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Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS

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Neolina Siankov

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COTÉ DU BIEN
On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Mar 8 Déc 2020 - 13:34

Au fond d’elle, Neolina savait. Elle avait toujours su. Depuis ce jour où ils avaient vécu leur première grosse dispute, alors qu’ils n’étaient encore que des enfants ou presque, elle avait compris qu’il y aurait des moments où ils se décevraient l’un l’autre. Longtemps d’ailleurs, elle avait porté le poids de sa décision jugée égoïste par Razvan, mais désormais, les compteurs étaient largement remis à zéro, voire complètement déséquilibrés. Car elle, elle n’avait pas menti, non. Elle avait affronté le regard froid de Razvan, n’avait pas pris la fuite vers Londres une fois qu’il était parti, et ça ne lui était même pas venu à l’esprit. Alors que là, dans leur vie quotidienne certes difficile parfois, mais dans laquelle leur relation donnait à la roumaine suffisamment de forces pour affronter les épreuves, il avait installé un mensonge qui changeait beaucoup. Alors oui, il avait raison, c’était égoïste. Un adjectif qu’elle n’aurait jamais cru lui rattacher un jour, et pourtant…

Alors que le plaid la réchauffait doucement, son coeur, lui, restait de glace face aux arguments de son époux. Des mois donc ? Une saison entière à lui mentir, à lui dire des choses pour justifier les agissements qu’il faisait dans son dos ? Heureusement que ça lui avait fait du bien encore, car il aurait été dommage de créer pareil gâchis pour rien. À nouveau, elle secoua la tête, dépitée, perdue face à la cruelle révélation de sa propre naïveté. Les gens pensaient souvent ça d’elle, et elle se plaisait à croire qu’elle avait une vision juste des choses, juste un optimisme profond qui la poussait à voir le meilleur, toujours. Mais là, elle commençait sérieusement à en douter. Qu’il ait honte oui, ça lui faisait une belle jambe. Qu’il soit désolé aussi, tiens, comme si ça allait changer quoi que ce soit. Bien sûr qu’il était désolé. Désolé que ses mensonges lui aient éclaté à la tête surtout, sinon, combien de temps cela aurait-il continué ? « Si tu as honte avec moi, alors je ne sais pas où nous allons, Razvan. »

Alors qu’il se détournait de son regard pour aller soigner ses mains, Neolina ressentit l’étrange impression d’être prise au piège de ce minuscule appartement qu’elle considérait d’habitude comme leur cocon, et donc, l’étroitesse ne la dérangeait pas. Mais là, elle étouffait, et la proximité imposée par l’endroit lui enserrait le coeur. D’un bond, elle sauta sur ses jambes et enfila à la va vite un pantalon et un pull en prenant bien soin de retirer la chemise de Razvan, avant de se diriger dans l’entrée pour se draper dans sa cape encore un peu humide. « J’ai besoin de prendre l’air. Ne me suis pas. » Une fois ses bottes enfilées, elle claqua la porte sans se retourner. Bien sûr qu’il était tard. Bien sûr qu’il allait s’inquiéter, mais Neolina était une grande fille qui savait se défendre, et Sibiu une ville plutôt sûre. Et puis, qu’il s’inquiète, tiens. Il saurait ce que ça faisait.

Malgré la pluie, Neolina marcha longtemps dans les rues désertes de sa ville natale, sans but aucun. Il était trop tard pour déranger sa soeur et puis, elle n’avait pas envie de parler, là. Juste de laisser ses pensées se perdre, et la réalité la rattraper doucement. Le vent rabattait régulièrement sa capuche, trempant ses cheveux, son visage tout entier qu’aucune larme n’était venu mouiller. Neolina n’était pas triste, non. Déçue à en crever, ça oui. Elle ne savait pas quoi faire, pas comment réagir. La confiance était une chose qu’elle accordait facilement, qu’elle retirait rarement. Jamais elle n’aurait pensé avoir à ressentir ça pour Razvan, jamais. Brusquement, elle réalisa que c’était son meilleur ami plus que son amant qui venait de la blesser, là, en ne jugeant pas nécessaire de la prévenir qu’il allait si mal, en lui laissant croire des choses, en mettant sa vie en danger sans qu’elle ne le sache. À bientôt 22 ans, Neolina n’était pas prête à devenir veuve. Elle ne le serait jamais d’ailleurs, mais il y avait des âges où c’était déjà plus acceptable.

Après deux longues heures, finalement, Neolina remonta les marches qui menaient à leur miteux deux pièces et entra chez eux sans trop faire de bruit, bien qu’elle doute que Razvan ait réussi à s’endormir après pareille dispute, aussi froide soit-elle. Quoi que, allez savoir. Elle avait l’impression de ne plus rien pouvoir affirmer maintenant quand il s’agissait de celui qu’elle pensait si bien connaître. Se déshabillant avec lenteur, sans un bruit, elle attrapa finalement la chemise qu’elle avait quitté quelques heures plus tôt et s’enveloppa dedans, l’odeur réconfortante de Razvan encore imprégnée dedans malgré les lessives. Boutonnant doucement le vêtement trop grand pour elle, son regard dévia sur la silhouette peut-être endormie de son mari, que les rayons de lune dévoilaient. Finalement, elle se glissa dans le lit, contre lui, et l’entoura de ses bras. « Je t’aime, imbécile. » chuchota-t’elle. Neolina faillirait un peu à ses voeux ce soir, et les soirs suivants aussi, parce que oui, elle était toujours fâchée. Mais malgré tout, son amour était toujours aussi fort que quand elle s’était levée ce matin-là. Après tout, la déception était à la hauteur de l’amour qu’elle lui portait, pas vrai ?
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Razvan Vacaresco

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L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Mar 8 Déc 2020 - 15:33

Razvan avait eut honte de ressentir ce besoin défouloir mais ce n'était peut-être rien comparé à la honte qu'il ressentait là, sous le regard de Neolina. Tout le jugement et la déception qu'elle portait à son égard se faisait ressentir dans le poids du silence. Il parlait rarement à un mur, Razvan. Généralement, c'était lui le mur. Mais là, , la froideur de Neolina le décontenançait complètement. Mais peut-être après tout était-ce ce dont il avait besoin pour réaliser la gravité de ce qu'il avait fait. Alors oui, où allaient-ils s'il avait honte avec elle ? Bonne question qu'il ne s'était pas posée, malgré son évidence. C'était douloureux pour lui d'admettre d'avoir besoin de frapper et recevoir des coups alors qu'il vouait sa vie à réparer les autres. Quel étrange, étrange paradoxe. Mais voilà, il voyait trop quotidiennement l'horreur pour ne pas avoir besoin de l'évacuer. Alors on pourrait dire qu'elle aussi, elle avait des journées difficiles, il y avait certains souvenirs qu'on ne voulait pas ramener. Il se rappelait de cette soirée où elle était pâle comme un fantôme, toujours à cette même fenêtre au travers de laquelle elle laissait dériver ses pensées. Bien entendu, il ne répondit pas, alors qu'il se tamponnait les mains, et il ne la suivit pas non plus alors qu'elle sortait de chez eux. Seul, alors qu'il n'en avait pas besoin, il se contenta de fumer une cigarette là où elle avait fumé la sienne quelques minutes auparavant, avant d'aller se coucher, sans manger alors qu'il en avait besoin. Cette conversation sur fond de dispute lui avait coupé l'appétit.

Il ne regarda pas l'heure une seule fois  bien que le temps passant, il se demandait où elle avait été. Il s'inquiétait pour elle, comme à chaque fois qu'elle rentrait tard, ou qu'elle sortait dehors dans la nuit pour telle ou telle raison. Mais là, savoir qu'elle était partie par colère et déception, ça lui rongeait l'estomac. Dos à la porte d'entrée, torse nu, Razvan regardait le mur d'en face, la respiration calme, lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir. Il ne bougea pas d'un pouce alors que Neolina faisait sa vie. Au moins elle était rentrée, parce qu'il ne se serait jamais pardonné de l'avoir laissé filer s'il lui était arrivé quelque chose dehors. Mais son épouse avait toujours eu une part d'imprévisibilité avec lui de toute manière. Il eut un frisson violent en la sentant se coller contre lui, lui dire qu'elle l'aimait malgré l'injure. Il aurait pu faire semblant d'être endormit mais à dire vrai, il avait assez fait semblant jusqu'à présent. Le roumain attrapa sa main dans la sienne pour la remonter et la tenir contre lui, en répondant : « Moi aussi je t'aime ». Razvan espérait de tout son coeur que malgré les mensonges qu'il lui avait dit sur ses rentrées nocturnes, elle ne croirait pas qu'il mentait sur ces mots-là.


Une semaine plus tard


La semaine avait été douloureuse. Le roumain ne s'était pas attendu à beaucoup de chaleur de la part de Neo dans les jours qui avaient suivi la chose, et il avait eu raison de ne pas attendre grand chose. Ils ne s'étaient quasiment pas croisés cette semaine et s'il ne faisait pas la tête et lui répondait normalement quand elle lui parlait, pour elle, c'était un peu différent. En tout cas, c'était l'impression qu'il avait. Il régnait comme un espèce de froid polaire qu'il s'en voulait d'avoir installé par ses mensonges et ne savait pas quoi faire pour faire souffler de la chaleur sur cet appartement. Bien entendu, il n'était pas allé boxer cette semaine et n'irait sans doute plus boxer non plus. Ne pas y aller, cependant, lui faisait réaliser combien il en avait besoin. Les douches chaudes ne faisaient pas s'évaporer les images ni les doutes quand à ce qui se passait dans son mariage. Et Razvan n'aurait jamais pensé douter de ce dernier, lui qui aimait sincèrement et réellement Neolina. Mais voilà, on se marie jeune et après on doute, quoi de plus normal ? Quoiqu'il en soit, le week-end s'était installé après la dispute de début de semaine et ils n'avaient pas d'autre choix que de se voir beaucoup plus, sans donner l'excuse de l'université pour s'éviter. Enfin, c'était Razvan, alors... Il se dirigeait vers le porte manteau pour prendre le sien avant de s'arrêter. Le silence le pesait. « Je sors. Tu veux venir ? » - c'était peut-être risqué comme proposition mais le roumain se sentait au moins le besoin de proposer, pour ne pas se faire accuser aussi de ne pas faire le premier pas. Qu'elle lui dise oui l'étonnerait peut-être, ou alors ce serait l'inverse. En fait, il ne savait pas quoi espérer, ni même ce qu'il voulait. Qu'elle dise oui serait prendre le risque de faire venir le silence au dehors. Qu'elle dise non serait prendre le risque de souffler à nouveau des braises sur un feu à peine éteint. Alors, Madame Vacaresco, quelle mauvaise décision allez-vous prendre ?

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Neolina Siankov

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Mar 8 Déc 2020 - 18:45

La semaine avait été interminable. Les journées passaient vite, trop même, et les soirées s’étiraient, chaque minute se faisant plus pesante que la précédente. Neolina détestait faire la tête aux gens, surtout quand cela durait plus d’une journée. Et que ce soit à Razvan rendait la chose pire encore. Ses soirées étaient habituelles son havre de paix, sa ressource et de ce fait, Neo était épuisée. Les cours étaient toujours aussi intenses mais emmurée dans le silence, elle ne partageait rien avec son mari. À peine s’ils échangeaient plus que des politesses, le bonjour de circonstance, les phrases pour les corvées, et rien d’autres. Mais Neo n’y arrivait pas. N’avait pas envie d’engager une conversation, car elle ne saurait quelle tournure cela prendrait et pour le moment, elle n’avait pas la force d’affronter un autre drame. Ça n’était pas son genre, pas du tout, mais la blessure était trop fraîche. Les seuls instants un peu tendres qu’ils partageaient se situaient au coeur de la nuit, car jamais elle n’arrivait à s’endormir sans l’étreindre et lui dire qu’elle l’aimait, comme pour le rassurer, et se rassurer elle-même peut-être.

Hélas, le week-end était arrivé, source d’angoisse pour Neo qui avait craint ce moment toute la semaine. Le matin, elle était allée voir ses nièces, seule comme elle le faisait parfois, respiration bienvenue dans son quotidien tendu. Iléana avait compris que quelque chose n’allait pas, mais n’avait rien dit, échangeant juste avec sa soeur un regard entendu et lui proposant de rester manger. Mais Neo avait refusé, n’ayant pas prévenu Razvan de son absence. Rajouter de la distance entre eux n’arrangerait rien. Après un repas dans le silence absolu, Neo avait failli aborder les questions qui trottaient dans sa tête, mais n’avait pas réussi. Aussi avait-elle trouvée refuge dans un livre, qu’elle avait déjà lu au moins 5 fois mais au moins, cela ne lui demandait pas une trop grande concentration. Elle avait tellement la tête ailleurs, les poumons en feu à cause de sa cigarette quotidienne qu’elle fumait avant de rejoindre l’appartement, quelle habitude stupide.

Finalement, la voix de Razvan brisa le silence et elle releva tout de même la tête de la page qu’elle avait relu au moins trois fois tant elle ne prêtait pas attention aux phrases. La proposition était inattendue, et elle se retrouva dans l’incapacité de savoir quoi répondre. Mais le temps était sec, clément, et elle ne supportait plus de se trouver dans l’appartement, à ruminer ses tristes pensées. Haussant les épaules, elle se leva et enfila ses bottes avant d’attraper sa cape et de sortir de l’appartement, en prenant soin de ne même pas frôler son époux alors même que l’entrée était ridiculement petite. Peut-être que l’air frais leur ferait du bien. Peut-être que cela raviverait certains souvenirs de leurs explorations enfantines et lui mettrait du baume au coeur. Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle était incapable de le regarder droit dans les yeux désormais.

Le froid lui mordit les joues une fois dehors, et Neolina flanqua ses mains dans ses poches là où l’une d’elle venait toujours se loger dans celle de Razvan d'habitude. « Où veux-tu aller ? » finit-elle par dire alors qu’ils commençaient à marcher, de la voix éraillée des gens qui n’avaient pas parlé depuis longtemps. Razvan avait-il une idée derrière la tête, ou juste envie de se dégourdir les jambes ? Ils croisèrent leurs voisins sur la route, qui les gratifièrent d’une insignifiante conversation que Neolina n’entretint même pas, répondant d’un air absent à chaque question là où habituellement, elle aurait été ravie de discuter. Le message fut suffisamment clair pour que la conversation s’écourte, et qu’ils ne reprennent leur chemin en silence. Jusqu’à ce que bien sûr, cela devienne trop pesant pour elle. « Y es-tu allé cette semaine ? » laissa-t-elle échapper. Elle ignorait si elle voulait connaître la réponse à cette question, mais voilà, elle ne pouvait s’empêcher de se la poser. Machinalement, chaque soir, elle vérifiait les mains de Razvan mais savait que de toute manière, elles pouvaient cacher un mensonge. D’ailleurs, peu importe ce qu’il répondrait, elle n'était même pas sûre de pouvoir le croire.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Mar 8 Déc 2020 - 19:47

La distance qui s'était imposée entre eux, alors qu'ils avaient passé leurs années depuis leurs quinze ans à être toujours fourrés ensemble, à toujours se toucher lorsqu'ils le pouvaient, à discuter sincèrement et tranquillement sans prise de tête, était terriblement douloureuse. Là, ils avaient passé la semaine à s'ignorer royalement, ne parlant que pour ce qui était strictement nécessaire et diable, ça avait été horrible. Non seulement le havre de paix qu'avait toujours été leur chez-eux n'en était plus un, mais la semaine avait été pénible à l'université. Et sans son défouloir habituel, c'était pire. L'esprit de Razvan se tourmentait sans qu'il n'en ait besoin, le ton froid qu'avait toujours Neolina le rendait malade parce qu'il ne savait pas ce qu'elle voulait. Il s'était excusé. Devait-il en plus provoquer une difficile conversation ? Il s'inquiétait pour elle, par ailleurs - comme d'habitude, ce n'est pas faux. Mais il sentait bien l'odeur de nicotine qui planait autour d'elle lorsqu'elle rentrait le soir. Son épouse ne fumait pas. En tout cas, pensait-il. Qui cachait des choses à l'autre, hein ? Alors la proposition de sortie était arrivée comme cela, sans qu'il ne puisse s'en empêcher. L'étudiant ressentait le besoin de renouer avec elle, même un peu. Une sortie leur ferait peut-être du bien, non ?

Ou peut-être pas.

La distance encore soulignée de Neolina amplifia le poids qu'il avait dans le ventre. « Je ne sais pas » avoua-t-il en ponctuant sa phrase d'un haussement d'épaule, « j'avais juste envie de sortir ». Réponse qui n'en appelait aucune autre, sans doute. A moins qu'elle n'ait une idée lumineuse mais il en doutait. Il l'avait prise par surprise, et il ne savait même pas pourquoi elle avait accepté. Les voisins qu'ils croisèrent ne s'attardèrent pas, peut-être parce que la froideur qui émanait de chacun d'eux pouvait congeler n'importe quelle personne aux alentours. C'était possible. Tendu comme un arc, les mains dans les poches également, il ne brisa pas le premier le silence et regretta au contraire de ne pas pouvoir fumer. Razvan ne fumait jamais ou quasiment jamais lorsqu'il était en sa compagnie, c'était comme ça. C'était une mauvaise habitude qu'il gardait pour lui et pour ses pensées vagabondes alors qu'il tirait négligemment sur sa clope. La question de Neo le tendit encore plus et il mit de longues secondes à répondre : « Non » - sans ajouter que ça lui avait manqué alors que c'était pourtant la stricte vérité - « je te l'aurais dis, sinon ». Traduction : c'est bon, j'ai compris la leçon. Razvan ne savait même pas si ce qu'il venait de dire allait provoquer son courroux ou non. Il était juste fatigué. Fatigué de rentrer après une journée difficile pour faire face à un mur de froideur, mur de froideur qu'il avait lui-même provoqué en essayant de soulager seul ses propres douleurs. Ils traversèrent la Piata Mare, comme ils ne l'avaient jamais fait auparavant : en silence. Razvan était perdu dans ses pensées, marchait à cinquante bons centimètres de Neolina. Peut-être que c'est son subconscient qui le poussa à marcher jusque-là ? Quoiqu'il en soit, il réalisa avec horreur que juste en face d'eux, se trouvait le Pont des mensonges. Ahah. Il s'arrêta de marcher et finalement, il n'y tînt plus : « Ecoute, Neolina... » dit-il en sortant une main de sa poche pour la passer dans ses cheveux noirs, « si tu veux rester seule à l'appartement dis-le moi. J'irai ailleurs » en attendant que ça se calme. Il préférait encore vivre ailleurs pendant quelques temps que de voir le regard froid qu'elle lui lançait à chaque fois qu'ils se croisaient dans la pièce unique de leur appartement.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Mar 8 Déc 2020 - 20:31

Juste envie de sortir. Hum… Pour la première fois de la semaine sans doute, Neo et Razvan étaient sur la même longueur d’ondes. La jeune femme ne doutait pas que la situation soit pesante à vivre pour lui, associée aux dures journées à l’université de médecine, son mari devait lui aussi se sentir comme une manticore en cage dans leur minuscule appartement. Et ça lui faisait de la peine, au fond, car elle aurait aimé le consoler comme elle le faisait naturellement d’habitude. Mais pour aider les autres à aller mieux, il fallait se sentir bien soi-même et pour le moment, ça n’était pas le cas. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi déconnectée de lui, ça n’était même jamais arrivé, pas même quand ils s’étaient trouvés à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Mais cette fois, c’était leurs coeurs qui s’étaient éloignés, et cela la blessait plus que n’importe quoi d’autre au monde.

Il fallut de bien longues secondes avant que Razvan ne réponde à sa question, secondes qui lui parurent une éternité. Réfléchissait-il à la meilleure façon de lui mentir, la plus convaincante ? Elle n’en revenait pas de penser comme ça, c’était terrible mais hélas, elle n’y pouvait rien. La réponse la convainquit, un peu, et elle eut comme l’impression qu’il avait compris mais pourtant, était-ce vraiment le cas ? Il lui aurait dit, vraiment, au risque de rajouter de l’huile sur l’incendie qui consumait leur mariage depuis lundi ? Ironique, quand on voyait à quel point la situation était glaciale, gelée même, immobile. « D’accord… » souffla-t’elle comme pour se persuader elle-même qu’elle le croyait. Voilà, et maintenant ? Impasse à nouveau, Neo ne savait pas quoi dire pour continuer la conversation, sans doute était-il important d’aborder la question de l’honnêteté, remettre leur relation sur de bonnes bases alors qu’il lui semblait inutile jusqu’à présent de le faire tant c’était implicite. Mais elle ne voulait pas être donneuse de leçon, peut-être bien qu’elle attendait que ça vienne de lui, qu’il lui prouve qu’il avait vraiment compris, réfléchi, et qu’ils allaient aller de l’avant. Mais si leurs corps avançaient, là, leurs esprits semblaient bloqués dans leurs propres tourments.

Leurs pas les menèrent à une destination tout à fait à propos, inconsciemment peut-être ? Et ce fut à cet endroit précis, juste avant le pont, comme s’il n’osait le traverser, que Razvan s’arrêta. Surprise, elle fit de même, et lui lança un regard étonné. Alors, quoi ? Son geste parla avant lui, reflétant son malaise extrême, et elle se prit de plein fouet sa proposition inacceptable. Mais de quoi parlait-il ? « Pardon ? » laissa-t’elle échapper, profondément choquée devant la résignation dont il faisait preuve cette fois-ci. Il préférait lui laisser de l’espace ? Ne comprenait-il pas que cela ne ferait clairement qu’empirer les choses ? Sa question rhétorique n’en était pas une, elle n’attendait même pas qu’il répète d’ailleurs. C’était juste là l’expression de sa surprise la plus pure et finalement, elle se reprit, l’air clairement courroucé. « Ça ne marche pas comme ça, Razvan. Ça n’est pas en se séparant un temps qu’on va arranger les choses. » C’était une évidence. Être loin de lui ne serait-ce qu’une nuit, malgré la douleur qu’elle ressentait, lui paraissait clairement inconcevable. Ces étreintes-là étaient comme des bouffées d’espoir, la preuve que ça irait, malgré la tempête. « Si tu crois que je ne vais pas me battre pour nous deux, pour notre mariage, alors tu n’as rien compris. Mais pour reprendre des termes qui te parlent un peu, tu viens de me mettre... comment dit-on… Un K.O. ? » Vexée comme elle était, son ton était le reflet de sa colère, qu’on pouvait aussi lire dans ses yeux. « Et puisque tu sais si bien te battre, peut-être que c’est l’occasion de mettre ton énergie dans autre chose que tes poings. » Furieuse, elle avança vers le pont et s’accouda à la balustrade en plein milieu. Oui, Neo allait se battre mais là, elle était vraiment au tapis, et ses yeux bordés de larmes trahissaient sa peur de ne pas savoir se relever.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Mar 8 Déc 2020 - 23:23

Il n'était peut-être pas anormal que tout soit si glacial entre eux étant donné le froid qui ravageait la Roumanie en ce moment. Mais c'était inhabituel entre eux. Tout au plus ne se parlaient-ils pas pendant une journée. Mais une semaine. Une semaine, c'était long, trop long. Razvan l'avait vu s'étirer, insupportable, sans que plus que des banalités ne soient échangées. Alors quoi ? Ils devraient tous les deux subir ça encore longtemps ? Il partait du principe que ce n'était pas glacial parce que lui ne parlait pas - il ne parlait jamais, de toute manière, commençait finalement rarement les conversations quand on y pensait, puisqu'il ne savait pas les tenir en général - mais parce que Neo ne voulait pas parler. Et si elle ne voulait pas parler, il n'allait pas l'y forcer. C'était ainsi, le roumain ne s'imposait pas, il ne s'imposait jamais et si son épouse avait besoin d'être seule alors soit, il partirait. C'était une trêve qu'il lui proposait en quelque sorte, trêve qu'elle balaya d'elle-même avec une réaction qui le surprit et qu'il jugea disproportionnée. Il ne sut pas si sa colère était une accumulation de la semaine, ou quelque chose d'autre, mais quoi qu'il en soit, Neolina le braqua. Elle le braqua sérieusement. Son visage toujours austère sembla le devenir davantage alors que son regard devenait plus sombre et qu'elle continuait. Ça lui rappelait la dispute qu'ils avaient eu lorsqu'elle lui avait annoncé partir pour l'Angleterre et qu'au final, elle était partie en colère. Cette attitude l'agaçait prodigieusement. La façon dont elle prononça ses paroles lui donna l'impression farouche qu'encore une fois, elle le jugeait et c'était précisément pour cela aussi qu'il ne lui avait rien dit. Il lui avait confié avoir honte - et elle le connaissait assez pour savoir que ce n'était certainement pas quelque chose qu'il avouait facilement - et ce n'était pas pour qu'elle emploie des termes qui lui seraient familiers pour faire passer le message. Ce jugement comme s'il était empreint d'un dédain profond, le blessa si profondément qu'il ne répondit même pas. Il la regarda s'éloigner pour aller sur le petit pont et regarder la route en contrebas alors que les bras ballants, il la fixait.

Razvan était en colère, profondément en colère. « Je me suis déjà excusé » lui dit-il en haussant le ton pour que sa voix porte jusqu'à elle, « alors je ne sais pas ce que tu veux de plus, une promesse que je n'y retournerai plus ? Eh bien la voilà, ta promesse, je n'y retournerai pas et non je ne te mens pas ». Les joues légèrement pimentées de rouge, il enchaîna : « Et non je ne t'ai jamais menti sur autre chose. Je ne te mens pas quand je te dis que je t'aime tous les soirs. Et je ne t'ai pas menti tout à l'heure ». Razvan avait parlé aussi calmement que possible, ce n'était pas un homme qui s'emballait dans les vocalises, de toute façon. Cela rendait peut-être ses mots plus terribles, allez savoir. Il la regarda quelques secondes de plus, en silence, essoufflé presque de ses propres paroles. « Je rentre » l'informa-t-il d'une voix froide. Jugeant qu'il en avait assez fait, il se détourna sans même attendre de réponse et diable il savait qu'elle détestait cela. Ne sachant pas si elle le suivait, et ne voulant pas se retourner, il allongea le pas, tourna à l'angle d'une ruelle où il n'y avait personne continua sur quelques mètres pour tourner à l'angle d'une autre encore plus sombre avant de s'arrêter pour s'adosser contre le mur. Un coup parti sans qu'il ne puisse s'en empêcher, dans le mur de briques de la vieille baraque roumaine. L'agacement aveuglait sa douleur. Razvan réagissait toujours avec ampleur lorsqu'on avait le malheur de toucher la corde sensible. Elle parlait de se battre, elle ne voulait pas le connaître réellement en colère. Ou bien oubliait-elle le mauvais côté de sa personnalité lorsqu'il l'était. La semaine difficile - et pas seulement à cause d'elle - venait de déborder et elle subissait les conséquences de sa bêtise à lui, de son manque de défoulement et de sommeil, et de ce qu'il avait vu à l'université. Comme si réagir de la sorte allait aider à recoller les pots cassés. Il sortit de sa poche son paquet de cigarettes pour s'en allumer une, avec le sombre espoir que ça allait le calmer. Que nenni. Razvan aimait Neolina. Vraiment, il l'aimait et il ne supportait pas de la voir triste ni en colère, ni tourmentée alors même que c'était lui la source de sa tristesse, de sa colère et de sa tourmente. Il valait mieux qu'elle n'ait pas vu le coup qu'il venait de donner dans le mur, pas assez fort pour lui casser la main, mais suffisamment sec pour lui égratigner la peau. Elle aurait été déçue parce qu'après tout, elle n'aimait pas la violence, non ? Elle n'aimait pas non plus les K.O. Le jeune homme prit le chemin du centre ville en passant par toutes les ruelles les plus étroites les unes que les autres, les plus sombres aussi, alors qu'il enchaînait les cigarettes jusqu'à finir ce qui restait dans son paquet. Il le jeta négligemment dans une poubelle et monta quatre à quatre les marches de leur appartement. Ne lui avait-il pas dit qu'il rentrait ? Il n'avait pas menti, c'eut été le pire moment pour le faire et détruire complètement le semblant de confiance qu'elle avait peut-être en lui. Finalement, c'était peut-être pour cela qu'il était dans cet état d'agacement. Neolina n'avait plus confiance en lui. Elle n'avait plus confiance en lui parce qu'il lui avait menti une fois, parce qu'il avait besoin qu'elle ne sache pas ce qu'il faisait. Elle agissait comme s'il l'avait trompée. Et ne voyant pas le problème, il ne pouvait pas trouver la solution pour qu'ils aillent mieux.

Et puis, finalement, il essaya de se mettre à sa place. Bravo Razvan. Arrivé devant la porte de chez eux, il n'entra pas, s'adossa contre le mur, plutôt. Il regretta de lui avoir dit qu'il rentrait, le trajet retour avait été trop rapide. Comment aurait-il réagi s'il avait été à sa place ? Ah, ça... Il aurait été incrédule. Outré qu'elle ne lui en ait pas parlé. Agacé aussi de son manque de confiance. Mais il n'était pas certain qu'il lui aurait affiché un froid polaire pendant toute une semaine. Il ne l'avait pas fait lorsqu'elle était partie en Angleterre et la colère pourtant, ce foutu sentiment ravageur, avait été là, bien présente dans son cœur. Il aurait probablement ruminé pendant la soirée. Mais est-ce que sa confiance aurait été ébréchée ? Finalement, le roumain avait une confiance aveugle en Neolina. Aveugle. Il lui aurait peut-être demandé de ne plus y retourner. Et là, si elle le lui avait promis pour continuer, il aurait été dans cet état, oui. Mais pas avant. Sauf que voilà, tous les deux étaient des personnes bien différentes, bien complexes dans leur genre. Attendre d'elle qu'elle agisse comme lui n'était pas la solution à leurs problèmes. Le roumain resta un moment devant la porte, il s'assit même devant, le dos contre le mur, le regard niché dans une fissure. A chercher le calme après la tempête interne qu'il avait vécu. A se répéter "calme-toi Razvan" comme s'il était un coach de comportement. Il refusait d'entrer dans leur appartement tant qu'il n'était pas totalement calmé. Rajouter de l'agacement au problème serait dangereux pour les fondations de leur mariage qu'il avait déjà, il le savait, bien trop ébranlé.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Jeu 10 Déc 2020 - 3:17

Pour Neolina qui détestait tant la violence, la colère était un sentiment dévastateur. Car existait-il émotion plus violente que celle-ci ? Le coeur battant à tout rompre, la jeune roumaine n’arrivait pas à se calmer, à maîtriser sa respiration et les pensées qui l’envahissaient. Tout ça était bien, bien plus fort qu’elle, et cela faisait une semaine qu’elle se battait contre alors qu’elle aurait tant aimé retrouver un peu de sérénité et trouver la clé qui la ferait accéder au pardon. Pour elle, mais aussi pour lui. Ils souffraient tous les deux de cette situation qui lui semblait inextricable, qu’il fallait pourtant démêler pour que leur mariage redevienne cette union forte qui les définissait tant. Pourquoi n’y arrivait-elle pas ?

La vérité, c’était que la résignation de Razvan l’avait blessée presque plus encore que les tristes mots qu’elle avait entendus une semaine plus tôt. Jamais de sa vie elle n’avait ressenti le besoin de faire des efforts avec lui, parce que depuis l’enfance, tout était si naturel entre eux. Leur premier baiser, leur première fois, cette superbe et spontanée demande en mariage au coeur des bois. Même les moments les plus forts, ceux qui pouvaient faire douter avant de faire le grand saut dans le vide, avait été comme la suite logique de leur histoire. Mais là, c’était différent. Il y avait un obstacle, et de taille, en plein milieu de leur route qui semblait presque toute tracée. Même si cela ne se voyait pas, Neolina se battait comme une folle pour essayer de l’outrepasser, mais face à sa propre incapacité le faire, elle préférait se murer dans un silence qui pesait tellement à Razvan qu’il lui proposait désormais de s’éloigner d’elle un temps. Quelques années plus tôt, il lui en avait tant voulu d’être partie, alors que lui-même était enfermé entre les murs sombres de Durmstrang. Et cette fois, c’était lui qui proposait cette insupportable distance ? Pourquoi diable ne faisait-il pas un effort pour essayer de retrouver Neo, un simple pas vers elle ?

La distance était déjà là, de toute façon, qu’il déménage temporairement ou pas. Il n’y avait qu’à entendre le triste écho qui résonnait dans les paroles de Razvan quand elle lui parvinrent. Neolina ne s’attendait pas à ce qu’il la rejoigne spécialement. À vrai dire, elle ne s’attendait à rien de précis. Son cerveau fatigué lui fit remarquer que Razvan n’était peut-être pas venu sur le pont à cause de la légende qui aurait pu révéler ses mensonges, et Neo s’auto-flagella mentalement pour cette pensée superstitieuse et stupide. Tête baissée, elle continua à fixer la rue déserte, théâtre de leur affrontement et mieux valait sans doute qu’il n’y ait personne pour assister à ça. Visiblement, pour Razvan, une simple excuse suffisait amplement à rattraper sa bêtise, et elle n’arrivait pas à être d’accord. Elle entendit sa promesse, ne sut pas si c’était ce qu’elle voulait véritablement. Elle tourna la tête vers lui, les yeux humides comme si le vent l’avait frappée de plein fouet. Elle le croyait, au fond. Il y avait tant de choses dont elle n’avait jamais douté, encore moins la force de son amour, et le simple fait qu’il ait besoin de le préciser lui fit un mal de croup. Leurs regards se répondirent quelques secondes, mais il lui semblait que même eux ne savaient plus se parler. Elle ressentait bien que la colère était désormais partagée, qu’elle en était la source d’ailleurs, mais au moins avait-elle obtenu une réaction. Et comme si la distance n’était pas suffisante, Razvan partit, direction chez eux. Et parce qu’elle savait que c’était la chose à faire, et parce qu’elle n’en avait de toute façon pas envie, Neolina ne le suivit pas.

Au contraire, elle attendit qu’il eut tourné à l’angle d’une rue, la laissant toute seule - après tout, c’était ce qu’il lui avait proposé, non ? - pour éclater en sanglots, presque sans un bruit. Ses mains glacées essuyaient furieusement les larmes au fur et à mesure qu’elles arrivaient, mais c’était peine perdue. Tournant les talons finalement, elle prit la direction opposée et marcha un peu, priant pour ne croiser personne alors qu’elle n’arrivait pas à s’empêcher de pleurer. C’était bien la première fois depuis lundi, et malgré la violence des sanglots qui oppressaient sa poitrine, la roumaine ne put que réaliser à quel point cela lui faisait du bien d’extérioriser enfin quelque chose. Malheureusement, la tête ailleurs, les yeux nimbés de larmes, sa maladresse légendaire choisit ce moment précis pour s’exprimer et elle buta sur un pavé en plein milieu d’une rue, tombant la tête la première. Réflexe habituel, ses mains protègent sa tête et râpèrent salement contre le sol, comme ses genoux. À bout de souffle, Neo arrêta enfin de pleurer et resta dans son étrange posture, presque à quatre pattes, pendant quelques secondes avant de se relever lentement. Son pantalon était abimé, mais rien plus. La paume de ses mains, toutefois, était écorchée et saignait par endroits. Du bout des doigts pour ne pas la tâcher, elle attrapa sa baguette et tenta de lancer un Episkey, qui ne fonctionna même pas tant elle était épuisée. Tant pis, se dit-elle. Après tout, elle était mariée à un futur médicomage. Pour la première fois depuis lundi, penser à Razvan ne lui déclencha pas une sensation étrange dans le ventre.

Fourrant ses mains blessées dans ses poches, Neolina reprit sa marche avec un but cette fois. Rentrer chez elle, arrêter une bonne fois pour toute l’hémorragie, et elle ne parlait pas de celle dérisoire de sa peau. Pleurer lui avait fait du bien, oui. Et peut-être que leurs coups de colère respectifs avait été ce qu’il fallait pour avancer. Sans se presser, elle marcha jusqu’en bas de leur immeuble, et poussa la porte. En grimpant les marches, ses genoux lui rappelèrent qu’eux aussi étaient amochés, mais elle s’en moquait. Alors qu’elle était presque à leur étage, Neo réalisa qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire. Peut-être faudrait-il y songer avant de pousser la porte de chez eux, pour éviter une énième dispute. Mais voilà, une fois le couloir atteint, alors qu’elle pensait avoir encore un répit possible, elle découvrit avec surprise son mari assis devant leur appartement. L’air qu’il affichait lui faisait de la peine et, soufflant un grand coup pour se donner du courage, Neolina s’avança finalement jusqu’à lui.

Une fois à sa hauteur, la jeune femme se baissa, et une grimace lui échappa à cause de la douleur dans ses genoux qu’elle outrepassa clairement en s’appuyant dessus pour pouvoir lui faire face. OK, c’était le moment de parler, mais les yeux couleur tempête de Razvan ne l’aidaient pas trop à savoir quoi dire. Tant pis, elle verrait. « Je ne veux pas te perdre, Razvan. » commença-t-elle d’un ton calme. C’était là la plus pure, la plus stricte des vérités, et dans tous les sens du terme. « Et j’ai peur, parce que je ne veux pas, je ne peux pas vivre dans un monde où je ne peux pas te faire confiance. Je sais… » dit-elle rapidement pour éviter qu’il ne la coupe et ne se remette en colère. « Je sais que tu es désolé, que c’était une erreur de parcours, comme on en aura d’autres. » Elle-même n’était pas infaillible, et elle ne doutait absolument pas du fait qu’elle allait aussi commettre un impair un jour, même plusieurs d’ailleurs. « Et je sais qu’il faut que je te pardonne, et crois-moi, j’essaye de toutes mes forces mais je n’y arrive pas vraiment. » Ses mains calées sur ses cuisses se posèrent sur les siennes avant de les serrer. « Pour l’instant. Mais je vais y arriver, je le sais. Parce que je t’aime et ça, quoi qu’il se passe, quoi que tu fasses. » C’était bien pour ça qu’elle avait eu si mal après tout, parce qu’elle l’aimait si fort que la déception avait été immense. « Je ne veux pas te perdre, Razvan… » conclut-elle comme elle avait commencé, avec quelques petits trémolos dans sa voix parce que quand même, elle était forte, mais pas au point de délivrer pareille déclaration sans s’en émouvoir. Tandis que son pouce se baladait comme souvent sur la peau de son amour, son coeur semblait avoir retrouvé un peu de chaleur. Elle avait la sensation qu’enfin, elle s’était un peu reconnectée à lui. Enfin, oui.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Jeu 10 Déc 2020 - 10:58

Ce n'était pas facile de se disputer avec elle. Surtout aussi fort, pour une animosité aussi longue. Ils ne s'étaient jamais traités de la sorte en près de vingt ans d'amitié. Jamais une dispute avait été si mauvaise entre eux qui, toujours, avaient su préserver une jolie harmonie dans leur relation. Mais comme la lunette d'un télescope rayé, tout semblait maintenant flou entre eux. Ils ne regardaient pas les astres de la même façon et si cela n'avait jamais posé de problème à l'un ou l'autre - car Neo et Razvan avaient une façon bien différente de comprendre l'existence - aujourd'hui, il y avait un blocage. La réaction de son épouse à sa tentative de trêve l'avait vexé, braqué. Comme s'ils avaient besoin de ça maintenant et comme si elle avait pu imaginer qu'il réagirait avec pareille violence. Mais voilà, le verre était plein, beaucoup trop.

Le roumain n'avait pas osé rentrer dans l'appartement de peur de l'y trouver, il avait pris son temps entre les ruelles de Sibiu pour ne pas rentrer trop tôt, prendre son temps pour souffler sur le pas de la porte de chez eux. Mais voilà, Neolina avait eu la même idée, elle avait pris son temps, peut-être pour reprendre son souffle pour une troisième dispute, qui sait ? Et bien qu'il se fut calmé son regard s'assombrit malgré lui en la voyant apparaître dans les escaliers. Il ne bougea pas d'un pouce alors qu'elle s'avançait pour se mettre à sa hauteur et il vit instantanément qu'elle avait les yeux rouges. Razvan l'avait fait pleurer. Et il détestait la faire pleurer, il s'en voulait d'être la cause de ses larmes et de son tourment pour un mensonge qu'il ne pensait même pas si important à la base. Le roumain avait aussi fait cela en sachant qu'il n'y retournerait plus si elle savait, non pas parce qu'elle le lui aurait interdit, mais parce qu'elle s'inquiéterait pour lui. Et il ne voulait pas de ça, de cette ambiance d'angoisse dans l'appartement déjà minuscule qu'il partageait avec elle. C'eut été provoquer l'explosion d'une cocotte-minute et à trop vouloir prévenir l'accident, il en avait provoqué un autre. Mais voilà, comme souvent avec le roumain, il ne parla pas le premier, il ne dit même rien du tout en réponse à ses paroles alors que ses yeux sombres se perdaient dans ceux de son épouse qui s'exprimait. Un poids sembla tomber dans son cœur lorsqu'elle lui avoua ne pas arriver à lui pardonner et jamais il n'aurait pu penser qu'elle serait si rancunière. Le jeune homme ne savait pas quoi faire pour effacer les stigmates d'un incendie qu'il avait allumé. Bien que cela le dépassait, il savait qu'il ne pouvait pas exiger d'elle un pardon si elle n'était pas prête à le lui donner. Mais quand même, ça faisait mal. Est-ce que cela voulait dire qu'ils allaient continuer à se regarder en chien de faïence pendant des jours, des semaines encore ? Combien de temps faudrait-il pour qu'elle outrepasse ça ? Et si elle n'y parvenait pas, d'ailleurs ? Y pensait-elle ? La jeune femme posa ses mains sur ses cuisses et il posa instinctivement les siennes par dessus pour les envelopper de cette chaleur qui était tout le temps là. Le geste tendre lui faisait du bien, lui qui ne pensait pas en avoir autant besoin. Silencieux au possible, il fit glisser ses doigts entre ceux de la main de Neolina avant de se rendre compte que sa peau était râpée par endroit. Le geste en suspend, précautionneux et toujours sans répondre, il les tourna pour regarder la paume de ses mains et laisser courir un index sur les parcelles de peau qui n'étaient pas abîmées par ce qu'il savait être une banale chute dans la rue.

Il releva ses yeux vers elle finalement en scrutant ce visage qui n'était peut-être toujours pas prêt à aller de l'avant. Razvan aurait pu être égoïste et lui dire qu'il ne supportait plus le silence, lui qui dans le silence se trouvait hanté par des choses qu'il n'extériorisait absolument plus. C'était terrible que d'être prisonnier de sa propre tête et sans l'habituel soutient de son épouse, sans ses bras réconfortants et sa présence, il avait l'impression qu'il allait exploser. Alors Neo ne savait peut-être pas combien de temps il lui faudrait, mais il ne se sentait pas prêt à repasser une semaine comme celle qu'il avait vécu. Peut-être aurait-il été moins en colère s'il étudiait pour un simple métier administratif où la seule horreur que l'on trouve c'est une pile de papiers supplémentaire sur un bureau déjà plein. Mais là, non, non, ce n'était pas un métier administratif. Il avait besoin d'extérioriser et sans elle, sans la boxe, il n'avait plus rien, les souvenirs se heurtaient dans sa tête à tout moment de la journée pour ressurgir en pleine nuit et il n'en pouvait plus. A mentir, il avait perdu les deux choses qui lui faisaient du bien, et cela lui ruinait le cœur. Le roumain leva finalement une main pour caresser la joue de Neolina, toujours en silence avant de la faire tomber sur son épaule pour la rapprocher enfin de lui et la prendre dans ses bras. Il avait envie de parler sans savoir quoi dire, à cet instant, l'intense besoin de proximité physique se faisait davantage ressentir et il enfouit son visage dans le cou de son épouse pour respirer son odeur et calmer les propres battements effrénés de son cœur. Un de ses bras faisait de tendres allez-retours dans son dos, comme une vaine tentative de rattraper la situation et comme une vaine tentative d'effacer les pleurs qu'elle avait lâché à cause de lui. « Tu ne me perdras pas, Neo » lui souffla-t-il finalement alors que son visage était toujours enfouit contre sa peau, « ne crois pas le contraire, parce que ça n'arrivera pas ». Car si elle le perdait cela signifiait aussi qu'il l'avait perdu. Et il n'était pas prêt pour cela, ne le serait jamais, sans doute d'ailleurs. Le jeune homme ne sut pas combien de temps dura leur étreinte, mais il finit par se détacher d'elle pour se relever et lui tendre la main : « Je vais soigner tes égratignures ».

Quelques minutes plus tard, il avait dans la main un tissu imbibé de cette potion turquoise qu'il avait utilisé pour lui-même une semaine auparavant : « Ça va piquer un peu pendant deux ou trois secondes et après ça ira mieux ». Après, la douce chaleur de la potion qui guérit allait envelopper ses mains et effacer ces marques qu'elle avait sur les paumes et sur les genoux. C'est en silence et avec précaution qu'il les tamponna doucement. C'était une sensation étrange que celle de réapprivoiser son épouse alors qu'ils n'avaient jamais eu besoin d'en arriver là pour s'aimer. Neo et Razvan avaient toujours eu une relation logique où ils ne se prenaient pas la tête et à dire vrai, il aurait préféré se prendre la tête un peu plus souvent plutôt que de vivre ce qu'ils étaient en train de vivre tous les deux.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Jeu 10 Déc 2020 - 19:31

Perdre Razvan. Non, vraiment, c’était inenvisageable et déjà, le simple éloignement qu’elle avait imposé par son silence était comme une sorte de torture qu’elle ne parvenait pas à arrêter. Mais voilà, même si le pardon lui semblait si difficile à atteindre pour l’instant, elle savait qu’ils étaient sans doute sur la bonne voie désormais pour au moins réussir à retrouver un peu de normalité. Neolina savait qu’elle ne se réveillerait pas un matin en lui ayant tout à coup pardonné, c’était impossible, ça ne marchait pas comme ça. Cela se ferait au fil du temps, des jours et des semaines, jusqu’à ce que tout ça soit derrière eux et qu’elle n’y pense définitivement plus.

En tout cas, l’abcès avait été douloureusement crevé, mais est-ce que ses paroles étaient suffisantes après tout ça ? Est-ce que ce qu’elle avait dit pouvait apaiser son époux au point qu’ils rentrent ensemble et reprennent le cours de leur existence en douceur ? Sentant les doigts de Razvan se lier aux siens, le silence lui sembla tout à coup plus supportable, et elle lui adressa un petit sourire tendre, le premier depuis une éternité lui sembla-t’il, avant de nicher sa joue contre la main qu’il avait posée sur sa peau glacée. Tournant la tête, elle y déposa un doux baiser avant de se laisser aller à ce rapprochement physique qu’il lui réclamait, avec semblait-il l’énergie du désespoir. Sentir son souffle dans son cou lui fit tant bien, sensation retrouvée qui lui avait tant manqué, et elle resserra son étreinte autour de lui, comme si elle avait peur qu’il ne disparaisse d’entre ses bras. Son corps lui sembla revivre, son coeur rebattre à un rythme régulier, peut-être le même que lui, et elle enfouit son nez dans ses épais cheveux en retenant quelques larmes car elle ne voulait pas tout gâcher avec ça. Pourtant, l’émotion était si forte qu’elle eut bien du mal à s’en empêcher, perles de joie et de tristesse à la fois qui restèrent à la frontière de ses yeux alors qu’il la rassura plus que jamais, d’une voix étouffée par sa propre peau. « Je sais. » Au-delà des mots, le lien physique qui les unissait lui avait tant manqué, eux qui étaient comme deux aimants incapables de rester longtemps loin l’un de l’autre, incapables de ne pas se frôler, se toucher, se rassurer par une simple caresse parfois ou s’enflammer avec un baiser. Alors non, elle ne le perdrait pas. Jamais. Car son coeur saurait toujours le retrouver.

Quelques minutes plus tard, Neo avait suivi Razvan jusque chez eux, sa main abimée toujours logée dans la sienne comme si elle avait peur de le voir s’éloigner à plus d’un mètre d’elle. Laissant filer ses doigts, elle s’assit finalement sur le lit et retira son pantalon abimée pour dévoiler ses genoux rougis et attendit, presque comme une gamine, ses pieds ne touchant même pas le sol, que son médicomage attitré s’occupe de ses plaies. Elle trouva si touchant qu’il la prévienne de ce qui allait se passer, alors qu’elle aurait clairement pu avoir des actions chez les apothicaires tellement elle était habituée à en utiliser. Haussant les épaules, elle lui tendit ses paumes et grimaça à peine alors que la peau cicatrisait doucement. Bêtement, elle se fit la remarque qu’elle aurait aimé qu’il existe pareille potion pour réparer la confiance brisée, mais le seul remède, c’était le temps, c’était comme ça. Alors qu’il s’occupait de ses genoux, elle remarqua une égratignure très récente sur ses phalanges et fronça légèrement les sourcils. « Merci. » souffla-t-elle quand la tâche fut terminée, repliant ses jambes en tailleur et posant sa main sur sa joue mal rasée. « Qu’est-ce que je ferais sans toi, hein ? » Elle eut un léger rire, un peu triste presque, et balaya de son autre pouce la peau abimée de la main de Razvan, sans poser de question.

La violence de son mari était une découverte récente, avec laquelle il faudrait composer désormais. Il avait promis de ne jamais retourner dans sa terrible cave, et Neo ne pouvait que se sentir rassurée mais elle savait que ça n’était pas une bonne chose. Razvan n’extériorisait pas beaucoup, ni par les mots, ni par les larmes comme il lui avait dit, et comme elle le savait. Alors, l’empêcher de l’exprimer ne ferait qu’empirer la situation le jour où elle exploserait. Il faudrait trouver une solution, et si cela pouvait en être une où il ne risquait pas la mort, ça serait parfait. Mais pour l’instant, elle ne savait pas quoi faire. « Pour la boxe, tu sais… J’aimerais qu’on en parle, mais plus tard si tu veux bien ? » A cet instant, aucun des deux n’avaient de toute manière la force d’affronter un tel sujet, et maintenant qu’elle avait retrouvé son précieux amant, ami, amour, elle n’avait pas envie de faire basculer ce fragile équilibre qu’ils venaient de retrouver. Aussi l’attira-t’elle doucement dans le lit où elle s’allongea tout contre lui, comme elle le faisait chaque nuit mais là, c’était différent. Nichée dans son cou, elle glissa une de ses jambes nues entre ses siennes et déposa un baiser au-dessus de sa clavicule en respirant à plein poumons son odeur. « Tu m’as manqué… » chuchota-t’elle en se serrant plus encore si c’était possible, alors même que c’était elle qui avait imposé une si grande distance entre eux. Mais elle voulait qu’il comprenne qu’elle n’avait pas fait ça de gaieté de coeur, pour le punir ou quoi que ce soit. Ça avait été plus fort qu’elle, et peut-être qu’ignorer sa colère aurait été pire que mieux. En tout cas, une semaine, c’était long, trop long et alors qu’elle aurait pu s’endormir paisiblement pour la première fois depuis lundi, sa bouche parsema son cou brûlant de dizaines de minuscules baisers, comme si elle craignait de le brusquer, avant de trouver le chemin de ses lèvres pour les unir finalement aux siennes. Un baiser de réconciliation, comme une promesse, en quelque sorte. Mais aussi, comme si elle lui demandait la permission d’aller plus loin, de le retrouver, pleinement. Le désir qui se réveillait en elle était différent de d’habitude, moins violent peut-être, mais presque plus nécessaire que jamais. L’envie de redécouvrir ce corps dont elle ne pouvait se passer, rattraper toutes ces caresses qu’ils n’avaient pu s’échanger. Sa main qui n’était pas bloquée entre leurs corps s’échappa et vint agripper doucement ses cheveux, comme elle le faisait souvent, surtout chaque fois qu’elle avait envie qu’ils ne fassent plus qu’un. Et là, c’était plus qu’une envie. C’était un besoin, vital.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Jeu 10 Déc 2020 - 21:12

Février 1965

« Ferme les yeux. » Bien qu’une petite part de crainte se nichait en elle, Neolina se comportait comme une gamine excitée. Cet après-midi là, elle avait emmené Razvan faire un tour, balade sans but à priori et ils étaient allés jusqu’à l’orée des bois qu’ils fréquentaient tant étant plus jeunes, car c’était le seul endroit où ils avaient la paix. Depuis leur mariage, ils n’y venaient plus autant et pourtant, comme la forêt était belle malgré l’hiver. « Allez, fais-moi confiance, ferme les yeux ! » La voir ainsi rappelait tout à coup qu’elle était encore une enfant hier, du haut de ses presque 22 ans, et qu’elle avait toujours réussi à garder une part de ça en elle, malgré leur quotidien routinier et parfois difficile. Sérieuse quand il fallait l’être, Neo avait tout de même une candeur que la vie parvenait à peine à entacher.

Lorsqu’enfin il s’exécuta, Neolina lui prit la main et l’entraîna à sa suite, faisant bien attention au sol pour éviter de tomber, et de l’entraîner avec elle. Tout de même, voilà qui gâcherait le moment. Au bout d’une minute ou deux, elle stoppa son pas vif tout à coup et vérifia qu’il ne trichait pas. « Attends encore 30 petites secondes… » De la poche de sa cape, elle sortit une grosse clé un peu rouillée et ouvrit le modeste cabanon qui se tenait devant elle, et qu’elle avait racheté à la veuve Dalca il y avait de ça quelques semaines pour une bouchée de pain. La vieille femme qui l’avait gardée étant enfant tenait même à lui offrir, mais Neolina avait refusé, se sachant bien plus à l’abri du besoin que cette pauvre femme qui avait perdu son âme soeur.

La porte grinça quand elle l’ouvrit, et Neo emmena Razvan à l’intérieur. Le parquet qui laissa échapper quelques couinements sous leurs pas. Soufflant un grand coup, elle se tint en face de lui et dégaina son plus beau sourire avant de révéler sa surprise. « Tu peux ouvrir ! » La petite pièce était débarrassée du fourbis d’autrefois et la lumière du dehors laissait entrevoir la petite installation que Neolina avait pris le temps de mettre en place ces derniers temps, sans en dire un mot à Razvan. Certes, ils avaient plus que jamais besoin d’être honnêtes l’un envers l’autre, mais les cachotteries, quand il s’agissait d’une surprise, ça passait non ?

La pièce faisait tout au plus 9 mètres carré, mais cela suffisait, du moins pensait-elle. Quand l’opportunité s’était présenté de racheter le lieu, Neolina avait tout de suite su que c’était ce qu’il fallait. Parce que oui, Razvan et elle avaient retrouvé un peu de sérénité au sein de leur couple, mais qu’en était-il de sa colère et sa peine qu’il ne pouvait plus évacuer désormais ? Alors avec ses petites mains - et sa baguette - Neo avait fabriqué un espèce de punching ball de fortune en cuir usé, rembourré avec ce qu’elle avait trouvé, qu'elle avait accroché au plafond avec une chaîne toute neuve, ce qui lui avait sans doute coûté le plus cher à dire vrai. Mais il fallait que ça tienne, pas vrai ? En fait, elle n’y connaissait rien, avait fait avec ce qu’elle s’imaginait du monde de la boxe, et ça n’était peut-être pas glorieux.

Sur les étagères de fortunes, plein d’objets raffistolés, à moitié cassés déjà, et qui ne pourraient que l’être plus encore sans que cela peine personne. Et puis, ça se réparait, repassait, réparait, un petit sort et voilà, de quoi se défouler si besoin, pensait-elle peut-être naïvement. Maintenant qu’elle avait révélé son petit secret, elle se sentait un peu bête : sans doute que ça n’avait rien à voir avec son ancienne activité, et que ça ne résoudrait rien mais au moins, elle essayait. Et surtout, en lui tendant la clé, elle lui accordait tout en même temps son pardon, presque symboliquement. « J’espère que ça te plait… ? » demanda-t’elle en guettant sa réaction. Elle n’avait pu s’empêcher de terminer sur un point d’interrogation, priant pour ne pas raviver une braise que les quelques mois n’auraient pas eu le temps d’éteindre.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Jeu 10 Déc 2020 - 22:50

Ils s'étaient souhaités une bonne année en espérant que la nouvelle serait plus apaisée que la précédente. La manière dont cette dernière avait fini les avait marqué tous les deux et Razvan, comme promis, n'avait plus mis un pied dans la foutue cave qui l'attirait pourtant toujours autant. Mais il rongeait son frein en silence, n'y faisait jamais mention comme il ne parlait pas de son besoin de se défouler. Le roumain se contentait d'un footing deux fois par semaines, mais ça ne remplaçait pas la rage brute qui s'échappait de ses poings lorsqu'il frappait quelque chose - ou quelqu'un. Il préférait encore ne pas se défouler toutefois que de revivre l'éloignement qu'il avait vécu avec Neolina. Ils ne s'étaient peut-être pas encore tout à fait réapprivoisés, peut-être aussi que le doute survivait chez son épouse mais il ne pouvait rien faire d'autre, hélas, que d'attendre que le temps fasse son œuvre.

En février, les semaines avaient passé. Razvan ne pensait plus qu'à la boxe avec regret. Mais il se taisait, pour entretenir aussi la paix dans le lit conjugal. Il ne voulait pas tourmenter son épouse sur un sujet qui les avait tant bouleversé. Aussi, avec toute la communication dont il était incapable, il n'en parlait simplement plus, rentrait plus tôt - forcément, puisqu'il ne perdait pas une heure et demi à se faire boxer et à boxer quelqu'un d'autre - et ravalait ce qu'il avait à ravaler. Cet après-midi là, Neolina avait insisté pour qu'ils sortent et il avait simplement accepté, comme souvent. Il n'était pas franchement difficile à vivre, le roumain. Alors c'est docilement qu'il l'avait suivi, jusqu'à cette forêt où ils avaient tant passé de temps et où il l'avait finalement demandé en mariage. Ils n'avaient que de beaux souvenirs, ici. Des souvenirs qui trahissaient la relation qui s'était développée entre eux, si profonde et attachante et réelle aussi. Razvan ferma les yeux lorsqu'elle le lui demanda avec son air de gamine, ravie de ce qu'elle préparait. « Ce n'est pas que je ne te fais pas confiance » tempéra-t-il les ardeurs de son épouse, « mais entre nous, tu es la plus maladroite des deux et j'ai peur de me casser la cheville ». La pique n'avait pas vocation à la blesser, seulement à la taquiner, bien entendu. La maladresse de sa femme était légendaire et faisait rire tout le monde. Mais Neo ne changea pas d'avis, et elle l'entraîna avec elle. Il sentit qu'ils étaient dans un abri sans réellement savoir à quoi s'attendre alors que finalement, elle lui donnait l'autorisation pour ouvrir les yeux.

A dire vrai, il ne s'était pas attendu à ça. Neolina le regardait avec son air content, fière de sa surprise, alors que bouleversé, il regardait l'endroit où elle l'avait mené. Ce qu'elle avait fait signifiait énormément pour lui. Ce n'était certes pas comparable, on ne lui rendait pas les coups. Mais quand même. L'effort qu'elle avait mis là-dedans, l'argent, aussi, ça le touchait énormément. Razvan s'avança un peu timidement pour toucher le sac en cuir avec ses mains sans faire attention à son épouse qui lui tendait pourtant la clé du lieu. Alors, est-ce que ça lui plaisait ? Le roumain se perdit dans le silence pendant de très longues secondes. Neo avait toujours eu le don de trouver le cadeau qui lui ferait plaisir pour son anniversaire, ou pour Noël. L'inverse était tout aussi vrai, c'était ainsi, lorsque l'on se connaissait si bien. « Bien sûr... ». Il ne mentait pas. Il était simplement terriblement ému. Le jeune homme se retourna vers elle et réalisa enfin qu'elle lui tendait la clé sur laquelle il arrêta son regard. C'était un compromis, autant qu'un pardon que Neolina lui offrait. Un nouveau départ, aussi. « Merci, infiniment» finit-il par lui dire en se rapprochant d'elle pour poser sa main chaude sur celle qui tenait la clé : « Ça signifie énormément pour moi, Neo, vraiment ». Le jeune homme se laissait très rarement aller à des confidences, mais il pensait ce qu'il disait. Glissant la clé dans la poche arrière de son jean, il attrapa son épouse par les hanches pour lui donner un délicat baiser de remerciement.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Ven 1 Jan 2021 - 0:01

Avril 1965


Les fêtes religieuses avaient été abolies dans l'empire communiste, c'était ainsi. Et si les plus vieux insistaient, les plus jeunes aussi, Neolina et Razvan, du simple fait qu'ils étaient sorciers, s'en tenaient un peu plus éloignés. La fête de Pâques était de ce fait sous-jacente ce week-end là. Il régnait donc un air un peu bizarre dans Sibiu. Ce vendredi, Razvan était rentré particulièrement de bonne heure, pour une fois. Lui qui finissait si tard, il était bien rare de le voir débarquer aux alentours de quinze heures. Les voisins avaient eux-même été surpris de le trouver dans les escaliers. Fatigué, il leur avait à peine parlé. C'était Neolina qui faisait toujours la conversation de toute façon. Lui, lui n'était que l'époux taciturne mais vaguement sympathique qu'ils croisaient souvent avec elle. Échanger quelques banalités était donc largement suffisant et tant mieux par ailleurs, car l'homme n'était pas d'humeur. Pas d'humeur du tout. Il avait hanté l'appartement pendant une bonne demi-heure une fois rentré. Il n'avait même pas faim, ni même envie de manger par ailleurs. A quoi bon ? La semaine avait définitivement été épouvantable et la perspective d'un week-end l'avait réjoui de prime abord. Oui mais voilà, quoi de pire que de ne rien faire pour ressasser en boucle de sombres pensées ? Le roumain n'avait rien d'autre à faire que d'attendre. Attendre Neolina. Attendre qu'elle rentre pour lui changer les idées, pour lui faire oublier. Mais comment oublier cela ?
Il lui traversa l'esprit d'aller à la cabane qu'elle lui avait offerte et dont il avait la clé accrochée contre le mur. Toutefois, il semblait qu'il ne saurait expier ce qu'il avait sur le cœur par ses poings ce soir-là. Étrangement, Razvan avait pour une fois envie de parler. Il avait besoin de dire ce qui le pesait et il avait surtout besoin d'entendre qu'il n'y était pour rien.

Certains se rappellent de leur premier accouchement. Certains se rappellent de leur première opération. Lui... Finalement, n'y tenant plus, le jeune homme se contenta de se déshabiller pour se coucher. Il ferma ses volets, se mit à l'autre bout du lit, des draps duquel ses cheveux ébènes dépassaient à peine. Les draps ramenés contre son corps, ses yeux noirs étaient posés sur un mur blanc qu'il ne voyait même pas. Il repassait en boucle les images, toujours les mêmes, les actions, toujours les mêmes. Il pensait à une fin alternative, à quelque chose de différent, mais rien n'y faisait. Et aussi impatient fut-il que son épouse rentre de sa journée à l'université, Razvan redoutait aussi le moment où elle entrerait. Ça voudrait dire qu'il lui faudrait parler. Et il avait beau le désirer, ça l'inquiétait également. Et si elle lui disait ce qu'il ne voulait pas entendre ? Et si elle lui disait la vérité, au final ? C'est à ce moment-là que l'étudiant réalisa qu'il avait toujours le cœur qui battait de façon insupportable, en boucle, depuis midi. Cette affreuse impression qu'on a fait quelque chose de grave, quelque chose de terrible et qu'il faudrait pourtant affronter la chose à un moment où à un autre. Putain.
Razvan avait embrassé les études de médicomagie pour sauver des gens, pas pour en tuer. Ou pas pour être impuissant au moment de les sauver. Et pourtant voilà, il fallait bien que ça arrive un jour. Peut-être qu'il s'y ferait, ou peut-être pas. Quoiqu'il en soit, lorsqu'au bout d'une attente interminable, la porte de l'appartement où ils créchaient s'ouvrit, le jeune homme ne bougea pas d'un pouce, toujours réfugié dans le lit. Repousser après avoir tant attendu. Finalement, finalement, Razvan se tourna pour la chercher du regard dans la faible luminosité de la pièce, envoyant la main sur le lit comme pour l'inviter, dans une posture plus ouverte, à le rejoindre. Plus que jamais, il avait besoin d'elle.


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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Sam 2 Jan 2021 - 10:28

La vie suivait tranquillement son cours. Le temps passait et faisait son oeuvre, Neo désormais avait réussi à pleinement pardonner son mensonge - par omission, certes - à Razvan. Elle avait de toute manière la certitude que quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe dans leurs vies, elle ne pourrait jamais lui en vouloir au point de mettre fin à quoi que ce soit entre eux. Elle avait juste pris conscience que les choses évolueraient, et qu’il faudrait faire avec, c’était ainsi. Dans tous les cas, dans son entourage proche, leur couple faisait office de modèle tandis qu’elle entendait, par-ci, par-là, à demi-mots, les problèmes que rencontraient les autres. Et cet après-midi là, alors que les cours s’étaient terminés tôt, Neolina assistait à ce qui lui semblait être une séance de thérapie alors qu’Elena, une des filles de sa classe dont elle commençait à être proche, se plaignait assez ouvertement du manque d’attention de son époux. Pauvre Elena… Neo ne savait trop comment lui remonter le moral, ni quels conseils donner alors qu’elle était bien mal placée pour le faire, elle qui avait la chance d’être mariée à un homme qui était à la fois son meilleur ami, son époux, son amant et qui jamais, non jamais en 20 ans, ne l’avait délaissée. Aussi se contenta-t’elle d’écouter, oreille attentive et compatissante, posant sa main sur celle de la jeune femme qui frissonna à son contact, sans doute parce qu’elle en manquait cruellement.

Lorsque la douce roumaine quitta son amie sur les coups de 17 heures, elle ressentit le besoin intense de voir Razvan. De se coller contre lui et ressentir toute la force de son amour, après avoir entendu d’aussi tristes histoires. Mais elle se doutait bien qu’il finirait tard, ou qu’il passerait dans la clairière peut-être avant de rentrer, aussi prit-elle son temps pour éviter de se retrouver seule dans leur appartement. Elle hésita à passer chez une de ses soeurs, mais se rappela qu’elle les verrait lors du repas dominical dans deux jours, et préféra faire un crochet par une petite boucherie pour choisir une pièce de viande pour le dîner, là où d’ordinaire, ils se contentaient de manger plus léger. Mais cuisiner ferait plus vite passer le temps, pensa-t’elle. C’était jusqu’à ce qu’elle n’arrive jusqu’à leur immeuble où, levant la tête, elle remarqua les volets fermés à leur étage. Aussitôt, quelque chose en elle comprit. Que Razvan était rentré déjà, soit. La joie fut de courte durée car il faisait encore jour, alors pourquoi… ? Craignant le pire, Neo poussa la porte de l’immeuble et grimpa les escaliers quatre à quatre, manquant de tomber deux ou trois fois au passage, saluant à peine les quelques voisins qu’elle croisa sur sa route. Une fois devant leur porte, son coeur battait sa chamade à cause de l’exercice et de sa propre angoisse, alors qu’elle essayait de prendre quelques secondes pour se calmer et entrer tranquillement, sans faire de bruit.

La pièce était plongée dans l’obscurité, bien qu’un faible rayon de lumière perçait à travers une ouverture du volet et lui permettait de deviner les contours de leurs meubles. Comme elle s’y attendait, Razvan était dans le lit, et ses craintes se confirmèrent. Etait-il malade ? Blessé ? S’inquiétant de ne pas le voir bouger, Neo ôta ses chaussures et approcha doucement avant de le voir bouger enfin, ses yeux à demi-ouverts et sa main semblant l’appeler, la réclamer. Comme si elle avait eu besoin de ça, alors que son corps semblait en permanence vouloir se rapprocher de lui quand ils étaient à deux. Se glissant sous les draps, rendus encore plus accueillants par la chaleur qui irradiait de Razvan, Neo s’allongea tout contre son homme et posa une main sur sa joue mal rasée, y promenant son pouce avec tendresse. « Iubire… Que se passe-t’il ? » chuchota-t’elle doucement tandis qu’elle lisait dans ses yeux la peine qui l’habitait. Quel lot d’horreurs avait-il du affronter aujourd’hui ? Elle déposa un baiser délicat sur ses lèvres fiévreuses. « Raconte-moi… » ajouta-t’elle tout bas, son front toujours collé au sien, son pouce cherchant toujours à l’apaiser en balayant des larmes imaginaires. Quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe… Elle saurait être là, comme il l’avait toujours fait pour elle.
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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Sam 2 Jan 2021 - 14:36

Le pragmatisme était une qualité que Razvan possédait. Il l'avait toujours été et ça lui avait toujours servit, cela va sans dire. Pourtant, pourtant, il avait sans doute fait preuve de naïveté en pensant que de son métier de médicomage, il tirerait surtout la satisfaction de sauver des gens et non pas le regret de n'avoir pu en sauver. Ça, c'était un sacré manque de pragmatisme. Et alors qu'il était couché dans leur lit, le regard dans le vide, le roumain sentait son corps tout engourdi, comme si l'angoisse ne disparaissait pas. C'était terrible quand même, d'avoir passé l'épreuve et d'en sentir sur soi toujours les pires stigmates. Et bien qu'il aurait voulu s'endormir, peut-être pour ne plus y penser, il n'y parvint pas. Le tic tac de l'horloge résonnait dans sa tête tandis que ses pensées étaient tournées à moitié vers son épouse, à moitié vers sa journée.

Mais voilà, ce qui était beau lorsqu'on était marié à sa meilleure amie, c'était qu'on pouvait toujours compter sur elle. Et au moment où il se disait qu'il avait le plus besoin d'elle, la jeune femme passa le pas de la porte de leur appartement, doucement, ce qui le fit se retourner vers elle. Neolina se faufila jusqu'à lui, gratifiant ses lèvres d'un baiser délicat, comme elle, avant de poser sa main sur sa joue. Sans réellement pouvoir s'en empêcher, le médicomage se réfugia contre elle, le visage dans son cou. L'odeur de son épouse l'avait toujours aidé à se sentir mieux. Il inspira de grandes bouffées d'air alors qu'il abandonnait son bras sur elle. Il s'écoula de longues minutes avant que Razvan ne puisse dire un seul mot. « Parle moi plutôt de ta journée » murmura-t-il, la bouche contre elle, « s'il te plaît ». Le jeune homme serra un peu plus sa femme contre lui pour profiter de sa douce et enveloppante chaleur. Il espérait, peut-être un peu naïvement, que la bonne journée de Neo saurait chasser un peu les sombres pensées qui étaient nichées dans son crâne. Si elle avait passé une bonne journée, peut-être qu'au moins, tout ne serait pas perdu, non ? Le jeune homme cherchait également à trouver ses mots. Le temps qu'il avait passé à regarder le mur ne lui avait servi qu'à se torturer davantage et non pas trouver un moyen de présenter la chose - comme si la chose pouvait être présentée d'une manière ou d'une autre. La terrible vérité, c'était qu'il avait échoué. Il avait échoué. Et tout étudiant qu'il fut, il ne se sentait pas légitime, il avait l'impression que tout ce qui s'en était suivit était de sa faute, malgré les paroles réconfortantes de son tuteur. Il arrivait à la fin de sa troisième année de médecine. Si les études sorcières étaient plus courtes que les études moldues, cela voulait surtout dire qu'il exercerait bientôt. Mais comment, comment exercer avec ce qu'il avait fait ? Bercé par la respiration de son épouse, il lui semblait que son cœur se calmait doucement, lentement, pour s'accorder à la douce pulsation du sien.

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MessageSujet: Re: Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS Ce dont le destin nous a privé | NEOLINA | CLOS - Page 7 129196351Sam 2 Jan 2021 - 18:58

Trouver les mots n’avaient jamais été un problème pour Neo. Depuis sa plus tendre jeunesse, elle avait été une enfant bavarde, et prompte à exprimer ses émotions et sentiments sans se laisser intimider par sa propre pudeur. Aussi, même en proie au plus grand des désarrois, la jeune femme parvenait à extérioriser, un peu, ce qui la traversait. Razvan, lui, n’était déjà pas le plus bavard des deux. Et quand les choses allaient mal, eh bien… C’était pire. Preuve en était, pendant de longs mois, il avait préféré frapper - et se faire frapper - plutôt que de partager ces moments douloureux qui laissaient des stigmates dans son esprit. Éponge à émotions, tout comme elle, Razvan souffrait de sa formation qui impliquait de devoir faire des choses terribles, parfois, pour le bien d’autrui. Elle ne doutait pas qu’aujourd’hui encore, une décision de sa part, lui si doux, si jeune, si fragile parfois, avait du avoir de terribles impacts dont il devait se tenir pour responsable. Pourtant, parfois, on y pouvait rien. Sans être fataliste, Neolina avait appris, dans sa propre formation, qu’il y avait bien des choses qu’on ne pouvait changer, et qu’il fallait accepter, c’était ainsi. Elle pouvait faire oublier certaines choses, oui. Mais le sentiment profond restait toujours, mine de rien, inexplicable et elle, surtout, n’oubliait pas.

Razvan mit donc un temps infini avant de parler, ayant trouvé le chemin de son cou pour s’y réfugier. La main de son épouse avait naturellement glissé de sa joue à la base de ses cheveux, dans lesquels elle remonta doucement, lui délivrant de légères caresses en massant son cuir chevelu du bout des ongles. Neo sentait le souffle chaud et légèrement saccadé de Razvan sur sa peau nue. Elle appréciait bien sûr chaque étreinte qu’ils partageaient, et ressentait à quel point il avait besoin de celle-ci, comme une forme de thérapie silencieuse. Aussi ne dit-elle rien pendant longtemps, respectant son besoin de silence. Après tout, elle se moquait bien que ses questions n’obtiennent pas de réponses. Tout ce qui comptait, c’était être présente pour lui, et le sentir s’apaiser doucement. Cela mit un peu de temps, avant qu’elle ne sente les muscles de son dos se relâcher un peu. Longeant sa nuque, sa main délaissa les cheveux aussi sombres que l’obscurité qui les entourait et semblait même les protéger un peu pour aller jusqu’à l’épaule droite de son mari.- la seule accessible - et tenter de dénouer un peu la tension qu’elle y sentait. Pendant ce temps, Razvan se dérobait un peu, cherchant une distraction dans ses propres histoires à elle. Si c’était ce dont il avait besoin, alors soit. « Ma journée, hum… » murmura-t’elle en remontant le fil des heures pour trouver ce qu’il y avait de racontable dans ce vendredi qui était comme beaucoup d’autres qu’elle avait déjà vécu. « Ce matin, Polskov s’est montré admirablement poli envers tout le monde. Monsieur cherche un nouveau partenaire après que le 3e d’affilée se soit défilé. » Ce garçon était l’incarnation du mot désagréable, vraiment. Pourtant, Neo n’était pas du genre à détester les gens mais lui, oh, ce qu’il lui sortait par les yeux. « Après ça, nous avons eu un examen blanc, encore. » C’était tout de même le quatrième cette semaine, mais le véritable examen arrivait bientôt. « Tout ça sans avoir les notes des précédents… C’est ridicule. Mais je crois que je m’en suis sortie. Elena dit que je l’aurais haut la main, mais on ne sait jamais, avec ce Conseil du siècle passé… » Les hautes sphères étaient quelques peu frileuses concernant la condition féminine et les responsabilité, du moins, c’était ce qui se disait. Pas trop de femmes reçues la même année, ça ne se faisait pas. « Et puis révision toute l’après-midi, sur l’histoire de l’oubliettes de ses origines à nos jours. » dit-elle de l’air pompeux de leur professeur qui radotait. « Et pour finir sur une touche moins ennuyeuse, j’ai papoté autour d’un thé avec Elena. Je ne savais pas que tu étais rentré, sinon j’aurais préféré te retrouver plutôt qu’écouter ses problèmes conjugaux. » Elle déposa un doux baiser sur son front. « Tu es vraiment l'homme le plus merveilleux qui soit, tu le sais hein ? » conclut-elle finalement dans un sourire ému. Car jamais elle ne s’était plaint de Razvan devant ses amies, et jamais elle ne le ferait sans doute. Déjà, parce que leurs problèmes ne regardaient qu’eux. Et ensuite, parce qu’ils n’en traversaient que bien peu. Oui, Razvan et Neo étaient ce couple insupportable aux yeux des autres. Celui qui faisait paraître tous les autres moins beaux. Sans doute parce qu’eux deux l’étaient beaucoup trop.
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