Don't eat the yellow snow. VESPER. [clos]

Sujet: Re: Don't eat the yellow snow. VESPER. [clos] Mer 27 Mar 2013 - 18:13

Ils tournaient en rond, Eden ne voulait pas parler de sa lettre de « i », ça n'allait surement rien lui apprendre de raconter à Vesper jusqu'au moindre détail du court mot qu'il lui avait envoyé. Il voulait aller le plus rapidement possible à l'essentiel et lui fit une réponse concise.

« Une seule lettre. Seulement ce que je t'ai dit. »

Il cherchait encore comment faire en sorte que Vesper lui raconte toute cette histoire avec Jane sans pour autant attirer ses soupçons. S'il insistait pour qu'elle lui raconte sa version des faits, elle se poserait peut-être des questions sur les raisons de cette requête.

Les pièces du puzzle s'ordonnaient dans sa tête mais pour le moment, il n'avait que les contours et il avait besoin d'en savoir plus, d'obtenir plus d'informations. Ce « i » faisait chanter Prue et Vesper en leur envoyant des lettres. Il les faisait chanter à propos de ce qu'il était arrivé à Jane. Cette histoire fait apparemment culpabiliser les deux filles. Ça ne l'aidait pas vraiment et les questions se bousculaient encore plus dans sa tête qu'avant qu'il ne vienne dans les cachots pour interroger la serpentard.

« Mais parce que... Parce que je m'inquiétais pour Prue. Je pensais qu'on pouvait faire quelque chose contre « i » mais la situation est... compliquée. Je veux aider, Prue. Mais elle m'a raconté ça si rapidement, elle devait avoir besoin de se confier, que je n'ai compris que l'essentiel, tu vois ? »

*Allez, parle, dis ce qu'il s'est passé...*

Que s'était-il passé avec Jane ? Qu'est-ce qui était assez grave pour qu'une serpentard se laisse mener par le bout du nez par un corbeau ? Ce qui les hantait... était-ce la mort de Jane ? Elles ne pouvaient tout de même pas l'avoir tué ? Vesper encore, il voulait bien admettre que c'était possible, après tout elle faisait partie de la maison de Salazar. Mais Prue en aurait été incapable ! Non ?

Sujet: Re: Don't eat the yellow snow. VESPER. [clos] Sam 30 Mar 2013 - 12:09

« Mais parce que... Parce que je m'inquiétais pour Prue. Je pensais qu'on pouvait faire quelque chose contre « i » mais la situation est... compliquée. Je veux aider, Prue. Mais elle m'a raconté ça si rapidement, elle devait avoir besoin de se confier, que je n'ai compris que l'essentiel, tu vois ? » lui répondit Eden, et Vesper porta un main à son front en soupirant. Sa main glissa jusqu'à l'arrête de son nez, qu'elle pinça entre son pouce et son index, tic qu'elle répétait à chaque fois qu'elle était sous pression ou agacée. Là, c'était l'accumulation des deux.
« - Bien sûr qu'elle avait besoin de se confier, voir mourir Jane sous nos yeux ... Je pensais juste qu'elle se confierait à moi, et personne d'autre, après tout il n'y avait que nous deux ce soir là, il n'a toujours été question que de nous deux, je ne comprends pas ... » balbutia Vesper, sentant une pointe au cœur, comme une petite impression de trahison. Ne s'étaient-elles pas juré d'emporter ce secret dans leurs tombes ? Inquiète, l'angoisse la rendait presque paranoïaque.

Malgré tout, si Prue s'était confiée à Eden, ce n'était pas pour rien. Bien sûr, s'il aurait fallu en choisir un, la blonde aurait préféré que la serdaigle choisisse leur ami commun, Regulus. Eden était-il vraiment digne de confiance ? Prue était du genre à foncer tête baissée, avait-elle réfléchi à tout ? Pensé à tout ? Les conséquences que cela pourrait impliquer ?
« - Prue te fais confiance, mais je préfère te prévenir à nouveau, siffla-t-elle entre ses dents, dans un regain d'énergie que l'adrénaline et la peur insufflaient dans sa fragile silhouette, un mot à quiconque de tout ça, et c'est plus « i » qui t'enverra des lettre de menaces mais moi, et cette fois-ci elles se réaliseront pour de vrai ... »

Donc toute cette histoire avait bien un rapport avec la mort de Jane. Mais la voir mourir ne voulait pas dire qu'elles l'avaient tué. Eden n'était qu'à peine rassuré, ça ne voulait pas non plus dire qu'il était sûr qu'elles n'y étaient pour rien. Il voulait lui demander clairement, lui dire qu'il voulait qu'elle lui raconte ce qu'il s'était passé ou qu'il irait voir Dumbledore pour lui dire qu'elle savait la vérité sur la mort de Jane, mais il ne pensait pas oser. Il ne se rappelait d'aucun détail après que le corps de Jane fut retrouvé, rien qui ne l'aide, elle était morte et c'est tout. Ça avait été formulé comme un accident, à l'époque.

« Vous ne pouviez pas garder ça pour vous deux définitivement... Ce que vous avez fait, ce qu'il s'est passé... C'est grave. »

Il n'avait AUCUNE idée de quoi il parlait, il inventait au fur et à mesure, tâtonnant à l'aveuglette. Il avait juste l'impression de foncer droit dans un mur et, assurément, la collision ferait mal. Prue allait lui en vouloir, elle n'était surement pas prête de lui pardonner. Il lui avait promis de ne pas chercher à connaître ses secrets, elle lui avait dit qu'ils étaient amis malgré ça et que ce n'était pas ce qui comptait. Elle n'allait jamais lui pardonner.

Face aux menaces de Vesper qui avait soudainement regagné de l'aplomb, Eden ne parvint pas rester impassible et ne put se retenir de réaliser un léger mouvement de recul. Il avait bien fait de ne pas jouer la carte du chantage avec Vesper. Ses paroles le convainquaient qu'il n'aurait réussi à rien comme ça. S'il n'avait déjà pas l'intention de dire quoi que ce soit à quelqu'un avant ça, il en était encore plus décidé maintenant.

« Je n'ai pas l'intention de trahir Prue. »

Et comme le destin de Prue et de Vesper semblait lié sur cette affaire, ne pas trahir Prue revenait à ne rien faire contre Vesper.

« Vous ne pouviez pas garder ça pour vous deux définitivement... Ce que vous avez fait, ce qu'il s'est passé... C'est grave. » lui dit Eden, et se fut la phrase de trop. La phrase qui fit perdre définitivement toute l'assurance que Vesper pouvait encore avoir en elle. Regardant une énième fois par dessus son épaule, elle attrapa le coude d'Eden et le conduisit encore un peu plus à l'écart, entre deux couloirs. C'est grave ... Bien sûr que c'était grave ! Terriblement grave ! Vesper ne savait plus si elle devait éclater de colère ou s'effondrer en pleurant.
« - Ce qu'on a fait ? Ce qu'on a fait ? Mais justement Eden, on n'a RIEN fait ! C'est ... C'est ... C'est cette imbécile de Jane qui s'est pointée, et orgueilleuse comme elle est ... Était ... Elle a voulu jouer elle aussi au jeu, et au défi qu'on lui a lancé ! répondit précipitamment Vesper dans un flot de paroles qui ne sonnait pas très cohérent, Si seulement elle avait tourné les talons et était rentrée chez elle, mais non, elle a commencé à marcher sur la glace ... Et ce crac, Eden, ce crac ! Il me hante chaque nuit, et je suis sûre que Prue aussi ! » criait-elle presque, avant de tâcher de se calmer, portant une main fébrile à son front.
Bien sûr, dans un moment de vulnérabilité tel que celui-ci, la jeune irlandaise plongeait tête la première dans la crédulité. Il ne lui était pas venu une seule seconde à l'esprit que le serdaigle la faisait parler, alors que Prue ne lui avait rien dit. Le garçon semblait isolé et plutôt digne de confiance - enfin, ça c'était Prue qui le disait -, alors il avait une petite once de confiance de la part de la verte et argent.

« - On pouvait garder ça pour nous et juste pour nous, on devait », dit-elle dans un soupir à fendre l'âme, les yeux rivés sur ses chaussures.
« Je n'ai pas l'intention de trahir Prue. » répondit Eden, et relevant un peu les yeux, Vesper le jaugea quelques minutes. S'il ne comptait pas trahir Prue, alors c'est qu'elle était elle aussi hors de danger non ?
« - Merci alors ... Pour Prue. »

Voilà, Eden avait enfin ce qu'il voulait. Il connaissait le fin mot de cette histoire. Les filles n'avaient pas tué Jane même si elles étaient en quelque sorte responsables de sa mort. Prêcher le faux pour connaître le vrai avait fonctionné avec Vesper et il prenait enfin la pleine mesure de ce que Prudence avait pu lui dire quelques semaines auparavant dans la bibliothèque. Il était loin d'imaginer ce que la blonde de serpentard venait de lui dire. Il avait imaginé mille raisons qui auraient poussé ce ''i'' à envoyer ces lettres et mille façons de réagir en apprenant la nouvelle mais là, il était clairement à court de mots.

« C'était juste un accident... » a-t-il chuchoté, plus pour lui-même que pour Vesper.

Il a baissé les yeux au sol et s'est tourné vers le mur en se passant une main dans les cheveux, nerveux. Ce n'était qu'un accident au fond mais elles l'avaient un peu provoqué et surtout n'avaient rien dit à personne. Le corps de Jane était resté pendant des mois sous l'eau et pendant ce temps, sa famille espérait un miracle ou au moins des réponses. Ils ne connaitraient surement jamais la vérité sur la mort de leur fille mais peut-être était-ce mieux pour eux de la croire simplement noyée après un simple accident. Sauf qu'il ne voyait pas vraiment ce que tous les trois pouvaient faire contre ce ''i'' maintenant, alors qu'il avait tiré les vers du nez de Vesper dans le seul objectif d'aider Prue. Eden devait justement lui en parler... Avant que Vesper ne lui tombe dessus pour avoir révélé leur secret à quelqu'un. Il ne s'en voulait pas d'avoir menti à Vesper pour obtenir ces informations mais il supposait que Prue penserait qu'il n'avait pas assez confiance en elle pour laisser couler cette histoire. Puis finalement il a replongé son regard dans celui de la serpentard, déglutissant difficilement.

« Ne lui en veut pas. Prue ne m'avait rien dit. Je t'ai menti. »

« C'était juste un accident... » a chuchoté Eden dans un souffle, si bas que Vesper n'était même pas sûre de l'avoir vraiment entendu.
Qu'importe ; d'une étrange façon elle se sentait soulagée de ces quelques mots échangés avec le serdaigle. Après tout, Prue l'avait mis au courant, il était dans la confidence, et partager ce lourd fardeau avec une troisième personne avait le don de scinder le poids du secret d'un nouveau tiers. Sous le coup de l'émotion, la blonde irlandaise ne dit plus rien. Plongée dans ses pensées, elle revoyait la scène devant ses yeux, comme elle aurait pu assister à une scène de spectacle au théâtre.
Le froid, la nuit, le lac gelé, le sachet avec les lettres, les rires, le défi, le crac, et le trou béant dans l'eau. Et elle, plongeant tête bêche dans les eaux froides. Le douloureux atterrissage sur le balai de Prue. Le second crac, qu'avait fait la fracture de son bras cette fois. Leurs larmes, leur fuite.
La honte envahit soudainement Vesper par bouffées, et la serpentarde fut soulagée de voir qu'Eden lui tournait le dos, la main dans les cheveux. Elle passa la sienne sur son front, s'autorisant enfin à se détendre et respirer normalement.

« Ne lui en veut pas. Prue ne m'avait rien dit. Je t'ai menti. » dit-il enfin en se retournant et en ancrant son regard dans le sien. Vesper ne comprit pas tout de suite. Comme lorsque l'on fait l'expérience d'une nouvelle langue, et que les mots, dans un dialecte nouveau, roulent sur la langue, Vesper ne saisissait pas la portée des mots du serdaigle. Puis la connexion se fit.
« - Quoi ? » articula-t-elle péniblement, la gorge si serrée que sa voix lui semblait parvenir du fin fond d'une caverne. « Comment ? Comment as-tu pu espèce de sale petit ... » mais la suite ne vint pas, se perdant dans un hoquet offusqué, qui tentait de refluer les larmes de colère et d'angoisse qui menaçaient de couler.

Eden ne pouvait pas continuer de faire marcher Vesper, autant qu'il lui dise qu'il l'avait mené en bateau depuis le départ plutôt qu'elle le découvre en en parlant avec Prue un peu plus tard... Quoi qu'il aurait échappé aux foudres de la vipère. Elle a justement commencé par s'énerver mais Eden n'a pas pu découvrir quel genre d'espèce de sale petit il était puisqu'elle s'arrêta avant de finir son insulte. Les yeux de la blonde semblèrent se remplir de larmes et le serdaigle resta à l'observer les bras ballants. Si elle se mettait à pleurer, il ne fallait pas compter sur lui pour la consoler : il en serait incapable et sachant que Vesper ne faisait pas partie de ses amis, il n'essayerait même pas de lui tapoter maladroitement le dos ou autre. Au mieux, il pouvait lui donner un mouchoir.

« J'avais besoin de savoir. »

Il n'étais pas désolé, il ne regrettait pas d'avoir menti à Vesper pour lui faire raconter toute cette histoire de « i ». C'était une curiosité largement déplacée mais il n'avait pas pu faire autrement à partir du moment où ça touchait Prue.

« Je vais te laisser... »

Et il fit ce qu'il avait toujours réussi à la perfection : fuir. La tête rentrée dans les épaules, les mais enfoncées dans les poches de sa robe de sorcière, il parcourut à grands pas les cachots pour retrouver sa salle commune en espérant ne pas croiser Prudence aussitôt il serait rentré.

Sujet: Re: Don't eat the yellow snow. VESPER. [clos]

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