Par Merlin cette journée pouvait-elle empirer encore plus ? Voyant Rohan s'approcher de leurs places habituelles, Lyleïa lui lança un regard glacial et il bifurqua brusquement pour s'asseoir près de Fluvia. C'était mieux. C'est alors que Madame Chourave commença son cours. Chic, des groupes en autonomie, de mieux en mieux. Ah ironie quand tu nous tiens. Bon au moins elle n'était pas trop mal tombée elle était avec ses ... amis. Elle s'approcha de la table alors que la prof plongeait la serre dans le noir et leur expliquait ce qu'ils devaient faire. S'asseyant sur un tabouret haut, Lyleïa attrapa une plume et un parchemin pour noter leurs remarques. Le Serdaigle - dont elle ignorait le nom - se lança et Lyleïa acquiesça en notant "Force des tentacules - Apprécie le noir " sur sa feuille. Elle allait prendre la parole quand Lysandre déboula comme une furie dans le cours. Aussitôt, Lyleïa sentit comme une chaleur la réchauffer de l'intérieur même si elle se garda bien de ne rien montrer, restant froide et impassible à l'arrivée du Gryffondor qui se greffa à leur groupe. Elle aurait voulu lui sourire chaleureusement, se rapprocher de lui, effleurer sa main mais elle ne pouvait pas. Pas avec Bekka et Niclas dans les parages. Elle se contenta donc de noter "Ne peut vivre à la chaleur - Besoin d'humidité" sur le parchemin. - Filet du diable, souffla t-elle. Elle aimait bien la botanique, les plantes, c'était un peu le complément des potions et elle comptait bien travailler là dedans plus tard. Pas en tant qu'herboriste ou maître des potions mais elle voulait être médicomage spécialisée dans les empoisonnements par plantes et potions donc elle commençait déjà à en apprendre un maximum. - Si on se fait emprisonner par une de ces plantes, le mieux est de s'immobiliser totalement et de se détendre car plus on bouge et plus elle resserre son étreinte jusqu'à étouffer complètement la personne ou l'animal pris au piège, continua t-elle de sa voix froide quoique douce. Elle nota ses propres observations à côté de celles de ses camarades. "Etrangle quiconque se trouve entre ses tentacules - La personne doit se détendre si elle ne veut pas finir étouffée"

Rebekka se déplaça de mauvaise grâce jusqu'à l'hideuse plante que Chourave avait désignée comme sujet de ce premier cours (absolument fascinant) et se rapprocha de Niclas. Déjà, le Serdaigle de leur équipe commençait son examen, épaulé par Lyleïa Romansky qui semblait décidée à jouer les rapporteurs, et par un Gryffondor incapable de respecter les horaires. Décidée à ne rien faire, Rebekka nettoya précautionneusement un petit pan de bois, y posa son coude, puis nicha délicatement son menton dans le creux de sa main et se tourna délibérément vers Niclas Travers, en quête d'une distraction.  
— Alors Travers, la salle de bain des Préfets, ça vaut le coup ou pas ? lui demanda-t-elle avec un sourire mutin, d'une voix basse afin de n'être entendue que de lui, et de son voisin de droite.

Le Professeur Chourave entama son cours en dispatchant les élèves autour des différentes paillasses. Luzia se retrouva avec Thomas Avery de Serdaigle, Aurora et Crystal de Serdaigle, ainsi que Sean. Il s'agissait de reconnaître l'épaisse plante dont les lianes débordaient du pot.
Crystal s'empara d'une plume pour gratter son parchemin et Luzia, lisant par dessus son épaule, ne put s'empêcher de hocher la tête en guise d'accord. Avery lança le sortilège de lumière et la plante se ramassa sur elle-même à une vitesse assez incroyable. Si Luzia n'aima pas le ton qu'il employa envers la secrétaire du groupe, elle trouva son idée intéressante.

De son côté, la jeune fille réfléchissait à toute vitesse. Il existait un nombre incroyable de plantes dotées de tentacules. Le test de la lumière éliminait certaines d'entre elles - notamment la Liane du Canyon, réputée pour pouvoir passer plusieurs années au soleil et sans eau. Ce n'était pas le cas du spécimen qui se trouvait devant eux. L'Espagnole approcha prudemment sa tête du pot et observa la terre.

▬ Elle aime l'humidité par contre.

Elle ramassa une brindille qui parsemait le sol de la serre et la lança sur la plante qui commença à s'agiter et à entourer l'intrus de ses lianes jusqu'à ce qu'il se brise.

▬ Elle n'aime pas les visiteurs, en revanche, nota Luzia qui se tourna ensuite vers Sean pour l'inviter à tester une théorie.

Le travail d'équipe était tout sauf une aubaine pour Travers ; peu enclin à la confiance en autrui, ni même à se reposer sur quelqu'un d'autre que lui-même, sa mine s'assombrit encore plus bien qu'il aurait put tomber sur pires comme coéquipiers - la grosse Chatterton, par exemple.
N'y mettant absolument pas du sien, il croisa les bras et attendit que tous parlent. Puisqu'ils avaient la science infuse et qu'ils avaient déjà deviné de quelle plante il s'agissait - plante à laquelle il n'avait d'ailleurs même pas jeté un seul regard -, autant les laisser s'égosiller à jouer les petits botanistes en culottes courtes, lui se contenterait de ramasser la note que Chourave ne manquerait pas d'attribuer à leur équipe - à moins qu'il ne faille, plus tard, démontrer avoir la main verte individuellement ? Poussant un profond soupir, Rebekka le sortit finalement de sa torpeur.
— Alors Travers, la salle de bain des Préfets, ça vaut le coup ou pas ? Il regarda sa bouche pleine et rose s'étirer en un charmant sourire taquin, avant de lever les yeux vers les prunelles de la jeune femme, puis de détourner le regard et de répondre d'une voix égale, de bien trop mauvaise humeur pour jouer le jeu jusqu'au bout ;
— Tout dépend de ce que tu comptes y faire. Personnellement, les bains de mousse et de bulles multicolores, très peu pour moi. Encore moins les longueurs de bassin... Je suis plutôt amateur d'un autre genre de sport.
Romansky notait sagement des notes sur son parchemin, McLane faisait joujou avec sa baguette, et Sirlan, quant à lui, poussa le vice à tenter quelques sorts sur la plante. Au comble de l'exaspération  Niclas en était à chercher des objets contondants dans la serre pour abréger ses souffrances lorsque le serdaigle l'interpella avec une réflexion d'une stupidité abyssale.
— Quelqu’un veut essayer autre chose ? Un sourire mauvais se dessina sur les traits de Nick.
— Moi j'ai une suggestion, fit-il en se rapprochant d'Arthur. Et si on lui filait à manger ? Sans plus attendre, il prit la main de l'élève sans ménagement et la fourra au beau milieu des tiges de la plante.

Spoiler:

Un élève arriva en retard et se joignit à notre groupe. Je ne le connaissais que de vue et savais qu’il était préfet de Gryffondor. Mais son nom m’échappait. Du moins, pourrai-je espérer pouvoir travailler dans une relative quiétude et ainsi que dans une ambiance plutôt correcte avec lui à mes côtés. Il nous salua sobrement, je lui répondis franchement en levant les yeux du parchemin sur lequel je notais mes observations.
Le nouveau se mit aussitôt au travail comme s’il voulait faire oublier qu’il était arrivé en retard. C’est vrai que ça ne faisait pas très sérieux un préfet qui ne respectait pas les horaires. Ça me fit sourire. Mais plus que cela, je savais maintenant que le travail serait bien fait. Tant mieux !

Et à ma grande surprise, l’une des Serpentards –pendant que les deux autres discutaient sels de bains et mousse colorée- se mit aussi à la tâche. Elle souffla, sans véritable volonté de nous transmettre l’information, le nom de la plante. Maintenant qu’elle le disait, ça me sautait aux yeux. Mais si elle avait gardé le silence, fort comme j’étais en botanique, j’aurai sûrement mis plus de temps à trouver. Reprenant mon parchemin, je marquais les dernières informations qu’elle venait de nous délivrer.
Se développe dans l’obscurité ainsi que dans l’humidité. De puissants tentacules raffermissant leur prise plus la proie se débat.

- Moi j'ai une suggestion. Et si on lui filait à manger ?

Travers joignit si vite le geste à la parole que je n’eus pas le temps de réagir. Il attrapa ma main libre et la fourra dans les tentacules ondulants de la plante. Sans plus attendre, je pus les sentir s’enrouler autour de mon poignet ainsi qu’autour de mes doigts.
Mon premier réflexe fut aussitôt de tenter de retirer ma main de cette foutue plante tout en étouffant un juron. Je n’avais pas vraiment envie que Chourave n’intervienne. Mais plus je tirais, plus, en effet, le filet du diable se resserrait ! Comme apparemment personne n’était décidé à faire face à Travers pour me venir en aide, je tentais d’attraper ma baguette. Lorsque ce fut fait, je la pointais en direction de la plante et criais, peut-être un peu trop fort à cause du stress :

- Lumos ! Les tentacules se rétractèrent aussitôt et libérèrent mon poignet devenu rouge. Furieux, je me retournais vers le Serpent tout en me massant le poignet. Hé ! Mais tu vas pas bien ! ‘Faut croire que la consanguinité commence à vous rendre totalement inconscients !

Ma voix se cassa à la fin. Je venais de me rendre compte que j’avais parlé tout haut. Je n’osais pas regarder autour de moi pour voir des regards surpris ou indignés être braqués dans ma direction. Je détournais les yeux et m’assis sur mon tabouret pour reprendre mes notes qui avaient été détruites par un pot d’encre renversé. Ma colère n’en pâlissait pas moins et je lâchais dans un souffle :

- Sale con …

Spoiler:

Le spectacle des tentacules s'enroulant comme des rubans noirs autour du bras du serdaigle arracha un sourire moqueur à Travers qui s'amusait de la détresse de l'élève. Celui-ci jurait, tirait par réflexe, ne faisant qu'agacer plus encore la plante et croître la goguenardise du serpentard.
Il arriva pourtant un moment où, las de se faire gentiment grignoter par les tentacules, McLane dégaina sa baguette et se libéra de l'emprise du tas de feuille dans un jet de lumière. Les joues aussi rouges que le poignet il semblait visiblement furieux, élargissant le sourire railleur de Nick, jusqu'à commettre l'irréparable.
—  Hé ! Mais tu vas pas bien ! ‘Faut croire que la consanguinité commence à vous rendre totalement inconscients ! Son sourire s'effaça aussi vite que la rage monta en lui. Ce fut comme un déclic dans l'esprit de Niclas, annihilant tout bonnement tout ce qui se trouvait autour de lui et le sale petit rat qui lui faisait face. Il n'y avait plus de serre, plus de plantes, plus de cours, plus d'élèves, plus de professeur non plus. Juste le garçon, lui, et la fièvre qui montait par vagues. Ce n'était pas tant l'insulte qui faisait bouillir le sang dans ses veines mais le fait que le serdaigle ose s'opposer à lui en public. Nick n'était pas du genre à s'entendre dire non ou qu'on s’opposât à son bon vouloir, et venant de la part d'un sang-mêlé tel qu'Arthur, c'était encore pire.
Son expression se figea, sa mâchoire se crispa, et son visage devint aussi lisse et dur que du marbre. Seuls ses yeux trahissaient sa colère, véritables trous de lave en fusion sous un masque de glace. Arthur eut l'audace de se rasseoir à son tabouret comme si de rien n'était et de continuer sur sa lancée d'invectives, consumant les derniers restes de lucidité chez Travers.
— Qu'est-ce que tu viens de dire, sale sang-de-bourbe ? Siffla-t-il d'une voix sourde, vibrante de colère. As-tu définitivement perdu l'esprit ? Revanchard et vindicatif, en deux pas, il fut prêt de McLane, l'instant d'après il le saisissait par le col de son uniforme scolaire et la seconde suivante, il poussa sa tête sans ménagement dans le Filet, la furie décuplant son emprise sur le serdaigle qui se débattait tel un beau diable.

Spoiler:

CONSIGNES:

Luzia se mit à rire lorsque Sean se retrouva prisonnier de la plante. Quel idiot ! Mais en même temps, il leur permettait de lever toute ambiguïté concernant l'identité de la plante. Crystal aussi le compris car elle conseilla au Serdaigle de cesser de se débattre. Elle aida Sean à se libérer.

Tous regardèrent alors les mains rougies du jeune homme qui bougeait ses doigts pour faire rétablir au plus vite la circulation du sang.

▬ Vous avez une idée sur les méthodes de reproduction de cette plante ?, demanda Crystal qui, visiblement, s'intéressait vraiment à la botanique.

Peu d'élèves aimaient la botanique et, pour l'Espagnole, ça faisait du bien de voir qu'elle n'était pas la seule à lire emprunter les ouvrages de botanique à la bibliothèque.

▬ Je ne sais pas, avoua Luzia en se frottant les mains.

C'est vrai que le Filet du Diable n'avait aucun bourgeon...

▬ Ce doit être par rhizomes, non ? Les racines colonisent peu à peu la terre et il en émerge ensuite une nouvelle plante. Comme les ronces ?

Mais ce n'était qu'une supposition et le groupe fut interrompu par le Professeur Chourave qui invita les premières années à donner leurs hypothèses. Luzia tourna la tête vers les jeunes Morane et Mullet, les dernières recrues des Jaunes, espérant qu'elles détenaient la bonne réponse et feraient gagner des points à leur Maison.

— MONSIEUR TRAVERS ! Un jet de lumière aveuglant lui fit lâcher prise sur Arthur et libéra l'élève de l'emprise du filet. Nick tourna vivement la tête vers le Professeur Chourave à qui il jeta un regard courroucé à travers ses yeux plissés et ses sourcils froncés. Ainsi qu'une grande partie des membres de la famille Travers, il aimait rendre sa propre justice sans l'intervention d'un tiers.
— VOUS VENEZ DE FAIRE PERDRE 20 POINTS A VOTRE CHÈRE MAISON ! DEHORS MAINTENANT ! Après un dernier regard peu amène à McLane, il attrapa son sac qu'il jeta négligemment par dessus son épaule et passa devant Mrs Chourave avec un sourire sardonique aux lèvres qu'il lui adressa avant de sortir de la serre et de se diriger vers le bureau du directeur de sa maison d'un pas décontracté. Il était le fils de son père et son nom ne lui faisait craindre rien ni personne, quant aux points qu'il venait de faire perdre à sa chère maison il s'en souciait comme de son tout premier juron ; il était Préfet, et trouverait bien un moyen de retirer autant de points aux trois autres maisons pour rétablir le bon ordre des choses.

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