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Elle s'appelle Neolina | CLOS

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Neolina Siankov

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COTÉ DU BIEN
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MessageSujet: Re: Elle s'appelle Neolina | CLOS Elle s'appelle Neolina | CLOS - Page 2 129196351Ven 23 Avr 2021 - 0:20

Il suffisait parfois d’un rien pour que l’atmosphère change, tout à coup. Un rien imperceptible ou presque. Peut-être était-ce simplement le fait que Mihaela ait quitté les lieux - sa chambre, tout de même, un comble. Ou alors, tout bêtement, parce que Neo et Razvan avaient toujours en quelque sorte une bulle qui se créait autour d’eux quand ils n’étaient qu’à deux, et cela suffisait à calmer les battements affolés du coeur de la jeune femme. Etait-ce le regard du roumain, sa tendresse, le ton calme de sa voix ? Probablement un doux mélange de tout ça. Peut-être aussi parce qu’ils cessaient de s’excuser et de penser à eux pour se tourner un peu plus vers cette enfant qui était tout de même la raison de leur visite ici. Mais avant ça, Razvan lui fit un gentil compliment qui lui mit un peu de baume au coeur, bien que Neolina ait toujours été modeste sur l’étendue de ses aptitudes magiques. Aussi haussa-t-elle simplement les épaules, comme si c’était là la chose la plus naturelle du monde que d’inviter des petits croups sur un papier peint alors que c’était là le reflet de sa créativité. Et ce serait bientôt un croup en chair et un os qui s’inviterait dans la maison des Ionescu. Razvan faisait tout de même de sacrés efforts envers cet animal qui le terrifiait, et Neo ne le remercierait jamais assez pour ça. Surtout qu’il ne semblait pas transférer sa peur sur sa fille, ni même craindre qu’elle soit mordue ou quoi que ce soit - Gabi, mordre quelqu’un, ce serait un comble. « Il lui a fait forte impression je crois. » dit-elle dans un sourire en désignant un dessin au mur représentant sans doute une version un peu disproportionnée de Mihaela à côté de ce qui devait être un chien avec un sourire. Il y avait une autre silhouette sur le dessin, avec des cheveux blonds, mais dans un excès de déni absolu, c’était comme si elle ne l’avait pas vue.

Et puis, parce que parfois les miracles arrivaient, Razvan parla de sa fille, sans se défiler, sans trouver une excuse triste pour avouer qu’il ne la connaissait que trop mal, ou toute autre réponse à laquelle Neo se serait attendue. Le sourire qui s’invita sur ses lèvres emplit le coeur de Neo d’amour, comme par procuration, envers cette enfant qu’elle essayait de cerner un peu alors qu’elle était tout de même dans la pièce à côté, l’exercice était curieux. Mais voilà, l’entendre de la bouche de Razvan lui faisait du bien, et la roumaine écouta tranquillement le portrait qu’il dressa de cette fillette qui semblait au moins aussi peu rentrer dans le moule qu’elle. Sans être un garçon manqué, Neo avait toujours vadrouillé dans tout Sibiu quand elle le pouvait, s’arrêtant quand elle croisait une bestiole pour la gratouiller ou poser mille questions à son propriétaire. Voilà qui leur faisait quelques points communs - à la différence près que Neo ne portait presque jamais de pantalon, allez savoir pourquoi. Réagissant aux remarques, elle souriait avec tendresse, sa main posée sur celles de Razvan alors que son coeur semblait un peu moins souffrir, pour l’instant. Et ses yeux pétillèrent un peu plus quand il parla de sucrerie, évidemment. « C’est qu’elle a du goût, cette petite ! » répondit-elle avant de lui faire un léger clin d’oeil. « Ca fait une éternité que je n’en ai pas mangé, tiens. » enchaîna-t-elle, les yeux un peu en l’air alors que son esprit s’efforçait de lui remémorer le goût si particulier des pâtisseries de son enfance, avant qu’ils ne se posent sur la bien maigre bibliothèque de l’enfant, constituée en tout et pour tout de moins d’une dizaine de bouquins. « Oh, tu te souviens de ce livre, quand on était petits ? Chien Bleu ? Je suis sûre qu’elle aimerait. » C’était son livre de chevet préféré, sans doute conservé comme une relique par sa mère. Et puisqu’un jour il faudrait bien qu’elle retourne affronter le dragon, peut-être serait-ce l’occasion de fouiller dans les souvenirs pour le retrouver et de lui offrir.

Un bruit sourd la fit finalement sursauter alors que la tête de Mihaela surgissait à la fenêtre, ses deux mains plaquées sur la vitre avec l’indélicatesse des enfants à cet âge. Comme si elle avait été prise en flagrant délit d’elle ne savait quoi, Neo ôta sa main de celle de Razvan et fit un petit signe à l’enfant qui les invitait à les rejoindre. « Il faudrait peut-être rejoindre l’exploratrice, non ? » dit-elle avec une pointe d’appréhension, quoique le fait d’aller prendre l’air lui semblait une excellente idée. Après tout, ils auraient tout le temps qu’ils voudraient, à Londres, pour se retrouver en tête à tête. Et, tristement, quelques heures seulement avec Mihaela.
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MessageSujet: Re: Elle s'appelle Neolina | CLOS Elle s'appelle Neolina | CLOS - Page 2 129196351Ven 23 Avr 2021 - 11:09

Razvan avait toujours décidé que ses propres peurs ne devaient pas découler sur les autres, parce qu'il n'y avait rien de pire que d'être pris à partie par quelqu'un qui s'en faisait des montagnes de pas grand chose. Cela ne correspondait pas de toute façon à son caractère réservé qui préférait garder ce genre de choses pour lui. Les choses douloureuses, difficiles, phobiques. C'était sans doute amusant pour quiconque d'extérieur de voir qu'un sorcier comme lui avait peur d'animaux comme les croups. Mais c'est que sa course d'enfance l'avait suffisamment marqué pour qu'il ne souhaite pas réitérer l'expérience. Aussi faisait-il le terrible amalgame entre les bestioles qui avaient voulu le croquer quand il était enfant et celui de Neolina qui pourtant, de façon tout à fait objective, semblait être une peluche plus qu'autre chose. Alors, que la dite peluche vienne en Roumanie pour faire un peu plaisir à sa fille, Razvan n'y voyait pas d'inconvénient. Parce qu'il n'était pas stupide, et savait bien que si ses grands-parents ne lui disaient rien, Mihaela jouait avec n'importe quel animal qui passait dans les parages, y compris ces bestioles, alors... Pas là, pas son mot à dire, non ? Il suivit silencieusement son regard vers un dessin de sa fille, sans rien ajouter d'autre. On donnait une pile à une pile, forcément qu'elle était contente !

Et parfois, le médicomage aimait bien avoir l'impression que Mihaela avait une enfance normale, qu'il n'était pas séparé d'elle par des milliers de kilomètres, qu'il pouvait l'éduquer, l'aimer, comme n'importe quel parent digne de ce nom. Car c'était un regret incommensurable pour lui que de ne pas pouvoir la voir grandir et de vivre ce qu'elle vivait par lettres interposées de ses grands-parents qui lui racontaient tout. Razvan savait qu'il passait à côté de l'enfance de sa fille, qu'il avait perdu de beaux moments avec elle qui tissaient également un lien entre eux. Se retrouver là, dans cette chambre où il était si peu venu, comme s'il la redécouvrait alors que c'était celle de sa fille, ça faisait mal, au fond. Mais qu'y pouvait-il ? Alors oui, des fois, il se laissait aller à se mentir à lui-même, pour oublier qu'il était un piètre modèle. Comme quand il se laissa porter à parler un peu d'elle à Neolina. Le roumain eut un léger sourire quand elle rebondit naturellement sur la pâtisserie de tous les enfants de Roumanie, avant de se faire la réflexion qu'il pourrait bien lui en faire, la prochaine fois qu'elle viendra chez lui. Elle enchaîna naturellement en parlant d'un vieux livre de leur enfance et Razvan avait l'impression d'être face à sa madeleine de Proust. Il avait été un enfant vagabond, certes, mais qui aimait se plonger dans la lecture, pauvre, que lui autorisait sa Roumanie. Quelques livres, c'était déjà beaucoup, mais sa vieille tante avait eu le mérite d'essayer de se procurer des ouvrages pour enfants, dont celui que citait Neolina. « Je ne suis pas sûr de me rappeler de toute l'histoire » admit-il dans un léger sourire, « mais tu as raison, ça lui plairait ».

Finalement, c'est un bruit contre la vitre qui attira leur attention et Neo retira sa main brusquement, comme s'ils étaient deux adolescents pris en faute par la mère de l'un d'eux. La sorcière proposa de rejoindre la petite fille qui avait l'air d'avoir envie de se promener, sans doute avec elle plus qu'avec lui, mais il hocha simplement la tête sans faire la réflexion à voix haute. Ils sortirent ensemble pour rejoindre Mihaela. Razvan avait les mains enfoncées dans les poches en respirant l'air pur des contrées perdues de son pays natal, un peu pensif. La Roumanie lui avait toujours manqué, depuis le premier jour où il était parti. Et c'était toujours d'une terrible douceur de revenir, d'un terrible enfer d'en repartir. Il n'avait pourtant pas le choix, et se faisant la réflexion, il se mit à marcher avec Neo, à quelques mètres derrière Mihaela qui semblait prétendre qu'elle avait enfin une baguette magique en utilisant un morceau de bois qu'elle avait trouvé par terre. Il faisait particulièrement doux pour ce mois. « Elle ne te manque pas, des fois ? » demanda-t-il d'un ton pensif, un peu nostalgique, « cette époque où on avait son âge et où notre seule préoccupation, c'était d'échapper aux doyens de Sibiu ? ». Un peu plus loin, Mihaela s'était agenouillée pour caresser un chat tigré affalé par terre. Comme si rien ne comptait plus au monde.


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MessageSujet: Re: Elle s'appelle Neolina | CLOS Elle s'appelle Neolina | CLOS - Page 2 129196351Dim 25 Avr 2021 - 3:47

Peut-être était-ce dans cette histoire de son enfance que se cachait l’amour de Neolina pour les croup et autres compagnons canins. La roumaine se souvenait encore de la voix de son père qui leur lisait tous les soirs, Iléana qui la prenait dans ses bras quand arrivait la partie effrayante car chaque soir, chaque soir oui, Neo craignait que Chien Bleu ne perde contre le monstre de la forêt, comme si l’histoire pouvait se réécrire. Et quand Papa était mort, c’était sa grande soeur qui avait pris le relai, perpétuant la tradition tandis que Neo, désormais, enlaçait ses minis quand venait la partie terrifiante. Voilà des années qu’elle n’avait plus pensé à ce livre qui pourtant, avait peut-être forgé une petite partie d’elle. Mais l’histoire était gravée dans sa mémoire, et elle aurait pu presque en citer chaque ligne, décrire chaque dessin. « Je te ferai la lecture si je le retrouve. » dit-elle dans un sourire, alors que l’exercice aurait tout de même été plus pertinent avec Mihaela, mais Neo ne se projetait pas encore à ce point dans son rôle auprès de l’enfant. « Peut-être que ça te débarrasserait de tes peurs. » continua-t-elle en se moquant gentiment de lui.

Mihaela les ramena à l’instant présent, réveillant une des peurs de Neo que Razvan était parvenu à apaiser par ce moment suspendu dans le temps. L’air doux du printemps roumain frappa ses joues alors qu’ils rejoignaient le monde extérieur, le vrai monde, pas le leur qui n’appartenait pour l’instant qu’à eux deux. La petite fille les assaillit à peine la porte poussée, et Neo lui adressa un sourire plus que des réponses car en vérité, Mihaela semblait capable de tenir une conversation à elle toute seule. La tendresse commençait à prendre doucement le pas sur l’angoisse alors qu’elle posait sur elle un regard qu’elle n’aurait pas pensé avoir, émerveillée de redécouvrir la créativité de l’enfance dont elle s’était coupée si longtemps. Ses neveux n’avaient pas autant d’imagination, et la voir gambader avec sa petite baguette était terriblement adorable. Elle baragouinait de fausses incantations et sans doute dans son esprit avaient-ils des résultats, c’était absolument fascinant.

Curieusement, ce fut Razvan qui brisa le silence - ce qui n’était tout de même pas dans ses habitudes. Et ce fut, bien sûr, pour convoquer des souvenirs nostalgiques, rien de bien étonnant à ça. Le début de sa phrase, toutefois, lui fit rater un battement alors que Neo pensa instantanément à Mara, sans savoir pourquoi. Cet endroit sans doute. Le fait d’avoir vu une photo d’elle, de son sourire, dans l’entrée des Ionescu. Le fait de voir sa fille, aussi, très certainement. Mais avant qu’elle ne commette un impair, Razvan poursuivit et les ramena à leur enfance à eux. Le soupir de soulagement de la roumaine fut imperceptible, sauf pour elle peut-être. « Avant, ça m'arrivait. » répondit-elle tranquillement en regardant Mihaela caresser un énorme chat qui lézardait au soleil. Ce fut à cet instant qu’elle réalisa qu’elle ne tenait pas la main de Razvan, et que ce geste lui manquait. Mais sans se l’expliquer, il y avait une pudeur qui l’en empêchait. « Mais plus aujourd’hui. » ajouta-t-elle en tournant son regard noisette vers lui, plissant un peu les yeux à cause du soleil qu’il ne cachait qu’à moitié. « Je vois ça comme un joli prélude, mais je préfère ce qu’on vit maintenant. » L’instant avait beau être difficile pour tous les deux, c’était aussi parce qu’ils étaient ensemble qu’ils le vivaient, et pour rien au monde elle n’aurait voulu remonter le temps si ce n’était pour être la femme qu’il aimait. Elle effleura sa main de la sienne, sans oser y entrelacer ses doigts. « Alors non, ça ne me manque pas. Je dirai plutôt que je suis heureuse d’être née à cet endroit là, et d’être tombée aussi à cet endroit là. » Car leur histoire avait tout de même commencé sur une maladresse. Peut-être était-ce le destin, peut-être était-ce pour ça que Neo était comme ça. Pour croiser la route de Razvan.
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MessageSujet: Re: Elle s'appelle Neolina | CLOS Elle s'appelle Neolina | CLOS - Page 2 129196351Dim 25 Avr 2021 - 21:31

La vieille tante de Razvan - que Dieu ait son âme -  sans avoir été une mère de substitution pour lui, s'était au moins admirablement bien chargée de son neveu. Quand bien même elle était moldue, quand bien même tout cela, elle l'avait éduqué autant que possible pour que le jour où il partirait pour l'école de Magie slave, il soit prêt. Son éducation avait été à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre d'une vieille femme de ces contrées slaves. Sévère et stricte, mais non pas dénuée d'attention et d'affection. Sa tante était affectueuse, en tout cas, essayait-elle de l'être. Elle n'avait jamais réellement eu à hausser le ton avec lui de toute manière. Tout au plus se faisait-il parfois taper un peu les doigts à la règle en bois parce qu'il rentrait trop tard après quelques escapades avec Neolina. Quoiqu'il en soit, et malgré ses attentions, sa tante ne s'était jamais vraiment laissée aller à lui lire des histoires pour qu'il s'endorme. Elle l'avait tôt rendu assez indépendant, sans doute avait-elle eu raison. Mais ses livres, il les lisait seul et celui que citait maintenant Neo en avait fait parti. Alors, forcément, il l'avait bien peu bouquiné. A quoi bon ? Le lire une fois était suffisant, se le faire lire était une autre expérience. Qu'elle plaisante donc sur le fait de le lui lire le fit sourire, mais il ne répondit pas, c'était sans doute pour le mieux. Lui répondre qu'il avait passé l'âge pourrait être entendu comment étant une pique parce que, la personne en âge d'écouter pareilles histoires, c'était Mihaela. Mihaela qu'il traitait, malgré lui, comme sa tante l'avait lui-même élevé. Oh bien sûr, quand elle vivait avec lui, Razvan était un père aimant et paternel, toujours prêt à lire une jolie histoire à sa fille ou à la bercer si elle n'arrivait pas à fermer tranquillement ses lourdes paupières. La vie les avait pourtant séparé, et il ne pouvait rien faire.

Il n'était d'ailleurs pas sot au point de croire qu'il était invité également dans les gestes de sa fille. Elle visait surtout Neolina, pour mille bonnes raisons qu'elle pourrait trouver. Mais il sortit quand même avec elle, ne serait-ce que parce qu'elle ne méritait pas de subir les attentions de sa fille toute seule. Car il était bien conscient de la pénibilité de ce moment, c'était pénible pour tout le monde. Parfois, pourtant, il faut serrer les dents et avancer. C'était ce qu'il avait toujours fait et qu'il continuait à faire aujourd'hui même, dans ce bout de Roumanie lointain. Avancer, tiens, ce n'était pourtant pas un mot que l'on associerait facilement à Razvan, lui qui regardait constamment par dessus son épaule, comme si ce qui avait été vécu existait toujours. Pourtant, à l'instant même où on vivait la chose, celle-ci disparaissait dans le passé proche, puis le passé lointain, et les souvenirs oubliés. C'était vrai, tout ce qu'on vivait avait vocation à devenir le passé un jour où l'autre. Ce moment n'échappait pas à la règle et quel terrible aveu pour un homme comme lui qui regardait tant derrière ses pas. Razvan sentit le regard de Neolina sur son visage sans pour autant le lui rendre. Il ne la regarda pas, les yeux posés sur Mihaela qu'il ne voyait pas vraiment, au fond. Un coup de pied donné dans une petite pierre la fit voler dans le bosquet, tout à côté. Néanmoins, sa roumaine avait toujours été plus douée avec les mots que lui, c'était ainsi. Et elle en prononça des si touchants qu'il dû bien lui envoyer un regard. Un frôlement de sa main plus tard, il lui répondit, touché : « Tu étais plus grande que moi à l'époque » sourit-il en hochant la tête alors que plus loin, Mihaela s'asseyait carrément à côté du matou qui se tournait sur le dos pour apprécier les grattouilles sur le ventre. « Je suis content de t'avoir aidé à te relever ce jour-là ». Car oui, sinon, se seraient-ils connus ? Auraient-ils été amis, amants, amours ? Difficile à dire. Le futur au contraire du passé, était changeant et informe. Ils rejoignirent bien assez vite la petite fille. « T'aimes les fats dis Neolina ? » demanda la petite fille en relevant ses yeux vers elle, son bâton toujours en main, pour désigner le chat bien entendu, malgré son cheveux sur la langue, « Papy il dit qu'il en veut pas, mais il les caresses toujours ». Elle afficha une moue pas très contente - c'est que Mihaela voulait vraiment d'un animal. Mais hélas, elle était dans la maison de ses grands-parents et se pliait à leurs règles. Et la règle, c'était qu'ils n'adopteraient plus d'animaux de compagnie.


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MessageSujet: Re: Elle s'appelle Neolina | CLOS Elle s'appelle Neolina | CLOS - Page 2 129196351Dim 25 Avr 2021 - 23:47

Aujourd’hui, il semblait bien difficile à Neolina d’envisager un quelconque futur. Il fallait bien dire que prévoir n’était déjà pas tellement dans son caractère, elle qui avait appris à la dure que la vie mettait parfois des obstacles sur votre route qui mettaient à mal les destins qui semblaient tout tracés. Mais au moins Neo aimait-elle penser à l’avenir comme quelque chose de lumineux et d’empli d’espoir, la plupart du temps. Mais la présence de la petite à quelques mètres lui rendait la chose impossible pour l’instant, car il lui manquait tant de pièces dans ce puzzle que Razvan lui-même ne semblait pas prêt à reconstituer. Bloqué dans ce passé dont il n’arrivait à se défaire, ruminant les difficiles décisions qu’il avait du prendre, incapable de se figurer que ce qui arriverait demain ne serait que meilleur, probablement. Y croyait-il seulement ? La réponse qu’il donna à sa tendre déclaration, bien que douce à son coeur, ne sembla que prouver une fois de plus combien il lui était impossible de n’apprécier ne serait-ce que le présent. La question qu’il lui avait posé révélait bien ce que lui pensait, sans même qu’il n’ait eu à y répondre. Son ancienne vie pleine d’innocence lui manquait, oui, et peut-être même devait-il parfois songer à ce qu’elle serait si seulement ils avaient réalisés plus tôt ce qui leur était brutalement apparu l’été dernier. « Ce jour-là, et tous ceux qui ont suivi… » Et suivront, faillit-elle ajouter, mais à quoi bon ?

Finalement, Mihaela redevint le centre de leurs attentions, alors qu’elle-même ne semblait avoir d’yeux que pour la roumaine, une fois encore. Si Neo aimait les chats ? Neo aimait à peu près toutes les bestioles vivantes, c’était un fait. Sans qu’elle ne fasse exprès, l’image d’un chat norvégien qu’elle ne voyait plus depuis quelques mois lui revint, et elle songea tristement qu’il lui manquait plus que son maître. Gênée d’avoir pareilles pensées dans un instant comme celui-ci, Neolina adressa un sourire un peu tendu à la gamine qui n’avait sûrement rien réalisé. « Bien sûr que j’aime les chats. » Elle jeta un regard à celui que Mihaela désignait. « Mais Gabi pas trop, malheureusement. Tu vois, il faut savoir faire des choix. » La leçon était sans doute trop compliquée pour une enfant de son âge, qui avait une telle rancune envers celui qui avait du en faire un qu’elle ne comprenait pas. Se baissant au niveau de la petite, elle essaya d’affronter ses grands yeux curieux. « Ma maman non plus ne voulait pas que j’ai un animal, tu sais. J’ai du attendre d’être assez grande. » C’était là un argument qu’elle-même, à cet âge, n’aimait pas trop entendre. « Tu en voudrais un comment ? » demanda-t-elle finalement pour éviter que la petite ne ronchonne et parte plutôt dans ses fantasmes de bestioles rien que pour elle.

L’après-midi fila un peu plus vite que ce qu’elle n’aurait cru et bientôt vint l’heure de partir, bien qu’Aniela ait eu l’espoir des les faire rester jusqu’au soir. Mais Neo était d’astreinte le soir même - peut-être l’avait-elle un peu fait exprès - et le regard de cocker que lui lança la petite lui brisa le coeur. « Nous reviendrons bientôt, d’accord ? Avec Gabi. En attendant, prends bien soin de ses petits frères et soeurs sur ton papier peint. Tu me diras tous leurs noms la prochaine fois, ok ? » Et de bonne grâce, Neo accepta le câlin qu’elle quémandait tant, légèrement moins mal à l’aise que pour le premier. Et lorsqu’enfin ils furent suffisamment éloignés pour que ni le regard de la petite, ni celui de ses grands-parents ne puissent les surprendre, Neo glissa finalement sa main gelée dans celle de Razvan, qu’elle serra plus fort que ce qu’elle ne pensait. Le soulagement l’envahissait un peu, mais pas seulement. La peine de la petite semblait encore lui coller à la peau, tout comme le malaise de Razvan d’être ainsi mis de côté. Aussi s’arrêta-t-elle à quelques mètres du portoloin qui devait les ramener et sur la pointe des pieds, enlaça avec tendresse son roumain qui ne méritait rien de moins que tout l’amour du monde. Nichée dans son cou, elle se laissa aller à quelques sanglots silencieux, incapable de les réfréner plus longtemps, avant de se ressaisir et de les essuyer d’une main tandis que l’autre se nichait toujours dans les cheveux d’ébène. « Tu veux peut-être être un peu seul, après tout ça ? » demanda-t-elle d’une petite voix. Parce qu’elle-même ne savait pas, partagée entre l’idée de rentrer se rouler sous un plaid en attendant que le sommeil ou une mission ne la happe, et le besoin d’être avec lui, contre lui, près de lui. Après tout, peut-être avait-il autant besoin d’elle que l’inverse ?
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MessageSujet: Re: Elle s'appelle Neolina | CLOS Elle s'appelle Neolina | CLOS - Page 2 129196351Lun 26 Avr 2021 - 16:42

Il était évident que Razvan aiderait toujours Neolina à se relever. Au sens propre, comme au sens figuré, en tant qu'amie et en tant qu'amour. Non seulement parce qu'il était profondément tourné vers les autres, mais surtout parce qu'il ne savait pas s'en empêcher. Il était sans doute paternaliste, un peu trop, tout le monde n'est pas parfait après tout et il n'avait pas la prétention de l'être. Le roumain n'était en effet pas connu pour être un égocentrique de première. Et il resta d'ailleurs un retrait, un peu, quand ils eurent rejoint la petite fille qui caressait le chat qui s'étendait par terre. Les mains dans les poches, il regarda Neo se baisser à la hauteur de sa fille, sans rien faire, ni dire. Il suivait la conversation, comme si, au fond, il n'était même pas là. Mihaela, enthousiaste bien entendu de papoter à propos des animaux, ne se fit pas prier pour lui dire qu'elle en voulait un noir avec des "saussettes blansses". La petite roumaine avait bien vite filé pour essayer de grimper dans un arbre, toute hyperactive qu'elle était.

Mais finalement, ils durent prendre congé. Jamais sans doute une après-midi n'avait été si difficile à encaisser, à accepter. Razvan avait pris l'habitude d'être mis face à ses propres erreurs, Mihaela les lui rappelait facilement. Mais là, la présence de Neo faisait que par extension, sa fille était beaucoup plus présente. Et son dédain pouvait de ce fait éclater tout à fait ouvertement. Pourtant, à mesure qu'ils s'éloignaient de la maison des Ionescu, le médicomage avait le coeur qui se serrait et pour deux raisons : déjà parce que, malgré tout ce qu'il se prenait dans la figure, il aimait voir sa fille heureuse. Il aimait voir son sourire, il aimait l'entendre rire et elle s'y était donnée à coeur joie aujourd'hui, quand bien même ce n'était pas grâce à lui. Et la seconde raison, c'était parce que la gêne qu'il avait ressenti toute l'après-midi ne s'envolait pas au fur et à mesure que la distance se créait entre eux et la maison. Il avait honte, parce que le rejet de Mihaela était si violent qu'il ne voulait définitivement pas inspirer la pitié à quelqu'un, et surtout pas à Neo. Elle glissa pourtant sa main dans la sienne, sans doute le faisait-elle parce qu'elle n'entendait pas ses pensées, et il la serra doucement par habitude autant que par affection.
L'après-midi avait été difficile pour elle. Difficile pour lui. Difficile pour eux. Tout ce qu'il aspirait, à cet instant, c'était rentrer chez lui, se coucher et ne pas sortir de sa chambre avant le lendemain. A quelques mètres du chiffon usager qui servait de portoloin pourtant, Neo s'arrêta en plantant ses pieds dans le sol pour l'attirer à elle et l'enlacer. Razvan referma ses bras autour d'elle, lui embrassa silencieusement le front en la laissant pleurer sans rien dire. Tendrement, il la berçait un peu pour que ça se calme. La petite voix de Neolina lui brisa le coeur. « J'ai envie de passer la nuit dans tes bras » avoua-t-il tout à fait sincèrement. Il n'avait pas envie de la laisser, malgré toute sa gêne, toute sa peine. La seule chose qui ne changeait jamais, de toute façon, c'était son profond amour pour elle.


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