J’ai senti la douce et délicate main de Vibeke Camran, effleurer l’une des miennes.
Silencieux, j’offre néanmoins un léger sourire à la jeune mère de famille sans pour autant la regarder, mais tout en pressant mes doigts contre les siens. Pour lui montrer, que moi aussi, je suis et reste là. Occupé à observer Nagini et le Lord, débattre sur la suite des évènements et du pourquoi, nous sommes ici, nous, ses fidèles. Du coin de l’œil, je vois le serpent et le Seigneur des Ténèbres, s’approcher de Vibeke, tous les deux persifflant. Chose qui me fait serrer les mâchoires à m’en faire péter les dents. N’étant pas un grand fanatique du reptile qui rampe aux côtés de notre Prophète.

Ça me dégoûte.
Mais, je m’y plie et semble soulagé quand l’Homme s’intéresse à Perseus Flint. En ce qui me concerne, mon regard bleu clair se pose sur Vibeke. Et j’hoche la tête dans un questionnement  silencieux pour voir comment elle se porte. En revanche, les plans somme toute étrange dispensés par le Lord, ne me ravissent nullement. Si j’attaque, je ne le fais pas à moitié et ce n’est pas grimé par du Polynectar, qui va satisfaire ma violence et mon sadisme conséquent. Par contre, faire preuve d’une certaine délation envers des engeances putrides : ça me plait. J’écoute d’une oreille attentive mes comparses Mangemort et me permets de relever certaines identités intéressantes.

Or, les miennes ne sont que vengeance personnelle.

- Je soumets, Wilda Griffiths, une traître à son sang. O’Mahony Shannon et les jumeaux Dearborn. Phoebus et Caradoc. Je marque une pause, le visage neutre. Ainsi que Freya Bakke, pour nous rappeler à son bon souvenir. Tous des traîtres.

Je grogne, espérant dans mon for intérieur que toutes ces pauvres âmes débarquent prochainement à la Galerie d’Art.

Si jeune encore dans cette organisation, Vibeke était toujours très impressionnée par ces rassemblements, surtout la présence de cet homme qui pouvait leur ordonner n’importe-quoi sans broncher. La jeune scandinave s’y pliait comme les autres, faisant profil bas, s’efforçant de le satisfaire autant qu’il lui était possible de le faire. Dans ces moments si délicats, elle cherchait à se rassurer comme elle le pouvait. Souvent c’était Elise ou Bellatrix qui tentaient chacune à sa manière de lui donner de précieux conseils. Mais pas seulement. Et pour cette fois, c’était auprès d’Isaac qu’elle avait trouvé un peu de courage. Son ami avait légèrement serré ses doigts entre les siens, lui permettant de ne pas sursauter face à l’approche du reptile de leur Maître. Cet animal es effrayant. Plus tellement dérangée par la vue du sang ou de la mort, ce serpent réussit à lui donner des sueurs froides. Ce n’est pas elle qu’ils viennent voir pourtant, mais Perseus. Vibeke ne doute en rien de ses capacités à faire un poison parfait qui saurait remplir la mission confiée par le Lord. Ce n’est que tardivement que la jeune femme avait réussi à détacher son regard de leur Seigneur pour voir le léger sourire que lui adressait Isaac. Répondant sur le même mode silencieux mais très rapidement, elle avait ainsi hoché la tête pour lui confirmer qu’elle allait bien, malgré la crainte qui avait laissé ses joues bien pâles. Son sourire avait pourtant rapidement disparu, ouvrant de grands yeux vers leur Lord, prenant soin d’éviter son regard cependant, de peur qu’il ne le prenne comme un manque de respect de sa part, elle, son humble serviteur.

La jeune femme qui craint sincèrement de manquer d’assurance et de subtilité n’ose donc pas se proposer pour remplir cette délicate mission. Elle ne se sentait pas non plus tellement de soumettre des noms ainsi, sans risquer de commettre une erreur quelconque, préférant rester discrète pour le moment mais surtout silencieuse.

La voix d’acier inflexible flottait dans les airs, mélodie funeste.

Orateur maîtrisant à la perfection l’art de capter son auditoire, le Maître poursuivait son discours que tous, du moins les concernés, écoutaient avec déférence. Déployant son macabre plan en effleurant les visages de son regard acéré. Hermes le suivait des yeux, comme hypnotisé ou presque par ses paroles, son charisme impeccable. L’évocation de la galerie retint tout particulièrement son attention et, imperceptiblement, ses muscles se tendirent un peu. La Vermentino Art Gallery oui… Ca n’était pas tant la Gazette sur laquelle il gardait un oeil, mais bel et bien l’établissement snobinard qui perdait un peu de sa superbe ces derniers temps. Preuve en était ce vernissage ridicule où l’art prétentieux d’un artiste qui ne l’était pas moins côtoierait la musique assourdissante et populaire - populaire, quelle pire insulte que celle-là ? - d’un groupe de musiques pour midinette. Le choc des cultures. Le mélange des genres. Comme ces impurs qui se mélangeaient impunément à eux comme si c’était là leur droit.

Ainsi donc, le Maître avait l’intention de faire de ces murs blancs rehaussés de couleurs criardes le théâtre de leur prochain coup d’éclat. Un sourire se dessina sur son visage jusqu’ici impassible.  Voilà qui ne rendrait la propriétaire que plus prompte à lui céder ce lieu qui deviendrait vite maudit, continuité parfaite de la petite histoire qu’il était en train de se créer. Pauvre orphelin. Pauvre Hermes. Pauvres victimes de ses manipulations futures, plutôt. Le fait de passer par le poison ne lui plaisait pas tellement, mais l’approche était nécessaire et faisait de ce plan une stratégie inattaquable. Invisible. Violente, donc.

La parole fut donnée à l’assemblée, avide de dévoiler quelques noms. À la simple idée d’en prononcer un, il eut l’impression que cela lui écorcherait les lèvres. Des noms, il en avait. Mais certains étaient nécessaires à son plan à lui, à eux de ce fait. Rien ne servait de s’empresser à tuer les veaudelune qui le feraient entrer dans la bergerie : leur heure arriverait en temps voulu. Aussi écouta-t’il les autres avant de prendre la parole. Morfin en tête, bien sûr, car tel était son rôle dans la hiérarchie de leur groupe. Le futur Ministre avait quelques dossiers de poids à dévoiler. Bartemius, oui, évidemment. Et sa délicieuse femme au passage.  Weasley, Prewett, Powell, Tonks, Black… Autant de noms inscrits sur l’illustre registre familial, et qui avaient pourtant perdus le droit d’y être. Puis d’autres, comme cette psychomage qui avait une fâcheuse manie de sortir de son divan pour leur pourrir la vie. Hoover, Bones. Qu’on abrège les souffrances de ces pauvres orphelins, enfin.

Wellington, l’insolent, proposa un nom qui aurait pu le faire tiquer s’il n’avait pas une si grande maîtrise de lui-même. Griffiths. Cette cousine qui partageait avec lui un peu de sang, mais dont le père avait jugé bon de changer de nom. Inadmissible. Traître. Bâtard. Elle était un élément de choix pour la suite de son plan, que bon nombre autour de cette table ignorait, y compris ce bellâtre d’Isaac qui défonçait des crânes à coup de battes - c’était dire la subtilité de l’être… Elle était le veaudelune. Elle était la faille, celle qui causerait la perte de cet ordre ridicule.

Il était temps désormais pour lui de prendre la parole, de sa voix qu’il ne réservait qu’à ceux qui le connaissaient sous son vrai jour. Sa voix tranchante et froide, dans laquelle ne perçait pas la moindre émotion. « Maître, Dumbledore persiste à enseigner aux élèves les moeurs de ces insignifiants moldus. Le nouveau professeur désigné, Gemini Deshpande, s’avère être l’un des leurs, un répugnant né-moldu. » Lors d’une soirée dans son manoir, il avait entendu parler de cet énergumène de la bouche d’une mère indignée. Un impur qui enseignait une matière impure. Du Dumbledore tout craché. « S’il ne daigne pas quitter l'enceinte du château ce jour-là, gageons que sa femme soit d’humeur à sortir. » Il suffisait après tout d’une petite invitation envoyée pour parvenir à un tel objectif. « Je me permets également d’évoquer Jacob Braddock, le professeur de défenses contre les forces du mal. » Il eut un rictus. Après tout, le mal n’était qu’une question de point de vue. « Nous ne devrions avoir aucun mal à nous débarrasser d’un individu aussi diminué. » Du haut de son fauteuil, cet homme pensait qu’enseigner 3 pauvres sorts à des 4e années suffiraient à les arrêter. Imbécile.

La liste s'arrêta là et, baissant la tête avec respect, Hermes céda la parole. Bientôt, il fournirait d'autres noms. Bientôt, en digne héritier de Salazar, sa ruse deviendrait alors la plus grande des armes, la main armée de la cause.

Le grand Seigneur des Ténèbres a fait valoir ses ordres.
Attentif et l’écoutant religieusement, le jeune frère d’Addison Yaxley manifeste son intérêt silencieusement. Seuls ses iris olivâtres à la teinte si particulière parlent pour lui. Les mains croisées délicieusement dans son dos, il voit son Lord serpenter entre ses fidèles suivi de Nagini, la délicieuse. Tout comme son Maître, elle a sensiblement faim. Voulant dévorer des âmes impures. Le grand Homme sait pervertir à merveille ses disciples, dont Corban Yaxley en fait partie. Ce dernier regrettant toujours au plus profond de son être qu’Addison ne partage pas ses idéaux.

Ainsi donc, le Lord privilégie une attaque tout en finesse, offrant à Perseus Flint l’apanage de créer un poison des plus dévastateurs et des plus subtils. Hochant sa tête blonde, le jeune descendant des Yaxley réfléchit posément aux différentes stratégies que peut engendrer cette prise de position. Il n’est pas comme certains des laquais présents ici, qui n’ont aucunement leur place en ce lieu, le jeune Mangemort privilégie le doigté inhérent à sa position dominante de Sang-Pur. N’utilisant le sadisme que quand cela s’avère nécessaire. Néanmoins, l’idée de se rendre à cette Galerie est une opportunité pour le moins intéressante : observer, glaner des informations stratégiques. Pour ensuite attaquer ? Il ne se voit pas être sous Polynectar, détestant ce mode de fonctionnement fourbe. Quitte à choisir, Corban Yaxley préfère attaquer de front.

Mais de là, à l’exprimer au Seigneur ? Il estime s’y résoudre.

Cependant, l’heure en est venue à la délation. Fronçant ses sourcils imperceptiblement, il enregistre les noms énoncés par les autres partisans. Acquiesçant d’autant plus aux propositions de Morfin Carrow, qu’il se met à rejoindre, bien évidemment. Sans mot dire, il se fait pourtant aisément comprendre, saluant là aussi les identités prononcées par Elise Lerouge. Mais se figeant ostensiblement quand il entend le joueur de Quidditch, Isaac Wellington. Ce dernier aurait pu avoir un sang plus que pur, mais il a fallu apparemment que son paternel fornique ailleurs. Rendant alors le sang plus que bancal. Sang que veut redorer celui qui est surnommé le Boucher Vert et qui dégoûte Corban Yaxley au possible. Il ne manque plus qu’il traîne avec des sangs impurs, et tout part à vau l’eau ! Il est grand temps de remanier tout ceci et ce, le plus vite possible.

Sa tête blonde se penchant sur le côté avec un petit sourire satisfait, l’ancien Serpentard au sang plus que pur, témoigne d’un certain intérêt quant à la diatribe d’Hermes Nott. Que du beau monde, en perspective. Des professeurs inculquant visiblement des matières somme toute irrecevables. Et diamétralement opposées à leur précepte commun. Oui, il est grand temps que tout cela cesse. Or, il manifeste encore son assentiment en hochant la tête fortement, ne souhaitant pas prendre la parole. Il serait comme à son habitude, un simple observateur.

Tout comme l’emblème de son ancienne Maison.

Ils semblaient tous glacés. Certains parlaient, ici et là, de la prétendue faiblesse du Mal mais le Lord savait. Ses volontaires sujets étaient tous, tous soumis à lui. Qu'importaient leurs pensées, il pouvait toutes les lire. Limpides. Idiotes. Provocantes parfois. Ils ne se rendaient même pas compte qu'ils étaient un livre ouvert, qu'ils ne pourraient se cacher nulle part de sa grandeur. Voldemort se glissa derrière McCulloch qui ressemblait, plus que jamais, à un mulot prit dans un piège. Son regard ne semblait pas capable de se détourner de la silhouette de l'ancien joueur de Quidditch alors que les noms s'élevaient autour de lui. Allons bon. Il fallait qu'il aille jusque là pour qu'ils se réveillent. Un sourire torve, et froid, se posa sur les lèvres du Seigneur des Ténèbres. « J'entends là beaucoup de noms » fit-il d'une voix glaçante, « mais peu de volontaires ». Il se mit devant l'ancien joueur de Quidditch en le détaillant. « Tu iras » décréta-t-il avant de se détourner pour regarder le serpent qui crevait d'envie de dévorer le facteur. En quelques mots sifflés en fourchelang, Nagini fit claquer le bout de sa queue pour marquer son désarroi. « J'entends là beaucoup de noms » répéta-t-il, « mais pas assez ». Il s'approcha du facteur et d'un diffindo bien placé, le fit tomber lourdement au sol alors que son serpent se chargeait de finir le triste travail. « McKinnon » commença-t-il sa propre liste sans se préoccuper des bruits d'agonie du moldu, « Martens » - il jeta un regard à son mangemort roumain incapable de tuer un être si misérable - « et n'importe quelle autre vermine moldue qui ne mérite même pas d'être nommée ». Il perdait patience. Fortement. « Tu iras » répéta-t-il à nouveau en pointant Camran du doigt - n'avait-elle pas tout à prouver ? - « Ainsi que toi, Isaac ».

Spoiler:

Razvan n'avait probablement jamais autant ravalé sa salive. Le poison était une arme redoutable mais foutrement malsaine et vicieuse. Cela ne ressemblait pas vraiment aux méthodes de Lord Voldemort mais après tout, pourquoi pas ? Insinuer la peur jusque dans le moindre liquide que l'on boit, à une soirée festive. Ça le rendait malade, que d'imaginer des gens siroter simplement leur apéritif pour mourir quelques minutes après. L'homme avait une présence indéniable. Froide. Glaciale même. Le regard sombre du roumain se releva lorsque Voldemort s'adressa à Lachlan, comme si c'était judicieux d'envoyer un homme pareil empoisonner des gens. Le bruit du corps du moldu qui tombe au sol le fit de nouveau déglutir, Razvan avait envie de prendre ses jambes à son cou, de descendre à la cave où il passait ses soirées à boxer pour faire lâcher ses nerfs. Mais il restait stoïque. Il devait l'être.

Je n’en ai décidément aucune envie.
Mais, le Lord lit en nous comme dans des livres ouverts et il est peut-être judicieux de se taire à ce sujet. L’idée de terminer dans l’estomac de Nagini, n’est pas dans mes prérogatives prochaines. Jetant une œillade au facteur moldu qui se fait attraper goulûment par l’énorme serpent, je reporte mon regard bleu clair sur notre Seigneur des Ténèbres, qui désigne Vibeke Camran avec l’un de ses longs doigts osseux. Soupirant, je manifeste mon mécontentement suite à la demande du Mage Noir. Demande, qui comme je le pense, ne doit pas être refusée. Du coin de l’œil, je constate que Lachlan a été aussi désigné pour cette mission. Levant un sourcil agacé vers le ciel, je dois intervenir dans un lieu qui ne m’enchante guère.

Mais l’idée de crever, là.
Ça me plait pas plus que ça.

Lançant un regard de dégoût vers Vacaresco, -ce connard de Médicomage roumain-, je m’aperçois que ce dernier n’a pas été mentionné par le Lord pour aller empoisonner les pauvres âmes mentionnées, quelques instants plus tôt. Rien que l’idée, de devoir verser un poison létal dans chaque coupe présentée est une option intéressante. Bien qu’à mille lieues de ce que je suis d’ordinaire. Je rentre dans le tas, moi. Je ne fais pas dans la finesse. Quoique, pour le sadisme : ça passe. Torturer, ça me plait. Mais, l’idée d’un poison paralysant pour ensuite faire ce que l’on souhaite à ces pauvres ères présentes à la Galerie, serait plus dans mon idée.

Alors, je propose.
Avec un large sourire carnassier.
Car le Poison, c’est bien beau.
Mais, ce n’est pas suffisant.

- Peut-on, si cela est possible, faire en sorte de concocter un Poison paralysant et non à effet immédiat ? Demande-je doucement, tout en m’inclinant devant mon Prophète. Que nos chères victimes soient encore conscientes mais qu’elles ne puissent rien y faire. Pendant qu’on les torture. J’escompte à faire couler le sang, mon Seigneur. En votre honneur. Couper leurs langues et les leur faire bouffer par la suite. Qu’ils soient lavés de leurs impuretés.

En espérant qu’Il accepte.
Ça, ça me motiverait grandement à y aller.

Le bruit de la chute la fit légèrement sursauter. Ce n’était pas son premier mort, ce n’était pas son premier bain de sang. Mais le Lord avait fait un choix de mise en scène et il était parfaitement calculé. Vibeke avait donc réagit à ce corps qui était tombé avant d’être achevé par le grand reptile. Il n’était pas satisfait. Pas besoin de ses paroles pour le comprendre, même si ils appuyaient cette sensation prenante. Ils avaient donné des noms à sa demande, mais aucun d’eux ne semblait se sentir prêt à prendre un risque si grand pour si peu. Aucune garantie, un contexte délicat, et des victimes qui n’étaient assurées en rien. Leur Seigneur désigne donc un premier homme, Lachlan, qu’elle connait très peu. Ce qu’elle en sait, c’est qu’il n’est pas particulièrement apprécié. Il est également connu pour sa violence brute. Il était assez délicat de lui confier ce genre de mission qui devrait certainement se tenir dans la plus grande discrétion. La suite fut bien plus rude. Son doigt tendu vers elle, la belle se tend en se voyant désignée par leur Maître. Faire équipe dans cette entreprise risquée avec Lachlan ne lui plaisait pas, pas du tout, trouvant le choix très risqué. Aucun choix cependant et elle finit par s’incliner sans penser une seconde à refuser.

-Bien Maître…

Dans une posture soumise et résignée, Vibeke s’exécuterait à sa demande, comme elle s’était engagée à le faire en prenant cette marque sur son bras. Rapidement pourtant un troisième acolyte avait été désigné, et là c’était déjà un peu plus rassurant. Si elle ne connaissait pas Lachlan, Isaac lui par contre elle le connaissait bien et lui faisait une totale confiance… bien que… pour cette fois… là encore c’était un homme dont la qualité principale n’était sans doute pas la discrétion… Son intervention d’ailleurs lui semble assez peu opportune. Mais après tout, c’est peut-être elle qui n’est pas assez habituée? Isaac avait tendance à se laisser emporter, quoi qu’il en soit.. Ils allaient devoir s’organiser, et cela promettait d’être délicat…

Les noms fusaient dans les bouches des purs, et des autres. Lachlan continuait à énumérer mentalement pour s’occuper, et sentait dans son dos la présence du maître en sa demeure. Frisson dans l’échine. Ca pour un malaise, c’en était un beau. Sentant les yeux reptiles sur lui, il ferma les siens à s’en fendre les paupières et les rouvrit pour finalement voir Lord Voldemort face à lui, avec son air vicelard sur son visage détruit. Tu iras. Merde… Merde, merde, merde, pourquoi ? C’était vraiment la pire idée de l’année, pas de doute là-dessus. Mais comme le chien résigné qu’il était, Lachlan opina pour montrer qu’il avait compris, évitant de regarder la scène en fond où le pauvre moldu se faisait bouffer. Superbe ambiance de fin du monde.

Wilda et Shannon, ça le faisait un peu chier. Mais l’arbitre ne risquait pas de pointer sa tête à un événement pareil, quand à la joueuse… Il verrait. De toute façon, pas d’autre choix que d’obéir. Son regard coula jusqu’à Isaac, dans la même merde que lui. Pas l’air plus enchanté que ça non plus, le gamin. C’est que le poison, ça n’est pas trop sa façon d’exprimer sa rage. Quant à la petite bonne femme, et bien… C’était qu’il ne la connaissait pas, alors bon. Ca promettait d’être une mission catastrophe, et dans un coin de sa tête, Lachlan se jura qu’en cas d’intervention musclée, il se tuerait plutôt que de risquer de passer sa vie entre les barreaux de son ancienne cellule. Quitte à passer par le poison, comme le gros lâche qu’il était. Pas Azkaban, ça, plus jamais.

La boucle était bouclée, du moins, pour la soirée.

Le Maître reprit la parole après son intervention, à laquelle avait succédé le silence. Leur leader, seul homme à qui il acceptait bien volontiers de se soumettre, attendait que certains se dévouent pour accomplir la sale besogne. Hermes aurait pu, bien sûr, se proposer. Et s’il avait bien l’intention de se montrer sur les lieux du crime, ce serait pour jouer la comédie nécessaire pour conserver cette image qu’il avait mis tant d’années à construire. Les premières loges du désastre, voilà qui lui seyait. Aussi, Lord Voldemort désigna les âmes chargées de s’exécuter, et le choix fut… disons, surprenant. Hermes haussa un sourcil intrigué, songeant qu’il était tout de même cocasse d’envoyer un chien enragé, un sanguinaire et une timide accomplir ce genre de mission. Mais si telle était la volonté du Maître, alors ainsi soit-il. Qu’ils ne fassent pas un pas de côté, car il ne bougerait certainement pas le petit doigt pour les aider et ainsi trahir sa vraie nature.

La compagne reptilienne du Seigneur des Ténèbres se régala de son repas avec une cruauté qui n’était pourtant pas l’apanage du règle animal. Il l’observa, implacable, se délecter de son repas qui bientôt, ne cria plus. Brave bête, si obéissante. Lâcher Nagini en pleine galerie aurait été un spectacle bien réjouissant, pensa-t’il. Voilà qui aurait su marquer les esprits. Mais il fallait savoir être patient. Bientôt, ils régneraient tous sur un monde plus pur, le monde qu’ils méritaient. Même si certains, comme Wellington, manquaient cruellement de subtilité. Sa remarque agaça le sang-pur, qui ne masqua même pas son sentiment. N’avait-il donc ps compris l’intérêt de ce plan ? Décidément, il allait falloir recruter des esprits plus avisés que ceux-là à l’avenir. Des esprits comme le sien, tout aussi enclins à torturer, mais avec pudeur, tout de même. Hermes gardait ses idées noires pour lui, les détails qui allaient avec aussi. Le langage fleuri du bourru joueur le fit sévèrement tiquer et, lui coupant presque la parole, il reprit le fil du raisonnement entamé plus tôt. « Peut-être pourrions-nous rappeler aux habitants de Pré-au-Lard qu’ils n’échappent pas à notre surveillance, Maître. » Le petit village enclavé non loin de Poudlard se croyait peut-être hors d’atteinte, mais Londres n’était pas le seul lieu qui avait besoin d’être purifié. « Je gage que certains professeurs aiment à s’y balader les après-midi d’ennui. L’occasion parfaite d’envoyer à notre vieil ennemi un message… » Il ponctua sa phrase par un sourire mauvais, ses pupilles brillant d’un éclat sombre. Bien que revenu de voyage, il était tout à fait disposé à visiter les terres écossaises pour exercer son funeste talent. Voilà bien trop longtemps qu’il n’avait plus porté son masque de mort.