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you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov

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MessageSujet: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351Lun 11 Aoû 2014 - 21:00

you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov Tumblr_na0gw9cGMs1r14vc1o3_250you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov Tumblr_na0gw9cGMs1r14vc1o4_250

Pour la énième fois, Bree se retourna dans son grand lit vide, sous les draps froissés. Soupirant lourdement, elle ouvrit un œil, puis deux, puis exténuée, s'assit. Tournant la tête vers l'horloge murale, elle expira en avisant qu'il était presque trois heures du matin. Regardant la place inoccupée à côté d'elle, elle sentit sa gorge se serrer, son ventre se tordre, son cœur saigner, et sa tête brûler. De rage. Où était Brook ? Chez qui était Brook ? Qui était-elle ce soir ? Une infirmière de Sainte-Mangouste ? Une inconnue rencontrée dans un pub ? Pire, une... Patiente ? Écœurée, la jeune femme prit sa baguette sur la table de chevet, et d'un mouvement excédé du poignet, ralluma les bougies. Doucement, elle se leva, étira son dos endolori des positions tendues qu'elle prenait sur le matelas tant elle était à bout de nerfs, et s'approcha doucement de la fenêtre. Promenant un regard absent sur le perron et la grande allée qui remontaient du Manoir Yordanov jusqu'à la route principale, elle ne fut pas surprise de n'y voir personne.
Pourtant, tout ceci était sa faute. Si elle devait blâmer quelqu'un, ce ne pouvait être qu'elle. Quelle sotte elle avait été ! Quel manque de force de caractère ! L'irlandaise en était pourtant fort bien dotée, d'habitude. Lasse, elle revint à son lit, éteint les bougies, rangea sa baguette et se tourna sur le côté face au mur, dos à la porte. Trois heures frappèrent à l'horloge. Au début, ce n'était qu'un accord tacite. Bree fermait les yeux, car elle ne connaissait rien de Brooklyn, si ce n'est qu'il était de sang-pur, et bien sous tout rapport. Il avait connu bon nombre de femmes avant elle, il en connaissait d'autres avec elle. Et elle n'y avait jamais rien dit. Sauf que... Sauf que cette situation ne lui convenait plus. Car l'inconnu qu'elle avait épousé n'en était plus un, et les sentiments jusque là ignorés s'étaient désormais bel et bien installés. Profondément. Elle soupira encore. Ça ne pouvait plus durer. Et comme pour faire écho à cette constatation, du vacarme se fit entendre plus bas. La lourde porte d'entrée claqua, faisant un tel boucan que les fondements mêmes du manoir semblèrent trembler. Quelques bruits dans les placards de la cuisine, puis des pas dans le corridor, dans l'escalier qui menait à l'étage supérieur où se trouvait leur chambre, et enfin dans le couloir. La porte grinça terriblement, comme un sanglot lugubre qu'on voulait étouffer. Brooklyn avait le toupet de vouloir, en plus, être discret. Comme si elle dormait. Comme si elle était capable de dormir, alors qu'elle savait qu'il était dans le lit d'une autre. Ou dans le sien, en l’occurrence, puisqu'il avait gardé son appartement londonien. La rage l'étouffa un peu plus. Il y eu ensuite le bruit des chaussures qui tombent au sol, suivit de vêtements, peut-être même d'une veste. Et enfin, le pire ; l'odeur. Pas la sienne, boisée, musquée, masculine. Non. Féminine. Bree sentit sur la peau de son mari l'odeur d'une femme qu'elle n'était pas. Elle en aurait pleuré. Dans quelques minutes, elle le savait, le coin de matelas près d'elle s'affaisserait sous le poids de son époux qui se coucherait près d'elle, comme si de rien n'était. Mais c'était. C'était la réalité, et les choses devaient changer. Ce soir, Mrs Yordanov avait décidé de passer à l'action.
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MessageSujet: Re: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351Jeu 14 Aoû 2014 - 18:31



« Je dois rentrer.
— Mais... On n'est pas chez toi, ici ?
— Si, c'est compliqué. Rhabille-toi et va t'en. S'il te plaît.
— Oh, eh bien... On se reverra ? Je veux dire, en dehors du travail.
— J'en sais rien, c'est...
— Compliqué, c'est ça ? Tout semble très compliqué, avec toi, tu sais.
— Je suis désolé.
— Ce n'est pas grave. Au revoir, Brooklyn. »

C'était l'anniversaire de son père, ce jour-là. Son père qui était mort depuis deux mois, déjà et qui avait laissé derrière lui trois mômes un peu paumés dans leur vie.
Toute la journée, Brooklyn s'était forcé à ne pas y penser. Pour le travail, pour ses patients, mais aussi parce qu'il détestait être faible aux yeux de tous. Alors il s'était contraint à oublier ce jour, mais en vain, évidemment. Quand on vous dit « Ne pensez pas à un dragon », vous ce que vous faites, vous pensez à un dragon.
Il avait essayé de se changer les idées dans les bras d'une de ses collègues. Encore une fois, en vain. Elle avait eu beau y faire, y mettre du sien, elle n'avait pas réussi à sortir Brooklyn de sa torpeur. Et la pauvre Nancy, car tel était son prénom, fut chassée de chez le mangemort sans aucun ménagement.
Allongé dans le noir, dans sa chambre à coucher londonienne, il s'était longuement interrogé sur la vie qu'il menait. Son père était-il fier de lui, depuis là-haut ? S'il y avait un « là-haut », bien sûr. Regardait-il son fils se démener pour survivre ? Voyait-il comme il se sentait de plus en plus seul, chaque jour ? Non, évidemment que non. Du moins, Brooklyn l'espérait car sinon, le pauvre Aleksandar se retournerait dans sa tombe. Lui qui avait toujours eu des valeurs et un esprit de famille bien poussé ne pourrait tolérer que son aîné se souille chaque semaine dans les bras d'une nouvelle fille alors que sa femme l'attendait bien au chaud dans le lit de leur manoir.
Et sa mère, par Merlin, sa mère, comme elle devait avoir honte de son fils en ce moment...

C'est sur ces réflexions, et après avoir liquidé une bonne moitié de la bouteille de Whisky Pur-feu, que Brooklyn décida, vers les trois heures du matin, de rentrer chez lui, à Cardiff. Là où l'attendaient ses responsabilités et sa vraie vie. Là où il devait être et, même si son mariage était un fiasco, il se devait au moins d'être là pour ses frères et pour les affaires familiales.
Il transplana et sa silhouette se matérialisa au pied des marches du perron. Il faisait nuit noire, comme si la lune elle-même n'avait pas voulu s'approcher du jardin lugubre du Manoir Yordanov. Il régnait un silence de mort, à vous prendre aux tripes. Mais tout ça était familier à Brooklyn. Il était chez lui, il connaissait cet environnement.
D'une démarche claudicante, il gravit les premières marches et, l'alcool n'aidant pas, il trébucha et manqua de peu de se briser le menton sur la pierre. Le mangemort grogna, se releva et, avec un peu plus de dignité, termina son ascension jusqu'à la lourde porte de sa maison. Qui ne s'ouvrit pas, comme elle avait l'habitude de le faire en sa présence. Excédé, il sortit sa baguette de la poche de sa cape et la pointa en direction de la porte qui s'ouvrit avec une telle force qu'elle vint cogner violemment contre le mur. S'il voulait être discret, c'était raté. Il avait dû réveiller tous les elfes de la maison, ainsi que sa femme qui devait dormir à l'étage. Et qu'il allait devoir rejoindre d'ici peu de temps.
Sa chute grotesque lui ayant retourné l'estomac, il se dirigea vers la cuisine afin d'aller boire un verre d'eau. Sa gorge était sèche et il n'avait rien mangé depuis la pause de midi à l'hôpital. Il n'avait pas eu le temps, se plongeant volontairement dans le boulot pour s'éviter de penser. Maintenant, il regrettait. Car boire sans manger, ça vous tue un homme.
Il fouilla trois ou quatre placards avant de trouver celui qui renfermait les verres propres. Bien sûr, il ne vivait ici qu'une fois tous les trente-six du mois et la cuisine était le domaine des elfes, ou encore de sa femme qui avait dû se faire un plaisir de tout ranger à sa façon. Il se contenta de l'eau du robinet car, encore une fois, il fut incapable de trouver où étaient rangées les bouteilles. De même qu'il ne trouva rien d'autre qu'un vulgaire bout de brioche abandonné dans le four pour calmer sa faim.
Il était maintenant temps de rejoindre sa femme. Brooklyn inspira profondément. Il avait pensé que c'était une bonne idée, ce mariage. Et tant pis s'ils n'avaient aucun sentiment l'un pour l'autre. L'important, c'était les apparences. Mais Brooklyn n'était plus sûr de rien. A quoi bon faire semblant, partager un lit froid rien que pour faire croire à un bonheur factice ? Mais c'était ça, sa vie. Toujours feindre, simuler, en toute occasion. Une vie bien triste, au final.
Il gravit les escaliers menant à l'étage avec plus de prudence, se tenant à la rampe pour se donner une contenance. Une fois en haut, il se dirigea à tâtons jusqu'à la porte de sa chambre. De leur chambre. Et malgré l'effort de vouloir être discret, lorsqu'il poussa la porte du plat de la main, celle-ci grinça horriblement sur ses gonds.
Brooklyn soupira doucement, retira chaussures, cape, chemise et pantalon qu'il rangea d'un coup de baguette magique dans l'imposante armoire en chêne qui trônait près du lit. Puis il enfila son pantalon de pyjama qui lui tombait sur les hanches et, remarquant qu'il n'avait plus d'autres choix, à présent, il vint s'engouffrer lentement dans le lit glacé, au côté de Brionan qui lui tournait le dos. Il en fit de même, d'ailleurs et, crispé comme il l'était, il ne put fermer les yeux qui restèrent grand ouverts à fixer le noir complet.
C'est alors qu'il remarqua... La respiration de son épouse était quasi inaudible, loin de la respiration profonde que l'on prend lorsque l'on est endormi. Là, c'était comme si elle la retenait.
Brooklyn en était convaincu. Brionan ne dormait pas.
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MessageSujet: Re: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351Dim 24 Aoû 2014 - 15:24

Le poids du lit qui s'affaissait à ses côtés lui indiqua qu'enfin Brooklyn s'était décidé à la rejoindre. Bree ferma les yeux et les tint serrés, fort, comme pour garder prisonnière la rancune qui la rongeait et menaçait de filer sous la forme de larmes de rages. Fière, elle n'essaya même pas de masquer sa respiration et de simuler le sommeil. A quoi bon ? Elle avait déjà trop simulé jusqu'à présent. Simulé le bonheur, la réussite familiale, la sérénité, le contentement, la satisfaction. Elle était lasse de cette comédie, lasse de vivre une vie factice dont elle ne tirait aucun bonheur, et bien décidée à en découdre. Brook pensait avoir épousé la parfaite petite mariée docile, qui n'ouvrait la bouche que pour rire lors des mondanités du Ministère ? Le Bulgare s'était fourré la baguette dans l’œil. Forte de cette constatation, Brionan puisa son courage dans l'indignation qu'elle ressentait et qui l’étouffait presque, tant elle lui semblait palpable.
Toujours étendue sur le côté, dos à lui, elle ne bougea pas, et laissa filer quelques minutes de silence. Brooklyn s'était-il endormi ? Ou était-il bien éveillé comme elle ? L'odeur de l'alcool et du parfum lui donnèrent la nausée, et dans l'obscurité électrique de leur chambre à coucher, sa voix trancha net la quiétude, froide, sèche, et presque glauque.
— Où étais-tu ?
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MessageSujet: Re: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351Mar 9 Sep 2014 - 11:56

Et puis Brionan brisa le silence la première.
« Où étais-tu ? »
Brooklyn resta muet. Il savait que l'heure de la confrontation avait sonné, qu'il ne pourrait pas y échapper. Il savait que ça pesait sur leur couple depuis des semaines et qu'à un moment ou un autre, il fallait mettre les choses au clair. Vivre dans le mensonge n'était bon pour personne.
Le mangemort soupira, se retourna sur le dos, le regard rivé sur le plafond presque invisible dans la pénombre. Que dire à part mentir ?
« Des affaires me retenaient à Londres », répondit-il en omettant de signaler que ces affaires dont il était question portaient le nom de Nancy.
Mais après tout, Brionan devait se douter. Elle savait dans quoi elle s'était embarqué, pour quoi elle avait signé. Ils avaient passé un accord, bien avant le mariage et c'est maintenant qu'elle se rendait compte que ça ne lui convenait pas ? Il était un peu tard, pour ça.
Brooklyn se passa une main sur le visage. L'alcool lui faisait penser des horreurs, sa femme n'avait rien fait que de demander où il était. Elle ne lui avait rien reproché, pas encore, du moins alors si Brooklyn était sur une telle défensive, c'est qu'il se sentait coupable de quelque chose. Avait-il mal agi en choisissant de rester libre dans leur mariage, un mariage arrangé de toute pièce par leurs parents ? Avait-il eu tord de vouloir tirer les ficelles de sa propre vie, malgré la boîte dans laquelle on essayait de le coincer ? Ce mode de vie, à savoir vivre selon le diktat de ses parents, n'était pas pour lui. Brooklyn pensait pouvoir gérer, il n'en était rien. Et pourtant... Pourtant, il l'infligeait lui-même à ses propres frères.
Parfois, il s'amusait à imaginer leur rencontre, à Brionan et à lui. Une vraie rencontre, dans un parc, dans un café, à une réception. Un vrai coup de foudre car Brooklyn ne doutait pas qu'il aurait pu tomber sous son charme, si elle n'avait pas croisé sa route par la force des choses. Elle était belle, elle était douce et en même temps elle avait ce caractère bien à elle qui la rendait désirable. Alors pourquoi la trompait-il ? Par fierté ? Pour prouver qu'il était capable de trouver l'amour de lui-même ? Il n'en savait rien du tout.
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MessageSujet: Re: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351Lun 15 Sep 2014 - 19:48

Brionan sentit le mouvement de Brooklyn lorsqu'il se retourna dans leur lit pour se positionner sur le dos, et instinctivement, elle eut envie d'aller se nicher contre lui. Il lui fallut toute la force de caractère dont elle jouissait pour se retenir au dernier moment, pour son honneur, pour ne pas être faible, lâche, et plier. Plier face à son cœur qui pleurait, face à cet homme qui était soi-disant le sien, et qui ne se souciait d'elle que comme de la dernière paire de gants qu'il avait enfilé pour soigner le furoncle infecté qui ornait le fessier de son dernier patient. Bree fronça les sourcils. Depuis quand était-elle devenue aussi amère ? Cynique ? Désabusée ? Pleine de rancœur ? La jeune femme ne se reconnaissait plus. Comment un homme pouvait-il vous faire changer à ce point ? Comment était-il possible de devenir à ce point une autre, et de ne plus se reconnaître ? Elle se trouvait pathétique. Et en même temps, tellement en colère.
— Des affaires me retenaient à Londres. Elle se retint de rire ironiquement. La colère enfla.
Que Brooklyn tente de se justifier comme il le pouvait, qu'il invente une excuse pour se dédouaner, ça ne l'étonnait pas. Mais qu'il la croit suffisamment sotte pour mordre à l'hameçon, ça, ça la faisait presque suffoquer. Gardant sa position fœtale, elle se fendit d'un sourire ironique qu'il ne vit pas dans le noir, et parce qu'elle lui tournait toujours le dos, et demanda simplement ;
— Quel genre d'affaires ? Puisqu'il était décidé à sauver sa peau, l'irlandaise voulait savoir jusqu'où il était prêt et capable d'aller. Ah, il était fort pour trouver des alibis ? Et bien elle, elle était forte pour faire avouer aux maris infidèles leurs sales petites cachotteries.
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MessageSujet: Re: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351Mar 16 Sep 2014 - 17:49

« Quel genre d'affaires ? » demanda Brionan.
Brooklyn plissa les yeux et il sentit son agacement monter en grade tout au fond de lui. Qu'attendait-elle qu'il réponde ? « Des affaires de coucherie, que crois-tu ? Je me suis payé une femme de joie car aujourd'hui, tu vois, c'est l'anniversaire de mon Père et, malheureusement, il m'est impossible de lui souhaiter étant donné qu'il est mort. Alors oui, j'ai été voir une prostituée car je suis un imbécile et je ne connais rien d'autre pour oublier mes problèmes. Ah si, l'alcool, peut-être. D'ailleurs, c'était de la partie, ça aussi. »
Comparer Nancy à une prostituée n'était pas très malin de sa part mais, après tout, elle restait une fille aux moeurs légères.
« J'avais du travail à l'hôpital », se contenta de répondre Brooklyn.
Un bref silence s'installa dans la pièce, mais le bulgare ne souhaitait pas en rester là. Il tendit le bras vers sa table de chevet et actionna l'interrupteur de sa lampe après l'avoir cherché à tâtons pendant quelques secondes. Aussitôt, la chambre se retrouva plongée dans une ambiance tamisée.
Il pivota la tête en direction de Brionan qui, toujours, lui tournait le dos. Comme si elle voulait garder la face, ne pas croiser le regard de Brooklyn, ne pas lui donner la satisfaction de lire en elle. Le sorcier aurait voulu la forcer à se retourner, mais il n'en fit rien, inspirant profondément pour ne pas laisser son esprit alcoolisé prendre le dessus.
« Où veux-tu en venir, à la fin ? dit-il d'une voix un peu brute. Je déteste qu'on tourne autour du chaudron. Si tu as quelque chose à me dire, Brionan, dis-le, et ne te cache pas derrière tes insinuations. »
Son regard se posa sur l'épaule dénudée de son épouse,  ce qui eut pour conséquence de le troubler légèrement. Ils n'avaient consommé leur mariage qu'une fois. Qu'une seule et unique fois. Pour les besoins de leur union, pour sceller leur couple autrement que par deux alliances, et puis pour leurs familles respectives, car ils savaient ce genre d'actes surveillés de très près. Comme s'ils étaient de sang royal et attendaient un héritier avec impatience. Foutaise que tout ça.
Leur mariage aurait pu être d'amour, Brooklyn regrettait la tournure qu'avaient pris les événements.
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MessageSujet: Re: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351Sam 20 Sep 2014 - 19:59

— J'avais du travail à l'hôpital, fit-il, et Bree leva les yeux au ciel. Classique. N'était-elle pas numéro un des excuses bidons pour cacher son adultère à son épouse, celle-là ? La jeune femme rongeait son frein. Elle avait envie de crier, hurler, sauter, lui balancer un oreiller à la figure, le rouer de coups. Mais son orgueil était tel qu'elle ne pouvait se résoudre à se laisser aller de la sorte. Ce n'était pas digne de son rang. Et en même temps, son rang... Qu'en avait-elle à ficher, à l'abris des regards, dans sa chambre conjugale, tournant son dos de cocue meurtrie à son époux ? Fut un temps où jamais elle n'aurait laissé passer pareil outrage. Alors, qu'est-ce qui la bloquait ? Brionan l'entendit fourrager du côté de la lampe de chevet, et soudain, la lumière fut.
— Où veux-tu en venir, à la fin ? fit-il, abrupt, se tournant vers elle. Je déteste qu'on tourne autour du chaudron. Si tu as quelque chose à me dire, Brionan, dis-le, et ne te cache pas derrière tes insinuations. Peut-être est-ce cette phrase là qui, finalement, la sortit de sa torpeur. Folle de rage, la jeune femme balança les draps par dessus ses jambes, et fit enfin face à Brooklyn, les yeux brillant d'une lueur folle, les cheveux en pétard. Parce qu'en pétard, elle l'était bel et bien.
— C'est Sainte-Mangouste qui se moque de la charité, Brooklyn, c'est ça ? lança-t-elle d'une voix rauque. Toi, tu n'en aurais pas des choses à me dire, peut-être ? Passant une main sur son front, puis sur ses yeux, elle pinça l'arête de son nez et poursuivit. Ne me prend surtout pas pour une imbécile. Qu'est-ce que tu crois ? Je sais très bien quel jour nous sommes, aujourd'hui. Et je déplore le fait que tu préfères te faire retenir par... Du travail à l'hôpital, plutôt que de te tourner vers moi. Sa voix était sèche comme du papier de verre, ses yeux lançaient des éclairs. Nul doute qu'elle savait quel genre de « travail » se cachait derrière les cernes de Brook. Sais-tu seulement combien de temps t'ais-je attendu aujourd'hui ? Toute. La. Sainte. Journée, martela-t-elle, furieuse. Je pensais que... Je pensais que justement, « aujourd'hui » aurait put nous... Elle ne finit pas sa phrase. Nous quoi ? Rapprocher ? Rabibocher ? Nous faire enfin nous unir ? Son regard lourd de reproches se heurtait à la frigidité d'un Brooklyn alcoolisé au dernier degré. Elle avait le sentiment de s'adresser à un mur. Et quand bien même ; depuis quand formaient-ils un « nous » ? En avaient-ils seulement formé un, un jour ? Au fond d'elle-même, Bree savait que non. Et peut-être même qu'ils ne le formeraient jamais. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il restait de l'espoir, qu'il leur restait de l'espoir. Car elle, ce « nous », elle y croyait de plus en plus fort. Comme en ses sentiments pour le Bulgare. Alors, pourquoi la rejetait-il ainsi ? Qu'avaient ces autres qu'elle n'avait pas ?


Dernière édition par Brionan Yordanov le Dim 19 Oct 2014 - 21:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351Jeu 9 Oct 2014 - 16:42

Et Brionan se lâcha, déballant tout ce qu'elle avait sur le coeur, tout ce qu'elle gardait pour elle depuis surement beaucoup trop longtemps.
« C'est Sainte-Mangouste qui se moque de la charité, Brooklyn, c'est ça ? dit-elle avec colère. Toi, tu n'en aurais pas des choses à me dire, peut-être ?
— Je ne vois p...
— Ne me prend surtout pas pour une imbécile, le coupa-t-elle. Qu'est-ce que tu crois ? Je sais très bien quel jour nous sommes, aujourd'hui. Et je déplore le fait que tu préfères te faire retenir par... Du travail à l'hôpital, plutôt que de te tourner vers moi. »
Brooklyn resta silencieux. Le ton qu'elle prit pour désigner son « travail à l'hôpital » ne laissait pas place au doute. Elle savait qu'il mentait, elle le savait et ce depuis toujours. Brionan n'était pas une idiote, elle  était même tout le contraire et le bulgare savait depuis le départ qu'il ne bernait personne avec ses excuses. Alors pourquoi s'évertuer à mentir ? Pour lui épargner la souffrance d'entendre de la bouche de son mari « J'étais avec une autre femme » ? Ou simplement pour se donner bonne conscience ?
« Sais-tu seulement combien de temps t'ai-je attendu aujourd'hui ? Toute. La. Sainte. Journée, martela-t-elle, d'une voix furibonde. Je pensais que... Je pensais que justement, « aujourd'hui » aurait pu nous... »
Brionan ne poursuivit pas. Le silence s'imposa dans la chambre du couple. Brooklyn inspira profondément, pour retenir en lui les phrases assassines qu'il lui aurait jeté au visage s'il n'avait su rester maître de lui-même. Il aurait pu s'énerver, lui dire qu'elle avait signé en toute connaissance de cause, qu'elle savait dans quoi elle s'embarquait et qu'elle ne pouvait espérer un mari fidèle dans une relation qui était basée sur un accord familial et non sur une histoire d'amour. Qu'elle n'avait pas à se plaindre, qu'elle avait la sécurité, l'argent et un toit sous lequel vivre. Qu'elle avait une certaine liberté, aussi, du moment qu'elle ne se faisait pas prendre. Mais Brook se mentait à lui-même. Cette liberté, si elle en avait profité, le mangemort en aurait été vert de jalousie.
Au lieu de tout ça, Brooklyn resta calme. Il ressentait une certaine détresse dans la voix de son épouse et, lorsqu'il croisa son regard, ce qu'il lut en elle le retourna complètement. Elle croyait en leur couple, elle gardait espoir, malgré tout ce que le mangemort lui faisait subir au quotidien, malgré tous les mensonges et les absences à répétition. Elle croyait en eux, et même plus, elle avait des sentiments pour celui qui était devenu son mari de force.
« Aurait pu nous quoi, Brionan ? demanda-t-il alors d'une voix douce, dénuée d'animosité. Je croyais... Que c'était ce que tu voulais. Un mariage sur le papier, rien de plus. Une union pour la forme, sans réelle relation de couple. »
Brooklyn soupira, quitta le regard de sa femme pour le river sur le plafond.
« On avait un accord, je pensais qu'il te convenait, dit-il. Comment voulais-tu que je sache que tu étais contre cet arrangement ? Tu aurais dû... M'en parler, je ne sais pas. Me dire que ça ne t'allait pas, que tu voulais... Mais qu'attends-tu de moi, au juste ? »
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MessageSujet: Re: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351Dim 19 Oct 2014 - 22:40

Tout à coup, Bree se sentit extrêmement lasse. Passant une main sur son front tout en en écartant les cheveux, la jeune femme se sentit retomber comme un soufflé ; la colère n'était pas tout à fait passée, loin de là en fait, mais avoir put extérioriser une partie de son ressentiment l'avait comme... vidée. Elle soupira, désabusée. Brooklyn croisa son regard, elle détourna le sien, honteuse. Le silence accueillit sa tirade, brisé au bout d'un moment par un Broolyn plus rasséréné.
— Aurait pu nous quoi, Brionan ? Demanda-t-il, et elle chassa sa question d'un geste vague de la main, toujours incapable de le regarder. Pourquoi prenait-il soudain ce ton doux ? Avait-il... Pitié d'elle ? Je croyais... Que c'était ce que tu voulais. Un mariage sur le papier, rien de plus. Une union pour la forme, sans réelle relation de couple.
— Bien sûr, Brook, elle venait d'utiliser sans surnom pour la première fois depuis qu'il était rentré, sans même s'en rendre compte. « Un mariage sur le papier », le rêve d'une vie, n'est-ce pas ? Fit-elle, amère, avec un sourire désenchanté. Elle l'entendit soupirer. L’exaspérait-elle ? Et pourquoi s'entêtait-il à utiliser cette intonation tendre ? Après le mensonge, était-ce une ruse pour l'amadouer, et la berner de nouveau ? La colère enfla insidieusement en elle.
— On avait un accord, je pensais qu'il te convenait, poursuivit-il. Brionan se renfrogna encore plus. Le simple mot « accord » lui arracha une grimace et un coup au cœur, comme un poignard. Elle tint sa langue et ne répondit rien, car les seuls mots qui lui venaient à la bouche n'étaient pas très catholiques. Comment voulais-tu que je sache que tu étais contre cet arrangement ? Tu aurais dû... M'en parler, je ne sais pas. Me dire que ça ne t'allait pas, que tu voulais... Mais qu'attends-tu de moi, au juste ? A cet instant, l'irlandaise tourna de nouveau le regard vers son époux, et y resta vissée.
— T'en parler ? Te dire que ce n'était pas ce que je voulais ? Mais enfin... Ouvre les yeux ! A-t-on seulement eut le choix ? De nouveau, elle s'agita. Te souviens-tu de ce dîner, organisé ici-même ? Mon père, moi, toi... Ton père. Elle marqua une pause. Tout était déjà pensé et arrangé. Tu le sais, tu le savais ce soir là. Et tu aurais voulu que je dise non à ton père et au mien ? Et qu'auraient-ils fait d'après toi ? Machine arrière ? Elle eut un rire désillusionné. Cet « arrangement », comme tu dis, je n'en ai pas mesuré toutes les conséquences ce soir-là. Je croyais que si, mais aujourd'hui je vois bien que non. Elle ramena ses jambes contre elle, et croisa ses bras sur ses genoux, posant son menton dessus. Elle attendit un moment sans le regarder, puis ancra son regard à celui du beau bulgare. Ce que j'attends de toi, c'est que tu te rendes compte de la situation dans laquelle nous sommes, et que tu en tires des conclusions. Peut-être que ces mots sonneraient bien étrangement aux oreilles de Brooklyn, mais pour elle, ils étaient parfaitement clairs. Dans cette phrase, elle englobait leur vie, le manoir, leur mariage, leurs sentiments quels qu'ils fusent, leur avenir. Car Brionan n'avait pas encore vingt ans, et elle ne voyait pas en faire autant dans ces conditions.
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MessageSujet: Re: you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov you won't fool me anymore » BROOK | Manoir Yordanov 129196351

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