Journal d'Emmeline Vance ♫ La vie est comme un roman. Il suffit d’une seule page pour en changer le cours

Journal de
Emmeline Vance

Le 14 septembre 1976,

J'ai dix-sept ans et c'est seulement maintenant que je commence un journal. Cela doit paraître illogique, je le conçois. Mais s'il faut blâmer quelqu'un pour cette idée, ce n'est pas moi. C'est vrai, je ne vois moi-même pas de réel intérêt à écrire mes mémoires, au risque qu'elles tombent entre de mauvaises mains et que ma vie soit dévoilée au grand jour. Alors pourquoi cette prise de risque? Eh bien, c'est à cause de Leïa. Lyleïa Romansky, vous savez, cette jeune fille surnommée la "Reine des glaces"? Elle m'a vivement conseillé de tenir un journal, que ça m'aiderait à extérioriser mes émotions. Je ne pense pas en avoir besoin, la musique me suffit amplement. Mais en y réfléchissant bien, le fait de retranscrire ma vie dans un journal m'assure de garder à jamais en souvenir les évènements qui méritent de l'être. La mémoire n'étant pas des plus fiables, ce journal m'offre une assurance de garder une trace de mes joies, mes peines, mes réflexions.

Je crains que ceci ne soit pas une excellente introduction. Si quelqu'un venait à lire ces lignes (ce qui précisément n'arrivera jamais, étant donné que tout fou osant essayer de forcer la serrure risque de regretter pour les semaines suivantes de ne pas être invisible) il ne comprendrait absolument pas ce que j'écris. Dans le cas peu probable mais possible ou je perdrais la mémoire, je me dois de commencer par le début.

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...... Voici une nouvelle raison pour laquelle je ne laisserais personne mettre la main sur mon journal. Cette vieille photo date d'il y a longtemps... Je venais tout juste d'avoir un an, et ma grand-mère m'avait offert le premier cadeau d'une longue série : Pongo, un petit Jack Russell adorable. Ça me fait bizarre de me voir sourire, je suis sûre que si Bertram tombait dessus il se moquerait de moi. C'est vrai, ce n'est pas aujourd'hui que vous me verrez avec cette expression! Enfin, grand-mère Elizabeth m'a dit que même à l'époque j'étais très calme, un "vrai petit ange".
Leïa à raison, c'est assez intéressant, en fait, d'écrire ce qui me passe par la tête. Plutôt que de m'embêter à parler avec quelqu'un, je n'ai qu'à ouvrir ce journal pour y déposer mes pensées les plus intimes sans craindre de jugement. Car un objet inanimé, ça ne critique pas; à la différence des êtres humains.

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Emmeline Vance

Le 15 septembre 1976,

Je ne serais pas celle que je suis sans ma famille. Je suppose qui si je perdais la mémoire, le plus important serait de retrouver qui sont les miens; ceux avec qui j'ai grandit. Même si je préfères ne pas trop penser à mes parents et à notre... relation. Je vais commencer par grand-mère Elizabeth.

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Voici donc Elizabeth Vance, ma seule grand-mère. J'ai pris la photo exprès pour l'occasion. Elle était ravie, grand-mère adore poser et montrer à quel point elle est bien conservée pour son âge. Elle me répète sans cesse que dans sa jeunesse tous les jeunes hommes se pâmaient devant sa beauté. Elle me harcèle aussi pour que je ramène un beau gentleman riche et bien né à la maison, c'est qu'elle se voit déjà arrière grand-mère. Pour ne pas la décevoir, j'ai préféré ne pas lui parler du fait que je n'avais pas l'intention d'avoir d'enfant. Je ne l'ai dit à personne, ou je serais mal vue. Il est vrai que les femmes ne sont officiellement destinées qu'à devenir des épouses et mères exemplaires. Mais moi, je voudrais prendre une voie différente. J'aimerais agir de façon utile. Je veux que ma vie soit dédiée à ce en quoi je crois, je veux faire un métier qui me permettra de défendre les faibles et de prouver ma vraie valeur; je ne veux pas dépendre d'un homme seul ou d'un enfant, cela m'empêcherait de faire ce que je dois. Je sais que cette vision n'a rien de commune, et ma famille ne le comprendrait pas. Et puis, je ne serais pas une bonne mère. Je ne sais pas montrer mon affection et si enfant il y avait, il serait malheureux, j'en suis certaine. Aussi généreuse et attentionnée que soit ma grand-mère, elle ne tolérera pas un tel discours. D'ailleurs, elle n'est même pas au courant que je suis une sorcière. Comme elle est moldue, père et mère ont tenus à la garder à l'écart de la magie, et lorsque je suis à Poudlard elle m'imagine dans un internat pour jeunes filles bien nées de la campagne anglaise. C'est mieux comme cela, surtout avec les nombreux troubles qui touchent les sorciers en ce moment; je ne voudrais pas qu'elle s'inquiète comme le font père et mère.

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J'ai eu beaucoup de chance de ne pas me faire voir par mon père. Une seconde de plus, et j'étais prise en flagrant délit. Voici Philéas Vance, grand banquier et homme du monde. Il est rare qu'il soit présent à la maison, j'ai pris cette photo deux jours avant la rentrée avec mon plus vieil appareil (ce qui explique qu'il n'y ait pas de couleur). Lui et moi c'est... compliqué. C'est un homme très occupé, trop pour accorder du temps à sa sorcière de fille. Car oui, il est moldu, je suis sorcière; et cela semble représenter un gouffre trop important à franchir, de son point de vu. Il aurait aimé que je sois comme lui, sans pouvoirs, "normale". Depuis la découverte de ma magie, il est très distant avec moi. J'imagine que je l'ai déçue. Je ne sais pas. Je ne comprends pas. Nous étions plutôt proches, avant. Il m'encourageait à être la meilleure, me félicitait dans mes réussites. Aujourd'hui, il ne veut pas entendre parler de mes résultats scolaires, comme pour se tenir le plus loin possible de cette "maudite magie" comme je l'ai entendu en parler, une fois... On ne peut rien y faire. La vie est faite de bon comme de mauvais, il suffit que je garde en mémoire tous les bons moments que nous avons passés ensembles et que je laisse de côté son comportement d'aujourd'hui. C'est tout. Ce n'est pas si difficile, en fin de compte. Se concentrer sur les études, sur la musique; et enfouir au plus profond tout ce qui pourrait me déconcentrer... Tout simplement. Ça n'a pas d'importance. Aucune importance.

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Quelle femme magnifique, n'est-ce pas? Il est difficile à croire que c'est ma mère, et pourtant, il s'agit bien de Mariette Vance. Elle m'a élevée, instruite, façonnée à son image. Je lui en suis reconnaissante. Je lui en veux. Je la respecte. Je l'aime. Je la déteste. Je ne veux pas lui ressembler...
C'est ma mère. Sans aucun doute. Mais aussi mon premier professeur, une femme qui n'a jamais cessé de contrôler mes moindres faits et gestes. Nous nous ressemblons tellement, dans notre froide distance, dans notre terrible exigence, dans notre désir d'être la plus parfaite, la plus lisse possible. Oui, mère et moi sommes semblables, mais si étrangères... Le sang nous relie, mais à cela s'arrête notre lien. Je ne puis rien dire d'autre. Nous ne nous comprenons pas. Elle ne cherche pas à savoir qui je suis, qui je veux être. Je ne cherche pas à savoir le pourquoi de sa démarche, par peur et par dépit. Elle est ma mère, ou elle ne l'est pas. C'est triste, mais les seuls souvenirs que j'ai d'elle sont les cours sur les bonnes manières qu'elle me donnait.... Rien de plus. Rien de moins.

Je vais aller rejoindre Lyleïa. Sa compagnie va me permettre d'oublier.
Ce n'est pas important.
Du tout.

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Emmeline Vance

Le 29 septembre 1976,

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Je viens de retrouver cette vieille photo qui traînait au fond de ma valise!! J'imagine la tête que ferait Lysandre en se rendant compte du moyen de pression terrible que j'ai sur lui! Car oui, il s'agit bien de Lysandre Sirlan, Gryffondor de mon âge; ainsi qu'une connaissance de mon enfance. Sa mère et la mienne sont très proches, à dire vrai je n'avais jamais vu mère aussi expressive et naturelle qu'avec la mère de Lysandre. Je le connais depuis son arrivée en Angleterre, on peut même dire que je suis la première étrangère qu'il ait rencontré, avec mes parents.
Ce petit chenapan prenait un malin plaisir à m'embêter dès que les parents avaient le dos tourné. Il ne parlait pas un mot d'anglais, alors je ne pouvais même pas lui demander poliment de me laisser travailler mes leçons. Lorsque j'ai pris cette photo, c'était en fin d'après midi, juste avant qu'il ne reparte; et je crois qu'il s'ennuyait terriblement parce que j'avais exceptionnellement réussit à l'éviter toute la journée... ainsi n'avait-il eut personne pour le distraire. Bien fait pour lui.

Aujourd'hui encore il aime à me taquiner dès qu'il en a l'occasion. Nous ne sommes pas particulièrement proches, mais nous avons un passé commun qui ne peut être mis de côté. Et dans la solitude de mon enfance, il est le seul individu qui ait passé du temps avec moi, même si c'était pour m'agacer, il était là...

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Un morceau inoubliable pour l'une et l'autre. Première année à Poudlard, première rencontre décisive qui changera à jamais la vie d'Emmeline Vance et de Lyleïa Romansky. Serdaigle et Serpentard. Brune et blonde. Âmes croisées.

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« Emmeline & Lyleïa, 11 ans »

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Emmeline Vance

Le 10 octobre 1976,

Ce qui ne peut être oublié, ce qui ne doit pas être oublié. Leïa et moi, c'est une longue histoire. Je l'ai rencontré dès ma première année à Poudlard, la musique l'a guidée jusqu'à moi et nous a permis de nous trouver. Je jouais un morceau que j'affectionne particulièrement, la sonate au clair de lune de Beethoven. Lyleïa m'a entendu, écoutée, puis s'est jointe à moi pour un premier morceau à quatre main d'une longue série... Je chéris ce souvenir comme nul autre, il est encore si vif dans ma mémoire qu'il me suffit de fermer les yeux pour revoir les moindre détails de cette scène, ressentir les moindres émotions qui avaient assaillies mon coeur. A cette époque, on ne s'était pas encore rendues compte de l'importance de la trouvaille que nous avions faite, de tout ce que nous allions partager ensembles par la suite...

Notre amitié est née dans une vieille salle toute délabrée ou j'avais découvert par chance un magnifique piano à queue encore en bon état. Nous avons longuement travailler pour faire de cette salle le reflet de nous-même, notre lieu de rencontre et de partage de tout ce qui devait l'être, notre monde. Avec elle, pas de masques ou de faux semblants. A quoi cela rimerait-il? Car après tout, elle n'a pas besoin de me voir sourire pour savoir si je suis heureuse, pas besoin de me voir pleurer pour savoir que je suis triste... Nous nous comprenons sans parler, comme si une étrange connexion magique nous reliait malgré nous. Elle est à la fois ma confidente et ma plus proche amie, je ne saurais décrire avec des mots à quel point elle compte pour moi. Je me sacrifierais sans hésiter pour Lyleïa, parce que je lui doit beaucoup. Elle m'a apprit l'amitié, la confiance, le bonheur d'être comprise et écoutée. Ces cadeaux inestimables et ces souvenirs inoubliables que j'ai grâce à elle et qui sont parmi mes trésors les plus précieux.

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Cette photo date de la fin de l'année dernière, alors que pour une raison déjà oubliée j'ai réussi à la faire rire -moi, celle qui a moins d'humour que. Quel magnifique sourire, n'est-ce pas?! J'aimerais la voir plus souvent ainsi, oublieuse de ses trop nombreux problèmes, trop pour une personne seule. Quiconque verrait cette photo penserait à une illusion, puisque Leïa joue à la perfection son rôle de "princesse des glaces" inaccessible, mieux que moi même. Elle fait ça pour se protéger, ce que je peux comprendre. Sa froideur est un mur qui la défend de souffrances supplémentaires; tandis que la mienne n'est qu'une façon de me rendre forte, de ne pas être atteinte parce qui peut le faire... ou au moins ne pas paraître atteinte. Les sentiments forts polluent mon jugement, je dois les contenir.
Voir cette photo me rend mélancolique. Je sens que Lyleïa va mal, mais pourtant, elle m'a dit que ces cauchemars avaient cessés... Quoi qu'il en soit, je ne l'ai plus vu ainsi depuis trop longtemps...

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Emmeline Vance

Le 12 octobre 1976,

Je ne comprends plus rien. Bertram est... différent. Depuis des années, il passe son temps à se moquer de moi, à m'humilier; pour une raison que j'ignore. Peut-être la jalousie? Après tout, mes notes sont meilleures que les siennes, il est possible que monsieur Aubrey n'apprécie pas de ne pas être le meilleur en tout... Enfin, je m'y étais habituée. Je veux dire, c'est comme ça depuis notre première année, il ne manque jamais l'occasion de m'en faire voir de toutes les couleurs; mais je n'ai jamais rien dit. Car mère m'a appris que la patiente était une vertu importante, qu'une femme bien née ne devait pas se donner en spectacle. De plus, je ne voulais pas rentrer dans sa petite guerre puérile, il est inutile de chercher querelle pour si peu; il y a déjà tant de guerres autours de nous... Mais finalement, j'ai faillit à ma résolution. Il a dit la remarque de trop, je ne l'ai pas supporté, il n'a aucun droit de dire des choses sur ma famille sans la connaître. Alors, exceptionnellement j'ai... réagit. Il me reste moins d'un an à passer à ses côtés, je ne voulais pas qu'il ait comme seul souvenir de moi une fille discrète fuyant toute confrontation sans jamais avoir relevé le menton face à ses insultes... Alors je l'ai fait. Juste une fois, que je me suis dit.

Et voilà que maintenant, alors que je m'apprêtais à le détester dans les formes, il change. Il ne m'humilie plus. Cela va faire plusieurs jours qu'il se montre presque... poli. C'est à n'en plus rien comprendre. Mais je ne dois pas me fier à lui. C'est sans doute une nouvelle ruse pour me faire déchanter et m'humilier encore plus; Bertram est odieux et puéril, voilà tout. Et moi j'ai bien l'intention de lui montrer que quels que soit ses efforts ils ne seront jamais aussi grands que les mieux, et mes notes vont largement lui prouver que je suis plus intelligente et qu'il n'est pas digne d'être mon rival. Voilà tout. C'est ainsi que cette histoire va se finir.

Je crois. J'espère. Je ne veux pas me laisser perturber par le mystère qui entour Bertram.

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Le 18 octobre 1976,

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Voici ma maison, située dans le quartier de Mayfair; non loin des meilleures boutiques de luxes. Ma grand-mère m'emmène souvent écumer les magasins, et je dois dire que cela me plaît. Les sorciers ont énormément de choses qu'on ne peut pas même espérer lorsqu'on est moldu, mais les vêtements sorciers ne seront jamais à la hauteur de ceux moldus. Personne ne m'en fera démordre, même les plus coûteuses bottes en cuir de dragon ne peuvent égaler l'audace des jupes à pois ou à tartan, ni des robes aux couleurs éclatantes qui sont si à la mode en ce moment... J'aime suivre les modes et avoir une apparence irréprochable, alors e suis tout à fait pour toutes ces couleurs vivent qui commencent à envahir les rayons. Un peu de chaleur et de lumière dans ce monde froid et triste, cela fait du bien. Même si en public je préfère rester plutôt sobre, ma mère ne veux pas que je me fasse trop remarquer. Moi non plus.

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Le 02 novembre 1976,

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J'ai utilisé un sort pour dupliquer la photo qui orne ma table de nuit. Je l'ai prise l'année de mes sept ans, juste après que mère ait reçu un gramophone offert par une amie à elle. Tout comme moi, Pongo était très curieux de savoir comment cela fonctionnait, et semblait avoir décidé d'aller étudier au plus près l'engin. Ah, mon Pongo... Ca me rend triste d'y repenser. Il est mort, il y a deux ans, écrasé par une moto alors qu'il avait réussit à passer par l'entrebâillement de la grille... Il me manque énormément. De mes un an jusqu'à mes quinze ans, il a été mon seul compagnon de jeux, mon seul ami quand je n'étais entouré que de précepteurs et de vide. Mère m'a dit que me lamenter était inutile, que ce n'était qu'un chien, et que je pourrais en avoir un autre si je voulais. Mais j'ai refusé. Parce que Pongo est irremplaçable, j'y étais beaucoup attachée et je ne me vois pas avec un autre chien.

Mais à cause de son décès, j'ai profité de l'argent donné à mon anniversaire pour aller sur le Chemin de Traverse et m'acheter un hiboux. Cela faisait longtemps que j'en voulais un, ne serais-ce que pour pouvoir communiquer plus facilement avec Lyleïa pendant les vacances. Et puis j'ai besoin d'un lien avec la magie, aussi ténue soit-il, lorsque je suis chez moi, ça me rassure et me rappelle que ma vraie maison; Poudlard, m'attend. Mon choix s'est porté sur un hiboux grand-duc au regard ardent comme les braises; Oxymore.

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Un grand chien noir qui surprend une soi disant éclopée des sentiments dans un instant de vérité. Après une longue discussion avec Lyleïa, Emma oublie quelques minutes de remettre son masque. Quelques minutes qui suffisent à un Sirius Black canin pour comprendre que ce qu'il croyait n'était que mensonges -en effet, se faire caresser et câliner par l'habituellement si glaciale Serdaigle est une sacrée surprise... Sans le savoir, Emma a mis en marche les rouages du destin.

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« Emmeline & Sirius»

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Emmeline Vance

Le 12 novembre 1976,

J'ai échappé au drame à quelques secondes près. Lyleïa semble dernièrement affectionner de me prendre en photo par surprise (je la soupçonne de chercher à obtenir une preuve que je suis capable de sourire); et un peu plus et elle réussissait son oeuvre de vipère. J'ai eu beaucoup de chance, elle a cliqué trop tôt et n'a pas eu mon sourire complet, seulement l'ébauche... Que je me suis hâtée de lui dérober dès qu'elle s'est mise à danser. Lyleïa est comme une soeur pour moi -enfin je ne sais pas ce que c'est que d'avoir une soeur, mais nous sommes je pense trop fusionnelles pour qu'il s'agisse d'une simple amitié- mais bien que j'ai entièrement confiance en elle je ne peux pas permettre que de telles photos circulent. Je pense m'être débarrassée de toutes les preuves encombrantes, je garde juste cette dernière pour pouvoir l'étudier. J'aimerais moi aussi apprendre à faire des photos sorcières : quel sortilège dois-je jeter à mon appareil pour qu'il rendre les images mobiles? Qui est à l'origine d'une telles invention?... Bien que je pense que les photos moldus seront toujours mes préférées malgré que la qualité soit moindre, car j'y suis plus attachée -c'est en quelque sorte l'un des liens qui me rappelle qu'avant d'être sorcière, j'étais humaine, j'étais moldue. Pour éviter de finir comme ces êtres imbus d'eux-même qui se considèrent supérieurs de par leurs origines "sang pur". Ce qui me paraît fort illogique comme façon de penser étant donné que sang de sorcier ou non coulant dans nos veines, il reste rouge. Alors à moins qu'ils puissent me prouver le contraire, je ne puis adhérer à leur raisonnement.

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Emmeline Vance

Le 26 décembre 1976,

J'ai encore eu des disques pour noël, tout comme depuis mes onze ans. J'attends toujours chaque mois de décembre avec impatience à l'idée de voir augmenter ma collection.

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Elle s'élève à exactement neuf-cent onze, pour le moment.

Mais je préfèrerais être à Poudlard, l'école me manque, surtout qu'il ne me reste plus beaucoup de temps avant de la quitter définitivement... Je suis un peu nerveuse à l'idée d'entrer dans la vie active; d'autant plus que je ne sais toujours pas vers quelle filière me diriger. Tant de possibilités s'offrent à moi que j'hésite toujours plus chaque jour.

J'ai hâte de retrouver Lyleïa et la chaleur de notre salle. Et je suis déjà triste à l'idée de quitter ce qui est devenu ma deuxième maison depuis les sept dernières années, de devoir dire au revoir à tous ceux que je fréquente : Lyleïa, Lysandre, Sirius, Isobel....

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Emmeline Vance

Janvier 1977,

Le monde ne tourne décidemment plus rond. Et dire qu'un professeur à tenté d'assassiner une élève, c'est à se demander ou en est la sécurité de l'école. Beaucoup sont choqués, moi je suis plutôt outrée que les violences extérieures s'insinuent même ici. Mais d'une certaine façon, ça n'a rien d'étonnant. Après la paix vient toujours la guerre, peut-être que malheureusement la paix à trop durée... Certains commencent tout juste à se rendre compte que nous ne vivons pas dans un pays féerique ou tout est rose et beau.
Le mal rôde, il est là, je le sens, je le devine. Tous deviennent méfiants les uns avec les autres, ce n'est pas une mauvaise chose, mieux vaut s'habituer avant de sortir de l'école et de découvrir une vérité encore plus vive que ce qu'on imagine.

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Emmeline Vance

Le 14 février 1977,

En ce jour que tous (et surtout toutes) attendent avec impatience, je me sens... lésée. Je ne vois pas l'intérêt d'une journée dédiée aux amoureux. A quoi bon est-ce utile, si ce n'est à faire gagner quelques mornilles de plus aux marchands et à faire de l'école un nid de filles surexcitées comme se préparant à leur mariage... Ridicule. Heureusement, Lyleïa ne s'est pas laissée emportée par cette vague de folie oh combien désespérante.

Et contrairement à ce que dit faussement l'opinion commun de ceux qui n'apprécient pas ce jour, ce n'est pas parce que je suis célibataire. Loin de là, même si j'avais été en couple je ne vois pas en quoi je me serais métamorphosée en une fille niaise à souhait. J'en frissonne d'effroi, ce serait terrible.

Et je ne sais qui à eu l'idée d'un bal de Saint Valentin. Bien entendu, je n'irais pas. Pourtant, j'adorerais danser et écouter la musique toute la soirée durant mais; premièrement je n'oserais pas danser en public, deuxièmement je n'ai pas de cavalier -et pas l'intention d'en avoir un. De toute manière, qui voudrait y aller avec moi? Je n'ai pas de relation spécifique avec un individu de l'autre sexe, je vais juste passer la soirée à jouer du piano et à essayer de ne pas penser à Bertram ni à celle qui l'accompagnera.... Pas que ça m'intéresse, bien sur. Je m'en moque, simplement je plains la pauvre demoiselle qui devra le supporter. Voilà tout. Point.

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Le 12 avril 1977,

Je suis de plus en plus persuadée que Lyleïa ne va pas aussi bien qu'elle tente de me le faire croire. Mais je ne suis pas sûre de moi, peut-être que je ne fais qu'imaginer ce qui n'a pas lieu d'être... Et je ne veux pas lui rappeler ses problèmes pour une fausse alerte, alors dans le doute je préfère garder le silence. Demain je vais passer mon permis de transplanage. Bien entendu, je vais l'avoir : j'ai toutes les qualités requises pour réussir, l'échec n'est pas une possibilité.

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Le 13 avril 1977,

Je n'en reviens pas. Je suis terriblement en colère contre moi même : comment ais-je pu, malgré mon assurance, rater cet examen? Je m'y étais préparé, je n'avais pas peur, je pensais réussir... Mais même après trois essais, j'ai misérablement échoué. C'est une honte. Je suis une honte pour ma Maison et mes parents qui croyaient en moi. Seule point positif, Lyleïa l'a elle obtenu. Je suis contente pour elle bien sur, même si une pointe de jalousie persiste : pourquoi pas moi? Enfin Bertram non plus n'a pas réussit, au moins ne pourra-t-il pas me critiquer par rapport à ça. Je me sens terriblement mal à l'idée des rattrapages. Pas que je soit nerveuse -non, cette fois je réussirais coûte que coûte- mais le fait de devoir y participer est tout simplement anormal. J'ai pourtant un niveau satisfaisant en cours, comme je le pensais, je vais devoir travailler davantage. Ce n'est pas assez, je dois faire plus d'efforts, étudier plus assidument. Surtout que les ASPICS s'approchent... et la fin de l'année avec. Mais en compensation, j'ai finalement réussit à ensorceler mon appareil pour obtenir des photos sorcières. Journal d'Emmeline Vance ♫ La vie est comme un roman. Il suffit d’une seule page pour en changer le cours Tumblr_mi2792QgFI1r1qjlao1_500

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Ainsi en ais-je profité pour prendre le saule cogneur, magnifique, baigné par la pénombre du soir; avec juste derrière Poudlard dans toute sa splendeur... Je ne veux pas partir.

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