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Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS

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Razvan Vacaresco

Razvan Vacaresco


MANGEMORT
L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Mer 21 Oct 2020 - 20:48

En règle générale, lorsqu'un conflit pointait le bout de son nez, Razvan avait simplement tendance à se murer dans le silence pour attendre que ça passe. Parfois, ça renforçait le conflit, l'interlocuteur était particulièrement vexé de n'avoir du roumain, qu'un simple regard. Mais avec Neolina, les choses avaient toujours été plus passionnées, comme si c'était un prémisse de ce qui allait arriver. Ils ne s'étaient pas beaucoup disputés, c'était vrai, mais les choses étaient toujours théâtrales, toujours virulentes, c'était comme ça. A croire que rien ne pouvait jamais être simple entre eux. Ils se connaissaient si bien, parvenaient toujours à se surprendre, pourtant. Le jeune homme croyait naïvement qu'à sa question à lui, elle allait être concise. Mais Neolina n'était pas une personne qui faisait dans la concision, il aurait dû le savoir depuis longtemps. Ça, c'était son empire à lui, pas le sien. Alors il l'écouta, tout en parvenant à redouter l'apparition de chaque mots dans la bouche de sa roumaine. Tout comme son empire à elle, c'était de parler de ses ressentiments. Il n'était pas étranger à ses paroles, il savait tout cela. Lui avait l'habitude de taire ses problèmes, pas comme elle. Lui, il taisait tout, encaissait, surmontait en silence et passait finalement à autre chose, c'était ainsi. Elle, elle avait besoin de poser des mots, toujours plus de mots, pour combler le silence. Il fut surprit de constater qu'elle ne pleurait pas, mais parlait avec une intonation comme si elle était déterminée à le faire flancher. Rien de plus terrible que d'essayer de faire flancher un conservateur. Ses tendances féministes ne le choquaient pas, cependant. Razvan avait grandi avec une tante qui avait, disons-le, son petit avis sur le rôle d'une femme. Mais il avait toujours été assez intelligent pour hocher la tête devant elle avant de lever les yeux au ciel en partant. Alors oui, Neolina aux yeux de sa mère, de sa tante à lui, devrait devenir infirmière, couturière, institutrice, pourquoi pas ! Ses ressentiments étaient légitimes de la pression qu'elle ressentait mais il était presque vexé d'avoir l'impression qu'ils étaient dirigés contre lui. Quoi alors ? Oui, il aimait son pays, et oui il aimait aussi, en un sens, son triste traditionalisme. Mais il ne lui avait jamais fait de réflexion à ce sujet. Même si, tristement, il n'en pensait pas moins.

La liberté de Neolina était quelque chose qu'il aimait autant qu'il redoutait. Et la sentence tombait alors qu'ils étaient maintenant tous les deux dans ce lit. Une fois encore, la terrible question de se demander ce qu'elle lui trouvait refit surface lorsqu'elle se tut et naturellement, il ne répondit pas immédiatement. Neolina serait peut-être mieux avec quelqu'un de moins conservateur, non ? Puisque c'était apparemment ce qu'elle enviait tant. Pourquoi donc s'encombrer d'une relation avec lui alors qu'elle rêvait de ces horizons libres ? Cela n'avait pas de sens, mais l'insidieuse pensée se répandait dans son esprit comme une hydre. « Parce que tu penses que t'occuper d'une petite-fille va te permettre de trouver la vocation de ta vie ? » s'étonna-t-il sans doute un peu cruellement. Il n'ajouta pas, bien qu'il y pensait fortement, que c'était probablement l'idée la plus ridicule qu'elle ait eu. « Puisque tu rêves tant d'autres horizons, puisque tu ne supportes pas ce qui fait les traditions de ce pays, pourquoi tu ne le quittes pas définitivement ? Pour moi ? Pour tes sœurs ? Voyager c'est quelque chose, s'installer à l'étranger pour une bonne année, c'en est une autre. L'herbe n'est pas plus verte ailleurs » continua-t-il d'un ton impitoyable. C'était quelque chose qu'il n'acceptait pas. Non, l'herbe n'était pas plus verte ailleurs, le monde parfait n'existe que dans les contes. C'était une leçon qu'il avait apprise il y a longtemps. Razvan, à travers la violence de ses propres mots, formulait d'une façon détournée quelque chose qui le hantait depuis longtemps. Il avait souvent interrompu les longs regards de la jeune femme qui regardait au loin. Il avait souvent interrompu - par sa présence plus que par ses mots - un cheminement de pensée qui s'en allait au delà de leurs frontières. Les forêts de sapins de Transylvanie semblaient autant étouffer Neolina qu'elles étaient une source non épuisable d'air pour lui. Pourquoi ne pouvait-elle pas faire comme tous les étudiants, prendre un prospectus de l'université et feuilleter les cursus ? C'était donc si compliqué de faire cela ? « Tu fais ce que tu veux » continua-t-il d'un ton toujours résolument renfermé, « on est pas mariés et même si on l'était, je n'ai jamais été du genre à essayer de t'enfermer. Mais tu ne peux pas me demander de t'encourager, c'est... ». Razvan s'interrompit pour soupirer. C'était contre sa nature, de partir à l'étranger, crécher chez des gens qu'il ne connaissait pas, s'occuper d'un enfant qui n'était pas le sien. Alors, certes, il n'était pas question de lui. Mais un peu par extension, c'était le cas.

Le jeune homme craignait bien entendu qu'il lui arrive quelque chose. Il craignait que ça se passe mal et comment diable seraient-ils mis au courant ? Partir comme ça, si loin, c'était complètement fou. Et des projets fous, elle en avait déjà eu, Neolina et souvent il l'avait averti contre cela. Elle en faisait toujours à sa tête et il savait que son refus de l'encourager n'y changerait rien de toute manière. Sa roumaine s'échappait de ses mains comme un nuage de fumée et il n'y avait rien à faire pour l'empêcher. Razvan était impuissant face à ses désirs de liberté. Il avait confiance en elle, bien entendu, là n'était pas le problème. Heureusement d'ailleurs que ce dernier ne s'ajoutait pas à la longue pile qu'il voyait au loin, cela suffirait à faire couler le navire. Non. Le jeune homme était en colère contre ses désirs d'indépendance, en colère contre le fait qu'il ne soit pas capable de la freiner, en colère aussi contre le fait qu'elle l'abandonnait. Et il n'avait pas fini ce qu'il avait à dire. « Tu crains ce qu'on dirait de toi si la ville apprenait qu'on se voit comme ça » - il désigna le lit d'un geste désinvolte, « qu'est-ce que tu crois qu'ils vont penser que tu fais, là-bas ? ». C'était cruel, mais Razvan en colère n'était pas nécessairement la meilleure personne qui soit possible de fréquenter. Il n'ajouta pas, bien que c'aurait été le parfait dernier clou sur le cercueil, qu'on le jugerait autant lui. Mais il ne voulait pas lui donner l'impression de se victimiser. Et d'ailleurs, le roumain ne parlait pas de lui. Il ne parlait pas de ce qu'il ressentait comme elle le lui avait demandé. Il esquivait la question en questionnant la situation, parce qu'il ne supportait pas de parler de ce qu'il pensait. Il n'était pas capable de poser des mots dessus, ou plutôt, il n'était pas capable de les exposer à voix haute. De cette décision de Neolina, il se sentait blessé, trahit, lâché. Ce n'était pas joli. Il avait l'impression qu'elle remettait en question non seulement le mode de vie de ce pays mais aussi le sien. Elle jugeait avec sévérité la Roumanie, mais il était en accord avec elle. Par extension, ne le jugeait-elle pas ? Ne jugeait-elle pas ses airs austères, sa façon de considérer la vie ? Razvan ne rêvait pas d'une vie de luxe, tout comme il ne rêvait pas de vivre ailleurs, entendu dans un autre pays. Sibiu était déjà, à ses yeux, une ville bien trop grande pour qu'il y soit heureux.


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Neolina Siankov

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Mer 21 Oct 2020 - 22:53

Le silence qui précéda la réponse du roumain n’était que le calme annonciateur d’une terrible tempête. Car lorsque Razvan sortit enfin de son mutisme, la violence des mots prononcés n’eut plus aucune limite. Neolina savait relativement à quoi elle s’exposait, pourtant, elle ne s’attendait pas à avoir ouvert une telle boite de Pandore. C’était un peu le problème, quand on gardait tout pour soi pendant tout ce temps. Le déferlement de la vérité n’en était que plus brutal, et Neo ne fut pas épargnée. Oh ça, c’était le moins qu’on pouvait dire. Après la douce étreinte qu’ils avaient partagée dans ce lit, l'heure n'était plus à la tendresse, mais plutôt aux représailles, et aux coups bas.

Acculée contre le mur, Neolina écouta en silence les remontrances. D’abord, la première phrase, pragmatique, un peu ridicule, facile à esquiver. Certes, il était ironique que Neo fuit une vie de femme au foyer pour devenir jeune fille au pair. Sauf que la petite ne serait pas la sienne, et qu’une fois le devoir accompli, Neolina aurait tout le loisir de parcourir la capitale pour découvrir milles et unes choses qui n’étaient même pas concevables ici. C’était tout de même incroyable, la fermeture d’esprit dont les gens de ce pays, dont Razvan, faisaient preuve. Le monde était immense, et ils se contentaient de leur petit bout de globe en imaginant que les frontières politiques étaient une limite bien physique, dans lesquels il fallait resté parqués. Quelle étroitesse, quel manque de curiosité, quelle… Stupidité. Mais craignant d’interrompre son élan de franchise, Neolina ne dit rien et encaissa le premier uppercut en silence, docilement, prête à lui répondre en temps voulu pour lui démontrer à quel point il avait tort.

La suite ne fit que lui donner plus raison, mais la formulation lui fit bien plus mal. Ce qu’il sous-entendait était d’une cruauté telle qu’elle en fut touchée plus qu’elle n’aurait cru. C’était bel et bien là leur première vraie dispute, car jamais elle n’avait entendu Razvan prononcer des paroles aussi difficiles à entendre, et à recevoir. Pourquoi restait-elle ? Mais parce qu’ici ou ailleurs, peu lui importait, tant qu’elle était à ses côtés ! Si elle se permettait de partir ainsi, c’était parce qu’il serait loin d’elle, dans cette foutue mère Patrie à suivre un enseignement qui le briserait, et elle n’y pouvait rien, rien sinon attendre et être impuissante ! Neolina ne détestait peut-être pas Durmstrang autant que Razvan, mais elle vouait tout de même une détestation absolue envers cette institution déplorable qui ne faisait que rendre son amour plus sombre et blasé d’années en années. Combien de jours lui fallait-il, à chaque vacances, pour chasser un peu cette noirceur en lui et le ramener à elle ? Dans sa tête, elle comptait déjà les jours qui le séparait de sa liberté, où enfin il pourrait faire ce dont il avait envie sans se laisser brimer par une éducation rétrograde, machiste et autoritaire, qui lui faisait dire aujourd’hui de telles horreurs, elle en était persuadée. Neo aimait Razvan, elle savait bien le garçon qu’il était au fond, l’homme qu’il était prêt à devenir. Elle savait tout le respect profond qu’il avait pour elle, et qu’il bafouait en quelques phrases à cet instant précis parce que quoi, il était en colère ? Comment osait-il sous-entendre que son esprit libre pourrait un jour la pousser à le quitter ? Peut-être que tout ça trahissait une peur qu’il n’osait formuler mais en l’état, tout ce qu’il parvenait à faire, c’était à lui briser le coeur. Les dents serrées, Neolina sentait les sanglots monter mais elle les contint du plus fort que sa fierté lui permettait. Qu’il parle. Qu’il continue de parler.

Il y eut alors le sacro-saint argument d’autorité, le on n’est pas mariés… Mais qu’ils arrêtent tous avec ça ! Si c’était ce qu’il voulait, alors quoi, Neolina pouvait bien mettre le genou à terre, quoi que non, attention ça serait bien trop dégradant pour un homme de se faire ainsi voler une demande ! Enfin, à l’écouter, ça n’aurait rien changé car elle était un oiseau ivre de liberté qu’il refusait de mettre en cage. Très bien. S’il s’était arrêté là, alors pourquoi pas. Mais le fait de l’entendre froidement dire qu’il ne l’encouragerait pas, alors ça… Sans compter qu’il ne termina même pas sa phrase. « C’est quoi ? » lâcha-t-elle instinctivement, sentant que ses émotions reprenaient un peu trop le dessus et que ses yeux devenaient humides malgré elle. Dès qu’il avait repris la parole, elle avait trouvé la force de poser à nouveau son regard sur lui, fiché dans le sien qui s’était tant obscurci que ça en était presque effrayant.

Le coup final acheva de la mettre K.O. Leur joute verbale était bel et bien un combat, et Razvan venait en une phrase de la mettre au tapis. 1…2…3… Neo ne s’en releva pas. Sans qu’elle ne puisse les contrôler, deux grosses larmes roulèrent sur ses joues tandis qu’elle se mordait presque les lèvres au sang, se retenant de le gifler pour avoir osé lui parler de la sorte. Qu’on se voit comme ça… Mais comment pouvait-il proférer pareilles horreurs ? Comment cette bouche qu’elle prenait tant plaisir à embrasser pouvait lui faire si mal ? Neo se foutait pertinemment de ce que pouvaient penser les gens. Sinon, elle n’aurait pas choisi une destination si risquée et empreinte de vices pour le village tout entier. Mais elle ne se moquait pas de ce que pensait Razvan. Et s’il avait dit ça, et bien… « C’est ce que tu penses, toi ? » Les larmes s’étaient mises à couler, mais elle s’en moquait. Son regard n’avait pas perdu de cette étincelle de fierté qu’elle arborait trop souvent au goût de sa mère. « Que le démon du capitalisme va me pervertir, que je vais me vautrer dans le vice et que je ne reviendrai pas, c’est ça ? » Le ton était clairement monté, car si Razvan savait se montrer sec, Neo n’était pas mauvaise non plus à ce petit jeu là. « Oh, et puisque tu es d’humeur bavarde, peut-être que tu pourrais enfin me dire ce que tu ressens dans le bloc de granit qui te tient lieu de coeur au lieu de juger le moindre de mes choix ! » Elle avait peut-être un peu hurlé sur la fin. Sa mère lui dirait : mais que vont penser les voisins ? Et Neolina lui aurait répondu avec des mots qu’une gentille fille ne devrait jamais dire à sa mère. Mais à écouter Razvan, Neolina était loin d’être une gentille fille, alors…
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Jeu 22 Oct 2020 - 0:34

Razvan en avait toujours beaucoup sur le coeur qu'il ne disait pas. Cela s'expliquait bien entendu par son caractère, mais également par son éducation et finalement par sa scolarité à Durmstrang. L'école du Grand Nord était une école qui privilégiait la magie offensive, les duels. On ne se laissait pas amoindrir par des peines de coeur - c'était de la faiblesse. Beaucoup de choses étaient considérées comme de la faiblesse. Et si on se montrait faible, on était brisé. Il l'avait appris à ses dépends. Encore une raison pour laquelle il détestait la Russie, comme s'il en fallait davantage. Les idées du jeune homme en politique étaient arrêtées. Il faisait parti de ceux qui avaient leur avis pour la simple et bonne raison qu'il y était obligé. La vie qu'ils vivaient, en tout cas dans sa famille moldue, ce n'était pas une vie. Les queues de plusieurs heures pour un sac de patate, ce n'était pas une vie. Les procès expéditifs, ce n'était pas une vie. Ne pas pouvoir critiquer le saint régime, ce n'était pas une vie. Il exécrait tout cela, il aurait dû vouer la même fascination que Neolina pour l'Europe de l'Ouest. Mais non. Il les considérait autant responsables de ce qu'ils vivaient que l'URSS elle-même. C'était sans doute un peu extrême, mais que voulez-vous. A dix-sept ans, on a parfois les idées un peu arrêtées, excusez-le.

Neolina l'écoutait débiter son jugement plein de bien-pensance. Il en avait besoin, radicalement. Et c'était probablement un imbécile de laisser libre-court à ses mots. Ce n'était pas un garçon méchant, Razvan. Il n'était pas du genre à s'acharner sur les autres. Mais elle avait tendu le fer pour se faire marquer et il n'y allait pas avec le dos de la cuillère. Elle voulait qu'il lui dise ce qu'il pensait de sa décision, il le lui disait. Et maintenant quoi ? Le regard du jeune homme s'adoucit un peu en la voyant pleurer. Il n'aimait pas la voir dans cet état, surtout par sa faute. Mais la conversation était trop douloureuse.
Plus jeunes, il avait tendance à chercher des ennuis à ceux qui lui faisaient du mal. Aujourd'hui il se retrouvait de l'autre côté de la barrière pour la faire souffrir autant qu'elle le faisait souffrir, elle. Il aurait pu faire un geste d'ouverture dans sa direction s'il n'était pas si fermé. A dire vrai, qu'elle pleure, il pouvait encaisser. Mais ce qu'elle lui dit... Le roumain n'avait pas pensé que sa phrase puisse être interprétée de cette façon. Elle pensait qu'il pensait ça d'elle, alors ? Lui ? Qu'il pensait qu'elle était une dévergondée ? Le jeune homme aurait pu penser ça. Il aurait pu vraiment, il aurait été en accord sur son temps. Mais non, il était plus ouvert que cela, malgré ses tentatives pour démontrer le contraire. Même lorsqu'ils se disputaient, ils arrivaient à ne pas se couper la parole, comme pour laisser l'autre enfoncer le clou et crucifier définitivement l'autre. Razvan la laissa parler, il la laissa finir alors qu'elle haussait brutalement le ton et qu'en comparaison, il se renfermait. Assit le dos contre le mur, les jambes étendues, il ferma les bras en position de rejet. « Si c'était ce que je pensais de toi, on ne serait déjà plus ensemble » répondit-il brusquement, quoique moins froidement que précédemment. Il ne voulait pas la blesser de cette manière, il ne voulait même pas la blesser du tout. Elle semblait pourtant s'en donner à cœur joie de faire l'inverse.

Razvan eut un soupir las.
Elle l'avait calmé, au moins un peu. Il lui jeta un regard du type "tu es sûre que tu veux encaisser ce que je pense ?", comme si elle ne le pouvait pas... Ou plutôt, comme si elle le pouvait sans lui coller de gifle. « Je suis désolé d'être un jeune con de conservateur qui a un bloc de granit qui lui tient lieu de coeur » commença-t-il prudemment, bien qu'il usa, et c'était notable, une injure, lui qui n'en prononçait jamais (au grand jamais) - « ce qu'il y a c'est que je ne te comprends pas. Je ne t'ai jamais compris. Je ne te comprendrai jamais. Je ne vois pas pourquoi tu rêves de grands espaces et je ne comprends pas comment tu peux t'enfermer avec moi si c'est ce dont tu fantasmes. Pire encore, je ne vois pas comment tu ne peux pas juste te contenter de ce que tu as ». Comment pouvait-elle accepter la noirceur des forêts transylvanienes alors qu'elle rêvait sans doute de la haute mer ? Razvan était quelqu'un qui n'avait pas de grandes ambitions dans la vie. Il voulait être médicomage. Mais s'il pouvait aider les gens sans toucher d'argent, il le ferait d'autant plus volontiers. Ça ne l'intéressait pas, l'argent. Une vie dans un appartement mignon, il s'en fichait bien. Il se contenterait d'une vie rustique en estimant qu'il avait bien vécu. Il était froid et dur, taillé comme un homme de Roumanie. « Tu dis que je ne fais que juger tes choix mais ne prétend pas que tu ne me juges pas ». Razvan marqua une pause, les bras toujours croisés, le souffle posé, pour la regarder : « Tu me juges. Oui oui, tu me juges. Tu me juges de façon détournée en ne faisant que critiquer ce qui se fait ici. Pour au final t'en aller en prétendant vouloir revenir. Une fois qu'on s'en va ailleurs où ça nous convient mieux, on ne revient pas » - c'était imparable - « et on ne revient pas simplement pour son copain qu'on a pas vu depuis un an ». Non, la perspective d'être aussi longtemps séparé d'elle lui déplaisait. Elle lui déplaisait fortement. Mais puisqu'elle ne rêvait que de ça, alors...
« Ne culpabilise pas de partir. C'est ce que tu veux, le principal c'est que tu sois contente, non ? » - Razvan déglutit. La vérité, c'était qu'il considérait cela comme un abandon. Ils ne se verraient pas pendant un an. Un an, elle était sa seule amie. Il était amoureux d'elle. Ses parents, il n'avait aucune idée de l'endroit où ils étaient, s'ils étaient vivants. Fallait-il qu'ils l'abandonnent tous ?

Il fit une pause en la fixant. « Tu en veux encore ? » demanda-t-il froidement, sans attendre sa réponse pour continuer : « Je pense fermement que tu perds un an de ta vie. Tu perds un an de ta vie en allant chez des gens que tu connais pas, pour vivre chez eux pendant autant de temps, alors que ça pourrait être n'importe quelle personne mal-intentionnée. Tu débarques dans un pays dont tu ne maîtrises pas la langue ni les mœurs. Et tu ne vois pas le problème ? Tu ne comprends pas ce qui m'inquiète ? La vérité c'est que je trouve ta décision stupide. Mais encore une fois, tu fais ce qui te chante. Je n'ai pas mon mot à dire ». Razvan ne lâchait jamais les vannes et il ne les lâchait pas tant pour régler la dispute que pour avoir la paix. Qu'elle arrête d'exiger de savoir ce qu'il pensait nom de dieu et qu'elle le laisse tranquille avec son caractère indécrottable. Le roumain se passa une main lasse dans les cheveux : « Contente ? ».


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Jeu 22 Oct 2020 - 1:27

Pour la majorité des gens de Sibiu, Neolina était un électron libre que personne ne pouvait canaliser. Aussi, quand Razvan et elle étaient devenus plus que des amis, tout le village s’en était réjoui et pour cause : la fille rebelle rentrait enfin dans le rang ! Commencez à broder la robe de mariée, bloquez une date, enfin, enfin, voilà une jeune femme qui allait avoir une raison de vivre. Mais les gens ne comprenaient pas que Razvan n’était pas sa raison de vivre. Il était celui qui la rendait plus belle, certes, mais elle refusait catégoriquement de se définir uniquement au travers de sa relation amoureuse. Même s’ils étaient fusionnels, inséparables, et tout le reste, Neo refusait de devenir une femme soumise qui se fondait dans les désirs de son aimé pour correspondre à l’étiquette. Chacun sa personnalité. Et ces deux-là en avaient deux bien différentes. Elle, plus volcanique, lui, très pondéré.

La phrase de Razvan eut le mérite de calmer un peu les battements fous de son coeur. L’émotion avait pris le dessus, et évidemment, évidemment qu’elle savait que Razvan lui vouait une confiance aveugle. Jamais elle ne le trahirait. Jamais elle ne le blesserait délibérément, et jamais elle n’irait flirter avec qui que ça soit d’autre, car il était le seul et l’unique qui pouvait la rendre heureuse. Neo n'était pas très portée sur les traditions, certes, mais elle n'avait pas peur de passer sa vie avec un homme, et un seul. Mais son bonheur ne pouvait pas uniquement reposer sur ses épaules : elle avait besoin d’un but dans la vie, sinon quoi ? Elle allait dépérir, mourir d’ennui, devenir le fantôme  de cette fille solaire qu’elle avait toujours été. Elle avait bien vu certaines filles plus vieilles qu’elle rentrer dans le moule, et s’éteindre. Ca la terrifiait.

Razvan jura. Alors ça… Appuyé contre le même mur qu’elle, elle se décolla un peu pour se tourner vers lui et l’écouter attentivement, car il lui livrait là un monologue inattendu, même si bien douloureux. Neo avait toujours assumé qu’ils se comprenaient parfaitement. Sans doute s’était-elle trompée. L’écouter ne fit toutefois pas tarir la source de ses larmes silencieuses. À demi-mots, Razvan lui faisait part de ses doutes, de la peur qu’il avait qu’elle se lasse un jour de son caractère si casanier, si roumain au fond. Bien sûr, il fallait lire entre les lignes. Mais c’était presque troublant de sincérité. Les mots étaient tristes, évoquaient une prison là où Razvan était pour elle un vent de liberté indéfinissable. Avec lui, Neolina n’avait peur de rien, de personne, pas même de cet avenir effrayant. Il fallait juste qu’il lui laisse un peu de temps pour trouver sa voie.

Alors peut-être oui qu’elle le jugeait un peu. Elle jugeait son attitude parce qu’elle attendait de lui autre chose, même s’il ne comprenait pas. L’amour, c’était ça aussi. Si mariage il y avait, alors les voeux que Neolina attendait n’étaient pas des paroles en l’air déjà toutes écrites. Elle attendait un véritable partenaire, pour la soutenir tous les jours que Merlin ferait, dans les mauvaises comme dans les bonnes décisions. Partir un an loin de lui était peut-être la pire décision de sa vie, mais c’était la sienne. Et elle reviendrait, elle le savait. Elle l’attendrait sur ce quai de gare, comme elle le faisait toujours. Elle célébrerait d’un baiser son retour, sa liberté regagnée. Peu importait l’absence, le manque, tout ça ils connaissaient. Ca serait juste plus long.

Et malgré le fait qu’il évoquait sa peur qu’elle fasse ce terrible choix, il lui donna toutefois son aval, dont elle n’avait pas besoin et surtout pas de cette façon, mais soit. Il était temps pour elle de lui dire ce qu’elle ressentait, dans son coeur meurtri qui laisser encore couler quelques gouttes salées, mais les vannes étaient aussi ouvertes côté Razvan. Il ne lui laissa pas le choix, mais après tout, ne faisait-elle pas de même ? Le jugement du sévère roumain était implacable, et elle se sentit piquée dans sa fierté, abasourdie d’entendre pareilles âneries. Perdre un an de sa vie, vraiment? Parce que rester ici, ça n’était pas végéter peut-être… Razvan, oh Razvan… Heureusement qu’il précisa que c’était la décision qu’il trouvait stupide, et pas elle sinon, elle n’aurait pas donné cher de sa joue qu’elle aurait giflé bien fort.

« Non. » répondit-elle, plus douce, à sa provocation inutile. « Ça ne me fait pas plaisir de te blesser, Razvan. Ça ne me fait pas plaisir de t’entendre me dire des choses si difficiles, et de savoir que tu les penses. » Au moins, c’était déjà ça : Neo et Razvan ne se mentaient jamais. Les larmes s’étaient arrêtées, et la voix de la roumaine était redevenue calme comme une mer qui avait connu un tsunami, encore un peu troublée, mais apaisée. « Ce que tu ne comprends pas, c’est que personne, jamais, ne peut se contenter de ce qu’il a. Même toi, Razvan. Sinon, tu ne m’aurais jamais embrassée ce soir d’été. Tu ne m’aurais jamais ouvert ta fenêtre quand j’y ai pointé le bout de mon nez une nuit d’avril. Si on s’était contenté de ce qu’on avait, nous serions de simples amis, nous n’aurions rien de tout ça. »

Une de ses mains lâcha le drap et vint attraper le menton de Razvan pour l’obliger à la regarder. Quelques larmes sèches marquaient encore ses joues, d’autres résidaient un peu dans ses prunelles, mais la colère avait cédé la place à autre chose. « Je prendrai tous les risques du monde pour être heureuse, tu comprends ? Et si je le fais, c’est parce que je sais qu’avec toi, je ne risque rien, jamais. Tu es la personne que j’aime le plus sur ce foutu bout de terre que tu refuses d’explorer. Et je peux bien passer un an loin de toi, parce que je sais qu’on en aura encore des dizaines après pour se rattraper. » Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. « Et je me moque de l’endroit où je vivrai. Je me moque que ça soit en pleine forêt ou en ville, en Roumanie, en Turquie, en Australie ou au Kentucky, tant que c’est avec toi. Et qu’on a tous les deux trouvé notre voie. » Elle lâcha son menton et sa main glissa doucement le long de son torse découvert. « Je reviendrai Razvan. » C’était une promesse qu’elle comptait bien tenir. « Après cette stupide année, je reviendrai. Et je t’attendrai, sur le quai, pour commencer la vie qu’on veut tous les deux. »
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Jeu 22 Oct 2020 - 2:06

S'il était évident qu'ils étaient faits pour être ensemble, il était aussi difficile de voir ce qui les réunissait tant. Ils n'étaient pas pareils, ils n'avaient rien à voir l'un avec l'autre. Neolina, piquée qu'il se taise en permanence - ce qu'il avait décidé de faire, à la base - venait de le forcer à ouvrir les vannes, à laisser la rivière inonder le lac. Razvan ne pleurait pas, non. Il ne pleurait jamais, c'était comme ça, il ne parvenait jamais à faire franchir de la barrière de ses paupières un torrent de larmes. Mais ses mots pourtant, valaient tous les pleurs. Il ne pleurait jamais mais ce qu'il ressentait intrinsèquement en aurait fait pleurer plus d'un. La jeune femme ne réalisait pas dans quoi elle s'enfermerait avec lui. Ça le tuait presque de lui infliger cela. S'il avait eu plus de courage, il l'aurait peut-être quitté. Parce qu'elle méritait mieux, tellement mieux qu'un roumain casanier. Mais le jeune homme était lâche, tout le monde le savait. L'idée lui avait traversé l'esprit et avait disparu dans la foulée. Outre ça, il lui en voulait, bien entendu. Neolina absente, cela signifiait surtout qu'il allait passer dix bons mois à Durmstrang. Plutôt sympa comme dernière année, donc. Les certitudes qu'elle avait maintenant seraient tôt ébranlées par la réalité des choses. Mais après sa longue tirade, il était trop couard pour le lui dire. Toujours trop couard. Peu importait l'absence pour elle, sans doute. Pas pour lui. Comme souvent, toutefois, à chaque fois qu'il était question de sa propre personne, Razvan ne se mettait pas en avant. Il ne s'arrangeait pas pour se faire passer en premier. Il aurait peut-être même râlé qu'elle ne parte pas à cause de lui, au fond, parce qu'il ne voulait pas se sentir coupable de lui avoir coupé les ailes. La vérité, c'était qu'il lui en voulait de penser à partir, il lui en voulait de le mettre dans cette situation. Il n'y aurait plus de bonne solution dès lors. Il devait la soutenir. Pas le choix et oh, il détestait ne pas avoir le choix.

Braqué, nullement décidé à faire le premier pas, c'est Neolina rompit finalement le silence. Et elle marqua un bon gros but. On ne se satisfaisait peut-être pas nécessairement de ce qu'on avait. Ou alors, on explorait davantage ce qui était dans notre sphère. Razvan avait embrassé la jeune femme parce qu'il l'avait toujours aimé. Il avait simplement exploré ce qu'il avait, au fond. Ils avaient exploré, plus en profondeur, ce qui était au départ de l'amitié. Mais il n'était pas décidé à jouer sur les mots. Enfermé dans le silence, Razvan redevenait Razvan. Sa roumaine le força à le regarder et ne plus pouvoir fuir son regard l'agaça. Et ses paroles le heurtèrent tellement qu'il en fut, en fait, médusé. Elles étaient débordantes d'égoïsme. « Je prendrais tous les risques du monde pour être heureuse, tu comprends ? ». Ça oui, tient. Il comprenait très bien, le message était bien imprimé. Il comprit, peut-être un peu brutalement, que Neolina se ferait toujours passer en priorité. Que c'était dans sa nature. Et c'était vrai qu'en y pensant, elle avait parfois des attitudes égoïstes. Et le simple fait qu'il ne relève pas, bien qu'il avait identifié les paroles, prouvait bien au contraire sa propre attitude altruiste à lui. Qu'est-ce qu'il pouvait répondre à cet égoïsme ? Et qu'est-ce qu'il pouvait répondre à sa promesse vide ? "Je reviendrai", mais QU'EST-CE QU'ELLE EN SAVAIT ? Le jeune homme avait envie de le lui hurler. Mais non, la tempête était passée, il était fatigué. Il avait probablement trop parlé. Le roumain suivit vaguement du regard la main de sa petite-amie qui se promenait sur son torse d'un air vide. Au bout d'un silence interminable, il prit finalement sa main sans quitter cette dernière du regard. Le geste était doux, bien plus que n'importe quel mot qu'il avait dit précédemment et il entremêla finalement ses doigts aux siens. « Tu te trompes. En disant qu'on ne peut se contenter de ce qu'on a. Si je t'ai embrassé ce soir-là, c'est parce que je n'ai jamais su te résister. C'est tout » avoua-t-il à voix basse. Il aurait pu se contenter de ce qu'il avait avec n'importe qui d'autre. Mais Neo, c'était Neo.


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Neolina Siankov

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Jeu 22 Oct 2020 - 2:44

Le problème, quand on avait peu l’habitude de parler, c’est qu’on pesait bien peu le poids de ses mots. Neolina, elle, parlait beaucoup mais maniait bien mieux la langue que son imbécile de petit-ami roumain. Parce que oui, il n’y avait bien qu’un imbécile pour répondre de la sorte après une pareille déclaration. Neolina était épuisée, mais apaisée, persuadée d’avoir réussi à lui faire comprendre à quel point elle l’aimait, à quel point il était important pour elle. Tout avait l’air d’aller d’ailleurs, c’était ce qu’elle se disait lorsqu’il lui prit la main avec tendresse en y entrelaçant ses doigts. Il était peut-être un peu tôt pour un sourire de son côté, certes, mais celui de Neolina était toujours là, et elle posa doucement la tête sur son épaule, ravie de voir que les choses s’étaient calmées.

Le sourire de Neo toutefois s’évanouit bien vite. Pour une fois, il aurait mieux fait de se taire, car enchaîner sur une telle déclaration en commençant par lui dire qu’elle avait tort, c’était là une stratégie bien peu payante pour réinstaller un peu de romantisme. La suite, toutefois, n’arrangea pas les choses. Interdite, elle leva brusquement la tête et le regarda avec de grands yeux ronds. « Pardon ? » Ca vous rappelait quelque chose ? Oh, peut-être que si la discussion n’avait pas été si pénible, Neolina aurait compris ce qu’il voulait dire par là. Mais voilà, ces mots précis intervenaient à un moment bien particulier, où la tension n’était pas tout à fait retombée et il fallait choisir ses mots.

Résister. Un choix intéressant, qui évoquait quoi ? Le combat. Le fait qu’il lui avait cédé, comme il lui céderait toujours le moindre de ses caprices, faisant passer ses désirs avant les siens ? Non. Non, non, et non. Neolina refusait d’entendre ça. Ce soir-là, il n’avait pas manqué de résistance. Il avait osé quelque chose, il avait tenté sa chance, parce qu’il l’aimait, non ? Pas parce que c’était ce qu’elle voulait et qu’il voulait bien lui donner. Résister impliquait un rapport de force. Et Neolina ne voulait pas de ça dans sa relation. Jamais. « Ah c’est comme ça donc ? Ce soir-là, tu as quoi… cédé à mes assauts ?  » D’un bond, elle sauta du lit sans se fouler quoi que ce soit, dévoilant sa nudité en pleine lumière pour la première fois aux yeux de son bel amant. Mais déjà, elle sautait dans sa culotte qu’elle avait retrouvé par miracle. « Ce n’est pas parce que c’est la guerre dans ce pays que tu aimes tant que je veux ça dans notre couple, Razvan. »  Son regard le foudroya sur place. Enfilant sa robe à la hâte, elle se dirigeait déjà vers la porte . « Fais-moi signe quand tu voudras faire la paix. Je me suis assez battue pour aujourd’hui. » La porte claqua rudement et elle dévala les escaliers les yeux plein de larmes, mais le regard empli de colère. Ça n’était pourtant pas compliqué. Elle voulait qu’il se batte pour être avec elle. Pas contre elle. Ses pieds la portèrent jusqu’en haut de la colline qui surplombait la ville, et où elle venait parfois se réfugier quand elle était triste. Et Neolina porta sur Sibiu un regard étrange. La ville ne lui manquerait pas. Mais cet imbécile de Razvan, pour sûr, oui.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Jeu 22 Oct 2020 - 12:16

La réaction de Neolina le prit sérieusement de court. Qu'est-ce qu'il avait dit de mal ? Elle semblait vexée, survoltée, alors qu'il n'avait fait que dire qu'il l'aimait trop. A sa manière, c'est vrai. Mais Razvan n'était pas connu pour être un grand communicant et même lorsqu'il le faisait, il le faisait mal et maladroitement. Elle lui avait demandé ce qu'il pensait et il avait dit ce qu'il pensait. Sans barrière. Sans filtre. Il avait pour une fois été honnête avec elle et ça lui avait été douloureux de le faire. Il se sentait terriblement vulnérable lorsqu'il dévoilait ses sentiments et clairement, il l'avait été. Tout ça pour que sa roumaine ne réagisse même pas au sens profond de ses paroles. Il avait eut l'impression de s'être exposé sans voir ce qu'il allait subir par derrière. Il n'avait pas besoin d'entendre qu'elle l'aimait, il le savait déjà. On l'accusait souvent de ne rien comprendre mais pour une fois, c'était lui qui n'était pas compris. La conversation, maintenant, prenait un tour inattendu précisément parce qu'on ne le comprenait pas. « Mais... » - rien ne semblait pouvoir arrêter la furieuse roumaine qui déjà se rhabillait pour partir en claquant la porte.
Razvan resta quelques instants assit, les cheveux mal-ordonnés, à regarder la porte sans comprendre à quel moment elle était passée d'un espèce de "je t'aime" à "tu viendras me voir quand tu voudras la paix". S'il n'avait pas voulu la paix, il lui aurait dit ce qu'il pensait de ses paroles. Mais apparemment, elle était la seule à avoir le droit de mal prendre les siennes. Décidément médusé de la façon dont s'était finit cette après-midi, le jeune homme descendit du lit pour se rhabiller, remettre en ordre sa chemise. Il croisa son reflet dans le miroir mais n'eut absolument pas le courage de toucher à ses mèches brunes que seule l'eau pourrait aplanir. Malgré tout, le roumain avant de partir, eut au moins le mérite de réordonner de lit de la jeune femme. Et finalement, il sorti. L'air pur de sa ville lui fit du bien, réellement. Mais son esprit était toujours perturbé par les paroles de Neolina. Il n'aimait pas la vexer de façon générale, mais encore plus lorsqu'il s'agissait d'un espèce de qui pro quo qu'il n'avait pas désiré, bien entendu. Alors, il entreprit de la chercher. Après avoir été dans les endroits habituels de la ville où elle pouvait se trouver, sachant très bien au fond qu'elle était mieux cachée que cela, l'ampoule dans son cerveau sembla s'allumer et il sut où elle était.

Arrivé sur la colline, il la vit assise dans l'herbe à regarder la ville, elle était dos à lui. Il aurait pu venir s'asseoir à côté d'elle, mais le regard furibond qu'elle avait jeté en quittant sa maison lui donnait l'impression que pour la pérennité de sa propre joue, il valait mieux qu'il ne s'approche pas trop d'elle. « Je ne sais pas ce que tu as compris dans mes paroles » commença-t-il d'une voix assez forte pour qu'elle porte correctement jusqu'à elle, « mais je suis désolé si je t'ai blessé. Ce n'était pas du tout ce que je voulais ». Bien entendu que ce n'était pas ce qu'il voulait et bien entendu que c'était lui qui s'excusait encore. C'était toujours lui qui disait pardon mais il ne supportait pas les tensions. « Je voulais juste te dire que je t'aimais trop pour oser laisser passer l'occasion ce soir-là. Voilà » - le jeune homme, les mains fourrées dans les poches, poussa finalement un léger soupir avant de hausser les épaules. Elle ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir fait le premier pas. « Bon, à plus » - non mais, bravo, champion, vraiment. A plus. Il tourna les talons sans réellement attendre sa réponse, les mains toujours perdues dans ses poches. Il ne comprenait pas les filles et apparemment, il ne les comprendra vraiment jamais.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Jeu 22 Oct 2020 - 23:23

Le doux vent d’avril faisait sortir quelques mèches de la natte qu’elle avait pensivement tressée en observant le paysage. Bientôt, Sibiu serait loin derrière elle, tout comme Razvan à ce qu’il avait l'air de croire. Pourtant, Neolina savait qu’elle emporterait le roumain avec elle, car il ne quittait jamais vraiment ses pensées. Même à cet instant, alors qu’elle était blessée et meurtrie, et qu’elle se sentait plus seule que jamais. Razvan avait toujours été là, l’avait toujours soutenue. Mais pas cette fois. Comme il le lui avait dit, il acceptait, mais ça n’était pas pour autant qu’il cautionnait et ça, c’était douloureux. Attendu, certes, mais douloureux.

Neo n’aurait su dire combien de temps s’était écoulé quand la voix de son amoureux coupa le silence alentours, où seul le vent résonnait dans ses oreilles. Elle sentit sa présence, d’habitude rassurante mais cette fois, c’était différent. Il se tenait à distance, comme s’il craignait son courroux. Bataille donc, encore ? Elle espérait vraiment qu’il était venu pour agiter le drapeau blanc. Ce fut heureusement le cas, et la roumaine tourna la tête pour poser sur lui son regard noisette en entendant ses excuses. Incompréhension, alors. Elle avait sans doute réagi bêtement, c’était même certain, mais la conversation avait été si difficile à vivre. Son coeur n’était pas tout à fait remis, malgré ce qu’il lui avait dit. À cause de ce qu'il avait dit.

Les excuses devinrent finalement la déclaration qu’elle aurait espéré entendre dans ce lit. Mais après tout, peu importait… Bien sûr qu’il l’aimait. Bien sûr qu’elle le savait. Il n’avait même pas besoin de le dire pour qu’elle le sache. Tout ce qu’il faisait avec elle, pour elle, était empreint d’une affection qu’il n’avait qu’avec elle. Razvan était prêt à faire beaucoup de choses pour Neolina. Et malgré ce qu’il avait l’air de croire, l’inverse était tout aussi vrai. Si elle partait, c’était pour elle, certes, mais aussi pour leur avenir à tous les deux. Si elle ne le ferait pas aujourd’hui, alors qui savait ce que les regrets pourraient la pousser à faire bien des années après ?

Blessé sans doute lui aussi, Razvan laissa un peu d’espace à Neolina et rebroussa chemin avant même qu’elle n’ait le temps de répondre. La roumaine soupira avant qu’un petit sourire ne vienne balayer son chagrin. Se relevant doucement, elle trottina pour rejoindre le grand roumain qui avait déjà quelques mètres d’avance et une fois à sa hauteur, attrapa son bras des siens pour se coller contre lui et poser sa tête contre son épaule. « Et moi, je t’aime trop pour qu’on reste fâchés. » Ça avait été une sacrée dispute, une dispute qui laisserait des marques à n’en pas douter. L’année à venir ne serait facile pour personne, mais ça serait sans nul doute Razvan qui en souffrirait le plus. Silencieusement, Neolina se fit la promesse de passer le restant de ces jours à rattraper cette décision qu’elle était pourtant prête à assumer comme jamais. Et au fond d’elle, elle espérait aussi qu’un jour, peut-être, il comprendrait. N’avaient-ils pas toute la vie devant eux pour ça ?
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Ven 23 Oct 2020 - 2:49

Souvenir 5 - 1962

Le hasard faisait bien les choses, ou pas. Razvan était revenu de Durmstrang avec ses examens en poche et il était revenu au pays avant Neolina. Il était libre. Après les mois de vacance d'été, il serait libre de commencer réellement sa vie. Des études supérieures en médicomagie pour lui avec la promesse d'être enfin médicomage. Les vocations étaient belles lorsqu'elles étaient réelles. C'était son cas. La liberté qu'il ressentait faisait vibrer son âme. Il était nerveux pourtant. Cela faisait quasiment un an qu'il n'avait pas vu Neolina. Le jeune homme n'était rentré pour aucune vacances, pas même celles de Noël. Il avait passé la plus longue année à Durmstrang qu'il aurait pu espérer. Pour sa dernière, c'était quelque chose. Les couloirs glacés de l'école du Grand Nord avaient été son quotidien pendant longtemps, durcissant ses traits, assombrissant sa figure. Le roumain avait, en dix mois, bien changé. De l'adolescent il ne restait pas grand chose désormais, seule la détermination d'un métier et un amour sincère dirigé vers sa petite-amie. Petite-amie qu'il allait enfin retrouver. Rentré quelques jours avant elle, le jeune homme l'attendait du haut de son mètre soixante-quinze enfin atteint, sur le parvis de sa maison à elle. Il ne lui avait pas expressément donné de date de son retour. Mais débarrassé enfin de l'uniforme rouge sang de l'école, il se sentait différent. Libre.

Cela ne voulait pas dire que s'élevait de ses épaules une nervosité qui n'avait fait que grandir. Il avait communiqué avec Neolina par courrier, cette dernière s'épanchant pendant des pages et des pages sur une vie anglaise qu'il ne comprenait définitivement pas. Mais cela faisait presque un an qu'ils ne s'étaient pas vu. Des courriers ne remplaçaient pas des mots. Ils avaient changé en un an. Lequel choquerait le plus l'autre ? Qu'est-ce qui serait le pire ? Le changement physique ou le changement mental ? S'il était soulagé - soulagé d'être sorti de sa prison et soulagé que l'année à l'étranger de sa petite-amie soit terminée - une part de lui craignait qu'effectivement, cette année ait détruit quelque chose. Et s'ils n'étaient pas satisfaits des changements qu'ils percevraient chez l'autre ? Et s'ils étaient choqués par cela ? Ces pensées tournoyaient incessamment dans l'esprit du jeune homme depuis qu'il avait bouclé sa valise pour revenir. Mais pour une fois, ce n'était pas elle qui l'attendait, mais bien lui.

Razvan n'avait pas voulu se rendre à la gare. Il y avait du monde et plus le temps passait plus il détestait la foule. Aussi l'attendait-il devant chez elle. Il y avait moins de monde, ils seraient plus tranquilles. Ils pourraient se retrouver à leur rythme, peut-être apprendre à se redécouvrir. Retrouver, s'ils en trouvaient l'occasion, un peu de proximité physique. Ce qui s'ouvrait pour eux était la promesse d'une vie passée avec l'autre. Et la difficulté de cette année la rendait plus atroce encore. Mais maintenant qu'il était de retour à Sibiu, il réfléchissait. Les jeunes de l'âge de Neolina et Razvan commençaient à se marier. Et l'idée faisait son bonhomme de chemin depuis quelques mois. Une partie de lui, lui recommandait de ne pas s'emballer mais ce serait mal le connaître de toute façon. Il n'était pas le genre de personne à s'emballer. Pas du tout, même. Mais dans une vie telle que celle qu'ils étaient amenés à vivre, on ne faisait pas autre chose. Et pour le conservateur qu'il était, ça allait de soit. Enfin presque. Ils ne s'étaient pas vu pendant un an. La demander en mariage maintenant serait une mauvaise idée, il le savait. Mais il savait aussi qu'il allait nécessairement finir par lui en parler. Le jeune homme, dans l'attente, avait finalement sorti un cigare pour le fumer tranquillement. Assit sur le banc - jamais il ne lui viendrait à l'idée de s'asseoir par terre - il regardait la fumée s'élever d'un air un peu pensif. Le mariage oui. Mais pour quand ?


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Ven 23 Oct 2020 - 3:29

« Mămică, viens, on va faire un tour. » Le coeur de Neolina venait tout juste de s’emballer à la vision de la silhouette qui l’attendait sur le banc, devant la petite maison où elle avait grandi, et jamais de sa vie elle n’avait plus aimé sa soeur qu’à cet instant. La famille Siankov s’arrêta net au moment où la jeune roumaine s’élançait à toute vitesse pour franchir les quelques mètres qui la séparaient des retrouvailles tant attendues. Il n’était pas venu la chercher à la gare. Elle savait bien pourquoi. À peine la porte du train franchie, la famille au grand complet et leurs effusions de joie l’avaient cueillie, et elle imaginait mal Razvan s’imposer dans pareille situation. Et tandis qu’elle se repaissait de cet amour immense qui lui fit du bien, Neo pourtant ne pensait qu’au moment où enfin, elle le reverrait.

Les adieux avec les Ghazi avaient été déchirants, à leur manière. En une année, la jeune femme s’était tellement attachée à cette famille qui n’était pas la sienne. À cette adorable petite fille qui était devenue comme une soeur à ses yeux. Et à Stubby aussi, devenu son grand frère de coeur, un soutien immense pour elle qui avait passé cette année si loin des siens. L’Angleterre avait tenu toutes ses promesses et Neo avait découvert tout un monde nouveau, bien loin des clichés qu’on avait essayé de lui rentrer dans le crâne depuis sa naissance. Le monde capitaliste n’avait rien de si horrible. Au contraire, elle avait découvert la musique, la culture, la langue de Shakespeare. Les magasins aux allures de parcs d’attraction, les sodas, les soirées où l’on pouvait rentrer passé minuit. Elle avait rencontré des gens formidables, ouvert ses horizons, essayé le Péteuforik, la bière, la guitare. En un an, c’était certain, Neolina avait bien changé. Mais si une chose était resté la même, c’était son amour pour Razvan.

Chaque lettre qu’elle lui avait envoyé débordait de ce manque qu’elle ressentait. Bien sûr, elle évitait de trop lui déballer les merveilles du monde occidental, car elle savait bien qu’elle ne pourrait en aucun cas changer son point de vue. Elle lui racontait ses rencontres, son quotidien, ses échanges. Elle le rassurait en lui disant que tout allait bien, et c’était vrai. Et surtout, elle lui envoyait tout l’amour qu’il était possible de retranscrire via des mots pour l’aider à tenir lors de cette année si difficile. À chaque vacances, le mal du pays la happait, et elle l’imaginait rester dans son austère école car plus rien ne l’attendait à Sibiu qui lui donne envie de rentrer. Plusieurs fois, elle avait demandé à Stubby de la prendre en photo pour lui en envoyer, s’efforçant à travers son sourire de lui montrer qu’au fond, elle restait toujours la même. La même jeune fille qu’il avait embrassée un soir, sous les lampions, et qu’il retrouverait à son retour. Elle lui avait confié, aussi, sa nouvelle vocation. Des amis des Ghazi étaient venus dîner un soir, et leur fille, une impressionnante femme de caractère, lui avait parlé de son travail au Ministère, au contact des moldus qu’elle oubliettait pour conserver le secret magique. Neo ne sut pourquoi, mais elle sentit à cet instant que c’était quelque chose qui pourrait lui plaire. C’était quelque chose, surtout, qui était commun à l’Est et à l’Ouest. Quel que soit le pays, les gens avaient besoin d’être protégés, écoutés, et d’oublier un peu leur peine quand les choses devenaient difficiles à affronter. Elle écouta la jeune femme lui parler de son intervention après l’échappée d’un dragon, ses rencontres avec des moldus attachants, et le côté humain la séduisit si vite qu’elle s’y voyait déjà. C’était ça qu’elle voulait faire. C’était ça qu’elle ferait. Un métier dont elle serait fière, et qui la ferait se sentir enfin complète. Non, cette année n’avait pas été une perte de temps. Elle avait été une formidable découverte, et un déclic surtout.

Mais là, plus besoin de lettres, et de longues semaines interminables à attendre une réponse. Razvan était là, libéré enfin, de son école, de sa tenue rouge sombre, des carcans de la Mère Patrie. Razvan l’attendait, tout comme leur nouvelle vie qui pouvait enfin, enfin commencer. Dans sa petite robe rose pastel faite sur-mesure, que les Ghazi lui avait offerte en remerciement, Neo ressemblait à une héroïne de ces comédies romantiques dont Stubby l’avait abreuvée toute cette année. Elle courrait, le coeur léger, ses longs cheveux flottant derrière elle. Se moquant bien du cigare, du fait qu’il était assis, qu’ils étaient dans la rue et que tout le monde pouvait les voir, Neo sauta à califourchon sur les genoux de celui qui lui avait tant, tant manqué, et enfouit sa tête dans son cou, là où était sa place, là où elle se sentait toujours mieux que n’importe où. « Iubire* » soupira-t-elle, essoufflée d’avoir couru, mais aussi parce que son coeur battait trop fort, ravie de pouvoir à nouveau retrouver sa langue maternelle pour lui délivrer des mots doux. Ses bras enserraient sa nuque, peut-être un peu trop fort, mais comme pour lui prouver que ça y était. Elle était là, et elle ne partirait plus jamais.

*Mon amour.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Ven 23 Oct 2020 - 13:06

Le cigare s'écrasa brusquement au sol alors que Neolina sautait sur ses genoux. Concentré, le nez levé vers le joli ciel bleu de Sibiu, Razvan, avait les pensées qui divaguaient bien loin. Pensées qui s'évanouirent avec la fumée alors qu'elle l'enlaçait, de cette façon profonde qu'elle avait toujours eu de faire, sincère, réelle, amoureuse. Les grandes mains du jeune homme se glissèrent dans le dos de sa petite-amie, une fermement posée sur ses reins, l'autre un peu plus haute qui la caressait doucement. Le soulagement qu'il ressentait de la sentir contre lui traduisait quelque chose qu'il avait fait de son mieux d'ignorer pendant des mois. Il avait craint qu'elle ne rentre jamais, bien qu'elle lui avait juré que ce serait le cas, il avait craint qu'elle ne préfère tant la vie là-bas - et il savait que c'était le cas - que finalement, elle choisisse de s'y installer. Mais Neolina était là, assise sur lui, elle était revenue. L'odeur de la jeune femme l'enveloppait et il se perdait dans ses pensées davantage alors qu'il avait les yeux fermés. Il n'avait pas oublié son parfum tout comme il n'avait pas oublié le son de sa voix. La parole qu'elle lui dit le fit doucement sourire alors que sa main se promenait toujours dans son dos, comme pour chercher à retrouver une proximité physique qu'ils avaient malheureusement tous les deux perdus au fil des mois.

Razvan n'était pas quelqu'un qui se laissait facilement submerger par ses émotions, c'était un fait. Mais la séparation avec Neolina, qui faisait finalement presque office de rupture temporaire, l'avait éreinté, là où dans le même temps il avait subi probablement une de ses pires années scolaires. La dernière année à Durmstrang était de haute volée. C'était finit cependant, et il retrouvait la seule chose qui comptait réellement pour lui. Il aurait voulu lui répondre quelque chose immédiatement, mais sa gorge était résolument nouée. Qu'est-ce que cela changeait, lui qui ne parlait jamais ? Finalement, il finit par la décoller doucement en faisant glisser sa main rugueuse sur la joue de la jeune femme pour regarder ses traits pendant un instant avant de l'embrasser profondément. Le visage de Neolina avait mûri, un peu changé et les photographies ne traduisaient pas réellement la vérité. C'était mieux que rien, cependant et il lui avait été reconnaissant de faire cela, vraiment. Les courriers mettaient du temps à parvenir jusqu'à lui, mais c'était finalement un peu comme si elle était avec lui. A défaut de l'être vraiment. Tout l'agacement qu'il avait ressenti lorsqu'elle lui avait annoncé vouloir partir s'était évaporé et il ne ressentait désormais qu'un soulagement sincère de voir qu'effectivement elle allait bien, qu'effectivement elle était heureuse et qu'effectivement, elle était avec lui. « Je suis désolé de ne pas t'avoir attendu à la gare » lui dit-il une fois qu'ils eurent réussi à décoller leurs bouches, essoufflés par la démonstration de leur affection partagée. Il la regarda pendant un instant supplémentaire avant de coller son front contre le sien alors qu'une de ses mains se nouait autour d'une des siennes : « Tu m'as tellement tellement manqué ».

Libres libres libres. Ils étaient libres. Libres de faire ce qu'ils voulaient, ce qu'ils désiraient. Finalement, c'est le rire d'un enfant un peu plus haut qui creva leur bulle de retrouvailles. Ils étaient en Roumanie, elle était en robe - très jolie robe d'ailleurs, qu'il préférerait à cet instant voir pendue dans une garde-robe que sur elle qu'on se le dise - assise à califourchon sur lui. Il fallait bien briser l'instant. Razvan se releva en faisant attention à la poser délicatement au sol avant de lui prendre la main : « Je peux t'arracher pour une petite heure à ta famille, tu crois ? ». Il espérait que oui. Il avait besoin de ce moment de retrouvailles avec elle. Être simplement allongé à ses côtés pour le revigorer un peu de l'éloignement difficile qu'ils avaient vécu. Ensemble, ils se dirigèrent là où ils allaient souvent lorsqu'ils avaient besoin d'être seuls. Un peu en dehors de la ville, dans une espèce de petite clairière encadrée de hauts arbres à travers lesquels la lumière du soleil s'infiltrait pour donner au lieu une réelle ambiance de forêt. C'était un endroit paisible dans lequel on entendait souvent les oiseaux chanter. La nature reprenait ses droits dans cet endroit, les racines étaient grosses et sortaient parfois de la terre. Et si on était chanceux, on pouvait même y croiser des cerfs.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Ven 23 Oct 2020 - 14:09

Lovée dans les bras de celui qui lui avait tant manqué, à respirer son odeur enivrante, à sentir sa chaleur tout contre elle, son souffle dans ses cheveux, ses mains contre son dos, Neolina avait l’impression d’être à nouveau complète. En réalité, les choses avaient changé. Son amour pour Razvan avait grandi, si c’était humainement possible, et aucun mot ne serait assez fort pour exprimer l’explosion d’émotions qui la submergeaient à cet instant. Une larme de joie perça la barrière de ses yeux clos et roula sur la peau salée de Razvan. Le bonheur prenait bien des formes, mais n’était jamais aussi aussi éclatant, aussi vif et débordant que lorsqu’elle était dans les bras de celui qu’elle aimait plus que n’importe qui d’autre sur cette planète. Elle eut envie de lui dire tellement de choses, tellement et pourtant, ça n’était pas nécessaire car tout dans cette étreinte parlait pour elle. Ses mains s’enfouirent dans les cheveux sombres, légèrement plus longs, de son roumain. La logique communiste voulait qu’on ne s’approprie jamais quoi que ce soit. Mais Razvan et Neolina s’appartenaient l’un à l’autre, et rien ne pourrait jamais changer cela.

Lorsqu’il prit son visage contre sa main rugueuse, éprouvée sans doute par son année à Durmstrang, elle posa sur ses traits ce regard qu’elle ne réservait qu’à lui et lui seul. C’était toujours le même Razvan, bien que ces dix longs mois l’avaient un peu changé. Il était beau, beau à en crever, si beau qu’elle aurait rester des heures comme ça rien qu’à le regarder, avec ce sourire niais si caractéristique des jolies amoureuses. Elle mourrait d’envie de rattraper le temps perdu, de l’embrasser encore, et encore, et encore à s’en étourdir, de lui faire l’amour avec toute la fougue et la passion que le manque n’avait fait qu’accentuer plus encore. Au diable la bienséance, au diable les bienpensants de Sibiu, les amoureux échangèrent alors un baiser qui avait le goût d’un enfin, d’un à jamais, d’un pour toujours. Elle prit son visage en coupe, sentant sa peau mal rasée sous ses doigts, sensation nouvelle et agréable. L’intensité du moment arrêta le temps et ses pensées, tandis qu’elle se donnait corps et âme à ce baiser qu’elle avait attendu depuis le jour de leur séparation déchirante.

Lorsqu’enfin ils en eurent assez, quoique ça n’arriverait sans doute jamais, ou du moins qu’ils furent suffisamment rassasiés d’amour pour l’instant, le roumain s’excusa. Du Razvan tout craché. Neo rit doucement, le souffle aussi court que lui, glissant ses doigts dans une longue mèche de cheveux brunes pour lui dégager le visage. « Ce n’est rien. » le rassura-t-elle, préférant largement cet instant suspendu sur le minuscule banc plutôt qu’une étreinte sur le quai, comme ils en avaient déjà connu des dizaines. Calant son front contre le sien, elle déposa ses mains sur son torse qui se soulevait au rythme de sa respiration désordonnée, avant qu’il ne vienne lui en voler une pour que leur doigts s’entrelacent. Son aveu la toucha si fort, alors même que pourtant elle le savait déjà. « Je suis là maintenant. Promis, on ne se manquera plus jamais comme ça. » C’était une promesse qu’elle tiendrait, comme elle avait tenu toutes les autres. Partir avait été nécessaire, revenir avait été une évidence.

Lorsqu’enfin ils trouvèrent la force, enfin, surtout lui, de se lever, le roumain fit preuve d’une petite audace qui la surprit fort agréablement. « Une heure, trois, douze… Je suis toute à toi. » Et pas seulement maintenant. Elle était toute à lui, malgré cette liberté farouche qu’elle prônait. Parce qu’elle savait que toujours, il la lui accorderait, et qu’ils garderaient toujours une indépendance que les couples de Roumanie ne s’autorisaient que rarement. La main dans la sienne, elle le suivit tranquillement, sans bavarder alors que pourtant, c’était plutôt là son habitude. Quand elle ne regardait pas Razvan, et que c’était un exercice difficile, son regard se plaisait à retrouver les paysages de cette ville paisible qui lui avait aussi manqué. À Londres, un silence pareil, ça n’existait pas. Cela ne fit que la frapper plus encore lorsqu’ils arrivèrent dans cet endroit à eux, parenthèse de nature bienvenue dans son existence qui avait été bien agitée, et bien citadine. Il fallait parfois partir pour réaliser qu’on aimait vraiment quelque chose. Si l’adage ne fonctionnait pas avec Razvan, qu’elle n’avait jamais cessé d’aimer, il était parfait pour ce pays pour qui elle avait de nouveau un élan d’affection.

D’un geste habile, Neolina défit ses ballerines pour sentir l’herbe sous ses pieds nus. Sans même le réaliser, elle lâcha Razvan pour s’avancer au milieu de la clairière, où elle ferma les yeux et tourna doucement sur elle-même, les bras écartés, respirant à plein poumons d’odeur de cette forêt si particulière. Ici, le temps n’existait plus. C’était absolument parfait pour se retrouver avec son bien-aimé. Lorsqu’elle ouvrit à nouveau les yeux, étourdie légèrement par la sensation de liberté et son mouvement, elle posa son regard sur Razvan, fauchée à nouveau par sa beauté qu’aucune photo qu’elle avait emporté dans ses valises n’avait su capturer. « Viens… » murmura-t-elle en lui tendant la main pour le ramener à elle alors qu’elle aurait pu bouger, mais au risque peut-être de tomber. Il fallait dire que le moment était vertigineux. « Tu es ce que j’ai de plus beau. » lui confia-t-elle sur le ton du secret, comme si elle craignait que même les animaux n’entendent ces mots qui n’étaient adressés qu’à lui.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Ven 23 Oct 2020 - 15:02

Razvan savait qu'il tenait à Neolina, bien entendu. Sinon il n'aurait pas si mal réagi lorsqu'elle lui avait dit qu'elle s'en allait. Il aurait accepté davantage les choses s'il ne tenait pas tant à elle et s'il ne s'inquiétait pas tant pour sa roumaine. L'étreinte qu'ils partageaient à la vue de tous, si empreinte de cette proximité physique qu'on n'acceptait pas avant le mariage en Roumanie, voulait bien dire ce que cela voulait dire. Cela voulait dire qu'ils étaient deux jeunes gens que l'évidence avait réuni, qu'ils étaient attachés l'un à l'autre comme une ancre à son bateau. Cela voulait aussi dire qu'ils avaient depuis longtemps passé la bienséance pour leur réunion physique. La ville pouvait bien pester contre eux, leurs familles pouvaient bien s'épouvanter de cela. Neolina et Razvan s'aimaient tellement que l'évidence, de la même façon qu'elle les avait fait s'embrasser ce soir-là, allait les réunir dans l'institution du mariage. Leur relation, se dit Razvan alors qu'ils échangeaient un long baiser, ne semblait qu'en ressortir renforcée. Comment le manque et l'absence pouvaient-ils réaliser pareil exploit ? Il s'en fichait bien de savoir comment c'était possible. Toute son attention était simplement portée sur elle et uniquement sur elle, peut-être comme jusqu'à la fin de sa vie. La manière dont elle caressait ses joues et dégageait de son visage quelques mèches de cheveux volages le rendait d'autant plus ivre d'affection. Elle lui disait qu'ils ne se manqueraient plus jamais comme cela et il espérait qu'elle avait raison. Cette épouvantable séparation les avait éprouvé indépendamment de leur relation.

Maintenant, il s'agissait de rattraper le temps perdu. Le roumain n'était pas quelqu'un de réputé pour vivre sa vie de façon très intense, il était même très tempéré sur des sentiments comme la joie et le bonheur. Mais Neolina avait toujours su tirer de lui le meilleur. Elle avait toujours su lui faire vivre intensément les sentiments qu'ils se portaient l'un l'autre. Que ce soit l'amitié. Ou que ce soit l'amour. Il l'avait reposé sur le sol presque par dépit, et le jeune homme regretta qu'ils ne soient pas tous les deux, simplement dans un lieu où leur intimité serait respectée et non pas sur un banc public. Il devait se faire violence pour ne pas laisser ses mains se promener allègrement sur chaque parcelle de peau qu'il pouvait voir d'elle. Et sa robe, sa robe, elle l'obsédait.

« Une heure, trois, douze… Je suis toute à toi. » Une heure, trois, douze. Une vie aussi, pourquoi pas ? Ils étaient maintenant adultes, certes pas réellement libérés du carcan de leurs familles, mais ils étaient adultes. Et comme cela l'avait toujours été entre eux, c'était eux contre le reste du monde. Curieusement, ils ne parlèrent pas vraiment pendant qu'ils marchaient. Ils avaient sans doute besoin de profiter du simple fait que l'autre était là. Respirant à côté. Marchant du même pas. Ces derniers se calquèrent l'un sur l'autre, naturellement, comme leurs coeurs battaient au même tempo. Toujours au même rythme. La main de sa roumaine s'échappa de la sienne et Razvan la regarda s'avancer pieds nus dans la clairière, les bras ballants, le regard indubitablement posé sur elle parce qu'il ne pouvait pas s'en empêcher. Il la regardait profiter de la nature, apprécier son silence et ce ne fut certainement pas lui qui vînt l'écorcher. Dans ses yeux d'une couleur abyssale dansait une lueur de joie sincère et de soulagement profond. Son sourire qu'il ne parvenait à faire disparaître, attendri de la voir heureuse de la sorte, attendri de la revoir également, dessinait aux coins de ses yeux noirs de jolies rides d'expression. Il aimait Neolina à en crever et c'aurait pu le rendre fou si la séparation avait été plus longue. Mais il était désormais sujet de retrouvailles. Le jeune homme saisit la main qu'elle lui tendait parce qu'après tout, son corps à lui n'était que la continuité de celui de la jeune femme, pour venir le coller au sien. Ce qu'elle lui confia sur le ton de la confidence ne fit qu'approfondir le sourire heureux qu'il avait sur le visage. Les mains glissées dans les reins de la jeune femme, Razvan ne pouvait s'empêcher de chercher chez elle plus de proximité encore qu'ils n'en avaient déjà eu. Il était plus grand qu'elle d'une dizaine de centimètres mais il voyait la profondeur de son regard noisette comme s'il faisait sa taille. « C'est une très jolie robe que tu as là » - il lui fit un sourire un peu plus amusé - « qui te va très très bien ». Trop bien, ça le rendait fou. La couleur allait parfaitement au teint d'ivoire de sa roumaine et le sourire qu'il trouvait sur le visage de cette dernière était si lumineux qu'il avait l'impression que le soleil s'était invité sous les arbres de cette bien jolie clairière. « Je t'aime Neolina ». Il l'aimait tellement.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Ven 23 Oct 2020 - 18:54

Alors que des centaines de kilomètres les avaient séparés, désormais, le moindre mètre loin de Razvan lui faisait l’effet d’une année-lumière, au moins. C’était pourtant elle qui s’était détachée de lui et déjà, elle se languissait de retrouver son corps rassurant, chaud et désirable, contre le sien. Le beau roumain ne se fit pas prier et répondit à son invitation, se collant tout contre elle sans même qu’elle n’ait à l’attirer plus à lui. Il y avait une forme d’autorité dans la façon qu’il avait de la garder contre lui comme ça, malgré la tendresse du moindre de ses gestes. Comme s’il craignait qu’à nouveau, elle ne parte loin de lui. Mais plus jamais, ça non. Jamais il ne la perdrait, car elle ne pouvait imaginer désormais revivre ce manque qui rendait pourtant leurs retrouvailles si intenses. À jamais, Neolina était sienne, et il lui suffisait de plonger dans son regard noisette pour lire toute la force et la dévotion de son amour. La passion aussi, car malgré la fraîcheur de la clairière, sentir le corps sculpté de Razvan contre elle lui donnait une sorte de fièvre exquise, qui l’enivrait et lui faisait plus tourner la tête que n’importe quelle gorgée de Tuica.

Alors qu’il l’enserrait comme il ne l’avait peut-être jamais fait avant, Neolina avait gardé ses bras contre lui, les mains posées contre les pectoraux naissants qu’elle sentait sous sa chemise, dont la sobriété ne faisait que mettre plus en relief son teint mat et son étourdissante beauté. On aurait dit qu’il la protégeait, alors que pourtant, elle n’avait jamais été plus en sécurité qu’à cet instant. Levant la tête, elle s’enfonça dans ses grands yeux sombres, abysses profondes dans lesquelles elle apercevait vaguement son reflet, et son sourire qui irradiait. Elle le lui avait dit. Il était ce qu’elle avait de plus beau, et jamais elle ne se lasserait de contempler ce visage qui avait d’abord été celui d’un ami avant de devenir bien plus. Mais au-delà du physique, la bonté de ce garçon qui devenait homme était un trésor inestimable, et elle ne pouvait que réaliser la chance qu’elle avait qu’il soit son trésor à elle. Jamais de sa vie Razvan ne lui ferait de mal. Bien sûr, il y aurait des disputes, des mots lancés à la va-vite, mais ils retrouveraient toujours leur chemin vers le coeur de l’autre. Comment pourrait-elle rester fâchée contre Razvan, quand justement, il suffisait qu’elle soit tout contre lui pour tout lui pardonner ?

Sa remarque sur sa robe fit légèrement changer son sourire. La sorcière connaissait bien assez son ténébreux roumain pour savoir ce que cette phrase voulait dire. Et le sourire qu’il lui renvoyait en disait long. Il était d’ailleurs étonnant qu’après tant de temps sans se toucher, sans explorer leurs peaux respectives, ils aient réussi à si longtemps se tenir. Les émotions étaient sans doute trop fortes, laissant un léger temps leurs corps de côté. « Oh, elle te plait ? » s’amusa-t-elle. À vrai dire, quand elle avait déballé le cadeau de sa famille d’adoption, elle n’avait pensé qu’à une chose : l’impatience de découvrir le regard de Razvan quand elle la porterait. Et elle était tout à fait ravie de voir que ça avait fait son petit effet. « Je l’ai mise exprès pour toi. » lui murmura-t-elle au creux de l’oreille en se mettant sur la pointe des pieds. Elle l’avait aussi enfilée pour le plaisir de la voir s’envoler au loin quand il n’y tiendrait plus. Combien de temps avant qu’elle ne rejoigne l’herbe qui accueillerait leurs corps entremêlés ? Si d’ordinaire, ils avaient la patience et la sagesse d’attendre de rejoindre un lit, pas sûr que cette fois, l’attente soit envisageable. Pas quand il la regardait comme ça. Pas quand il lui disait ça. « Je t’aime Razvan. » lui répondit-elle avec douceur avant d’attraper ses lèvres dans un tendre baiser où leurs langues se mélangèrent, avant leurs corps sans doute.

Il n’y avait plus rien autour. Plus rien, si ce n’était l’amour qui semblait baigner cette clairière d’une atmosphère surréelle. Cette fois, ce fut Neo qui rompit le baiser tandis que ses mains, toujours friandes de retrouver les sensations qui lui avaient manquées, avaient retrouvé le chemin de sa nuque, et de ses cheveux dans lesquels elle ne se lasserait jamais de passer ses doigts. « Te rends-tu compte ? » Sa voix douce et emplie d’un espoir perceptible rompit le silence, mais pas le moment. « C’est le premier jour de notre nouvelle vie. » La vraie vie, même. Celle dont ils avaient désormais le contrôle absolu. Cela faisait peut-être un an que Neo était libérée des bancs de la scolarité, mais elle n’avait fait que combler les mois et préparer les choses pour le nouveau chapitre, le plus important de tous. Celui de Neolina et Razvan, et leurs choix qui n’appartenaient plus désormais qu’à eux.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 3 129196351Ven 23 Oct 2020 - 20:55

Cette clairière donnait l'impression que le temps s'était arrêté. Que les choses entre eux resteraient ainsi, que leurs sentiments n'évolueraient jamais, que tout irait toujours bien. C'était faux bien entendu, un triste leurre, probablement. Mais Neolina et Razvan avaient la force d'y croire ou en tout cas, de profiter profondément de l'instant. Il ne pensait qu'à cela, se plonger dans le regard de sa petite-amie, faire glisser ses mains sur son corps qu'il entendait lentement redécouvrir. Les écoles les avaient libéré de leurs dernières chaînes, aujourd'hui était le premier jour du reste de leur vie. Ne pouvait-on pas faire ce que l'on voulait en pareilles circonstances ? Il le pensait fermement. Et alors que ses deux grandes mains tenaient correctement sa petite-amie contre lui, cette dernière s'amusait de ses réactions. Ce qui n'était pas pour lui déplaire, tout au contraire. Le jeune homme se pinça les lèvres - la vicieuse l'avait fait exprès, il le savait - ferma même brièvement les yeux lorsqu'elle admis qu'en effet, elle l'avait mise à dessein, cette petite robe. Foutue Neolina qui prenait plaisir à jouer avec son propre corps. Le roumain, les lèvres closes, passa sa langue sur ses dents. En règle générale, il était le premier d'humeur à laisser traîner les choses mais disons-le tel que c'était, l'absence et le manque avaient été trop présents pendant ces dix longs mois pour qu'il puisse en encaisser davantage. Surtout lorsqu'elle lui soufflait ce genre de mots à l'oreille, de quoi lui faire tourner la tête.

Le baiser, délicatement tendre qu'ils échangèrent, était la promesse de tout ce qui s'ouvrirait à eux. Encore fallait-il qu'il le lui demande. Qu'il lui demande de passer sa vie avec lui. Qu'il lui demande, surtout, de supporter son insupportable mutisme pendant les quarante ou cinquante prochaines années. Pendant ces longues soirées et nuits où il avait été seul dans son lit gelé de Durmstrang, Razvan avait cogité sur la meilleure manière d'amener la chose. Et de la sagesse de ce temps-là, il en avait simplement conclu qu'il verrait sur le moment. Quitte à ce que ce soit maladroit, en tout cas, ce serait sincère, et spontané. Et même si à cet instant, retrouver sa bien-aimée mettait son corps entier à l'épreuve d'une patience insupportable, il était prêt à encore attendre. Il n'en avait peut-être pas besoin. Neolina en se décollant de lui, venait de lui offrir la fenêtre qu'il espérait dans son esprit.

Razvan avait toujours été quelqu'un qui vivait dans un traditionalisme que certains esprits libres ne sauraient supporter. Il ne savait pas comment elle le supportait. Il ne comprenait pas quelle chimie dans le cerveau pouvait lui faire accepter ce qui n'était pas évident pour elle. Bien sûr, la jeune femme avait elle-même sa dose de tradition. Mais elle était un esprit libre. Elle était partie au Royaume-Uni pendant un an contre l'avis de tous, même contre l'avis de son petit-ami. Les plus vieilles personnes de Sibiu en avaient cassé, du sucre sur son dos. Pas devant sa famille à elle ni devant lui, bien entendu. Encore heureux. Mais le fait était là. Elle était partie dans ce pays parce que c'était ce dont elle avait besoin. Et bien qu'il était très critique quant à l'utilité de ce voyage, bien qu'il était très critique du simple fait qu'elle veuille ainsi s'aventurer ailleurs, le jeune homme aimait son esprit libre. Et une partie de lui craignait qu'à la longue, elle se lasse de son esprit casanier. Mais l'heure était-elle aux doutes ? Etait-ce intelligent de réfléchir si longtemps à cela maintenant ? Le roumain fit glisser ses mains de ses hanches à ses bras pour venir se saisir délicatement de ses mains. Le regard perdu sur leurs mains jointes et leurs doigts qui s'entremêlaient naturellement. « Parlant de ça... » commença-t-il en étirant un sourire un peu étrange sur son visage, « est-ce que tu m'épouserais, Neolina ? ». La phrase était sortie sans doute d'une façon assez peu orthodoxe. Certes il n'avait pas plié le genou. Certes, il ne lui présentait pas de bague - ce n'étaient pas des choses qu'on arrivait à se permettre en URSS. Certes, cela manquait sans doute de romantisme et certes, c'était probablement très maladroit. Mais Razvan avait envie d'aller plus loin dans leur relation. Il voulait que le retour de la jeune femme en Roumanie soit marquée sous le sceau de leur nouvelle vie. Leur nouvelle vie, à deux. « Je ne vois pas ma vie autrement qu'avec toi, Neo. Je veux t'épouser et ne plus avoir à te retrouver dans les bois. Je veux qu'on puisse construire quelque chose ensemble, sur la durée » - Razvan n'ajouta pas, parce que cela lui paraissait évident, qu'il ne voulait pas, après un an loin d'elle et de ses bras, qu'ils se séparent à nouveau. Le jeune homme releva enfin les yeux pour affronter le regard de Neolina. Il l'aimait à en crever, mais s'il devait mourir il voulait au moins que ce soit dans ses bras.


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