Deux élèves. Deux, de ses élèves. Si elle s'était attendue à ce qu'Apollon soit si enthousiaste à l'idée d'emmener deux élèves dans la Forêt Interdite en pleine nuit, elle aurait très certainement réagit plus tôt. La Forêt Interdite. Mais quelle idée incongrue ! Apollon n'était qu'un 바보. Ce n'était que des enfants, voyons. Des enfants en l'âge de boire de la Tequila Pur-Feu et d'envoyer paitre le Professeur Slughorn pour finir sa nuit convenablement sur une paillasse, certes. Ce n'était que des enfants, enfants qu'elle appréciait, mais enfants qui manquaient cruellement de savoir vivre et de respect. Il allait falloir que cela change rapidement. Ah, la Grande Bretagne ! Pays de débauche.

« Le secret de l'éducation réside dans le respect de l'élève » avait-elle dit à Apollon Picott alors qu'il était sur le point d'amener Miss. Griffiths et M. Barksdale avec lui. Droite, fière, elle avait regardé l'homme qui était son ainé et avait demandé à prendre en charge ces deux élèves pour leur heure de colle, en y mettant les formes et les politesses dues à son interlocuteur. Obtenant gain de cause, elle avait attendu que l'homme disparaisse à l'angle du couloir, s'inclinant pour lui souhaiter bonne route, avant de faire signe aux deux jeunes de la suivre jusqu'au deuxième étage.

Les conviant à entrer en illuminant la pièce d'un coup de baguette, elle plaça deux bureaux collés devant le sien derrière lequel elle prit place. Regardant les deux élèves sans un mot, elle attendit quelques secondes avant de prendre la parole. « Dans les endroits connus, on respecte l’homme, et dans les endroits inconnus, on respecte son habit. » dit-elle posément en posant sa baguette sur la table. « Connaissez-vous la signification de ce proverbe ? » les interrogea-t-elle, d'un ton ferme.

Wilda se dirigeait vers le bureau du concierge en trainant les pieds pour son heure de retenue. Elle n’en était pas à sa première colle, mais elle essayait de les éviter le plus possible, car plus d’heures elle passait punie, moins d’heures elle avait pour s’entrainer. D’ailleurs, ça faisait un bail qu’elle ne s’était pas retrouvé dans une telle situation : avec les années, elle avait appris à négocier, mais Picot était intransigeant, pour ne pas dire irrationnel. La poursuiveuse fut cependant agréablement surprise de constater que Marcus Barksdale semblait subir la même conséquence qu’elle. Elle arqua un sourcil à son intention et, juste au moment où elle allait le questionner sur la raison de sa présence, l’incroyable Hyun-Ae Im fit son apparition et les sauva des griffes du vil concierge. Wilda referma sa bouche et eu l’impression que son estomac tombait dans ses talons : elle aurait préféré passer la nuit dans la forêt interdite, en compagnie de terrifiante créatures, que de devoir passer son heure de colle avec la professeure de runes. Pas qu’elle ne l’aimait pas, au grand contraire, elle en était complètement fan. Le fait qu’elle se charge de leur retenue sous-entendait qu’elle savait que Wilda avait commis une entorse au règlement et ainsi, elle pouvait oublier tomber dans ses bonnes grâces. La serdaigle était respectueuse de ses enseignants, mais elle ne souhaitait pas plus qu’il le fallait faire bonne figure devant eux, à l’exception de la professeure Im. Merde. La jeune femme maudit Phoenix Flint et son influence du démon pour l’avoir convaincue, une fois de plus, de boire de la Téquila jusqu’à 5 heures du matin. Fidèle à son jeune âge, l’aiglonne avait naïvement espérée qu’une maigre sieste d’une heure et une douche glaciale suffirait à éliminer toute trace d’alcool dans son sang. Évidemment, elle s’était vertement trompée et l’agréable concierge du château avait fait une crise lorsqu’elle avait mis le pied dans son sceau d’eau avant de perdre l’équilibre, de tomber sur son échelle laquelle chuta en bas des escaliers, le laissant pendouiller sous le luminaire, retenu par une seule de ses mains. Jusque-là, rien de bien grave, elle aurait pu simplement se répandre en excuses et sortir sa baguette pour l’aider à regagner le sol en toute sécurité. C’est ce qu’elle fit, mais le cerveau toujours embrumé par l’alcool, elle ne fit que mettre le feu au pantalon de Picot avant de s’écraser de rire, incapable d’arrêter ses flammes. Avez-vous besoin de plus d’explication sur le pourquoi du comment s’était-elle retrouvée punie ce soir?

La jeune femme redressa le dos bien droit et emboita le pas de sa professeure, se demanda ce qu’elle leur réserverait en guise de châtiment. « Euh…si on connait pas une personne personnellement on le respecte en fonction des habits qu’il porte? » demanda-t-elle incrédule lorsqu’elle leur offrit un proverbe. « Je suis profondément en désaccord professeure, avec respect, toute personne a droit au même degré de respect… du moins celui-ci ne varie pas en fonction de l’habillement…» continua-t-elle sans pouvoir se retenir, mais en se mordillant la langue pour s’empêcher d’avouer que c’était autrement stupide.

En apprenant qu’il allait être collé, Marcus s’était imaginé devoir passer du temps avec les plus affreux de l’école, ou pire encore, devoir subir son heure de retenue en cours de potion avec Slughorn. Le vieil homme l’avait envoyé-là, alors Marcus avait naturellement pensé qu’en plus du rôle de juge, le vieux Slug aurait joué le rôle du bourreau. Avait-il mérité d’être collé ? Sûrement. Il faut dire que si sa sieste en cours de potion avait eu le mérité d’être revigorante, elle n’en était pas moins déplacée. Il se présenta au bureau du concierge résigné.

- Hein ? Comment ça la Forêt Interdite ? Pourquoi on y va si elle est … interdite, justement.

Le jeune homme ne comprenait pas pourquoi tel endroit se trouvait à proximité d’une école, de son école. Lui, il s’est juré de ne jamais y mettre les pieds. Après tout, si elle est « interdite », c’était qu’il y avait bel et bien une raison. M. Picot ne semblait que peu concerné par les remarques du Serdaigle, et Marcus ne dut son salut qu’à l’arrivée de la parfaite Hyun-Ae Im. Elle se présenta au groupe telle une justicière, une âme bienfaitrice à la rescousse de deux de ses élèves favoris. Le jeune homme était, au fond de lui, satisfait, loin de penser que le simple fait qu’il soit en retenue puisse abimer l’image qu’elle se faisait de lui. Im était sans doute la dernière personne à Poudlard que Marcus souhaitait décevoir.

Marcus prit place, une fois dans la salle d’études des runes, à la table que Wilda avait délaissé. Il joignit ses mains devant lui, se demandant à quelle sauce lui et sa comparse Serdaigle allaient être mangés. Il plissa les yeux en entendant la question d’Im puis observa d’un œil circonspect Wilda lorsque celle-ci prit la parole.

- Mais j’pense pas qu’ « habit » soit à prendre au sens propre. Dans les proverbes, tout est au sens figuré. Là ça doit vouloir dire un truc du genre « fonction », non ? fit-il à l’intention de la coréenne.
Ah non ! ou alors ça veut dire que dans les endroits inconnus, on respecte la première impression que nous donne un individu, ce qu’on voit avec ses habits ?

Il se frotta l’arrière de la tête, peu convaincu par sa propre explication. Lui et les proverbes, cela faisait deux, si bien que lorsqu’il lui arrivait de converser avec Professeur Im, il lui arrivait parfois de ne pas comprendre la totalité des paroles qu’elle lui tenait tant la coréenne appréciait user de proverbes et de dictons.

- Mais ce n’est pas mauvais de se fier aux premières impressions ? Enfin, l’habit ne fait pas le … le … l’iguane. Et il faudrait plus se focaliser sur ce qu’est réellement la personne que sur ce qu’elle dégage comme premières impressions.

Assise à son bureau, la coréenne sentait avec précision la gêne que ses élèves ressentait depuis qu'elle les avait trouvé en compagnie du concierge du château. Quoi de mieux pour faire bonne figure, en même temps. Tout. Mais ce qu'elle sentait avec brio, c'était leur incompréhension fasse à sa question. L'adulte avait tendance à parler avec des proverbes lorsqu'elle ne donnait pas cours, et elle savait cela perturbant, en même temps il était rare que l'un de ses élèves la comprenne lorsqu'elle ouvrait la bouche. Mais le but de ce test était tout autre, là, encore elle voulait qu'ils comprennent un nouvel aspect du mot qu'était le "respect".
Miss. Griffiths la convaincue qu'elle n'était pas faite pour les proverbes quelqu'ils puissent être, mais si son raisonnement était tout à fait juste, elle n'avait pas compris le sens de ses mots. Alors qu'elle allait répondre pour corriger le malentendu, M. Barksdale sembla avoir une tout autre opinion au sujet de ces mots et, elle trouvait cela fort surprenant, il avait touché un point sensible de ce proverbe kirghiz. Chose nouvelle pour lui, bien que la jeune femme ne put s'empêcher de sourire à la prononciation d'un tout nouveau proverbe anglais qui lui semblait meilleur que l'original. « Vous avez tout les deux raison. Très beau proverbe, je me souviendrais de l'iguane. » dit-elle en se redressant dans sa chaise. « Si M.Barksdale à tout à fait compris le sens de ce proverbe dans son premier essai, Miss. Griffiths soulève un point intéressant. Est-ce qu'une personne doit-elle faire preuve de moins de respects par l'image qu'il nous renvoie ? Non. Certainement pas, c'est une chose inconcevable et qui ne devrait pas, à aucun moment, avoir germé dans votre esprit. » dit-elle en souriant, contente de voir que ses deux élèves avaient un minimum de jugeote.

« Ce proverbe signifie simplement, que lorsque vous rencontrez une personne, vous ne pouvez vous faire une opinion sur sa personne en temps que telle. Néanmoins, vous devez à tout moment un respect fondamental à sa fonction, à son métier, ce qu'il incarne. » dit-elle en sachant pertinemment que cette phrase pouvait faire débat, mais continua tout de même. « Par exemple. Un premier année ne connaissant absolument personne, respectera Wilda pour sa fonction de Capitaine, avant de la respecter comme personne si il apprend à la connaître. Vous comprenez ? » fit-elle, un léger sourire toujours sur ces lèvres avant de sortir deux parchemins et deux plumes qu'elle plaça devant les deux élèves. Il leur fallait comprendre d'une autre manière également, qu'ils comprennent pourquoi elle les avait amener à parler de respect, bien que cela semblait évident pour elle, ce ne l'était pas forcément pour eux. L'heure tournait, quinze minutes étaient déjà passées, et la colle débutait seulement dans son sens stricte du terme. « Mettez vous chacun où vous le désirez dans cette salle. J'aimerai que vous m'écriviez les noms des personnes à qui vous avez omis de témoigner du respect ces deux derniers jours et pourquoi vous avez considérez que ces personnes n'en était pas digne. » termina-t-elle en sortant un livre de runes. Réflexion, réflexion et encore réflexion sur les actes passés et à venir.