pour assurer sa sécurité. Il se rembrunit, avant de se rappeler qu’ils en avaient parlé, et que ce n’était pas si simple que ça, et qu’il y avait l’aspect aggravant des crises d’angoisse. …est-ce qu’elle avait eu peur, quand il ne s’était pas montré ce soir ? Est-ce que la peur s’était transformée en autre chose, sans qu’il soit là pour essayer de la rassurer, ou au moins, pour s’assurer que personne ne s’en prenait à elle le temps que la crise passe ?

Sa respiration s’accélérait, et à nouveau il lui sembla être plus connecté au monde, plus en vie, plus réceptif aux conseils de l’écrivain. Oubliant l'eau, il attrapa à nouveau le nécessaire à parchemin, saisissant la plume d’une main déterminée, et coucha sur le papier quelques phrases.

Sa missive finie, il la relut, espéra vraiment que Perseus Flint avait avec lui la sagesse des livres. Parce que comme une vague, son énergie retombait à nouveau, et il lui semblait bien que ce n’était pas son meilleur courrier, cependant il n’avait pas tout à fait l’inspiration pour autre chose. Il tendit la lettre à l’écrivain, en grimaçant.

« Et si elle est pas chez ses parents ? »

Bravo, l'aspirant Auror. Pas foutu de se prémunir face à un empoisonnement, pas capable de d'alerter les secours, et pas même en mesure de contacter de façon sûre sa petite amie. En vérité, si Perseus Flint l'avait laissé mourir sur son canapé, personne n'en aurait rien su. Gauwain avait eu de la chance d'être tombé sur un sorcier correct. D'autres en auraient profité, à n'en pas douter. Non seulement Gauwain ne se serait jamais réveillé de cette fièvre, mais on l'aurait trouvé dans un piètre état, dépouillé de tout ce qu'il pouvait avoir sur lui.

Il ferma les yeux à nouveau, prit une longue inspiration.

Quand il les rouvrit, son coeur manqua un battement.

1-2 : "....y a des trucs derrière vous."

3-4 : "....je vois tout en bleu."

5-6 : "....je vois plus rien."


Dernière édition par Gauwain Robards le Mer 16 Sep 2020 - 16:10, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Mer 16 Sep 2020 - 16:05

Le membre 'Gauwain Robards' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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MessageSujet: Re: L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus L'ami de l'homme, puisqu'il le tue... - Perseus 129196351Jeu 17 Sep 2020 - 9:58

Flint n'avait pas de réel grief à l'égard des aurors. Ils faisaient leur job, plus ou moins bien, mais comme dans toutes les professions. Quoique plus les années passaient, plus il semblait penser que ce métier était ingrat. Et c'était un peu Saint Mangouste qui se foutait de la charité. Les sortilèges étaient impardonnables pour une raison, mais en même temps, Croupton avait autorisé à ses charmants petits soldats de les utiliser sans peine. Les jeunes sorciers passaient l'examen de permis de transplanage, les aurors obtenaient le permis de tuer. C'était sans doute hypocrite de la part d'un mangemort et un empoisonneur. Cependant,  il ne prétendait pas travailler pour le bien commun. Ou peut-être que si, d'une certaine manière. “Je suis content que mes précédentes nouvelles t'aient plu, mais je doute que l'ESM apprécie que je demande que mes livres apparaissent dans la liste des ouvrages à lire.” Flatté ? L'était-il ? Pas vraiment. Il savait pourtant que ce n'était pourtant pas totalement incongru de proposer ses services. Il avait de toute façon assez le melon pour faire une telle chose. Mais voyez-vous, Perseus n'avait pas vraiment aimé écrire les enquêtes d'Alexan. “Puis je pense que Crickerly préfère couler des jours tranquilles et profiter de sa retraite. ” Il fallait dire qu'après avoir reçu un impressionnant nombre de cicatrices - à croire que c'était presque un tableau de chasse, une salle des trophées à exposer - il voulait certainement se reposer et ne surtout pas reparler de ses vieilles années. Puis le ministère partait en vrille. Crickerly devait se tirer les cheveux rien qu'en lisant la gazette du sorcier.

Il haussa un sourcil à la réponse du gamin. Alors, c'était le grand frère. Il avait entendu ce nom lors de réunions des mangemorts, apparemment, il emmerdait bien le monde. Un auror qui faisait son travail quoi ! Quelle horreur pour ses compères ! “Les grands frères sont souvent des héros pour leurs cadets. ” Dit-il simplement sans vraiment entendre la pointe de "nostalgie" dans la voix de Gauwain. Il en savait quelque chose. Briseis l'avait toujours vu comme une sorte de héros juste parce qu'il lui avait fait preuve de décence. Il avait ensuite décidé de la prendre à sa charge dès l'âge de ses 11 ans. Il l'avait pratiquement élevée... Alors, il supposait quelque part qu'un auror passait forcément pour un bon samaritain pour une petite sœur impressionnable. Briseis avait toujours été plus réaliste que les autres filles de son âge. Et si l'idéalisme de Gauwain était indicateur de sa génération, il supposait que ça devait être la même chose pour sa copine. Qui se ressemble s'assemble, il parait.

Très honnêtement, il n'avait jamais appris autant de choses sur Gustaf que sur Gauwain en quelques dizaines de minutes. Il voulait être auror pour des raisons familiales et manifestement personnelles. Il avait 19 ans et une petite copine dont il semblait fortement amoureux - c'était possible ça, sérieusement ? - et la famille de cette copine était impliquée au bureau des auros et au ministère. Récapitulatif ? Il savait son projet d'avenir, son âge, sa situation amoureuse... Ce qui était bien plus que Gustaf. Il ne savait même pas si son bras droit avait une petite amie. Il avait jamais vu quiconque entrer dans l'appartement de son employé. “Elle y sera à un moment donné.” Dit-il en haussant les épaules. Il n'était pas forcément investi dans cette histoire, alors il ne faisait que dire des banalités. La gamine finirait bien par entrer chez elle de toute façon. Il récupéra la lettre machinalement. Par tous les dieux, il avait déjà envie d'une clope ou d'un cigare. Vu que son "invité" ne supportait pas la fumée, il s'agissait là d'une bien mauvaise idée.

L'écriture de Gauwain n'était pas particulièrement imposante. Il la trouvait petite ni vraiment jolie, ni vraiment moche. Masculine cependant. Bon au moins, c'était clair, et les mots assez bien formés pour qu'on les lise. Il releva la tête et fit une grimace : voir les choses en bleu ? Alors, là c'était une première. Jamais, il n'avait entendu parler d'une chose pareille.  Ne rien voir semblait cohérent. Voir de points noirs devant les yeux et halluciner... Mais en bleu. Par Morgane, il n'était pas médicomage non plus. C'était quoi ces conneries. Il fit alors la première chose qui lui passa par la tête et attrapa la cruche d'eau bien fraîche - pas glaciale non plus. Et sans crier garde, il renversa une partie de son contenu sur la tête de Gauwain. Cela réveillerait peut-être. Le choc pourrait peut-être le ramener à la réalité et ainsi lui rendre sa vision... naturelle. “Et maintenant ?” Demanda-t-il sans honte...
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