Ce fut avec un sourire aux lèvres que Luzia passa le seuil de la serre de botanique n°1. Les odeurs un peu âcres de terreau et de végétaux lui chatouillèrent délicieusement les narines et lui permirent de se rendre compte à quel point tout cela lui avait manqué cet été.
Les élèves occupaient déjà presque toutes les paillasses, mais elle croisa le regard de Sean, et, sans hésiter s'installa près de lui.

▬ Oui, lui répondit-elle, j'ai adoré Falkonera ! Et toi ?
Elle brûlait d'envie de lui dire qu'elle sortait avec Dowey depuis les vacances, mais se dit qu'il n'en avait probablement rien à faire. Elle sortit son manuel flambant neuf, ses gants de dragons, ainsi que de quoi prendre des notes.
▬ Dis, tu pourras m'aider à me remettre à jour ? Je n'ai aucune envie de me retrouver avec une note aussi merdique cette année.

Luzia attendit que le Professeur Chourave terminât sa phrase avant de glisser à son partenaire de paillasse :
▬ Ahaha, je te l'avais dit ! No te preocupa, je vais t'aider. Mais il faudra aussi se voir en dehors des cours. Tu ne sais même pas distinguer les différents terreaux !
Elle lui fit un petit sourire et se tourna vers l'enseignante. Si elle voulait aider Sean, il fallait d'abord lui montrer le bon exemple !

Spoiler:

Bertram fit irruption dans la serre le souffle court, et remarqua avec soulagement que le cours n'avait pas encore commencé. Arriver en retard au premier cours de Botanique de l'année, ça faisait un peu désordre, aussi avait-il couru dans tout le parc pour espérer grappiller quelques secondes. Le Serdaigle fit quelques pas dans la serre, et remarqua avec consternation que presque toutes les paillasses étaient occupées... sauf une, déjà bien envahie par une Poufsouffle dont il ne savait rien, si ce n'est qu'on l'appelait "La grosse Rosa". Avec un soupir résigné, le jeune homme s'approcha d'elle et se laissa tomber sur le tabouret à côté du sien.
▬ Salut, lui glissa-t-il d'une voix parfaitement neutre, tu pourrais mettre ton bouquin au milieu ? J'ai pas eu le temps de prendre le mien. Et puis, parce que y'avait quand même peut-être moyen de rigoler un peu, il ajouta d'une voix un peu plus aimable : Tu serais un amour.

— C'est bon Professeur, vous pouvez commencer le cours, je suis là ! je m'exclame en passant le seuil de la porte de la serre n°1, un peu échevelé après ma course folle dans le parc de Poudlard. J'ai essayé de faire la course avec Aubrey, le nouveau Capitaine des Bleus, mais ce type court trop vite pour moi. Quand j'entre dans la serre, il est même déjà installé, ce frimeur, et à côté de Rosa en plus. La chance. Heureusement, je repère une petite tête que je connais pour avoir passé un été entier avec elle : la jeune Morane a le sang chaud, mais elle est marrante. C'est donc sans hésitation que je me dirige vers sa paillasse, parce que bon, après l'avoir supportée pendant deux mois, je peux bien réussir à la contenir pendant deux heures. Et puis au pire, je déterre une Mandragore, comme ce petit Gryffondor l'année dernière, et on n'en parle plus, pas vrai ?
— Salut Morane, j'lui balance en la bousculant volontairement pour m'installer à côté d'elle, alors, t'as vu la nouvelle ? Maxidebilus capitaine, tu crois que tu vas réussir à le convaincre de te laisser entrer dans l'équipe ? Ouais, depuis qu'il s'est incrusté lors de mon rencard avec Luzia, j'lui en veut un peu, à ce satané Brankovitch de bouse.

HJ:

Bertram faillit éclater de rire lorsqu'il vit la grosse Rosa se liquéfier sur place à son arrivée : assurément, la Poufsouffle ne s'y attendait pas. Et à en croire la manière dont elle répondit à son salut, elle était contente de le voir. Qu'importe, déjà Chourave prenait la parole, et empêcha le Serdaigle de continuer son expérience de séduction de la créature de l'autre côté de la paillasse. La désillusion continua lorsque la Professeur de Botanique annonça que des groupes plus importants allaient être formés : et zut, il allait devoir partager sa distraction de la matinée avec d'autres ! Bertram s'installa sans enthousiasme avec trois autres gars, l'un des Avery qui pullulaient dans l'école, Spencer, le Batteur un peu niais des Poufsouffle, la grosse Rosa, et un autre Jaune qui s'intéressa très vite à la plante qui trônait sur la paillasse qu'ils partageaient.
▬ Bon qui veut me tou.. euh la toucher ? s'enquit à cet instant Rosamund, ce qui lui attira immédiatement le regard faussement brûlant de Bertram, et une moue suggestive. Cette fille était merveilleuse. En revanche, il soupira d'un air blasé à la blague d'Haberfil, posa son menton sur son poing et entreprit vaguement de l'autre main de récupérer sa plume, que la plante maintenait maintenant en otage, merci Haberfil ! Comme il s'y attendait, sans succès.
▬ Nous sommes donc en présence d'une plante à tentacules qui vit dans le noir, résuma-t-il d'une voix monocorde, qui chope ce qu'on lui donne, et qui sert plus fort quand on résiste. Quel suspense !

« Enfin, Mister Travers, Miss Lestrange, Mister McLane, et Miss Romansky vous vous mettrez là. » La bonne humeur de Madame Chourave ne faisait contrastait terriblement avec la mienne. Elle avait fait les groupes par niveaux, forcément. J’aurai pu m’en douter. Mais lorsque j’entendis les noms de mes camarades, ma moue se fit encore plus grande. Que de grands noms pour un si humble Serdaigle. Trois Serpentard par-dessus le marché. A cet instant, je crois que j’aurai tout fait pour changer de groupe. Mais, sachant que cela était impossible, je me dis alors : "Si les serpents croient qu’ils valent mieux que les autres, les Aigles feront d’eux un festin." C’est le genre de maxime que le professeur Flitwick aurait su placer pour redonner du courage à ses élèves. Bon gré mal gré, je tentais de me motiver de moi-même tout en déplaçant mes affaires vers la paillasse qui maintenant était la notre.
Je ne saluais pas mes "collègues". Pas par manque de politesse mais simplement parce qu’ils ne le feraient pas et que, au mieux, ils me regarderaient avec des yeux tels des fusils. Je n’étais rien comparé à la pureté de leur sang et à la grandeur de leurs noms. Et honnêtement, je n’avais pas envie de faire l’objet d’une remarque désobligeante dès le premier cours de l’année.

Une jardinière vola jusqu’à nous et la serre fut plongée dans le noir. Le cours pouvait commencer. Les instructions étaient claires : autonomie totale pendant une bonne partie du cours. Voyant que les autres groupes commençaient déjà leurs observations, je lançais sur un ton qui se voulait nonchalant « Quand ‘faut y aller … »
Je m’accoudais à la paillasse et approcha son nez des tentacules pour mieux les observer. Ceux-ci se tortillaient dans la quasi-obscurité. C’était assez hypnotisant. Première observation : Elle avait besoin d’ombre pour se développer. Ce qui était au final plutôt logique.
Je tirais ma baguette de ma manche et l’approchais à son tour d’un tentacule qui s’y agrippa avec une force à laquelle je ne m’attendais absolument pas. C’était intéressant. Malgré sa taille, la plante restait puissante. Je retirais ma baguette non sans un peu de mal et la posa sur la paillasse. J’observais toujours la plante lorsque je m’adressais au groupe. « Elle semble apprécier le noir. Le plus complet possible, je pense. Et ses tentacules sont préhensiles et possède de la force. » Je finis par relever la tête vers eux et fis tout en me décalant sur le côté. « Quelqu’un veut essayer autre chose ? »