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Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS

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Neolina Siankov

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Ven 23 Oct 2020 - 21:52

Est-ce que tu m'épouserais, Neolina ?

Alors qu’elle pensait que l’instant ne pouvait être plus parfait, Razvan venait de lui prouver le contraire en une simple phrase. Les émotions la submergèrent si fort, si fort qu’elle se laissa envahir par un frisson qui courut de ses reins à sa nuque.Si elle voulait l’épouser ? Si la question se devait d’être posée, la réponse avait-elle besoin d’être prononcée ?  Imperceptiblement, ses mains serrèrent les siennes, délivrant sa réponse avant que sa bouche ne trouve la force de le faire.

Malgré la tournure de sa propre phrase, Neolina ne s’était pas attendue à pareille demande. Oh, bien sûr, elle savait que cela arriverait un jour. Cela faisait des mois, bien plus même, qu’elle savait. C’était là la suite logique, évidente, de leur histoire qui ne ressemblait à aucune autre. Malgré son anticonformisme, Neolina Siankov rêvait de porter le nom de Vacaresco depuis longtemps déjà, avant même qu’elle ne le réalise d’ailleurs. Ses soeurs s’amusaient à l’appeler comme ça parfois, les filles de son dortoir aussi, et elle avait toujours ri d’une façon gênée. Désormais femme, Neolina était prête à devenir femme de, et pas de n’importe qui. De l’homme à côté de qui elle s’imaginait vivre toute sa vie. Son avenir n’était peut-être pas tout tracé, mais la personne avec qui elle le partagerait ne faisait aucun doute. Les larmes troublaient déjà sa vue quand il poursuivit sa demande de la plus belle des façons.

C’était là aussi tout ce qu’elle désirait. Ni plus, ni moins. C’était, elle l’avait dit, le premier jour de leur nouvelle vie. Elle n’avait juste pas imaginé que dès ce premier jour, ils franchiraient une étape si importante. Et en même temps, rien ne lui sembla plus naturel que ce moment suspendu dans le temps. « Oui. » Ses yeux humides voyaient un peu trouble et pourtant, jamais l’amour que Razvan lui portait ne lui parut aussi clair. Sa main gauche qui tremblait, pas par peur mais pour cause d’overdose d’émotions, épousa parfaitement la mâchoire de Razvan tandis que les larmes disparaissaient un peu et qu’elle embrassait le regard de cet homme qui faisait d’elle la roumaine la plus heureuse de Sibiu, de l’Est tout entier, du monde même, soyons fou ! « Je veux t’épouser, Razvan Vacaresco. » Sa voix se brisa entre rire et sanglots, c’était beaucoup trop pour elle. Avant de l’embrasser, elle prit une seconde pour garder à jamais en mémoire l’expression de son désormais fiancé, inoubliable, sublime. Puis scella cette promesse par l’union de leurs lèvres.

Ce baiser là eut un goût de nouveauté. C’était le premier baiser de deux fiancés qui avaient affronté le pire avant de se promettre le meilleur. Bien qu’elle le savait déjà au fond d’elle depuis si longtemps, Neolina eut plus que jamais la certitude cette fois que ses lèvres seraient siennes pour toujours, et elle les embrasserait jusqu’à être trop vieille pour en avoir la force. Les plus belles années étaient encore devant eux, car après tout, ils n’avaient passé que quinze ans à s’aimer, et trois à se l’avouer. Ils en avaient encore tant d’autres à venir. Tant d’autres à construire. Elle aimait cette formulation là, car oui, Razvan, l’homme qui ne savait manier les mots, avait cette fois tapé si juste qu’elle n’oublierait jamais ces quelques phrases prononcées là, au milieu de ce bois.

Il s’écoula de longues minutes avant qu’elle ne retrouve son souffle, suffisamment en tout cas pour qu’elle puisse à son tour aligner des phrases complètes. Mais pardonnez-la, les mots lui avaient manqué. « J’aimerais qu’on se marie ici. Au milieu de ces bois où on n’aura plus à se cacher. Je veux que ça soit ici que notre amour éclate au grand jour. » C'était le lieu rêvé, parfait/ Il était devenu, et à jamais, son endroit préféré. « Et puis, ensuite, on rentrera chez nous. Et tu me retireras ma robe, comme tu en meurs d’envie à cet instant précis. » Son sourire devint plus malicieux tandis qu’elle glissa à nouveau des mots aux accents slaves, et bien peu chastes, à son oreille. « Fais-moi l’amour. » Un frisson parcourut à nouveau son échine. Faire l’amour, quelle étrange expression. Mais aurait-il pu y en avoir une plus parfaite à cet instant ? Mais plus que se faire, l’amour se vivait.. et il n’y aurait bien que la mort pour y mettre fin.
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Razvan Vacaresco

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L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Sam 24 Oct 2020 - 2:27

Razvan en lui demandant enfin de l'épouser, ne s'attendait pas à un refus. Comment aurait-il pu attendre un refus, alors que leur relation était (presque) un sans faute parfait ? Tous deux avaient un équilibre qu'ils entretenaient, équilibre qui avait été légèrement blessé mais qui s'était ressoudé après les dix mois passés. Oui, il avait fallu du temps pour que la dispute s'efface de leur relation. Il avait fallu du temps. Mais ils s'aimaient trop pour se laisser destabiliser par cela. Et d'ailleurs, le roumain n'avait plus cette dispute en tête à ce moment-là. L'esprit résolument tourné vers une vie future qu'ils ne pourraient aborder sereinement que lorsqu'ils seraient mari et femme, il savait qu'elle dirait oui. Pour autant, le flot de sentiments qui sembla submerger Neolina comme un vaste ras-de-marée le bouleversa. La main tremblante posée contre sa joue, le jeune homme ferma brièvement les yeux en appréciant le contact et la caresse douce de la main de la femme qu'il aimait. Bien qu'il savait qu'elle dirait oui, c'est un soulagement profond et entier qui lui serra le coeur, tant et si bien qu'il se rendit compte qu'il s'était très légèrement contracté. Elle avait dit oui. Bien entendu qu'elle avait dit oui. Mais quand même...

Ils s'échangèrent un long mais sincère baiser, le premier en tant que jeunes gens fiancés. Alors oui, elle n'avait pas de bague. Oui, c'était peut-être un peu maladroit, peut-être un peu particulier. Mais leur relation ne l'était-elle pas ? Combien de jeunes les avaient regardé avec envie se tenir la main et plaisanter naturellement avec l'autre, eux qui se connaissaient si bien ? Combien rêvaient d'une stabilité qu'ils avaient déjà, d'une affection si profonde, d'un dévouement si solennel ? Combien s'étaient-ils déjà dis : "Quelle chance ils ont !" ? Neolina et Razvan savaient qu'ils étaient les privilégiés d'une relation rare et ils ne la gâchaient pas. Ces dix mois séparés l'un de l'autre avaient peut-être été aussi un élément déclencheur. N'aurait-il pas attendu avant de lui faire sa demande si l'année avait été habituelle ? Peut-être. Mais bouleversé de la revoir, bouleversé par ce qu'il ressentait aussi, le jeune homme n'avait pas su attendre. Et pourquoi attendre l'évidence de toute manière ? Les paroles de la jeune femme arrachèrent à son amoureux un sourire taquin. Conquis. Volontaire, bien entendu. Le jeune homme qui avait très bien sentit la fermeture éclair dans le dos de sa désormais fiancée lorsqu'il y avait glissé tendrement ses mains, en fit de nouveau se faufiler une pour l'ouvrir doucement d'un geste. De l'autre main, posée sur la hanche de Neolina, il la poussait lentement mais sûrement pour finalement qu'elle soit coincée par un arbre. Le regard totalement absorbé par les nuances noisettes qui dansaient dans ses yeux à elle, il y avait une espèce d'attente un peu tendre dans ces gestes lents qui s'établissaient entre eux. Ils avaient déjà fait ça avant. Mais là c'était différent. Finalement, il fit plonger sa bouche dans le cou de sa roumaine en ramenant ses mains sur ses épaules à elle pour faire enfin glisser cette fichue robe loin de sa peau. Avoir tout le loisir de faire courir ses doigts sur celle douce de sa fiancée, ça lui faisait toujours tourner la tête, ça le faisait toujours frissonner comme s'il ne la connaissait pas. Razvan l'aimait comme jamais il n'avait aimé personne d'autre. Et si Neolina le savait, le comprenait, il était finalement temps de l'honorer comme il faut.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Lun 26 Oct 2020 - 19:54

Souvenir 6 - mai 1963

« Aussi loin que je me souvienne, tu as toujours été là. » Le premier souvenir de Neolina était effectivement une petite gamelle dans une flaque. Et un minuscule Razvan, plus petit qu’elle - ça avait duré suffisamment peu de temps pour être souligné - qui essayait de la relever. Depuis ce jour-là, ils ne s’étaient plus quittés. Ne le feraient plus jamais. Radieuse dans sa robe blanche, les yeux imbibés de larmes qu’elle n’avait pas envie de retenir, Neolina plongeait son regard dans celui de l’homme qui s’apprêtait à devenir sien pour le restant de ses jours. Et qui serait, elle le savait, toujours là et à jamais.

« Bien avant d’être l’amour de ma vie, Razvan… » Sa voix craqua légèrement sous le coup de l’émotion. « Tu étais mon meilleur ami. Tu l’es encore d’ailleurs, et je crois que c’est sans doute ce qui me fait t’aimer encore plus. » Quand l’amour entre eux était-il né ? Impossible de fixer sur une date. Sans doute avait-il été là depuis le début, et avait grandi en même temps qu’eux. Dans l’assemblée, un sanglot à moitié contenu se fit entendre, que Neo ne remarqua même. Mămică Siankov était en larmes, et ça débordait. Les mains de la jeune mariée serraient celle de son époux, du moins c’était ce qu’il deviendrait quand les mots fatidiques seraient prononcés.

« Toute petite, un jour, on m’a demandé ce que je voulais faire plus tard. Et j’ai répondu : faire sourire Razvan. » Soupirs parmi les invités, qui trouvaient ça attendrissant. « Les gens avaient trouvé ça mignon et naïf, mais ils croyaient que c’était les mots d’une enfant. Et je n’ai jamais cessé de les penser pourtant. C’est ce que je veux, plus que jamais, te faire sourire chaque jour. » Neolina était un soleil sur pattes, qui rayonnait sur son passage. Mais jamais de sa vie elle n’avait été plus solaire et lumineuse qu’aujourd’hui, avec sa petite couronne de fleurs fraîches dans les cheveux et son air amoureuse.

« Ça ne sera pas facile tous les jours. Tu le sais mieux que personne, parfois aussi, je pleure, je crie, je tempête. Mais je te promets une chose : c’est de ne jamais m’endormir en étant fâchée contre toi. » Cette promesse paraissait difficile à tenir et pourtant… Les épreuves passées lui avaient appris que faire perdurer une rancoeur ne servait à rien, si ce n’était à perdre de précieuses journées. Son pouce balaya doucement la paume de son bien-aimé, qu’elle dévorait du regard en parvenant par miracle à aligner ces mot si importants pour elle, pour eux. Elle les avait soigneusement choisis avant de finalement en changer complètement le jour J. Du pur Neo.

« Je pourrais te promettre plein d’autres choses aussi. Mais tu les sais déjà. » Pas besoin de mettre des mots sur tout ça. Leur histoire en était empreinte, leurs gestes et leurs attentions. La demande de Razvan, dans cette même clairière, neuf mois auparavant. Leur étreinte qui avait suivi. Une promesse qui n’avait pas besoin d’être prononcée. Les banalités, du genre à la vie à la mort, à quoi bon, si ce n’était rassurer les bonnes consciences aujourd’hui réunies ? Tout ça n’avait aucune importance.

« Je te l’ai déjà dit, tu es ce que j’ai de plus beau dans la vie. » Elle posa la main sur son coeur à lui, sans lâcher la sienne pour autant. « Et c’est parce que je sais ce qui se cache ici. » Lorsque Neo avait découvert Razvan au bout de l’allée bordée de fleurs de lys violettes, son coeur avait raté un battement. Jamais de sa vie il n’avait été plus beau qu’à cet instant. Peinant à respirer, elle avait pris une minute pour garder à jamais cette image imprimée dans sa mémoire. Tout le reste, autour, avait disparu, et elle avait marché au bras de son beau-frère sans même réaliser ce qui se passait, jusqu’à le rejoindre. Mais avec ou sans ce costume, dans une bête chemise ou le plus simple appareil, Razvan serait toujours l’homme le plus beau du monde à ses yeux. Déjà, parce qu’il était véritablement un homme que la nature avait gâté. Mais aussi parce qu’elle voyait bien au-delà de ce que les autres qualifiaient de froideur. Certainement pas. Razvan lui offrait une chaleur, et un réconfort tels qu’elle ne parvenait pas à comprendre comme les autres pouvaient le voir ainsi.

« Parce que c’est là que j’habite. » acheva-t-elle finalement. Il était temps, car une larme roula sur sa joue tandis que son sourire s’accentuait. Elle avait une folle, folle envie de l’embrasser, mais s’abstint de justesse. Même si Neo se moquait des traditions, elle avait l’intention de faire tout de même les choses bien, et de laisser Razvan parler à son tour. Son regard toutefois lui lança un silencieux appel qu’elle voulut réconfortant. Même trois mots de toi suffiront, Razvan. Je sais déjà tout ce qu’il y a à savoir, je veux juste devenir ta femme.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Lun 26 Oct 2020 - 20:52

Razvan pensait, le jour où il l'avait demandé en mariage, que le jour J serait bien lointain. Jamais pourtant le temps n'était passé aussi vite que celui où il avait été fiancé à Neolina. Les mois qui avaient passé les avaient aidé à commencer à construire ce qui allait devenir leur vie. Il devait bien admettre avoir été plutôt d'humeur à la laisser se charger de l'organisation, pour la simple et bonne raison que si ça ne tenait qu'à lui, la cérémonie se ferait en cinq minutes à la mairie. Il donnait son avis lorsqu'elle le lui demandait, s'arrangeait au fond pour qu'il concorde avec le sien. Un mariage était peut-être le plus beau jour de la vie d'un couple. Mais pour Razvan, le plus beau jour de sa vie avait en fait été le jour où il avait rencontré Neolina. Cette dernière ne l'évoqua pas dans ses mots mais il savait qu'elle l'avait à l'esprit. Leur rencontre, si banale, avait peut-être au fond le mérite d'être particulièrement intime. Ses mains enserrées par celles de la jeune femme, le roumain lui souriait, sincèrement, naturellement, en écoutant ses mots. Peut-être que l'expression sur son visage étonnait certains invités qui ne le connaissaient pas très bien. Il fallait bien dire que 80% de l'assemblée était plutôt liée à sa femme qu'à lui. Et il était gêné, gêné d'entendre ces mots devant ces gens mais c'était un rituel par lequel il devait passer. Se tenir debout devant l'assemblée avant qu'elle n'arrive avait déjà été difficile. Maintenant que tous les regards étaient braqués entre eux, c'était pire. Mais les paroles de sa roumaine avaient au moins le mérite de lui faire oublier, un peu, qu'ils n'étaient pas seuls. Ses propres yeux plongés dans les siens, il écoutait ses phrases à l'accent slave se succéder, esquissait quelques rires lorsque le passage l'y permettait. Sa main sur le coeur, ses mots le touchèrent, bien qu'il les savait déjà. Neolina et Razvan ne se cachaient pas tant de choses que cela, l'honnêteté faisait partie de leur relation. Peut-être que cela la rendait belle. Ou réelle.

   Le silence qui succéda aux beaux mots de la mariée mit quelques longues secondes à être brisée par la voix, beaucoup plus grave et cadencée de Razvan. L'homme, en effet, leva tendrement une main pour essuyer du pouce une larme qui avait roulé de la joue de sa femme. Un petit sourire au lèvres, il ne savait pas quoi dire pour être honnête. Il ne savait jamais comment expliciter ses sentiments et ces derniers bataillaient dans son cœur et dans sa tête. Ils étaient limpides, certes, mais tellement intenses que jamais aucun mots ne sauraient les expliciter davantage. « Je ne suis pas très doué avec les mots, tu me connais » préféra-t-il commencer avec humour, sachant néanmoins pertinemment qu'il ferait un discours beaucoup plus court que le sien, « et je crois qu'il n'y a aucun discours ni même aucun autre mots qui puisse traduire correctement ce que j'ai toujours ressentis pour toi ». Les mains toujours liées à celles de la jeune femme, il préféra continuer de la regarder dans les yeux pour ne pas risquer de sentir sa gorge se nouer : « Je t'aime, Neolina. Je te l'ai dit lorsque je t'ai demandé en mariage. Je te l'ai dis avant. Je te le dis maintenant et je te le dirais encore longtemps ». Et il n'y avait rien d'autre à ajouter. Peut-être que cela manquait de poésie, c'était sans doute bien fade après ce qu'elle lui avait si joliment dit. C'était fade. Mais c'était la réalité, avec autant de force pourtant que celle qu'avait évoqué sa roumaine. Il l'aimait avec autant de profondeur, avec autant de ferveur. Elle était, bien avant ce fameux moment traditionnel, la personne la plus importante de sa vie mais comment diable le lui dire, devant toute cette assemblée de personnes ? Il ne le pouvait pas, bien qu'il le ressentait bien. Elle ne pouvait pas sentir les battements endiablés de son cœur mais ils étaient réels néanmoins.

   C'est un peu plus tard que le jeune homme eut l'occasion de lui dire exactement ce qu'il ressentait. Pour une fois, il ne s'excusa pas de ne pas avoir étendu un peu le discours au mariage, il savait de toute façon que Neolina comprenait et ne lui en voulait pas. Alors qu'il avait sa main enroulée autour de la sienne et l'autre délicatement posée sur sa taille, Razvan colla sa joue contre son crâne alors qu'une musique douce se faisait entendre autour d'eux : « J'aurais voulu en dire plus tout à l'heure à la cérémonie, mais j'avoue que j'en étais incapable » souffla-t-il en guise de préambule alors qu'ils bougeaient tendrement au rythme de cette musique - scène qui rappelait, curieusement ou peut-être fatalement, ce soir d'été où ils s'étaient tous les deux embrassés pour la première fois - « je n'ai jamais été très bon pour les phrases de plus de dix mots de toute manière. Mais tu es la plus belle partie de moi, Neo. Tu es la personne avec qui j'entends vieillir. La personne avec qui je veux construire ma vie. Tu y as toujours été présente et tu as toujours été un pilier. Mon pilier. Si je n'avais pas vraiment de famille, tu es devenue la mienne et tu es devenue, surtout, la personne la plus importante de ma vie ». Sur ces mots, Razvan conclu sa tirade par un baiser fugace mais tendre, dans les cheveux de sa nouvelle épouse.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Lun 26 Oct 2020 - 22:43

Un baiser avait changé à jamais leur vie. Un nom aussi, car celui de Neolina perdait celui de feu son père pour embrasser celui de l’homme qu’elle pouvait désormais appeler son mari. Les voeux de Razvan résonnaient encore dans sa tête. Simples. Courts. Touchants. Son roumain n’avait jamais eu besoin de lui faire de longs discours pour qu’elle sache tout l’amour qu’il ressentait pour elle. De toute manière, devant pareil public, elle savait qu’il ne se serait pas laissé aller à une débâcle de sentiments. Inutile, tout son amour se lisait dans son regard qui n’était destiné qu’à elle, et qu’elle lui avait renvoyé en lui donnant toute la force nécessaire pour affronter ce qu’elle savait être une épreuve pour lui. Et elle avait répondu à son je t’aime en lui glissant le sien à l’oreille, son premier en tant que Neolina Vacaresco.

Il fallut attendre que les félicitations se fassent, que les invités fassent leurs adorables courbettes pour qu’enfin, les jeunes mariés puissent retrouver cette intimité qui leur était chère. Certes, il y avait bien des regards braqués sur eux, n’est-ce pas leur journée après tout ? Toutefois, lovés l’un contre l’autre dans une danse qui rappelait celle qui avait tout changé, Neolina oublia tout à coup qu’ils n’étaient pas seuls. Il n’y avait plus que la musique, et les bras de son désormais mari qui l’entouraient, créant ainsi ce petit cocon de douceur dont ils avaient tous les deux besoin après tant d’attentions des autres. Neolina aimait sa famille, ses proches, la moindre personne présente pour célébrer leur union. Mais il y avait un temps pour la célébration, et un temps pour se retrouver dans le tête-à-tête tant attendu. La sienne était posée contre le torse de son bien-aimé et sa sobre chemise qui lui allait à merveille. À travers le tissu, elle percevait les battements de son coeur et s’enivrait de son odeur, les yeux clos, sentant son souffle caresser ses cheveux noués dans un chignon lâche et bohème.

Comme elle s’y attendait, Razvan préféra de loin cet instant où elle seule pouvait l’entendre pour lui délivrer la suite de ses voeux. Elle n’en avait pas besoin, en réalité. Mais jamais elle ne se lasserait d’entendre une déclaration d’amour dans la bouche si avare en mots de Razvan. Elle se délecta du moindre, un sourire tendre sur les lèvres, laissant à nouveau les larmes imbiber ses yeux sans couler pour autant. Une famille. Voilà ce qu’ils étaient aujourd’hui. Et si celle-ci viendrait bientôt s’agrandir, car tel était l’ordre des choses, elle entendait bien profiter des quelques mois ou années où ils ne seraient tous les deux. Contre le reste du monde, n’était-ce pas leur credo ? La musique s’était comme effacée au rythme de ses mots, et tandis qu’il lui embrassait le haut du crâne, Neo soupira d'aise. « Cela fait bien plus de dix mots tout ça. » plaisanta-t-elle dans un petit rire. « Et je n’en oublierai aucun. » continua-t-elle en levant la tête vers lui, lui délivrant un nouveau baiser d’une tendresse infinie, tandis que sa main délaissa celle de Razvan pour venir se glisser dans ses épais cheveux.


« Razvan… » La voix chuchotée de Neolina émergea de l’orée du bois en même temps que sa main qui happa le marié, son marié, tandis qu’il passait tout à côté. Les heures avaient passées, trop vite sans doute ou pas assez, elle n’aurait su dire. C’était que la Roumanie avait son lot de traditions côté mariage, pas toutes au goût de la jeune femme, mais elle avait cédé sur certaines. Mais si Neolina se complaisait facilement au milieu de la foule et des mondanités, ça n’était pas le cas de sa moitié. Aussi, sur les coups de deux heures du matin, était-elle parvenue à s’éclipser alors que les demoiselles d’honneur - ses soeurs et autres cousines - l’avait entraînée dans une folle ronde à lui en faire tourner la tête. Il fallait dire que la soirée avait chargée en Tuica, même si la roumaine avait été plus que raisonnable pour éviter de passer sa nuit de noces à dormir, ou pire. Elle n’eut pas à attendre bien longtemps avant de trouver Razvan qui s’isolait, sans doute mal à l’aise au milieu du bruit assourdissant qui résonnait dans la paisible clairière où il lui avait demandé sa main.

Dans l’ombre des arbres, invisibles aux yeux des autres, Neolina et Razvan étaient collés l’un à l’autre comme deux adolescents qui se cachaient. Cette période était désormais révolue, et cette fois-ci sonnait presque comme un adieu à cette époque qui avait fait d’eux les époux qu’ils étaient aujourd’hui. « Filons d’ici avant qu’ils ne se rendent compte qu’on est partis. » Les mariages roumains finissaient souvent à des heures interminables, et si Neo pouvait l’encaisser… Razvan commençait à faire salement semblant, et ça se voyait. Du moins, quand on le connaissait aussi bien qu’elle. Avec un sourire en coin, elle sortit des clés d’une minuscule poche qu’elle avait fait coudre sur sa robe, et elle avait insisté, et les brandit sous les yeux sombres de Razvan que quelques lanternes lointaines venaient éclairer. « Nous avons un chez-nous à étrenner. » La mère de Neolina, qui ne cesserait jamais de râler contre sa fille de s’être ainsi éclipsée sans dire au revoir à qui que ce soit, avait insisté pour que leur vie conjugale ne commence pas avant ce soir-là, précisément. C’était ainsi que ça marchait. Mais Neolina n’en pouvait plus d’attendre désormais. Elle voulait rentrer chez elle, chez eux, et démarrer ce nouveau chapitre sans plus attendre. S’endormir dans les bras de Razvan en sachant que cette fois, elle aurait le droit de s’y réveiller. Tout comme le lendemain, et le jour d’après, et tous les autres qui suivraient.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Lun 26 Oct 2020 - 23:48

La cérémonie et la fête qui suivaient étaient probablement les choses les plus pénibles à encaisser pour Razvan. Lui qui n'était pas très loquace, se contentait de se greffer à des groupes d'invités pour les écouter parler sans guère toucher au verre qu'il avait. S'il se mettait seul dans un coin en attendant que ça passe, il savait qu'on viendrait parler avec lui. Dans un groupe, au moins il pouvait se faire oublier, ou répondre aux plaisanteries le concernant par un vague sourire. L'interlude avec Neolina n'avait pas duré bien longtemps, elle avait fini par être volée par un de ses amis britannique - et bizarre - et il avait laissé tomber. Finalement, beaucoup plus tard dans la soirée - ou dans la nuit, selon comment on regardait la chose - le jeune marié avait réussi à s'éclipser dans l'idée de fumer. Mais quelle idée, voyons. Curieusement, sa femme en avait vraisemblablement eu marre. Et il n'eut pas le temps de sortir de sa poche son boîtier qu'elle lui volait déjà sa main.
Collés l'un à l'autre, contre un arbre tel qu'ils l'avaient été quelques mois plus tôt lorsqu'il lui avait demandé sa main, s'esclaffant dans cette obscurité de laquelle on ne pouvait les sortir. Ensemble contre le reste du monde, hein ? Le jeune homme jeta un regard autour d'eux comme s'il craignait - ou peut-être craignait-il vraiment cela - de voir débarquer la mère de Neolina pour les ramener vers les festivités. A ce niveau, il était prêt à prétexter avoir trop bu uniquement pour s'échapper. Mais sa roumaine avait l'air d'être du même avis que lui, ou alors se calquait-elle sur son avis à lui : les festivités avaient trop duré. Razvan prit sa main et transplana dans la foulée.

Ils arrivèrent sur le pas de leur appartement. Leur appartement de jeune couple marié. Amoureux. Une fois à l'intérieur, il lui dit : « Merci de m'avoir sauvé de là ». Il ne disait pas cela comme si le mariage était une plaie, mais les festivités qui s'éternisaient, ça le tuait. S'il ne se lassait jamais de la présence de sa femme, il se lassait vite de la présence des autres. Cela expliquait bien qu'il ait peu, voire pas d'amis. De ses connaissances de Durmstrang, seules deux personnes avaient été invitées. Ni plus, ni moins. Deux personnes. A celles-ci fallait-il rajouter sa chère tante, quelques un de ses cousins et cousines, dont l'un avait été choisit pour être son témoin parce que telle était la tradition. Il se rapprocha dans le dos de Neolina pour glisser ses mains sur sa taille avant de nicher son visage dans son cou pour le lui parsemer d'une multitude de légers baisers. « Il y a neuf mois, tu m'as dis que je pourrais te retirer ta robe de mariée » lui dit-il en souriant contre sa peau, enivré par son odeur, « je n'ai pas oublié ». Oh que non, il n'avait pas oublié.


Dernière édition par Razvan Vacaresco le Mar 22 Déc 2020 - 19:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Mer 28 Oct 2020 - 1:19

Souvenir 7 - novembre 1963

La Roumanie en novembre, ça piquait quelque peu. Une légère gelée automnale avait recouvert les forêts de sapin de la Transylvanie profonde où Neolina et Razvan habitaient depuis l'enfance. Ils étaient acclimatés à ces températures, ne les remarquaient même pas tant que cela. C'est assez tôt pourtant que ce matin-là tous les deux s'étaient retrouvés dehors. Ils profitaient pour une fois de quelques jours à l'écart de ce qu'ils ne connaissaient que trop bien, ces villes alentours à Sibiu où ils avaient grandi. Non, là, ils étaient toujours en Transylvanie, mais plus loin. Seuls. La ferme où ils créchaient n'avait rien à envier à certaines maisons de ce pays d'URSS ravagé par la faim et la pauvreté. Mais ils avaient besoin de ce temps ensemble où personne ne les connaissait vraiment. Les gens qui les connaissaient tant avaient l'habitude de voir Neolina prendre la lumière là où son époux se faisait plus réservé. C'était dans l'ordre des choses et de leurs caractères, elle en avait plus que lui. Mutique, il l'écoutait parler et la laissait faire. Il donnait son avis - ou son absence d'avis si nécessaire. Razvan n'était pas difficile à vivre si l'on respectait son silence et sa réserve. Mais lorsqu'ils étaient à deux, il était généralement un peu plus bavard. Plus tendre aussi. La froideur du roumain en public contrastait avec la chaleur qui irradiait de lui au contact de sa femme dans la sphère privée.
Et ce matin-là, aux coups de neuf heures, Razvan était grimpé sur un cheval là où Neolina rechignait à monter sur un gabarit beaucoup plus petit : « Je croyais que nous étions d'accord sur le fait que c'est moi qui n'aime pas les animaux, pas toi » la taquina-t-il gentiment en tournant un peu la bête dans sa direction en tirant doucement sur la bride noire qu'il tenait entre ses doigts. Un air profondément amusé sur le visage, les cheveux légèrement humides de la brume qui semblait s'élever du sol, sa jeune épouse ne semblait pas décidée à sauter le pas. Et son regard à lui ne pouvait s'empêcher de briller de cette lueur taquine. Il rapprocha la bête de celle de Neo avant de lui tendre la main : « Tu veux monter derrière moi ? ». Comme pour lier le geste à la parole, il retira son pied de l'étrier pour lui permettre de monter. Qui diable aurait pu croire que l'homme qui ne s'approchait pas à moins de trois mètres d'un croup était assit maintenant à califourchon sur un cheval ? Une veste en cuir rembourrée pour lui tenir chaud, ses mains étaient néanmoins fraîches au contact de l'animal et de la bride. De son souffle, l'on voyait cette légère fumée qui s'évaporait dans les airs comme si le moment, de toute manière, était figé dans le temps.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Mer 28 Oct 2020 - 1:59

L’austérité de la Roumanie avait privé les deux époux d’une lune de miel digne de ce nom. Neolina aurait évidemment aimé prendre ne serait-ce que quelques jours loin de leur région natale pour savourer le début de ce nouveau morceau de leur histoire. Mais déloger Razvan était une telle épreuve qu’elle avait décidé de ne pas s’y essayer. De toute manière, leurs études les accaparaient bien trop, bourreaux de travail qu’ils étaient, et ils n’eurent pas le loisir de ne serait-ce qu’y songer. Inutile donc d’aborder pareille conversation. Et puis, finalement, le début de leur vie commune était une toute nouvelle aventure, qui galvanisait la jeune femme à chaque lever de soleil. L’astre qui se levait de leur côté de l’Europe lui révélait chaque matin les traits de son époux, qu’elle prenait plaisir à admirer de longues minutes, nichée dans ses bras, avant que la journée ne commence, en général après une tendre étreinte passionnée.

Il fallut attendre la fraîcheur du mois de novembre pour que leur vie leur offre un peu de répit et d’un accord commun, un consensus plutôt, Neolina et Razvan désertèrent leur minuscule appartement pour rejoindre une ferme au coeur de la Transylvanie. Ici, personne pour les déranger, rien d’autre que le silence que les taiseux habitants, amis lointains de la famille Siankov, ne brisaient que rarement. Loin du quotidien effréné, fait d’apprentissage et de soirées fort studieuses, les Vacaresco pouvaient désormais se ressourcer. Et si Neo était en général bavarde, elle se révéla bien plus calme et posée dans cet écrin de forêt.

Ce matin-là, emmitouflée dans sa cape courte bordée de fourrure, Neolina était en plein affrontement. Une bataille de regard avec un robuste poney à la robe crème tachetée de blanc. Le poney gagna. Alors que l’idée de faire une balade à cheval l’avait emballée la veille, désormais, elle était au pied du mur, ou plutôt de l’étrier, et ça n’était pas la même histoire. Normalement, les poneys, c’était un format mini, et celui-ci était bien plus grand que prévu ! Razvan, lui, était monté avec une aisance désarmante sur sa monture, une superbe bête racée dont le garrot dépassait largement la jeune roumaine. Neolina tourna son nez en entendant sa moquerie. C’était ça, être marié avec quelqu’un qui vous connaissait vraiment par coeur. Les plaisanteries contenaient forcément une énorme part de vérité ! « Je veux bien lui faire tous les câlins du monde, mais monter dessus, tu imagines ! » Levant la tête à s’en décrocher le cou - que ce cheval était immense - elle capta le regard de Razvan. Si chaque jour était un délice, le voir ainsi sorti de sa zone de confort, aussi à l’aise, la rendait encore plus folle d’amour, si c’était possible. Il était beau, son homme. « Je tombe déjà quand je suis les deux pieds au sol… » grommela-t-elle, tandis qu’elle posait une main sur le nez de l’étalon que Razvan chevauchait. « Je n’ai aucun doute sur tes compétences médicomagiques, mais si je m’ouvre le crâne, tu ne pourras pas y faire grand chose ! »

Ca n’était pas trop son genre de se laisser ainsi dominer par sa peur. Après tout, n’était-elle pas partie dans un pays étranger toute une année, sans se retourner ? Alors tout de même, un bête poney, c’était ridicule ! Mais voilà, Neo connaissait sa maladresse légendaire, et avait appris à ne pas provoquer sa malchance. Razvan sortit une carte dont lui seul avait le secret, en lui faisant une invitation très, très séduisante. Elle rêvait de coller son corps que le froid de novembre glaçait contre le dos de son amoureux, mais il fallait pour ça réussir à grimper. Psychologiquement, et physiquement. « Razvan, même si j’y mets toute ma souplesse et ma meilleure volonté… » Elle lui lança un petit regard malicieux sur le mot souplesse. « Je crois que tu surestimes ma capacité à atteindre ce maudit étrier. » Sa main glissa sur le flanc de l’animal dont des volutes de vapeur s’échappaient des naseaux et se posa sur la jambe de Razvan au-dessus de sa botte. Ses doigts remontèrent tendrement le long de sa cuisse, et elle lui tendit timidement la main, paume vers le haut, comme pour lui faire comprendre qu’elle voulait bien. Mais s’il voulait la voir perchée sur cette bête, alors il allait devoir l’y aider. Mais après tout, Razvan ne l’avait jamais, jamais laissée tomber.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Mer 28 Oct 2020 - 2:35

La couleur claire du poney de Neolina contrastait fortement avec la robe ébène du cheval sur lequel était perché Razvan. Il fallait bien dire qu'il ne s'était pas attendu à tant d'hésitations de la part de la jeune femme. Le regard désespéré qu'elle lançait au poney, comme si c'était de sa faute à lui si elle avait peur de monter dessus, le faisait doucement sourire. « Là ce n'est pas à toi de marcher, mais à lui » tempéra-t-il comme il le put le fatalisme de sa femme. Rien ne semblait y faire pourtant, Neolina avait peur de monter sur un poney - alors même que madame était partie à l'étranger, tranquille, pendant une année. Comme quoi, le sentiment de peur était quelque chose de particulièrement irrationnel. Lui-même admettait volontiers qu'il était particulièrement stupide qu'il ait une peur panique des croups. Mais son épouse se moquait assez de lui lorsque le sujet était évoqué, n'avait-il pas le droit à sa revanche ? Pour autant, il voulait vraiment faire une promenade à cheval et la faire seul, eh bien, ce serait plus triste. Razvan voulait passer du temps avec Neo, pour profiter d'elle avant que les études ne les happent à nouveau. Un peu de répit, pour un jeune couple marié qui s'aimait et qui voulait s'enivrer un peu de la présence de l'autre ? La proposition de l'homme trouva une réponse dans celle que lui donna Neolina et elle lui arracha un ricanement plus attendri que moqueur. Sacrée Neo. Il suivit du regard la main de sa roumaine remonter sur sa cuisse avant de se tendre en sa direction. Il ne saurait pas la faire monter avec un seul bras.

Sans guère s'en faire pourtant, il lâcha la bride qu'il tenait d'une main, sortit son pied du second étrier pour faire passer sa jambe par dessus du garrot. Loin de lui l'idée de descendre toutefois, il abandonna sa jambe à moitié pliée pour se tourner plus largement vers Neolina. Razvan se repositionna correctement sur la selle pour être certain de ne pas tomber en aidant sa femme à monter sur l'animal. « Entre déjà ton pied dedans » lui dit-il d'un ton amusé avant de se gratter un peu pensivement l'arête de son nez, tombe d'une petite marque qu'il s'était faîte après s'être cogné la tête au plafond au dessus de leur lit. La ferme était petite, étroite, mais c'était suffisant pour eux, non ? Même s'il avait eu un peu mal et qu'une légère cicatrice se faisait voir. Elle disparaîtrait bien assez tôt de toute façon. Une fois qu'elle eut réussi cela, sans se départir d'un sourire qui semblait toujours présent lorsqu'il s'agissait d'elle, le jeune homme attrapa fermement ses avants bras pour la propulser vers le haut. Etait-ce un miracle ? En tout cas, après plusieurs minutes de bataille de regard, Neolina était enfin sur un cheval. Certes pas son poney beige, certes derrière son époux, mais elle n'avait plus les pieds au sol, ce qui constituait en soit, un exploit. « Désolé à ta valeureuse monture, il va devoir brouter l'herbe en attendant notre retour » dit-il en repositionnant sa jambe du bon côté de l'animal pour reprendre la bride entre ses mains qui semblaient presque habituées à être dans cet exercice. « Bien accrochée, Doamna* ? » lui demanda-t-il en tournant de profil son visage vers elle pour s'assurer que non, elle n'allait pas faire une crise de panique sur l'animal. Il lui sembla plus judicieux de ne pas dire que les animaux sentaient le stress ou la peur. Lui, il était bien assez assuré sur le cheval pour que ça rattrape le stress de Neo, non ? Il donna un petit coup de talon pour mettre la bête au pas et suivre tranquillement le sentier délicatement couvert de la gelée matinale.


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Madame.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Mer 28 Oct 2020 - 13:38

Là où Neolina incarnait la rêverie, Razvan était la figure même du pragmatisme. Elle lui lança un regard blasé tandis qu’il lui énonçait le fait que c’était le poney qui marcherait, et pas elle. Non mais… C’est qu’il osait se moquer d’elle ! L’idée de se laisser porter par une bête plus grosse qu’elle ne l’effrayait pas tant : c’était de son propre équilibre dont elle avait peur. À la moindre incartade, elle doutait réellement de pouvoir suivre le mouvement, et craignait de se retrouver ballottée avant de finir les quatre fers en l’air. Et s’il y avait bien une chose qu’elle voulait éviter, c’était que ces petites vacances ne soient gâchées par un incident de la sorte. Passer son temps avec Razvan au lit était une chose, mais elle préférait être en pleine possession de ses moyens.

Finalement, son mari adopta une posture avec un sens de l’équilibre qu’elle lui envia, ses jambes désormais du même côté de l’animal d’un calme tout à fait slave. C’était qu’il était têtu quand même ! Son pied ne pouvait atteindre cet étrier, fallait-il qu’elle essaye pour qu’il s’en rende compte ? Mais que ne ferait-elle pas pour son roumain, après tout. Résignée, pas tellement optimiste, elle prit appui sur sa cuisse pour essayer de visser son pied dans le morceau de métal, et elle dut bien s’y reprendre à trois fois avant d’y parvenir. Désormais sur la pointe de ses orteils restés au sol, elle lui lança un appel à l’aise sous forme de regard. Heureusement, l’instant d’après, elle quitta complètement terre pour se retrouver à hauteur du monstrueux animal, sensation vertigineuse. Dans un geste qui manquait de grâce, elle parvint à faire passer sa jambe de l’autre côté du flanc de l’étalon qui lui paraissait bien moins épais que le bourru petit poney. La phrase de Razvan lui brisa le coeur alors qu’il se remettait bien en place, maintenant qu’elle lui avait rendu l’étrier - qui était de toute manière bien trop long pour ses courtes jambes. Du haut de sa posture, elle jeta un regard contri au poney qui grattait tranquillement le sol. « Le pauvre… » souffla-t-elle, déçue de le laisser ainsi tout seul.

Alors que Razvan avait repris une posture qui semblait bien naturelle sur l’animal, Neo s’était agrippée à lui, lui volant un baiser sur sa joue mal rasée alors qu’il se tournait vers elle pour s'assurer qu'elle était bien installée. Sa sollicitude l'émut, tandis que sa formule de politesse réveilla autre chose en elle. Jamais elle ne se lasserait de se dire qu'elle était désormais Madame Vacaresco. Elle hocha la tête pour répondre à sa question, ses doigts désormais agrippés aux bords de la veste usée qu’elle lui avait un jour offerte pour une occasion qu’elle ne rappelait pas. « En avant, fier cavalier ! » lui lança-t-elle avec un enthousiasme réel, même si la peur était toujours présente. Mais elle ne pouvait pas tomber, n’est-ce pas ? Pas ainsi accrochée à l’homme qui saurait toujours, toujours la rattraper. « Au revoir Frișcă*. » dit-elle un peu tristement au poney qui semblait bien se moquer de ne pas faire partie de la balade. Elle aurait bien eu envie de lui faire un inutile signe de la main, mais cela impliquait de se décrocher un peu, et maintenant qu’ils étaient en mouvement, c’était hors de question.

Alors qu’elle se laissait bercer doucement au rythme du pas du cheval, sa joue calée sur le cuir refroidi par les basses températures, Neolina ferma doucement les yeux pour éviter de regarder plus bas. « Quel est son nom, déjà ? » demanda-t-elle à son beau roumain. Elle avait prêté attention à celui de sa monture délaissée, mais avait oublié celui de la magnifique bête ébène qui les portait désormais tous les deux. Alors qu’elle se détendait un peu au fil des minutes, ses mains glissèrent doucement sous la veste et vinrent se caler contre la chaleur rassurante du corps de Razvan, qu’elle percevait sous sa couche de vêtements. « J’aime te voir comme ça, Iubire**… » laissa-t-elle finalement échapper, rêveuse, amoureuse. Le voir si à l’aise, si parfaitement bien au coeur de cette nature sauvage. Finalement, ses yeux s’ouvrirent et glissèrent sur le paysage qui offrait à cet instant un cadre idyllique.

Mais Neolina ne perdait pas le Nord, jamais. Tandis que le pas du cheval la berçait et l’apaisait à chaque seconde un peu plus, un petit sourire amusé qu’il ne put voir s’invita sur ses lèvres. « Puisque tu es désormais l’ami des bêtes, est-ce que ça veut dire que nous pourrons avoir un croup bientôt ? » Elle connaissait évidemment la réponse, mais bon. Qui ne tentait rien… Son pouce faisait de lents allers et retours à la naissance de ses abdominaux, et parce que Neo était Neo, elle regretta de ne pouvoir coller ses mains glacées contre sa peau et ainsi deviner ses muscles chauds sous ses doigts, alors qu’elle ne pouvait les voir. Chacun de ses sens se délectait de sa présence, comme son odeur qui se mêlait à celle des pins et qui lui donnait envie de caler sa tête dans son cou, hélas bien trop haut pour qu’elle puisse se le permettre. Ca ne faisait rien. Ils avaient toute la vie pour ça.

* Crème
** Mon amour
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Mer 28 Oct 2020 - 15:01

Razvan n'était pas celui qui avait proposé la balade à cheval, bien entendu. Lui qui avait une aversion profonde pour les animaux et qui ne voyait ceux-ci que dans un but purement nutritionnel, c'était évidemment quelque chose de compliqué de lui faire dire "oui" à une promenade. Mais il voulait bien concevoir que se laisser promener sur le dos d'un cheval avait son degré de poésie et de tranquillité. Il voulait bien admettre aussi que c'était pour cela qu'ils étaient partis tous les deux pour quelques jours. A peine mariés, déjà pris dans un quotidien à base de révisions et de cours à l'université, ils n'avaient pas trop le choix que de mettre comme ils le pouvaient, du piment dans leur vie. Il ne s'était pas imaginé toutefois que leur plan d'escapade pour la journée allait connaître du plomb dans l'aile dès le début. Neolina avait peur et y mettait de la mauvaise volonté. Mais il était têtu, c'était bien quelque chose que l'on pouvait lui reprocher. Et il ne se moqua pas, bien élevé qu'il était, devant ses trois tentatives pour ne serait-ce qu'enfiler son pied dans l'étrier. C'était sans compter sur la force de son époux qui, malgré une grimace d'effort, parvînt au moins à la soulever assez haut pour qu'elle passe difficilement sa jambe par dessus la croupe de l'animal. L'homme s'avança un peu plus dans sa selle pour lui laisser de la place et envoya une main derrière lui, qui passa dans le dos de sa femme, au dessus de ses fesses, pour la rapprocher encore de lui afin qu'elle soit au moins en meilleure position d'équilibre. « Tu veux que je remonte les étriers pour te les laisser ? » lui proposa-t-il alors qu'il la sentait s'accrocher à lui. Tenant sa bride d'une main, l'homme posa une main sur celles de son épouse, avant de donner un coup de talon pour faire avancer le cheval.

Ils s'avancèrent pendant quelques minutes dans la forêt sans que ni l'un, ni l'autre, ne brise l'instant commun qu'ils partageaient. L'appel de la nature rendait Razvan d'autant plus mutique. Ses cheveux rendus humides par la brume se soulevaient doucement au rythme du pas de l'animal et ses yeux noirs se posaient tranquillement sur le paysage. Neolina le sortit de ses pensées en lui demandant le nom de l'animal sur lequel ils étaient. Il eut un sourire un peu gêné : « J'avoue n'avoir pas écouté ». Ce n'était pas très surprenant. Il n'appréciait pas les bêtes et se préoccuper du prénom de celle sur laquelle il allait être assit ne l'intéressait pas vraiment. « Libre à toi de lui trouver un nouveau prénom ». Le roumain sentit les mains de sa femme glisser sous celle qu'il avait posé sur les siennes pour venir se réfugier sous sa veste chaude. Un léger frisson remonta dans son dos, et un léger sourire s'attardait sur son visage alors qu'il abandonnait sa main sur sa cuisse à lui d'un air désinvolte. « Me voir comment...? » demanda-t-il, attentif à sa réponse. Razvan n'était pas quelqu'un de très à l'aise en public, il était assez miraculeux qu'il le soit à cet instant, alors qu'il était précisément sur un animal, lui qui ne les aimait pas particulièrement. Mais il avait toujours eu un très bon sens de l'équilibre, que voulez-vous. Chacun son truc. Encore une fois, les deux époux étaient aussi éloignés qu'il était possible de l'être, la maladroite Neolina ne pouvait pas faire le poids face à l'adresse de l'homme qu'elle avait épousé il y a de ça quelques mois.
Sa femme le fit sincèrement rire à la demande, polie, mignonne, qu'elle lui formula. Outre le fait qu'il n'aimait pas les animaux, Razvan avait surtout une peur panique de ces bestioles et c'était plutôt cela qui le rendait intraitable sur la question. Si ce n'était encore que du désamour, il pourrait dire oui. « J'adorerais te dire oui » dit-il sincèrement en guise de préambule, parce qu'il adorait faire plaisir à Neolina, « mais depuis ce fameux jour où j'ai été poursuivis pendant un kilomètre par une meute de croups, je crois que ce n'est pas possible du tout que je vive avec une de ces bestioles sous mon toit ». Bien sûr qu'elle le savait, et bien sûr qu'elle essayait et bien sûr qu'il ne lui en voulait pas. Elle adorait ces animaux, il ne les aimait pas. Comme souvent, tous les deux étaient l'expression même de la contradiction. Mais ils s'aimaient peut-être encore plus comme cela.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Mer 28 Oct 2020 - 22:15

Razvan n’était pas un homme de paroles, certes. Il était un homme d’action, mais aussi et surtout de gestes. Ceux qu’il avait à l’égard de Neolina étaient toujours empreints d’une tendresse brute, impossible à définir, mais avaient toujours un effet certain sur elle. Cette façon qu’il eut de s’assurer qu’elle était bien, à l’aise, de la rapprocher encore de lui la rassura alors qu’elle était déjà depuis quelques secondes sur l’animal. Elle était comme le petit joyau de sa vie, dont il prenait grand soin. Comment aurait-elle pu ne pas tomber amoureuse d’un homme aussi prévenant et doux, que le reste du monde se figurait pourtant être glacial et fermé ? La tête de la jolie blonde se secoua contre le dos de son amour, pour lui faire comprendre qu’il pouvait garder les étriers. Ca n’y changerait rien, si elle devait tomber, elle tomberait. Mais elle s’accrocherait surtout à lui de toutes ses forces.

La sérénité du moment ne s’encombrait pas forcément de mots, comme souvent lorsque ces deux-là partageaient un instant rien qu’à eux. La chaleur de la main de Razvan irradiait la sienne, prise au piège entre son pull et sa peau qui même en pleine hiver, contrastait avec la blancheur de Neolina par son teint mat. Finalement, elle se dit que le fait de ne pas être montée sur le poney était une bénédiction, car elle appréciait plus que jamais cet instant où elle était lové contre son amour, et où elle l’enveloppait de ses petits bras alors que c’était en général l’inverse. Cette journée était étrange, pas vrai, alors que les rapports semblaient s’être subtilement inversés entre eux. Mais les choses étaient ainsi faites, quand Neolina se perdait, Razvan prenait le dessus, et vice-versa. Preuve en était quand il lui avoua n’avoir même pas écouté le nom de sa monture. Oh mais, sacré Razvan ! Elle soupira, amusée, et on entendait son sourire même sans le voir. Il allait donc falloir qu’elle fasse marcher son imagination, mais ça, ça allait : c’était son rayon. « Hum, voyons voir… Que penses-tu de… Fildeș* ? » Après tout, le petit poney était affublé du nom de sa robe, et si on suivait la logique et le pragmatisme de leurs hôtes, ça aurait été logique. À ce nom, le cheval poussa un petit hennissement qui était le fruit du hasard, mais qui laissa Neolina béate. Comme si elle murmurait à l’oreille des chevaux. « Hé, on dirait que j’ai deviné ! »

Après sa petite déclaration qu’elle pensait ne pas avoir à étayer, la curiosité de son mari amplifia encore son sourire. Oh, quoi, n’avait-il donc pas compris ? Elle trouvait un peu dommage d’avoir à expliquer mais après tout, Neo n’était pas femme à avoir peur d’exprimer ses sentiments. « J’aime te voir aussi serein. Confiant et apaisé. Et surtout, heureux. » Oh bien sûr, elle savait qu’il était heureux avec elle, peu importait l’endroit. Mais ici, ça n’était pas tout à fait pareil encore. S’il fallait plus tard déménager plus loin des villes pour qu’il soit aussi paisible le plus souvent possible, elle le ferait. Certes, Neolina était une citadine, mais quand on pouvait transplaner, on pouvait aussi se permettre de s’excentrer. Elle aurait aimé ponctuer sa phrase d’un baiser mais encore une fois, leur position le lui interdisait.

Alors que les pins défilaient sous leurs yeux, et que leur calme monture arpentait le chemin sans faillir, Neolina donc tenta une approche qu’elle savait pourtant vouée à l’échec. Elle savait la peur panique qu’avait Razvan concernant les croups. Mais elle, elle les aimait tant, sans pouvoir se l’expliquer. Elle aurait pu en adopter toute une portée. Elle savait pourtant que c’était un rêve qu’elle ne réaliserait jamais. Oui mais voilà, elle en vivait un autre bien plus beau encore, alors elle n’aurait jamais osé se plaindre. Toutefois, le simple fait qu’il évoque son envie de lui donner accès à ce qu’elle voulait la toucha de plein fouet. Mais quel mari exceptionnel. « Je le sais bien. Je te taquine. » Mais Neolina trouverait une solution pour un jour faire adopter un animal à Razvan. Ou faire adopter Razvan à un animal, c’était peut-être plus vrai dans ce sens. « Peut-être aurons-nous un jour un cheval ! » plaisanta-t-elle avant de rire de ce son cristallin qui n’appartenait qu’à elle.

Après de longues minutes, peut-être même une heure, qui savait, le cheval d’ébène s’arrêta finalement. Neo en fut surprise, car elle s’était habituée au rythme lent du pas de l’animal. Passant une tête sur le côté - elle ne voyait que les paysages latéraux, pas ceux devant - elle remarqua qu’une rivière leur barrait le passage. Oh, ça n’avait pas l’air profond, mais suffisamment pour que la bête s’arrête, attendant sûrement un ordre de son cavalier. « Alors, monsieur le Cavaler*, allons-nous affronter cette rivière ? » Intérieurement, tout son corps hurlait non. Mais elle vouait une confiance aveugle à Razvan, aussi entrelaça-t-elle ses doigts dans la main à laquelle elle avait accès, sans doute pour se donner un peu de courage. De toute manière, elle le suivrait jusqu’au bout de monde, alors qu’il n’avait même pas envie d’y aller.

* Ebène
** Chevalier
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Razvan Vacaresco

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MANGEMORT
L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Mer 28 Oct 2020 - 23:42

Chevaucher un animal sans nom devait sans doute être porteur d'un grave malheur en d'anciens temps. Cela ressemblait bien aux mythes que l'on racontait volontiers aux jeunes roumains qui voulaient avoir peur. Quoiqu'il en soit, ça ne lui traversait pas l'esprit jusqu'à ce que Neolina évoque le sujet. L'originalité et l'imagination de Razvan étant légendaire - entendez par là qu'il n'en avait absolument pas - il préféra de loin lui laisser le bénéfice de l'occasion de rebaptiser le cheval. Mais ma foi, pour une fois, peut-être qu'ils étaient enfin similaires. La proposition de Neolina lui arracha un rire mais l'animal le devança tant et si bien qu'il en vînt silencieusement à la conclusion que l'originalité n'était définitivement pas un trait de caractère roumain. « Je vois qu'ils avaient autant d'idées que nous » souffla-t-il bien que l'on sente dans sa voix suave le sourire qui s'élargissait sur son visage. Il était reposant d'être sur cet animal, en réalité, le torse entouré des bras de sa roumaine qui se laissait aveuglement guider par la monture et son cavalier. La nature le reposait, elle semblait agir sur son expression comme un masque de sérénité. Neolina n'avait pas tort dans son jugement. L'homme de peu de mots qu'il était se plaisait dans le silence que la nature lui offrait, là où l'active femme qu'il avait épousé vivait au rythme effréné de la ville, toujours. Deux cœurs qui vibraient à l'unisson mais battaient pourtant une mesure différente. Il ne lui répondit pas, en se contentant d'un léger sourire sur le visage qu'elle ne pouvait pas voir. Oui, ces jours pris loin de tout lui plaisaient, ils lui plaisaient plus que jamais.
Malgré le silence qu'il appréciait tant, s'il y avait bien une personne qui ne le dérangeait jamais, c'était bien elle. Neo avait toujours le droit de briser le silence, elle avait toujours le droit de lui parler, de le réveiller pour lui dire quelque chose en posant comme elle aimait tant le faire, ses lèvres pleines sur les siennes. Neo avait le droit à tout avec Razvan parce qu'il n'avait jamais à coeur de lui refuser quoique ce soit pour voir cette expression boudeuse mignonne mais au fond, qu'il n'aimait pas tant que ça. Il l'avait épousé parce qu'il l'aimait mais aussi parce qu'il voulait profondément la rendre heureuse. Mais s'il y avait bien un sujet sur lequel il était intraitable, c'était celle des croups. Il préférait encore un poisson rouge un peu stupide dans un bocal qu'un animal de l'espèce qui l'avait poursuivi lorsqu'il était haut comme trois pommes. Foutu traumatisme. Le rire cristallin de sa femme balaya cela, naturellement comme toujours. Elle avait toujours le don de balayer les angoisses, cette femme.

Le temps qui suivit ne fut pas long, en tout cas pas pour l'homme mutique qu'il était. Entourés par le silence de la forêt, Razvan laissait son esprit divaguer, le corps de Neolina bien au chaud contre lui. Il appréciait de sentir son souffle contre son corps et le sien se soulever tranquillement au rythme de sa respiration. Il avait l'impression que dans cette position, elle avait moins peur et rien ne saurait le rendre plus heureux que d'avoir balayé un peu, par sa simple présence, quelques angoisses qu'elle pouvait avoir. Mais ils furent rattrapés bien assez tôt par cela. Une rivière s'étendait devant eux et le roumain tira doucement sur la bride pour faire s'arrêter le cheval. Le regard plissé, il regardait attentivement le courant de l'eau comme pour chercher s'il était raisonnable ou non de s'aventurer là. « Je crois bien... » - l'homme laissa sa phrase en suspend pendant quelques instants, « tu peux me lâcher, s'il-te-plaît ? Accroche toi à la selle ». Ni une, ni deux, Razvan sortit ses pieds des étriers et balança sa jambe par dessus le garrot de l'animal pour en descendre avec une dextérité qu'il n'avait à envier à personne. La main sécurisée sur la cuisse de Neolina pour s'assurer qu'elle ne tombe pas - il connaissait son équilibre désespérément précaire - mais aussi pour la rassurer parce qu'il se doutait bien que se retrouver maintenant toute seule en haut de l'animal ne lui plaisait pas, il empoigna la bride en jetant un regard à sa femme : « Tu fermes les yeux et tu t'accroches bien fort à la selle et à sa crinière ? » lui proposa-t-il d'un air de malice. Oh il aurait pu tenter de rester sur la bête, mais honnêtement, il préférait superviser d'en bas.  « Tu ne crains rien ». Razvan la regarda pendant quelques secondes avant de décoller finalement sa main de la cuisse de sa femme, non sans la gratifier d'une douce caresse pour la rassurer. Comme toujours doué d'un pragmatisme désarmant, il eut la présence d'esprit de jeter un sortilège à ses bottes. D'un pas prudent, doucement, il s'avança dans l'eau, suivit de l'imperturbable animal qui se demandait sans doute pourquoi on en faisait tout un fromage. A mi-chemin, il jeta un regard à Neo pour s'assurer qu'elle ne faisait pas un infractus sur l'animal. Une fois de l'autre côté de la rivière, le cheval eut la bonne idée de se baisser pour boire dans l'eau qui s'étendait-là. « Je crois bien que pour nous éviter une scène comme celle de tout à l'heure, je vais devoir grimper derrière toi » lui dit-il d'un ton ouvertement taquin. Le roumain ne pu s'empêcher d'ajouter un clin d'oeil à sa phrase avant de mettre le pied à l'étrier pour grimper d'un bond derrière elle.
Ses bras forts encerclaient désormais sa roumaine sous les siens, ses mains tenaient fermement sa bride alors qu'il en profitait pour lui offrir un tendre mais délicat baiser. La tendance inversée, leurs corps étaient collés l'un à l'autre comme si chaque centimètres carrés le quémandait. Le jeune homme eut même une bouffée de chaleur. Il glissa doucement la bride dans les mains de son épouse avant de les sécuriser en glissant les siennes dessus. Et c'est avec tout le naturel du monde qu'ils se remirent à marcher, doucement, dans cette délicieuse forêt.


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Neolina Siankov

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Jeu 29 Oct 2020 - 3:16

Ce que Neolina qualifiait de rivière était en réalité un petit cours d’eau, pas plus profond qu’un de ses avant-bras ou allez, un de ceux de son époux, soyons fous. On pouvait facilement traverser à guet, mais voilà : les chevaux étaient à ses yeux des animaux terrestres, et pas tant avec le sabot marin. Sa crainte revenait au galop, et Razvan eut le malheur, l’indécence même, de la laisser toute seule sur cette immense bête tandis qu’il mettait pied à terre. Ah, il l’avait bien prévenue en lui demandant de le lâcher, et elle s’était bêtement exécutée à contre coeur en pensant qu’il avait besoin de toute sa concentration pour manoeuvrer l’animal. Mais non ! Razvan était au sol désormais, et elle livrée à elle-même sur l’énorme bête noire. « Mais … ! » Laissa-t-elle échapper avec une pointe de panique qu’il contrecarra dans la seconde en la guidant avec des ordres. C’était autoritaire, un peu, mais si sécurisant qu’elle s’exécuta docilement. Yeux clos, une main sur le pommeau de la selle, l’autre accrochée aux crins soyeux, elle serrait les dents et plissait fort les paupières, comme si c’était là la pire épreuve de sa vie. La peur était vraiment une chose bien irrationnelle. Heureusement, le contact délicat de cet homme qui l’était tout autant lui fit du bien, et elle profita jusqu’à ce qu’il retire sa main, sans doute pour se focaliser sur ce qu’il avait à faire. Mon dieu, elle allait tomber, c’était sûr ! Elle se voyait déjà, les fesses trempées dans l’eau, la tête à 3 cm d’un rocher si elle avait de la chance. « Cavaaller, cavaaller, cavaaller… » marmonnait-elle, les yeux toujours fermement clos, les mains crispées pour un stupide cours d’eau, vraiment…

Quand enfin la bête s’immobilisa à nouveau, elle ouvrit timidement un oeil, puis deux en réalisant qu’ils étaient enfin de l’autre côté. Ebène buvait, tranquillement, et Razvan posait sur elle un regard tendre et amoureux qui réveillait son sourire, bien qu’elle se sentait un peu ridicule. Evidemment, évidemment il la taquina. Mais il avait raison. Si elle descendait, cela prendrait encore un bon cinq minutes avant qu’elle ne se hisse à nouveau sur ce magnifique mais terrifiant cheval. « Tu es sûr que… » Décidément, Neolina n’avait aucune occasion de finir ses phrases. C’était qu’il ne lui laissait pas le choix. En un clin d’oeil qui la rendit ardente en plein mois de novembre, il la fit taire et l’instant d’après, il était déjà posé derrière elle sur la selle, tandis qu’elle s’avançait doucement pour lui faire un peu de place.

Très bien. Très, très bien. Razvan faisait un bien, bien confortable dossier et Neolina ne pouvait s’empêcher de penser que c’était là une position encore plus agréable que celle d’avant. Comme à chaque fois qu’il se tenait dans son dos, elle appréciait sentir sa présence, sa chaleur, la sécurité de ses bras qui l’entourait. Son baiser bien proche des lèvres, tout près de sa pommette, l’embrasa en un éclair. Oui, Neo et Razvan étaient encore en pleine période lune de miel et pourtant, déjà tant d’années ensemble et il lui faisait toujours cet effet qui, elle l’espérait, ne s’estomperait jamais. Cette envie de toujours, toujours le toucher quand il était proche d’elle comme ça. C’était comme magnétique, impossible à combattre. Sa joue se lova contre celle rugueuse de Razvan, comme un chat qui se blottissait, et elle réalisa à peine qu’il venait de lui donner les rênes, bien qu’il était heureusement là pour la sécuriser. « As-tu été cow-boy dans une autre vie ? » plaisanta-t-elle avec tendresse tandis que le cheval couleur de la nuit reprenait tranquillement sa marche. Razvan faisait ça avec une telle aisance, c’était… sexy. Oui, posons des mots sur ce qui était.

Les minutes passèrent à nouveau jusqu’à ce qu’ils atteignent un bout de forêt un peu plus dégagé. Le magnifique étalon continua fièrement sa marche, avec un port de tête altier, et aucun besoin d’être dirigé. Basculant sa tête en arrière, ses mèches blondes ébouriffées contre son torse, elle réclama silencieusement à Razvan un baiser qu’il lui offrit sans attendre. Le ballet de leurs lèvres fut bien doux avant de s’intensifier, malgré la posture étrange et a priori désagréable, mais elle s’en fichait. Tout à coup, Ebène s’arrêta et les amoureux transis furent sortis de leur étreinte. Tandis que l’étalon attrapait goulument une touffe d’herbe, Neo surjoua sa réaction avec un plaisir qui n’était clairement pas dissimulé, alors qu’elle avait à nouveau penché sa tête un peu sur le coté pour jeter un regard en coin à son époux. « Oh non, ce pauvre, pauvre Fildeș a faim… » C’était digne de l’école de théâtre de Sibiu en classe préparatoire. C’était voulu, bien sûr. Neo savait jouer la comédie quand elle le voulait. Mais pas là, ça non. « Moi aussi… » glissa-t-elle dans un murmure à peine audible, son regard toujours de biais qui cherchait le sien. Si elle arrivait à descendre de cette charmante bête sans se briser deux ou trois os, nul doute qu’elle saurait trouver le moyen de combler son appétit, qu’elle imaginait bien partagé par Razvan. C’était qu’elle le connaissait, son roumain. Le moindre de ses gestes, de ses souffles, de ses soupirs. De ses regards. Et il parlait de lui-même, ce regard-là.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 4 129196351Jeu 29 Oct 2020 - 14:05

Razvan avait toujours été plus un homme de nature qu'un homme de ville. Aussi était-il normal et naturel qu'il se sente plus à l'aise entre ces bois, sur le dos de ce cheval que dans l'impersonnelle ville de Sibiu. Certes, elle était belle, cette ville. Il avait les yeux en face des trous, il y avait de beaux bâtiments, l'atmosphère était agréable. Mais sans Neolina, cette ville ne l'aurait pas tant été à ses yeux. Alors perdus dans cette nature qu'il appréciait et recherchait, il ne pouvait que ce sentir heureux. Assit derrière elle, alors qu'elle semblait se satisfaire de leur nouvelle position, elle se fendit d'un petite phrase qui le fit sourire tout contre son oreille. « Peut-être... » souffla-t-il doucement contre elle, avant de lui mordiller doucement le pavillon.

Les clairières semblaient décidément les réunir bien souvent. L'étalon semblait d'une certaine façon leur faire passer un message, il s'avançait tranquillement sans que son cavalier n'ait à le diriger réellement. Il ne se fit pas prier pour donner à son épouse le baiser qu'elle lui quémanda. Mais comme toujours, entre eux, les choses tendaient à déraper facilement. Razvan ne put s'empêcher de lâcher les rênes pour poser ses grandes mains sur le ventre de son épouse, malheureusement caché sous ses vêtements chauds, alors que le baiser qu'ils s'échangeaient devenait plus profond et passionné. Il avait l'impression d'être un adolescent de seize ans, mais la vérité, c'était qu'il n'en avait que dix-neuf. Malheureusement, ils furent décidément - ou heureusement ? - interrompus par le cheval qui s'arrêta brusquement pour s'en donner à cœur joie avec les touffes d'herbe qu'il trouvait là. Et la petite phrase de sa femme réveilla en lui une autre forme d'appétit. « Tient donc... » - le roumain afficha un grand sourire, les mains toujours posées sur le ventre de sa femme qu'il fit glisser jusqu'à la selle. Il en profita pour descendre avant de les envoyer pour la faire descendre elle, bien sécurisées sur la taille de sa roumaine à qui il vola un tendre mais intense baiser au passage. Ses mains baladeuses ne se firent pas prier pour passer sous son haut et caresser enfin sa peau claire qu'il ne saurait voir - pour l'instant en tout cas. « Je ne sais pas comment on a su attendre si longtemps » avoua-t-il à demi-mot avec que sa bouche se promenait allègrement contre la peau de son cou dont il ne semblait pas capable de se lasser pour l'instant. Comment pouvait-il s'en lasser de toute façon, alors que sa Neolina était unique ?
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