Perseus en vint à se demander quel lien ces deux-là pouvaient bien entretenir. Mais il se ravisa rapidement se rendant compte qu'il n'en avait, en vérité, rien à faire. Ils pouvaient s'entendre comme larrons en foire au point de décuver tous les matins que cela ne lui ne ferait ni chaud ni froid. Cela ne le concernait pas. Ainsi, il transplana avec eux à Londres sans grand entrain. Il rêverait presque de les larguer au milieu de la foule et prétexter plus tard que la charge avait été trop lourde. Mais il n'en fit rien. Il les emmena non loin du Royal Flint Casino. Il ne voyait pas bien ce qu'un gamin comme Gauwain ferait ici, à part boire, rien il l'espérait. Il n'avait sûrement pas assez d'argent pour miser un gallion ou deux, et Perseus surveillerait son frère pour qu'il n'encourage pas l'étudiant à dépenser plus qu'il n'en avait. C'était son jour après tout. Enfin si leur père était dans le coin, Angus se tiendrait convenablement. C'était bien le seul avantage d'avoir un tel père. Un des videurs s'étonna de sa présence ici. “Mr Flint, nous nous n'attendions pas à votre venue ce soir.” Il l'observa un instant. Sa bouche exprimait de la surprise, mais son visage restait tout à fait impassible.  “Moi non plus, Remy.” Il se souvenait son nom. Toujours. Les choses importantes demeuraient gravées au fer rouge dans sa mémoire. Un autre employé se trouvait à l'intérieur pour les accueillir. “Monsieur Flint ! Votre frère est dans les bureaux si vous le cherchez.” Il se retint de dire qu'il n'avait pas besoin qu'on lui inflige cela. Son frère Angus n'était pas le balai le plus rapide qui soit et il finirait par l'emmerder sévère. Quoique... “Des irrégularités ce soir ?” Il n'était pas curieux pour le bien être de l'établissement, plutôt de son argent. “Pas à ce que je sache, monsieur. Dois-je faire réserver une table ?” Il jeta un coup d'oeil à ses deux camarades : un étudiant et un joueur de quidditch. Au Royal Flint Casino ! Cela ressemblait au début d'une farce. “Oui. La table habituelle.” Celle où il se posait pour tout observer, pour montrer qui était le bosse. Perseus ne l'utilisait que très rarement, mais seul un Flint pouvait s'y installer, lui et ses invités. Magnifique. Il était un Flint et il avait deux invités.

Le hochement de tête de son employé lui confirma l'absence de son père. Ce qui ne le dérangeait pas une seconde. Le barmaid posé au bar attendit qu'on lui passe commande. “Donnez leur ce qu'ils veulent. C'est gratuit pour le gamin.” Comme unique explication, il précisa à son "convive" : “Je sais ce que c'est d'être étudiant.” Il l'avait été pendant 4 ans. Si son père ne lui avait coupé les vivres, il n'avait pas été d'une grande aide non plus. A l'époque, il avait aussi eu une soeur à sa charge. Ce qui signifiait des besoins et difficultés bien supérieures à celles que Gauwain Robards pouvait rencontrer. Il ne faisait qu'enrober la vérité. “Laisse, je m'en occupe.” Qu'il dit à l'attention de son employé en attrapant le plateau qui contenait les boissons et surtout ses cigares. Il en aurait bien besoin. Il leur indiqua la table en question qui trônait au milieu de la salle et rapidement, il se saisit de son verre dans une main et de son cigare dans l'autre. “Il y a des jolies clientes.” Mentionna-t-il à Isaac en faisant un geste vers la masse des consommateurs. Oh il y avait du beau monde, dont de nombreuses femmes voulant être séduites. Ce ne serait pas bien difficile pour le mangemort. Et à vrai dire, il doutait sévèrement que Gauwain avait besoin de cela. Pour sa part, il ne toucherait ni aux serveuses - et il comptait bien à ce que les deux les respectent - ni à la clientèle. “A la votre.” Dit-il poliment avant de boire une gorgée de son martini et de sortir un briquet de sa poche pour allumer son cigare. Morgane que cela faisait un bien. Et surtout, cela lui donnait du courage pour la suite. Car Royal Flint Casino ou pas, l'un était toujours ennuyeux à mourir et l'autre un peu trop versé dans la débauche pour lui. A situation farfelue, il choisit un sujet de conversation plutôt bateau. “Si la bière ne te convient pas, il y a d'autres alcools sur la carte. Pareil pour toi d'ailleurs. Je les fais venir des meilleurs producteurs.” Avait-il dit d'abord à Gauwain, puis Isaac. S'il avait été curieux, il aurait pu demander comme ces deux-là s'était rencontrés, mais comme dit plus haut, cela lui importait peu. Les prévenir qu'ils pouvaient changer d'avis était la résultante d'un certain sens de l'hospitalité, parfois feint, inculqué par ses parents.